• Libération.fr – 220 femmes : tuées par leur conjoint, ignorées par la société
    https://www.liberation.fr/apps/2017/06/220-femmes-tuees-conjoints-ignorees-societe

    Ils sont les grands oubliés des violences conjugales, mais y sont directement confrontés. Ces trois dernières années, d’après les calculs de Libération, 51 enfants mineurs (et huit enfants majeurs) étaient présents lors du meurtre de leur mère par celui qui était, le plus souvent, leur père. Onze d’entre eux ont perdu la vie en même temps que leur mère. La délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur confirme cette exposition des plus jeunes à la violence conjugale : d’après ses chiffres, en 2015, 36 enfants ont été tués en France dans le cadre des violences dans le couple, dont 11 enfants tués par leur père en même temps que leur mère. 68 enfants, souvent en bas âge, étaient présents au domicile au moment des faits, dont 13 témoins directs du meurtre. Dans d’autres cas, c’est l’enfant qui retrouve le corps inanimé ou agonisant de sa mère, par exemple en rentrant de l’école. Il peut aussi assister au suicide de son père, ainsi qu’à l’intervention des secours et de la police et à l’arrestation de son père. Autant de scènes traumatisantes pour les enfants à l’issue desquelles ils deviennent orphelins d’un parent, voire des deux, et voient leur structure familiale définitivement explosée. Les professionnels sont unanimes : la présence des enfants n’est pas un frein pour l’auteur. L’enfant est même souvent l’élément déclencheur de la violence, explique Karen Sadlier, docteure en psychologie clinique qui a notamment écrit l’Enfant face à la violence dans le couple (Dunod) : « Les trois quarts des passages à l’acte violents dans le couple sont liés à la question de l’éducation des enfants : savoir quand il doit prendre son bain, s’il a fait ses devoirs, s’il a fini son assiette… » énumère-t-elle, tandis que l’enfant, de son côté, peut être pris dans un « conflit de loyauté », se sentant partagé entre ses deux parents.

    • « Je l’aimais tant, que pour la garder, je l’ai tuée ». Un peu comme dans la chanson Requiem pour un fou de Johnny Hallyday, la presse a souvent tendance à avoir recours au champ lexical de la folie quand elle traite d’un homicide conjugal. Ces actes de violence apparaissent souvent présentés comme incompréhensibles, insensés, et dû, forcément, au « coup de folie » (L’indépendant, 20 août 2014) d’un homme « rongé par la jalousie » (Le Progrès, 13 janvier 2016). L’« impensable folie d’un père », titre ainsi le Parisien après le meurtre d’une femme et de ses trois enfants en 2014 dans le Nord, La personnalité jalouse du meurtrier - voire de la victime - est souvent mise en avant, les médias évoquant de manière fréquente un « meurtre sur fond de jalousie », ou une « femme tuée par jalousie ». Si l’on en croit la presse, l’excès d’amour tue. A la lecture de ce genre d’articles, le lecteur n’a pas le sentiment d’être face à un récit décrivant un phénomène de société, mais à un fait divers isolé. On donne l’impression que rien de tout cela n’était prévisible ou évitable.

      Article du journal Le Parisien daté du 23 octobre 2015.

