BANQUE - Par définition, un étudiant est jeune et naïf. Parfois, ils sont en plus compétents. Clairement, Kéba Diop a réuni tous ces traits de caractères. Auteur d’un mémoire financier primé en 2004, cet étudiant de l’école de commerce ESC Toulouse a eu la mauvaise surprise de le découvrir repris trois ans plus tard par la Société Générale.
Mais Kéba Diop est aussi un dur à cuire. Après huit ans de procès et d’appel, un jugement de la Cour de cassation lui a donné définitivement raison le 31 mars. La Société Générale a été condamnée a lui verser 80.000 euros de dommages et intérêts « concurrence déloyale et parasitaire ».
Il a fallu attendre cinq ans pour que le premier verdict donne raison à Société Générale, en 2012. Kéba Diop fait alors appel auprès de la Cour d’appel de Toulouse. En janvier 2014, elle condamne la banque à 80.000 euros de dommages et intérêts. C’est alors la Société Générale qui contre attaque et décide de se pourvoir en cassation - avec l’issue que l’on connaît désormais.
L’avocat de Kéba Diop, a dénoncé néanmoins le montant des dommages. « C’est un beau cadeau à la Société Générale », a-t-il confié au Figaro. Quant à Kéba Diop, il ne compte pas en rester là. « Je ne peux pas me réjouir d’un tel montant, nous a-t-il expliqué. Il nous reste encore des recours au niveau européen. »
Kéba Diop réclamait 15 millions d’euros à la Société Générale. D’après ses estimations, cette somme est encore modeste au regard de celles générées par son projet.
Il estime que 600.000 personnes souscrivent à « Votre banque ici et là-bas », pour une moyenne d’environ 50 euros par an de frais de gestions de compte, tout cela depuis 2007. En y ajoutant, les gains de la banque sur le placement des dépôts d’épargnants, les recettes se chiffreraient en centaines de millions d’euros.