L’énergie, nerf de la guerre au Moyen-Orient

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    Au cours des trois années qui suivirent la découverte, la mise en garde de Pierre Terzian sembla encore plus annonciatrice. Le #Liban devint le premier point névralgique. Au début de l’année 2011, le gouvernement israélien annonça le développement unilatéral de deux gisements se trouvant dans les eaux côtières contestées, au large de la frontière israélo-libanaise, et représentant environ 10 % du gaz du bassin Levantin. Le ministre libanais de l’Energie, Gebran Bassil, brandit immédiatement la menace d’un affrontement militaire, déclarant que son pays ne « permettrait ni à #Israël, ni à aucune compagnie servant les intérêts israéliens de prendre du gaz qui se trouve dans notre zone, quelle que soit la quantité ». Le #Hezbollah, le groupe politique le plus agressif au Liban, promit de répondre par des attaques à la roquette si « un seul mètre » de gaz naturel était extrait des gisements controversés.

    (...)

    Comme on pouvait s’y attendre, Israël poursuivit ses activités d’exploration et de forage dans les deux gisements contestés, déployant des drones afin de protéger ses installations. Entre-temps, le gouvernement de Netanyahou investit des ressources considérables afin de se préparer à un éventuel conflit militaire. Tout d’abord, et grâce à un financement américain généreux, Israël développa le système de défense anti-missile baptisé « Dôme de fer », destiné en partie à intercepter les roquettes tirées par le Hezbollah et le Hamas visant les infrastructures énergétiques israéliennes. Il augmenta également les effectifs de la marine israélienne, se concentrant sur la capacité de cette dernière à prévenir ou à repousser les menaces à l’encontre des installations énergétiques offshore. Enfin, à partir de 2011, il lança des attaques aériennes contre la Syrie dans le but, selon une source de l’administration américaine, d’« empêcher tout transfert de… missiles évolués anti-aériens, sol-sol ou rivage-navire » au Hezbollah.

    Le Hezbollah continua néanmoins à faire des réserves de roquettes capables de démolir les installations israéliennes. Et en 2013, le Liban se décida à agir, entamant des négociations avec la #Russie. L’objectif était de faire en sorte que des entreprises gazières russes développent des gisements au large du Liban, pendant que la redoutable marine russe prêterait main-forte en fournissant une assistance dans l’« interminable conflit territorial avec Israël ».

    Début 2015, un état de #dissuasion_mutuelle semblait s’être installé. Bien qu’Israël ait réussi à intégrer le plus petit des deux gisements à développer, le forage du plus important était au point mort « compte tenu de la situation sécuritaire ». Noble Energy, l’entrepreneur américain engagé par les Israéliens, n’était pas disposé à investir les six milliards de dollars nécessaires dans des installations qui seraient vulnérables aux attaques du Hezbollah, et qui se trouveraient potentiellement dans la ligne de mire de la marine russe. Malgré une présence accrue de celle-ci dans la région, les travaux n’avaient pas commencé du côté libanais.