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  • Crise sanitaire : « On a un petit aperçu de la médiocrité de l’État à faire face » - regards.fr
    http://www.regards.fr/politique/societe/article/crise-sanitaire-on-a-un-petit-apercu-de-la-mediocrite-de-l-etat-a-faire-face

    LA MIDINALE AVEC ANTHONY CAILLÉ. Face au Covid-19, les policiers sont, eux aussi, en premières lignes. Avec les risques que cela comporte. Protection des agents, répression de la population, violences et service public, on en a causé avec le secrétaire national CGT-Intérieur.
    Entretien, Forces de l’ordre, Coronavirus
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    Anthony Caillé est secrétaire national CGT-Intérieur.

    Regards. D’une manière générale, comment se passe ce confinement pour les policiers ?

    Anthony Caillé. Ça se passe à peu près comme l’ensemble des autres salariés. Le ministère de l’Intérieur a pris des mesures un peu tardivement sur un minimum de présence au travail. En fonction des services, ça va de 60% de présents à 15%. C’est peu. Je pense que l’idée, c’est de faire du roulement, le plus longtemps possible. On n’a pas de chiffres sur le nombre de collègues contaminés – on peut comprendre que ce chiffre reste à la discrétion du ministre. On parle de 5000 cas… On a quand même des commissariats fermés. Sur Paris, on a des brigades complètes qui sont inopérantes. C’est compliqué. Par exemple, la brigade des réseaux ferrés (qui s’occupent des transports franciliens) sont tous confinés. C’est donc d’autres agents qui viennent faire le job, mais ils méconnaissent totalement le travail dans les transports – même s’il n’y a pas la fréquentation habituelle. En termes d’organisation, de savoir-faire et de faire-savoir, c’est compliqué.

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    >> ÉDITO. Coronavirus : ces politiques coupables d’avoir organisé la pénurie

    Depuis ce week-end, vous avez enfin eu l’autorisation de porter des masques, mais, en avez-vous ?

    La difficulté, c’est qu’il n’y a pas de masques partout. On est très en retard là-dessus. On voit bien qu’on n’a pas du tout prévu ce type de situation. Ce qui me choque, c’est le discours absolument pas cohérent du gouvernement, qui crée des situations qui peuvent mettre en péril les agents, notamment les policiers.

    Avez-vous des consignes particulières pour vous protéger ?

    Bien sûr que non ! Les seules consignes qu’on a eu la semaine dernière, c’est de ne pas porter de masques et de ne les porter qu’à partir du moment où on est en position de contrôler une personne susceptible d’être malade. On n’est pas médecin, comment voulez-vous qu’on sache ? Et puis, nous aussi on peut véhiculer le virus. On contrôle 200 personnes par jour, si vous êtes porteur asymptomatique, vous pouvez contaminer 200 personnes. On tirera des conclusions une fois la crise passée. Mais la situation est catastrophique. On est censé être préparé aux attaques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), quand on sait que dans les commissariats il y a deux ou trois tenus NRBC et que les dates de péremption pour certaines sont très largement dépassées… Là, on a un petit aperçu de la médiocrité de l’État à faire face.

    Est-ce que la situation de la police n’est pas similaire à celle du milieu de la santé, dans le sens où la crise révèle les gestions politiques passées ?

    Complètement. On a affaibli le service public. Pour la simple et bonne raison que, depuis au moins 20 ans, les gouvernements successifs veulent s’en séparer, filer ça au privé. L’hôpital a été attaqué bien avant la police. Nous, on s’est toujours dit que, comme on était un ministère régalien, on passerait au travers, et on a bien vu qu’avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy et la privatisation des missions de police, ça peut exister. Aujourd’hui, il y a plus d’agents de sécurité privée que de policiers en France. Et ces agents sont armés, peuvent fouiller vos affaires, etc. Ils ont vraiment une mission de police.

    La situation sur le terrain est-elle tendue ?

    Bien sûr, les policiers ont la trouille. Ils sont comme tout le monde. Et quand on leur demande d’aller au charbon, ils y vont. Mais sans aucune protection, pas de gant, pas de masque, donc ils se disent qu’ils peuvent attraper le virus, le ramener à la maison. Par rapport à la population aussi, on sent bien que les collègues sont hyper tendus au moment des contrôles.