      Les paroles de la police ou des avocats alimentent aussi cette idée, et sont ensuite retranscrites telles quelles dans les pages du journal. « Rien ne laissait présager que cela pouvait arriver », commente ainsi un commissaire dans L’Indépendant en 2016. « On n’est pas dans le cadre de violences conjugales » affirme même le gradé à propos de l’affaire (une femme tuée par son mari). « La jalousie à l’origine du drame », peut-on lire là encore dans le titre. Les proches, eux, voient souvent dans le geste fatal du conjoint violent un acte romantique, une preuve ultime d’amour. « J’ai l’impression qu’il a voulu protéger sa famille », justifie par exemple la sœur d’un auteur. L’homme, âgé de 26 ans, a égorgé sa femme et ses deux enfants de 10 mois et 6 ans. « Quand un homme a un chagrin d’amour, il est capable de tout », défend un voisin dans une autre affaire, survenue en Guadeloupe en 2015. Souvent, les membres de la famille ou les amis justifient l’acte par l’impossibilité supposée pour l’auteur de vivre sans sa compagne, et d’accepter la rupture. « Il ne se voyait pas vivre sans elle, c’était un couple très uni », commente un proche après le meurtre d’une femme puis le suicide de son mari à Pornichet. « Il ne pouvait tout simplement pas imaginer vivre sans elle », lit-on à la fin d’un papier de l’Est Républicain, dans lequel un proche réagit au meurtre d’une quinquagénaire par son compagnon, qui s’est ensuite suicidé. Là encore, l’homme « n’aurait pas supporté l’idée de la voir partir ».
      Insister sur la personnalité du suspect, un « homme bien »

      Le geste semble d’autant plus incompréhensible que l’auteur est souvent présenté comme un homme bien sous tous rapports, qui n’avait rien à se reprocher, et qui formait avec sa compagne un « couple sans histoire ». Les commentaires sont souvent élogieux : « c’est un garçon serviable, le locataire modèle », vante le voisin d’un homme accusé d’avoir poignardé à mort sa compagne à Auch en 2016. A propos d’un homme ayant tué son épouse et sa fille avec son fusil de chasse avant de se suicider la même année, dans la Vienne cette fois, la Nouvelle république décrit un « ex-gardien de château sans histoire, ancien combattant plusieurs fois décoré, chasseur émérite ».

      Les antécédents judiciaires de l’auteur sont également souvent occultés ou minimisés. « Il était quasiment inconnu de la justice » détaille ainsi la Voix du Nord à propos d’un infirmier qui a tué trois personnes dont son ex lors d’un réveillon près d’Arras, avant de préciser que le casier judiciaire de l’auteur portait « une seule mention pour violence conjugale dans le cadre d’un divorce en 2013 ». « Il était le premier à rendre service. Il était très correct et cordial », affirme le voisin d’un sexagénaire qui a tué son ex-compagne avant de se suicider dans l’Orne en 2016. L’homme avait pourtant déjà été placé en garde à vue pour menace de mort envers la victime. Les articles, souvent rédigés dans l’urgence après les faits, ne sont pas forcément fidèles à la personnalité de l’auteur, aucune enquête n’ayant encore eu lieu. En août 2014, un retraité tue son épouse à coup de hache près de Rennes, après 56 ans de vie commune. Ouest France décrit alors l’auteur comme « un homme rigoureux et travailleur, avec qui tout le monde avait des relations courtoises ». Lors de son procès, l’homme est pourtant dépeint comme « un tyran domestique », à la « détermination monstrueuse ».

      Plus la victime est d’un milieu social favorisé, plus l’on parle d’un notable, plus la presse se montre prudente et a tendance à dresser un portrait flatteur du meurtrier présumé, quitte à occulter totalement sa victime. Le Parisien relaie ainsi le témoignage d’un maire, incrédule après le meurtre d’une épouse par son mari qui s’est ensuite suicidé, un « drame » d’autant plus incompréhensible que le couple habitait un « beau pavillon avec de belles tourelles ».

