Le feu vert américain à l’opération « Tempête de la fermeté » suscite des interrogations... - Scarlett HADDAD

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  • Le feu vert américain à l’opération « #Tempête_de_la_fermeté » suscite des interrogations...

    Avec la division profonde entre, principalement, le courant du Futur et le Hezbollah, toute divergence devient sujet de polémique. La diffusion par Télé-Liban de l’entretien accordé par le secrétaire général du Hezbollah à la chaîne syrienne d’information devient ainsi une nouvelle pomme de discorde. Selon les sources du Hezbollah, ce n’est pas tant le fait d’avoir diffusé l’entretien que son contenu (très critique à l’égard de la guerre saoudienne contre Ansarullah) qui a suscité un tel tollé de la part du courant du Futur, sachant que le prétexte invoqué par le courant du Futur, de coordination supposée avec un média officiel syrien – alors que la politique du gouvernement est de se dissocier du dossier syrien –, ne tient pas la route, la coordination ayant été faite avec les médias du Hezbollah directement, sans passer par la Syrie... En tout état de cause, ce nouveau sujet de polémique montre une fois de plus à quel point la guerre au #Yémen creuse encore plus le fossé entre les Libanais et met en évidence l’ampleur du clivage dans les médias, ceux du 14 Mars reflétant le point de vue saoudien et ceux du 8 Mars exposant le point de vue d’Ansarullah.

    http://www.lorientlejour.com/article/919784/le-feu-vert-americain-a-loperation-tempete-de-la-fermete-suscite-des-

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    Mais aujourd’hui, la campagne de la coalition conduite par Riyad entre dans son quinzième jour et aucun des objectifs déclarés n’a été atteint. L’ancien responsable se demande à ce sujet si en donnant leur feu vert à l’opération saoudienne au Yémen, les Américains n’ont pas au final tendu un piège à Riyad. Selon lui, les Saoudiens avaient voulu par leurs frappes aériennes provoquer une guerre civile au Yémen, entre Ansarullah et les autres factions de la population. Mais la population yéménite s’est en grande partie solidarisée face à ce qu’elle considère comme une agression externe. Ansarullah et 80 % de l’armée yéménite se battent côte à côte face aux partisans du président en fuite Abed Rabbo Mansour Hadi et parviennent à gagner du terrain dans le sud du pays, notamment à Aden et tout près de Bab el-Mendeb. En même temps, les bombardements aériens font des ravages parmi les civils. Ce qui ne peut que nuire à l’image de leader de l’Arabie saoudite, sans oublier le fait que rien n’indique pour l’instant qu’Ansarullah soit sur le point de déposer les armes, de perdre du terrain, ou encore d’entrer en conflit avec ses nouveaux alliés, les partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh. Au point que la coalition, Riyad en tête, étudie de plus en plus la possibilité d’une opération terrestre, mais cherche des soldats pour la mener, du côté de l’Égypte et du Pakistan...

    Selon l’ancien responsable libanais, « la Tempête de la fermeté » soulève même des critiques au sein de la famille royale, même si elles restent très discrètes. Ainsi, le silence de l’héritier du trône l’émir Moqren est jugé significatif, ainsi que celui de l’émir Metaab ben Abdallah qui occupe les fonctions de chef de la garde royale. De plus, même entre les deux hommes forts du régime, les émirs Mohammad ben Nayef et Mohammad ben Selmane, il y a un conflit sur le rôle des gardes-frontières. Théoriquement, ceux-ci relèvent du ministère de l’Intérieur (donc de l’émir Mohammad ben Nayef), mais le ministre de la Défense (Mohammad ben Selmane) souhaite les placer sous son contrôle puisqu’ils combattent à la frontière contre les forces yéménites. Enfin, la visite de l’émir Mohammad ben Nayef à Ankara à la veille de la visite du président turc en Iran n’est pas anodine et les Saoudiens pourraient commencer à songer à un dialogue avec l’Iran pour trouver des solutions politiques aux dossiers conflictuels, en particulier celui du Yémen...