    « On est à 80.000 amendes, c’est colossal ! C’est un choix politique, une idéologie qui existe depuis une vingtaine d’années. On a bien vu la gestion des foules sur la loi Travail, les gilets jaunes, la réforme des retraites… On est sur une police qui fait peur, une police martiale, une police de la répression. On n’est absolument pas dans la prévention ou dans l’accompagnement. »

    On aurait pu penser que le confinement était une occasion unique pour renouer le lien entre la population et sa police, vous plaçant – je caricature – du rôle du flic qui verbalise à celui qui protège...

    Encore une fois, le discours du gouvernement dit qu’il y a une mesure de confinement et qu’il n’y dérogera pas. L’Intérieur a bien dit qu’il ferait preuve de la plus extrême sévérité envers ceux qui ne respecteraient pas le confinement. On est à 80.000 amendes, c’est colossal ! C’est un choix politique, une idéologie qui existe depuis une vingtaine d’années. On a bien vu la gestion des foules sur la loi Travail, les gilets jaunes, la réforme des retraites… On est sur une police qui fait peur, une police martiale, une police de la répression. On n’est absolument pas dans la prévention ou dans l’accompagnement. C’est la suite logique avec le confinement. Dans nos rangs, il y a de tout : des collègues font du zèle en disant que ça n’est absolument pas normal que des gens sortent dans la rue, d’autres comprennent la situation et ont bien conscience que certains sortent pour aller au boulot, pas pour se faire plaisir. La seule difficulté, c’est que celui qui voudrait faire autre chose que du zèle ou de la répression, il ne peut pas. Il y a un effet d’entraînement, dans une corporation qui se veut très sévère.

    On a pu observer des scènes absolument contraires, des violences policières aux policiers chantant et dansant dans les rues… Qu’en dites-vous ?

    On voit bien que la police, c’est avant tout un métier de femmes et d’hommes. Les policiers n’ont pas tous les mêmes réactions face à la situation. Mais quand même, ce qui ressort le plus, ce sont les scènes de violences, et non pas celles de « joie ». Les violences sont gérées comme d’habitude, il n’y a pas de différences, à partir du moment où vous tombez dans l’outrage et la rébellion. Covid-19 ou coupe du monde de football, il n’y a pas de changement.

    Des policiers ont verbalisé des sans-abris. C’est du zèle là aussi ?

    Franchement… Si c’est avéré… Ça n’est même plus du zèle. J’ai bien un autre mot qui me vient à l’esprit...

    Pour revenir aux amendes, 10% d’entre elles ont été données en Seine-Saint-Denis. Comment l’expliquez-vous ?

    C’est le territoire le plus pauvre. Vous avez des familles qui vivent à dix dans un 60m². Vous vous voyez rester confinés dans cette situation ? Quand on connaît l’architecture et le taux de pauvreté du département, c’est évident que c’est une bombe à retardement. On paupérise le 93 depuis 40 ans. Il n’y a plus de médecins, les centre sociaux n’existent quasiment plus, depuis Nicolas Sarkozy l’État donne moins de moyens aux associations dont beaucoup ont disparu, il y a un taux de chômage énorme et quand ils bossent, c’est le boulot les plus difficiles, ce sont eux qui nettoient les métros entre 2 et 3h du matin, etc., etc. Avant, le service public jouait le rôle d’amortisseur social – qui existe toujours au niveau national. La Seine-Saint-Denis est l’exemple d’un territoire sans service public. Ça se fissure tout de suite. Du point de vue de la police, c’est comme pour les profs, on envoie les gamins qui sortent de l’école, qui n’ont jamais mis les pieds dans ce département, la fracture sociale est énorme, ils ne comprennent même pas ce qu’il se passe. Donc les jeunes arrivent avec un sentiment d’insécurité – j’insiste, un sentiment d’insécurité – monté en épingle par deux, trois grandes gueules des commissariats, un peu facho. Et voilà.

    « Quand Bruno Le Maire propose une prime de 1000 euros aux salariés du privé, c’est grave. Ça ne donne du travail qu’aux policiers et aux soignants, et sans prime de risques ! »

    On a aussi vu des témoignages de citoyens se faisant interpeller par la police pour le contenu de leurs courses : jusqu’où peut aller le contrôle policier ? Jusque dans l’assiette ?