      Un fait divers survenu en 2015 à Paris est particulièrement éloquent. Le meurtrier, Charles Lüthi, était secrétaire général de l’Automobile Club de France, un club très sélect - et interdit aux femmes. Lui et son épouse Marie-France vivaient dans le cossu XVIe arrondissement. Le dimanche 7 juin, on retrouve le corps de Marie-France Lüthi, le corps criblé de coups de couteau, dans l’appartement familial, ainsi que celui de son époux, défenestré du huitième étage de leur appartement - un témoin racontera très rapidement qu’il a vu l’homme sauter. Dans les principaux articles de presse sur le sujet, on assiste à un effacement de la victime, au profit du meurtrier. On remarque aussi une curieuse formulation dans l’AFP, reprise par plusieurs médias : « Le secrétaire général de l’Automobile club de France défenestré, sa femme poignardée ». Ce titre laisse entendre que nous serions face à un double meurtre commis par une tierce personne, alors même que l’enquête s’est très vite orientée sur l’hypothèse du meurtre de l’épouse par son mari, suivie de son suicide. Plusieurs articles gomment aussi la personne de Marie-France Lüthi pour se concentrer uniquement sur la mort du prestigieux époux, comme le prouve ce délicat communiqué de l’Automobile Club de France, qui ferait presque croire à un accident arrivé au seul époux : « Le président Robert Panhard, tous les membres et le personnel de l’Automobile Club de France, très peinés d’apprendre le grand malheur qui vient d’affecter la famille Lüthi, tiennent à saluer la mémoire de Charles Lüthi, secrétaire général de l’ACF, qui vient de décéder à son domicile dans des circonstances personnelles tragiques. » Le JDD rapporte de son côté les propos d’un ami du meurtrier, abasourdi, et en fait le titre même de l’article : « Je n’arrive pas à imaginer Charly un couteau à la main ».

      Article du journal Le Figaro daté 7 juin 2016.

      On ne saura pas grand chose non plus de Christelle Delval, épouse de Frédéric Delval, figure locale d’Anglet, au Pays basque. Son époux est accusé de l’avoir tué, elle et leurs deux filles, en juin 2016, avant de se suicider. Sud Ouest rend hommage dans plusieurs articles à un « homme complexe et torturé », « qui pouvait se montrer attachant avec un désir quasi obsessionnel de justice ».

      Ce mécanisme n’est pas nouveau. Déjà, en 1980, dans le cas de Louis Althusser, dont il fut question plus haut, la personnalité publique du philosophe, figure intellectuelle marquante des Trente Glorieuses, semblait compter davantage dans le récit du meurtre que celle de la victime. Dans le premier numéro de la revue Perspectives critiques, un autre philosophe, André Comte-Sponville, assumait ainsi son absence d’empathie pour Hélène Rytmann, l’épouse de Louis Althusser : « L’annonce du meurtre, le 16 novembre 1980, nous bouleversa tous, élèves et amis, même si notre compassion, il faut le dire, allait davantage à lui qu’à son épouse. C’était injuste et compréhensible. Il était notre maître ; nous ne la connaissions presque pas. Puis mourir est le lot commun. La folie, non. L’homicide, non. L’enfermement, non. »

      Dans un texte publié sur le site Les mots sont importants, le professeur de science politique François Dupuis-Déri écrit : « Althusser a donc été l’objet de bien des théorisations quant à son profil et ses motivations psychologiques, y compris par des personnes qui ne l’ont jamais rencontré et qui n’ont jamais pu consulter son dossier médical ». Et d’expliquer qu’un processus « similaire » a été à l’œuvre dans le cas du terroriste qui a tué 14 femmes à l’École polytechnique de Montréal en 1989. Un massacre à l’évidence antiféministe (le meurtrier l’a dit à plusieurs reprises pendant la prise d’otages, et on a retrouvé sur lui une liste de femmes à abattre). Cependant, la grille de lecture de cet attentat, que ce soit par la presse ou par les autorités locales (la Ville de Montréal, par exemple) fut d’abord psychologique. Pour la sociologue Mélissa Blais, « les comparaisons des différents crimes commis spécifiquement contre les femmes et les analyses cherchant à trouver des explications dans les rapports sociaux sont mises de côté ou se trouvent submergées par les commentaires […] dans le domaine de la psychologie ».
      Minorer les faits ou mal les qualifier

