• Au-delà du #patriarcat – La destinée de la Terre et de l’#humain (Thomas Berry) | Le Partage
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    La période « matricentrique », pré-patriarcale, s’est étendue en Europe d’environ 6500 av. J.-C. jusqu’aux invasions aryennes d’environ 3500 av. J.-C. Pendant les dernières 5500 années, le patriarcat – un schéma archétypique de #domination mâle oppressive – a été la caractéristique intégrale de la civilisation occidentale. Que cela signifie-t-il, pas simplement pour l’accomplissement personnel des #femmes, mais pour la destinée de la terre et la viabilité de l’espèce humaine ?

    Quand le succès apparent de la période matricentrique précédente est comparé à la #dévastation de la terre résultant de l’ordre civilisationnel qui s’ensuivit, on obtient alors une critique complète du processus occidental de #civilisation que nous n’avons d’ailleurs probablement jamais dépassé. Nous sommes confrontés à une inversion profonde de valeurs. Le déroulement complet de la civilisation occidentale apparaît comme vicié par le patriarcat – la domination masculine agressive, et le pillage de notre #société

    • Le nouveau mode de conscience écologique émergeant actuellement perçoit la nouvelle ère de la communauté terrestre comme ayant un aspect élémentaire plus proche des caractéristiques traditionnelles féminines que masculines. Il y a en effet des raisons religieuses, cosmologiques, biologiques et historiques de considérer le féminin comme ayant un rôle spécial dans notre conception de la Terre.

      buuuurp ! Non mais allo quoi !

      C’est un raisonnement qui voit le monde tête à l’envers. Les fameuses « caractéristiques traditionnelles féminines [et] masculines » n’ont rien de traditionnelles justement. Elles sont elles-mêmes les produits de la dissociation induite par l’avènement de notre civilisation (aujourd’hui globalisée) qui distribue les « qualités » entre production/reproduction, public/privé, etc. en les indexant sur le genre (par ailleurs naturalisé et rabattu sur le sexe biologique bipartite)

      Si l’Occident a indiscutablement un « problème » du coté de la permanence des structures patriarcales (qui, soi dit en passant, s’étendaient à une aire géographique débordant largement ce qu’on appelle aujourd’hui Occident et dont ont hérité d’autres cultures), la signification qu’elles adoptent aujourd’hui n’est tout simplement pas comparable avec celles des formes de société pré-capitaliste. En quelque sorte, il y a une reconfiguration qui ne permet pas de tracer une continuité.

      Du coup, malgré (ou à cause de) la profondeur historique que voudrait donner T. Berry à la domination patriarcale, il s’enferre dans une complète naturalisation qui est le produit même de notre époque et qu’il projette en retour sur les précédentes. Ce qui est le plus sur moyen de rater la possibilité de sortir à la fois et du patriarcat et du capitalisme, faute de saisir la réalité historique et sociale spécifique du patriarcat producteur de marchandises (seul responsable des conditions actuelles de la catastrophe écologique, entre autres) et de critiquer en même temps toute résurgence des formes antérieures bien comprises de patriarcat http://seenthis.net/messages/340214#message340388