    Eh bien, il va jusque-là, jusque dans l’assiette. C’est complètement con. Je ne suis pas médecin, je ne peux pas vous dire ce qu’il faut faire, si on peut sortir pour faire un footing… tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a aucune cohérence. Comment voulez-vous qu’on fasse appliquer la loi quand on dit aux gens « vous ne sortez que pour les courses de premières nécessités » tout en laissant ouvertes les boutiques de vente d’alcool. De même, on ne peut pas dire « restez chez vous » mais « allez au boulot ». Quand Bruno Le Maire propose une prime de 1000 euros aux salariés du privé, c’est grave. Ça ne donne du travail qu’aux policiers et aux soignants, et sans prime de risques !

    Une loi vient d’être adoptée au parlement, punissant la multirécidive de non-respect du confinement de peine de prison. Ce qui veut dire garde à vue. Cela vous inquiète ?

    On va créer de la promiscuité. Et on voit bien ce qu’il se passe dans les prisons actuellement. Encore une fois, on est sur du tout-répressif. Il y a très certainement des gens qui déconnent, mais de là à prendre le risque de mettre en garde à vue, dans un commissariat, des gens porteurs du Covid-19… De plus, je ne suis pas certain que cela touche de la même façon les habitants de Seine-Saint-Denis et ceux qui vivent dans le 10ème arrondissement de Paris. Par ailleurs, on attend toujours de savoir comment est-ce qu’on saura si quelqu’un a été verbalisé plusieurs fois. À ma connaissance, il n’y a aucun moyen de savoir. Ça voudrait dire qu’il y a un fichier. Pour le créer, il faut une loi, un décret, l’accord de la CNIL. À la limite, si c’est sur le ressort d’un même tribunal de police, peut-être que celui-ci peut savoir, mais je doute qu’il soit possible de croiser autant d’informations.

    Pensez-vous qu’après la crise, l’État prendra ses responsabilités et mettra plus de moyens dans les services publics, dont la police ?

    Non. Je pense qu’après la crise, ça ne changera pas. Après le Bataclan, on nous avait dit « les mesures de sécurité, les pompiers, les policiers, les hôpitaux, c’est hyper important, ça va changer », rien n’a changé, au contraire, derrière, on a continué les fermetures de lit, on n’a pas embauché les 3000 policiers promis (on est plutôt sur du 1500, dont beaucoup de contractuels). On continue à dépecer le service public.

    Propos recueillis par Loïc Le Clerc

    #Police #Coronavirus

  • Violences masculines en période de confinement : « Personne ne viendra m’aider » | Camille Wernaers
    https://www.axellemag.be/violences-masculines-confinement

    Avec le confinement, les femmes ont moins d’échappatoires face à un conjoint violent. La crise sanitaire rappelle que l’espace privé n’est pas sécurisé pour les femmes. Sur le terrain, les associations adaptent leurs services pour rester au plus près de celles qui en ont plus que jamais besoin. Source : Axelle Mag

    • Delphy a publié cet article avec d’autres encore.

      https://christinedelphy.wordpress.com/2020/04/04/coronavirus-et-confinement-vie-feminine-appelle-a-des-mes

      Avec le confinement, c’est l’explosion des violences intrafamiliales - regards.fr
      http://www.regards.fr/politique/a-l-heure-du-covid-19-chroniques-de-clementine-autain/article/avec-le-confinement-c-est-l-explosion-des-violences-intrafamiliales

      En temps normal, si j’ose dire, un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de l’un de ses parents, selon un rapport de l’IGAS (Inspection générale de l’action sociale) remis en avril 2019. Un chiffre sans doute sous-estimé puisqu’il ne tient pas compte des meurtres non révélés, des nouveaux nés tués à la naissance. On constate toujours, avant le geste létal, des violences antérieures répétées. Le coup fatal n’arrive pas du jour au lendemain, il s’inscrit dans un processus d’humiliations psychologiques et d’agressions physiques. Les parents violents, à égalité entre les pères et les mères (en particulier dans les familles monoparentales), souffrent souvent de troubles psychiatriques ou d’addictions. Et les violences conjugales constituent un environnement favorable à l’enfance maltraitée.