      Un « couple retrouvé mort », « un couple tué par balles », « deux morts par balles » : à la lecture de ces titres, rien n’indique que l’on a affaire à un homicide conjugal - formulation quasiment absente des médias - suivi d’un suicide de l’auteur. Comme pour le cas du couple Lüthi évoqué plus haut, ce type de titres, qui laissent penser qu’il s’agit d’un double meurtre, commis par un tiers, est fréquent. Il faut parfois lire plusieurs lignes pour comprendre qu’une femme a en fait été tuée par son compagnon, qui s’est ensuite donné la mort. Certaines militantes féministes épinglent régulièrement sur les réseaux sociaux les médias qui, avec ces titres trompeurs, qui participent à « minimiser les violences patriarcales ». Les homicides conjugaux ne sont pas les seuls concernés : la presse a tendance à minorer toutes les formes de violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles, souvent en les qualifiant de manière erronée. Ce qui relève de la tentative d’agression sexuelle doublée de coups et blessures deviendra par exemple de la séduction dans les colonnes du journal Paris Normandie, qui titrait encore récemment le récit d’une audience d’un « l’apprenti séducteur condamné ».

      Autre exemple, également relevé par le Tumblr Les mots tuent (« compilation d’articles pour dénoncer le traitement journalistique des violences faites aux femmes »), un article du Berry Républicain consacré à « Pascal de Vierzon ». « Que voulez-vous, c’est l’amour vache », commente le journaliste, qui s’amuse : « On picole, on rigole chez Pascal… Enfin, on rigole… Faut pas trop le chatouiller non plus, le Vierzonnais. Il a des fusils non déclarés plein les pognes, des cartouches en haut de l’armoire et le poignet souple pour la détente. Toutefois, il ne chasse ni le garenne, ni la poule d’eau. Mais, avec sa poulette régulière, il n’est pas très tendre. »

      Alors qu’elles ne reposent sur aucun fondement juridique, les expressions « drame conjugal », « drame de la séparation », ou « crime passionnel » reviennent également régulièrement sous la plume des journalistes. Nous avons recensé plus d’une cinquantaine d’utilisation du mot « drame » - le plus souvent « drame passionnel » ou « drame conjugal » - sur les 220 cas traités par la presse entre 2014 et 2016. « Ces affaires [...] suscitent le sentiment que la mort violente est un des risques naturels, objectifs, d’une rupture d’initiative féminine, et que personne n’y peut rien », écrivait Libération en 2004 lors d’un recensement du nombre de femmes tuées par leur conjoint.
      Culpabiliser la victime

      « Il aurait fallu qu’elle parte. Qu’elle quitte ce foyer où la violence écrasait tous les mots. Elle en avait eu l’occasion l’année dernière quand son concubin a été incarcéré pour avoir exercé sur elle des violences conjugales mais elle ne l’a pas fait. C’était à l’été 2013 : Carole Stepien avait été sérieusement blessée par son concubin, elle avait dû être hospitalisée pendant plusieurs jours... mais n’avait pas porté plainte. Comme deux ans auparavant, en mars 2011, Jean-Noël Hannebicque avait été rattrapé par la justice et condamné. On avait alors entrevu une porte de sortie pour sa concubine mais elle l’a toujours ignorée ». Ainsi, un article de La Voix du Nord relatant l’histoire de Carole Stepien, 47 ans, assassinée en 2015 près de Douai par son conjoint, insiste lourdement sur le fait que si la victime était partie, on n’en serait pas là. Alors même que la question de l’emprise psychologique se pose dans de nombreux cas, alors même que les choses ne sont pas si simples, alors même que le plus important n’est pas qu’une femme aurait dû ou non quitter le foyer conjugal afin de ne pas mourir, mais sans doute qu’elle ne soit pas tuée en premier lieu.

