Sur le travail sexuel : une perspective féministe révolutionnaire

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    Sur le travail sexuel, l’abolitionnisme mobilise une série d’arguments cherchant à fonder l’idée d’une violence intrinsèque de la prostitution. Face à une question souvent abordée d’un point de vue moral, Johanna Brenner prend ici au sérieux tous les travaux qui prennent le soin d’évaluer la violence physique et psychologique qui accompagne la vente de services sexuels, ainsi que l’impact des législations sur les conditions de travail des prostituées. Dans cette diversité de données, aux implications parfois contradictoires, une chose demeure certaine pour Brenner : la décriminalisation est la seule hypothèse légale permettant de renforcer l’auto-organisation et le pouvoir de négociation de prostituées. C’est dès lors le seul régime légal endossable par une politique féministe (...)

    #Uncategorized #féminisme #féminisme_marxiste #sexualités #travail_du_sexe

    • Les féministes qui entendent défendre le droit des travailleuses du sexe à vendre des services sexuels affirment qu’un tel travail n’est pas si différent de la plupart des autres métiers de service fortement genrés. J’apprécie ce déplacement thématique de la prostitution : d’une « question de société » abordée sous un angle spectaculaire et sensationnaliste vers celui du travail de tous les jours1. Cependant, en justifiant ce déplacement, ses partisans tendent à minimiser les aspects particulièrement risqués et dangereux de ce travail. Ils ignorent aussi, ou rejettent, les arguments féministes qui théorisent la prostitution comme une expression extrême de sexisme. Dans le camp d’en face, les féministes qui défendent l’idée que la vente de services sexuels est intrinsèquement nocive et devrait être « abolie » minimisent les outils de résistance et de survie des prostituées qui ne considèrent pas leur travail comme exceptionnellement difficile ou dangereux, ou qui retirent de la fierté de leur capacité à négocier ces risques avec succès.

    • Quand on s’engage dans une bataille politique, des pressions immenses mènent à simplifier à l’extrême les termes du débat. Je ne veux pas prendre une position « en retrait » comme si je me tenais au-dessus de la mêlée. Pour autant, je pense que cela ne rend pas service au féminisme lorsque chaque partie de ce débat approche un sujet aussi varié (notamment en tant que phénomène mondial), complexe, et difficile à étudier (en raison de sa nature clandestine) que la prostitution avec des certitudes aussi peu étayées. Je pense également que c’est une erreur de poser en des termes aussi simplistes la question de savoir si le travail du sexe est ou bien oppressif ou bien porteur d’autonomie (empowering).