      En période de confinement, tout s’accélère. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a révélé, lors d’une émission spéciale de France 2 sur la crise sanitaire (si spéciale d’ailleurs qu’aucun membre de l’opposition n’a eu le droit de s’exprimer, comme si la démocratie était elle-même confinée !), que les violences conjugales ont augmenté de 36% en une semaine dans la zone de la préfecture de police de Paris et de 32% en zone gendarmerie. À vrai dire, je n’avais pas imaginé un tel niveau de carnage. On observe d’importantes variations en fonction des territoires, le Nord étant plus touché que l’Ouest par exemple. À Reims, je lisais hier dans Le Parisien que ces violences ont représenté 40% des gardes à vue la semaine dernière !

      Autant vous dire que le milliard que nous n’avons pas réussi à arracher au gouvernement après tant de mobilisation grâce à la vague #MeToo contre les violences conjugales me fait plus mal au bide que jamais.

      Les bonnes nouvelles ne viennent pas du gouvernement mais de la mobilisation sociale et citoyenne.

      Soins et féminisme en temps de pandémie - Autres Brésils
      https://www.autresbresils.net/Soins-et-feminisme-en-temps-de-pandemie

      Au Brésil, bien que la maladie soit arrivée par l’intermédiaire de gens riches venant de l’étranger, les deux premières victimes sont des femmes pauvres qui ont été contaminées parce qu’elles travaillaient. En temps de démantèlement de l’État, il est toujours bon de rappeler que c’est l’État lui-même qui est en mesure de garantir la protection et l’assistance économique en cas de calamité. L’isolement peut paraître une option ou un privilège individuel, mais c’est une question politique qui exige des réponses collectives [1]. Le manque de protection est une imposition systémique - patriarcale, raciste et de classe, et par conséquent son contraire (la protection contre la pandémie) est un droit inaccessible.

      L’émergence de la pandémie appelle avec insistance à la redéfinition de la place des hommes dans le maintien de la vie reproductive, des liens affectifs et des soins, une tâche qui n’est pas considérée comme essentielle ou positive dans nos sociétés, et donc exercée de manière inégale par les femmes.

      Et si nous avions des politiques publiques telles que des écoles à plein temps, des laveries et des restaurants communautaires pour ces activités dans notre vie quotidienne ? Et si les soins aux enfants, aux personnes âgées et à ceux qui ne peuvent se prendre en charge n’étaient pas la responsabilité exclusive des familles – c.à.d. des femmes et des filles - mais plutôt discutés et partagés par toute la société ; les hommes et les entreprises aussi. Il s’agit de propositions que les mouvements féministes brésiliens ont formulées et exigées des gouvernements au cours des dernières années, défendues en conférences et dans les programmes de politiques en faveur des femmes, mais qui n’ont guère avancé. Il suffit de se souvenir de la longue lutte pour l’universalisation des crèches et de l’école maternelle, autre revendication insuffisamment satisfaite.

      « Le coronavirus met plus que jamais en danger les Néo-Zélandaises de l’industrie du sexe ; pourquoi est-ce que le lobby pro-décriminalisation ne les aide pas ? »
      https://seenthis.net/messages/838522

      De nombreux Néo-Zélandais sont fiers de l’esprit de leadership de Mme Ardern. Le gouvernement a préparé des mesures de compensation financière pour les employés, les entreprises et les entrepreneurs individuels afin de réduire leur fardeau financier, car il est demandé aux gens de s’isoler pour empêcher le virus de se propager. Elle en a présenté les détails sur un site web intitulé Unite Against COVID-19.

      Women’s Refuge, une organisation qui coordonne un réseau de refuges pour les victimes de violence conjugale dans toute la Nouvelle-Zélande, a reconnu que l’une des plus grandes préoccupations de cette mise en quarantaine est que de nombreuses femmes et de nombreux enfants ne sont pas en sécurité à la maison. La directrice générale de l’organisation, la Dre Ang Jury, a expliqué que « bien que cela soit clairement très nécessaire, l’auto-isolement signifiera probablement une escalade de la violence pour de nombreuses femmes ».

      L’alternative pour de nombreuses femmes serait de rejoindre les 34 000 Néo-Zélandais-es et plus qui souffrent d’une grave pénurie de logement. Or, les femmes sans-abri sont plus vulnérables que leurs homologues masculins, notamment en raison du risque élevé de violence sexuelle. Pour les femmes, les menaces de violence conjugale, de sans-abrisme et de prostitution sont liées, et bon nombre des femmes en prostitution ont connu la violence conjugale, ainsi que le sans-abrisme et l’itinérance.