      « Mais bon sang, pourquoi n’est-elle pas partie ? », semble se dire le rédacteur de l’article. Culpabiliser la victime, même après sa mort : le procédé n’est pas rare. Lorsque ce n’est pas la coupable léthargie de la victime qui est évoquée, on s’interroge : après tout, si elle avait répondu favorablement aux avances du meurtrier, si elle n’avait pas voulu le quitter, peut-être tout cela ne serait-il pas arrivé. « Amoureux éconduit, il écrase son ex-copine », ont ainsi titré plusieurs médias dont le Figaro après le meurtre d’une jeune fille de 17 ans à Marseille en 2014, renversée volontairement en voiture par son ex-petit ami. Elle l’avait quitté quelques jours plus tôt. Si elle ne l’avait pas « éconduit », que se serait-il passé ? Et quel sens revêt le mot « éconduire », sachant que dans la bouche de certains rédacteurs d’articles de faits divers, il correspond à « repousser une tentative de viol ou d’agression sexuelle » ? « Le criminel est excusé en raison du caractère imprévisible de son acte, mais, de plus, la contribution de la victime à la genèse du crime est fréquemment invoquée », écrit Marie-France Hirigoyen dans Femmes sous emprise.

      La femme, pourtant victime, est aussi tenue, après sa mort, pour responsable du sort de son conjoint violent. « Une femme décédée. Un homme derrière les barreaux. Une véritable catastrophe humaine », s’émeut ainsi dans la République du Centre le maire d’une commune du Loiret théâtre d’un homicide conjugal. Dans Midi Libre, un avocat insiste sur la souffrance de son client, accusé d’avoir tué sa petite amie de 20 ans à Nîmes, en 2016 : « Il craignait qu’elle le trompe et avait une véritable passion pour cette jeune fille. Aujourd’hui, il y a deux familles brisées », déplore l’avocat, avant de décrire le suspect comme « totalement anéanti ».
      Former les journalistes dans les écoles et les rédactions

      Comment les médias sont-ils sensibilisés à ces questions ? En 2014, le collectif de femmes journalistes Prenons la une* publiait une tribune intitulée « Le crime passionnel n’existe pas », rappelant que l’Espagne a adopté dès 2001 une charte de bonnes pratiques médiatiques pour évoquer les violences faites aux femmes. Si les écoles de journalisme ont également un rôle à jouer, elles sont rares à intégrer la question des violences faites aux femmes, par exemple lors de leurs sessions sur le journalisme judiciaire. Et de manière générale, les violences de genre ou les inégalités femmes-hommes sont assez peu abordées.

      Dans les Côtes-d’Armor, l’IUT de Lannion est l’une des rares écoles de journalisme françaises à évoquer le traitement des inégalités femmes-hommes dans ses cours. Sandy Montanola, responsable pédagogique du DUT journalisme, fait en sorte que les étudiants réalisent des dossiers sur une thématique différente chaque année. « Cette année, ils ont travaillé sur "la violence gynécologique". Nous insistons sur le fait que les mots sont porteurs de sens et surtout symbolisent les luttes discursives portées par des acteurs ou des mouvements sociaux. Ainsi, certains termes permettent d’invisibiliser des acteurs, de rejeter la faute sur d’autres etc. Notre objectif est d’amener les étudiants à comprendre le mécanisme pour ensuite être en mesure de l’appliquer sur l’ensemble des thèmes. » Elle poursuit : « Les étudiants ont des cours sur les stéréotypes et des interventions de chercheurs sur le thème des assignations (de genre, classe, âge) et sur les mouvements sociaux (histoire du féminisme, des sexualités, des luttes, les violences symboliques). En licence professionnelle, nous leur demandons d’identifier leurs représentations sociales pour anticiper par exemple, l’effet dominant/dominé dans les interviews, mais également le choix du sexe des interviewés, les désignations... ». Il y a quelques années, le collectif Prenons la Une avait proposé à la Conférence nationale des écoles de journalisme (qui regroupe 14 écoles) afin de leur proposer des interventions sur ce thème - sans succès.

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      « Mais bon sang, pourquoi n’est-elle pas partie ? »
      quant elles partent le juge donne la garde partagé des enfants à leurs tortionnaires parcequ’il ne faut pas séparé les enfants de leur tortionnaire. Les impôts l’obligent à être en contacte avec leur tortionnaire car c’est lui qui reçoit et détiens les avis d’imposition sans lequel aucune démarche administrative n’est possible. Enfin la plus part des femmes assassinée par leur conjoint, l’on été parce qu’elles essayait de partir.

    • @mad_meg, il me semble que « l’abandon de domicile » est toujours puni par la loi. J’ai une amie qui en a fait les frais il y a 25 ans, le père lui tapait dessus et la violait, coquard sur l’œil elle part se réfugier chez des potes et dépose une main courante, mais ça ne suffit pas car le père a obtenu la garde de l’enfant devant le juge (ça a été super dur pour elle de se défendre car elle parlait mal le français).
      Elle m’a raconté cette histoire longtemps après, en pleurant, le père était mon frère.

  • Puisque l’affaire Benalla / Macron est tout de même un peu lié à la question des violences policières, je vous livre ci dessous une compil que j’avais bouclé vite fait il y a un mois pour un ami sur le sujet. L’idée était de lui pointer quelques articles traitant d’actualités récentes sur ce sujet.

    A la relecture, je vois qu’il n’y a pas grand chose à propos de ce qu’il se passe hors contexte « militant » (cad de répression de « mouvements sociaux », cad par exemple d’histoires surgissant dans la quotidienneté des « quartiers populaires »).

    D’ailleurs quoi de neuf depuis un mois ? Je ne suis pas à jour durant l’été... peut être, du côté de la résistance à la violence policière, l’événement le plus « important » était le triste anniversaire des deux ans de la mort d’Adama Traoré. Nombreux ont été les gens à la marche à Beaumont, non ? Je veux bien quelques articles sur cet événement précis.

    Ainsi que quelques autres qui complètent la liste que je vous livre ci dessous.

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    D’ailleurs une porte d’entrée bien utile sur ce sujet est le bulletin _Résistons Ensemble_

    Bimensuelle, format un A4 plié, depuis 16 ans, c’est un bon outil.

    Dernier numéro :
    http://resistons.lautre.net/spip.php?article584

    Le même en PDF :
    http://resistons.lautre.net/IMG/pdf/re174-juillet-aout-2018.pdf

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    Récapitulatif d’un trimestre de répression des mouvements sociaux en France
    https://www.bastamag.net/Gardes-a-vue-par-centaines-blessures-graves-et-prison-ferme-le-mouvement-s

    Ici, des lycéens embarqués par dizaines et amalgamés à des « bandes violentes ». Là, un manifestant dont le pied est arraché par une grenade. Ailleurs une enquête pour « association de malfaiteurs » contre des activistes antinucléaires, ou encore un délit de solidarité en « bande organisée » pour être venu en aide aux exilés. Depuis le printemps, gardes à vue et peines de prison pleuvent sur les participants aux mouvements sociaux qui agitent la France, de la Zad aux universités, de Bure à Briançon. Alors que le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb vient de réitérer des menaces à peine voilées à l’encontre des futurs manifestants, Basta ! dresse un bilan – non exhaustif – d’un trimestre de répression.

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    https://seenthis.net/messages/702265 En 2014, @bastamag avait sorti un excellent article avec la meilleure base de données sur la question des violences policières en France : Aujourd’hui ils récidivent et améliorent encore leur analyse dans trois articles

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    il semble que le ministre de l’intérieur communique sur un changement de doctrine au sein du Maintien de l’Ordre. Retour sur les expulsions sur la ZAD, sur la gestion de la manif du 1er mai à Paris,

    … Au lien ci dessous, vous trouverez un article (version intégrale) du quotidien Le Monde et d’autres liens approfondissant cette actualité

    https://seenthis.net/messages/700734

    Gérard Collomb défend sa vision du maintien de l’ordre, Julia Pascual, Le Monde

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    https://seenthis.net/messages/695672 « Étude : 3% des personnes blessées par un tir de flashball décèdent ». En fait, l’étude parle des #lanceurs_de_balles_de_défense en général, pas seulement des #flashballs.