      (...)

      Les adeptes d’une dépénalisation intégrale de la prostitution affirment souvent qu’il n’est pas possible d’éliminer complètement le risque de violence et de maladie lié à la prostitution, parce que la prostitution est inévitable et ne peut être arrêtée, et parce qu’elle est essentielle — certains hommes ne pouvant tout simplement pas survivre sans avoir accès à des femmes sur le plan sexuel. Ainsi, offrir aux femmes des brochures et des préservatifs, et normaliser la prostitution en la légitimant au plan juridique serait le mieux que l’on pourrait faire.

      Pourtant, après l’annonce de la quarantaine liée à la COVID-19, le NZPC a mis à jour la page d’accueil de son site web pour annoncer que la prostitution devait être stoppée avant minuit mercredi. Cette page se lit maintenant comme suit :

      « INFORMATION SUR LA COVID-19 : DIRECTIVES POUR L’ARRÊT DU TRAVAIL SEXUEL PAR CONTACT PHYSIQUE AVANT MINUIT MERCREDI 25 MARS 2020

      La NZPC reconnaît que le travail du sexe est un travail et constitue la principale forme de revenu pour un certain nombre de personnes.

      Cependant, comme la Nouvelle-Zélande passe au niveau d’alerte 4, les travailleuses du sexe sont priées de se conformer à l’obligation de rester chez elles pendant la période d’isolement de quatre semaines indiquée par le gouvernement. Seuls les travailleurs des services essentiels seront autorisés à travailler. Le travail du sexe n’est pas classé parmi les services essentiels (médecins, pharmaciens, police, ambulance, pompiers, vétérinaires, production alimentaire et supermarchés).

      C’est pourquoi la NZPC souhaite que toutes les travailleuses du sexe respectent l’interruption de quatre semaines.

      En cas de non-respect, des fonctionnaires pourraient se rendre sur votre lieu de travail pour faire respecter cette directive ».

      Le message se termine par un lien vers le site web Work and Income New Zealand (WINZ) et vers le site gouvernemental Unite Against COVID-19.

      Cette notification sur le site web de la NZPC comporte quelques concessions. La première est que la prostitution peut être arrêtée — et immédiatement — si la volonté politique est présente et si le besoin est considéré comme urgent. Le fait que le taux de violence sexuelle contre les femmes dans la prostitution soit plus élevé que celui commis dans tout autre contexte n’a tout simplement jamais constitué une menace suffisamment urgente à leurs yeux. La deuxième concession est que les hommes n’ont pas réellement besoin de la prostitution – celle-ci n’est ni essentielle, ni un besoin humain, ni un droit. C’est une chose dont les hommes peuvent se passer.

  • Les cadres en télétravail, les prolos au charbon ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/politique/article/tribune-les-cadres-en-teletravail-les-prolos-au-charbon

    Le ministère du travail estime que seuls un peu plus de quatre emplois sur dix peuvent être effectués en télétravail. Pour les autres, la situation expose au virus et à une anxiété redoublée. Les profits ou la vie ? Choisissons décidément la vie.

  • Épisode 1 : Aya Cissoko | Projet Adama
    http://www.regards.fr/societe/article/podcast-projet-adama

    Le podcast « Projet Adama » est un documentaire mensuel réalisé par Arthur Vacher et Élisa Da Silva. Retrouvez chaque mois, ici même, des personnes noires rassemblées autour du combat pour Adama Traoré, interrogeant leur rapport à cette lutte, questionnant la justice, les institutions comme la police, l’expérience des personnes racisées dans l’espace public, ou encore la place des Blancs. DUrée : 21 min. Source : Regards

    https://soundcloud.com/user-136238949/episode-1-aya-cissoko

  • « Comment on explique le taux de pauvreté inférieur aux États-Unis à ce qu’il est en France ? », la fake news de Léa Salamé (qui croit vraiment qu’il y a moins de pauvres aux USA qu’en France…).

    http://www.regards.fr/economie/article/la-fake-news-de-madame-salame

    Ce qui est terrible quand on profère un mensonge en direct à la radio, c’est qu’il révèle aussi votre méthode de travail : cliquer sur le premier lien Google et lire la première phrase.
    Bernard Marx rétablit les faits.

    Ce lundi 10 février sur France Inter, Monsieur Demorand et Madame Salamé interviewaient Gabriel Zucman, économiste spécialiste des inégalités et de la fiscalité, professeur à l’université de Berkeley aux États-Unis. Il publie en France, avec son collègue Emmanuel Saez, le livre Le Triomphe de l’injustice [1] après une parution en anglais aux États-Unis où il a fait évènement. Gabriel Zucman et Emmanuel Saez figurent en effet parmi les conseillers des équipes de Bernie Sanders et d’Elizabeth Warren en matière de réforme fiscale et notamment d’imposition de la fortune.

    • « Le triomphe de l’injustice fiscale, c’est le phénomène par lequel les grands gagnants de la mondialisation voient leurs impôts baisser alors que les catégories sociales qui n’en ont pas profité voient leurs taxes augmenter. »
      Gabriel Zucman

      Des conséquences de la mobilité parfaite des capitaux.

      Keynes l’avait dit : laisser l’argent circuler parfaitement librement au niveau mondial, c’est mettre les systèmes fiscaux et donc sociaux en concurrence.

      C’est piéger les plus fragiles et privilégier les plus riches.

      Gabriel Zucman : « Une majorité d’américains soutient une fiscalité plus redistributive »
      https://www.youtube.com/watch?v=0whLI8h6d3U

      L’économiste Gabriel Zucman publie avec Emmanuel Saez « Le Triomphe de l’injustice. Richesse, évasion fiscale et démocratie » (éd. du Seuil).

  • Clair, précis, cinglant

    La fake news de Madame Salamé
    http://www.regards.fr/economie/article/la-fake-news-de-madame-salame

    Ce qui est terrible quand on profère un mensonge en direct à la radio, c’est qu’il révèle aussi votre méthode de travail : cliquer sur le premier lien Google et lire la première phrase. Bernard Marx rétablit les faits.

    [...]

    En clair, le taux de pauvreté officiel aux États-Unis n’est pas calculé de la même manière qu’en France. Il est évalué là-bas sur la base d’un montant absolu de revenus, alors qu’en France il est évalué sur la base d’un pourcentage du revenu médian. 50 ou 60%.

    [...]

    si l’on veut comparer les taux de pauvreté aux États-Unis et en France, il faut les calculer de la même manière. Il n’y a pas à chercher très loin. Il suffit de taper « #taux_de_pauvreté par pays ». Le premier lien qui s’affiche est celui de l’OCDE. On tombe sur une page qui donne le taux de pauvreté calculé avec un seuil de 50% du revenu médian. Pour la ligne France cela donne 8,3% (en 2016) et pour la ligne États-Unis 17,8% (en 2017).

    [...]

    Si l’on prend le seuil de 60% du revenu médian, le taux de pauvreté aux USA est de près d’un quart (24,2%), soit 10 points de plus qu’en France selon l’Observatoire des Inégalités.

    #France_Inter #Économie #Comparaisons_Internationales #Inégalités #Journalisme #Fakenews #Léa_Salamé #Arrogance

  • ÉDITO. Quel souffle ! - regards.fr
    http://www.regards.fr/politique/article/edito-quel-souffle

    Face à une telle lame de fond, que fait le pouvoir en place ? Il fonce dans le mur, il provoque, il s’obstine. Alors que le projet de loi, déposé ce matin en Conseil des ministres, entrera en débat à l’Assemblée nationale mardi prochain, le président de la République a lancé aux récalcitrants d’aller se faire voir en dictature. Les mots d’Emmanuel Macron, dans l’avion entre Jérusalem et Paris, sonnent comme une énième provocation d’une arrogance inouïe :

    « L’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’il y a une forme de dictature qui s’est installée. Mais allez en dictature, une dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. »

    Rien qui puisse calmer, apaiser, convaincre. Tout est en coup de force. Le pouvoir en place veut écraser la contestation, l’assécher par la force et la contrainte. Il utilise tous les leviers de la Vème République et s’appuie sur tous les réseaux du monde dominant prêts à porter main forte pour imposer son projet et affirmer sa toute-puissance. Or ce qui frappe aujourd’hui, c’est l’incroyable résistance populaire. C’est déjà une première victoire. Ce qui se crie et s’invente peut-il rester sans lendemains ou surlendemains qui chantent ? Je ne le crois pas.

  • Autonomie financière : l’enjeu féministe de la retraite | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/collectif-nos-retraites/blog/091219/autonomie-financiere-l-enjeu-feministe-de-la-retraite

    La question de la retraite est un enjeu féministe crucial et souvent peu abordé. Elle met en effet en jeu non seulement la question des inégalités économiques de genre, mais aussi plus fondamentalement, la question de l’autonomie financière des femmes. Le projet du gouvernement, en faisant de la retraite un strict reflet de la carrière, y compris dans ses périodes les plus précaires, en conditionnant les droits familiaux et en réduisant le niveau général des pensions, menace encore davantage une autonomie déjà insuffisante.

    #retraite #femmes #travailleuses

    Voir aussi
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/28/la-reforme-des-retraites-penalisera-encore-plus-les-femmes_6020798_3232.html
    http://www.regards.fr/politique/article/sophie-binet-cgt-cette-reforme-des-retraites-est-l-inverse-d-une-reforme

  • J’avais complètement zappé mais ce 3 décembre y’a cette saleté de proposition qui est proposé au vote à l’Assemblée...

    « Ne soutenez pas la proposition de résolution assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme » : Appel de 127 universitaires juifs aux députés français : http://www.france-palestine.org/Appel-de-127-universitaires-juifs-aux-deputes-francais-Ne-soutenez

    [Les députés doivent se prononcer, mardi 3 décembre, sur une proposition de résolution visant à lutter contre l’antisémitisme, déposée par le député La République en marche (LRM) Sylvain Maillard. Controversé, ce texte propose que la France adopte, à la suite du Parlement européen, la définition de l’antisémitisme établie par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), en 2016. Celle-ci inclut « les manifestations de haine à l’égard de l’Etat d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive », rappelle le texte de M.Maillard. Lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le 21 février, Emmanuel Macron s’était dit favorable à l’adoption de cette définition non contraignante, jugeant que l’antisionisme constitue « une des formes modernes de l’antisémitisme ».]

    Nos opinions sur le sionisme peuvent être diverses, mais nous pensons tous, y compris ceux qui se considèrent comme sionistes, que cet amalgame est fondamentalement faux. Pour les nombreux juifs se considérant antisionistes, cet amalgame est profondément injurieux.

    L’antisionisme est un point de vue légitime dans l’histoire juive, et il a une longue tradition, y compris en Israël. Certains juifs s’opposent au sionisme pour des raisons religieuses, d’autres pour des raisons politiques ou culturelles. De nombreuses victimes de l’Holocauste étaient antisionistes. Le projet de résolution les déshonore et offense leur mémoire, en les considérant rétroactivement comme antisémites.

    Saurez-vous vous rappeler à qui et à quoi on doit ça ? A quel emballement médiatique ? A quelle victimisation feinte ? C’était par ici : https://seenthis.net/messages/760683

  • Retraites : la fake news de Monsieur Seux - regards.fr
    http://www.regards.fr/politique/article/retraites-la-fake-news-de-monsieur-seux

    La statistique ne porte pas sur la durée moyenne de vie passé à la retraite par l’ensemble des Français. L’âge moyen de liquidation des droits à la retraite est de 62,7 ans. L’espérance de vie moyenne des personnes, nées en France il y a 60 ans, était à la naissance de 66 ans pour les hommes et de 71,5 ans pour les femmes. Si l’on exclut celles et ceux qui sont morts avant 20 ans cela rajoute un peu plus d’un an d’espérance de vie moyen. On a donc pour tous les Français qui ont pu cotiser pour leur retraite, une durée moyenne de temps passé à la retraite de l’ordre de 5 à 6 ans pour les hommes et inférieure à 10 ans pour les femmes. On est loin, très loin, des Français qui passeraient 25 ans en moyenne à la retraite.

    #retraite #chiffres #fake_news

  • Pourquoi il est faux de dire que les Frères musulmans sont derrière le CCIF - regards.fr

    http://www.regards.fr/societe/article/pourquoi-il-est-faux-de-dire-que-les-freres-musulmans-sont-derriere-le-ccif

    Bernard Godard est chercheur associé au CéSor. De 1997 à 2002, il est conseiller du ministère de l’Intérieur, puis au Bureau central des cultes en charge des relations avec le culte musulman. Il est l’auteur de La question musulmane en France : Un état des lieux sans concessions, paru chez Fayard en 2015.

    Regards. À l’occasion de la marche contre l’islamophobie, on a beaucoup lu et entendu parlé des Frères musulmans. Ceux-ci seraient à la manœuvre, notamment derrière le CCIF. Quel est votre avis à ce sujet ?

    Bernard Godard. Quand on parle des Frères musulmans, on évoque un mouvement politique – très mal en point – dont le siège est au Caire. Il y a des déclinaisons, comme l’AKP turc, le Premier ministre marocain ou Ennahda en Tunisie, lesquels s’en inspirent beaucoup. La question est de savoir de quoi l’on parle quand on évoque les Frères musulmans en France ? On parle de l’UOIF (Union des organisations islamiques en France). C’est un mouvement qui s’est constitué en 1983. Dans les années 90, en France, en Angleterre et aux États-Unis, les Frères musulmans ont islamisé, socialisé beaucoup de jeunes musulmans. Ils étaient importants, les jeunes n’avaient pas d’apport religieux indépendant de leurs parents. À l’époque, quelqu’un comme Tariq Ramadan est apparu, d’inspiration Frères musulmans. Il a joué un rôle important dans ce qu’il appelle la « fierté musulmane ». La stratégie des Frères musulmans était d’avoir des mouvements en Europe et aux États-Unis pour jouer un rôle de soutien en cas de révolution – comme on l’a vu en 2011. Mais, très tôt, ils se sont pensés comme « minorités », c’est-à-dire qu’ils n’ont pas pensé imposer la charia en Occident, mais développer des moyens de défense, comme la lutte contre l’islamophobie. Ils ont misé sur l’intégration des jeunes, sur le thème de l’identité, particulièrement en France. Dès 1989, ils se sont positionnés sur le voile – sans être à l’initiative du mouvement. À partir des années 2000, ça a changé. Samy Debah n’a pas créé le CCIF au nom des Frères musulmans. Ces jeunes-là ont dû quitter les Frères musulmans, il n’y a pas un jeune dans la direction de l’UOIF. Ça reste un mouvement politique très figé, très conservateur. Le tournant, c’est la loi sur le voile, où ils se sont un peu discrédités. Vous avez des gens comme Omero Marongiu qui sont très critiques de la pensée des Frères musulmans.

  • Martin Drago : « La reconnaissance faciale est l’outil final de surveillance de masse » - regards.fr
    http://www.regards.fr/la-midinale/article/martin-drago-la-reconnaissance-faciale-est-l-outil-final-de-surveillance-de

    En novembre, la France veut lancer son dispositif ALICEM de reconnaissance faciale pour accéder eux services publics en ligne. Pour la Quadrature du net, mais aussi la CNIL, ce dispositif n’est pas compatible avec le règlement général sur les données personnelles. Nos libertés sont-elles en danger ? Martin Drago, juriste et membre de la Quadrature du Net, est l’invité de #LaMidinale.

  • G7 : « L’inégalité est le problème de demain, beaucoup plus que les missiles iraniens ou coréens »
    http://www.regards.fr/monde/article/g7-l-inegalite-est-le-probleme-de-demain-beaucoup-plus-que-les-missiles

    <i>Bertrand Badie est professeur émérite à Sciences Po et spécialiste des relations internationales.</i><p><b>Bertrand Badie.</b> On a du mal à retenir quelque chose …

  • Comment est-on passé de « l’arabe » au « musulman » ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/idees/article/comment-est-on-passe-de-l-arabe-au-musulman

    Il y a cent ans, on haïssait au nom de la couleur de peau. Dans les années 1970, le racisme prend une forme culturelle : au pied des tours HLM, c’est désormais « l’arabe » que l’on dénonce comme « l’envahisseur ». Jusqu’à subir une nouvelle mutation, plus récente, en la figure du musulman. Quel chemin les mots ont-ils suivi ?

  • Comment est-on passé de « l’arabe » au « musulman » ? | Aude Lorriaux
    http://www.regards.fr/idees/article/comment-est-on-passe-de-l-arabe-au-musulman

    Il y a cent ans, on haïssait au nom de la couleur de peau. Dans les années 1970, le racisme prend une forme culturelle : au pied des tours HLM, c’est désormais « l’arabe » que l’on dénonce comme « l’envahisseur ». Jusqu’à subir une nouvelle mutation, plus récente, en la figure du musulman. Quel chemin les mots ont-ils suivi ? Source : Regards