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    http://www.liberation.fr/france/2018/06/20/bure-vague-d-interpellations-chez-les-opposants-a-cigeo_1660636

    Bure : vague d’interpellations chez les opposants à Cigéo

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    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/18/01016-20140118ARTFIG00351-des-policiers-abusent-des-plaintes-pour-outrage-a

    Des policiers abusent des plaintes pour « outrage à agent »

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    https://seenthis.net/messages/700199

    #Justice de classe militaire...

    Commentaire de la vice-procureure : « Je n’ai pas envie de la pénaliser plus qu’il ne le faut. La seule comparution en correctionnelle pour un militaire de carrière est déjà une sanction »

    Au final le militaire à la retraite a eu un « avertissement » et 1000 euros d’amende pour avoir vendu des mines antipersonnel sur Le Bon Coin, alors qu’il détenait un véritable arsenal chez lui :

    – Trois pains de plastic – Un pistolet automatique – 4296 munitions – 135 chargeurs – 74 grenades ou mines – une carabine – un fusil – des armes de poing

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    [lundimatin est assez bon pour regrouper des infos épars sur des histoires de répression. Ils enquêtent aussi un peu]

    Un manifestant mutilé sur la ZAD
    https://lundi.am/Un-manifestant-mutile-sur-la-ZAD

    https://t.co/YclRuZ36Ov
    Des dizaines de grenades explosives #GLIF4 balancées sur la ZAD ont été fabriquées en 2005, et sont donc périmées depuis 2015... certaines explosent à retardement, d’autres pas du tout... autant de pièges mortels pour les non-avertis... #NDDL

    https://seenthis.net/messages/696821

    "POUR MAXIME, MUTILÉ SUR LA ZAD LE 22 MAI 2018 - LETTRE DE ROBIN, MUTILÉ À BURE LE 15 AOÛT 2017"

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    #Arago - 101 lycéens et grévistes placés 48h en garde à vue https://lundi.am/Arago-101-lyceens-et-grevistes-places-48h-en-garde-a-vue

    Sur le fond c’est 1 application dans Paris intra-muros de ce qui est expérimenté en banlieue : rafles de lycéen·nes pendant mvt social, privation de liberté et d’informat°

    http://cqfd-journal.org/Pas-de-lycee-sans-feu

  • Appel à Rassemblement contre le concert de Bertrand Cantat à La Belle Electrique
    https://grenoble.indymedia.org/2018-03-06-Appel-a-Rassemblement-contre-le

    Tout d’abord, lien vers une pétition pour l’annulation du concert : https://www.change.org/p/%C3%A9ric-... (Pour une version annotée du texte cf. pièce jointe) Appel à rassemblement le 13 mars à 19h pour dire NON au concert de Bertrand Cantat à La Belle Electrique ! Les 13 et 14 mars 2018, Bertrand Cantat sera en concert à La Belle Électrique à Grenoble. Il nous est impensable de ne pas réagir face à ce choix de programmation. De plus, l’histoire de ce chanteur nous semble emblématique et donc une (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Féminisme / Genres / Sexualités

    #Féminisme_/_Genres_/_Sexualités
    https://www.change.org/p/%C3%A9ric-piolle-le-maire-de-grenoble-doit-annuler-le-concert-de-bertrand-ca
    http://www.lepoint.fr/societe/bertrand-cantat-accuse-de-harcelement-17-02-2018-2195748_23.php
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/05/12/violences-sexuelles-pourquoi-un-tel-decalage-entre-le-nombre-de-victimes-et-
    https://www.bastamag.net/Mais-pourquoi-donc-ne-portent-elle-pas-plainte
    https://www.lesrepliques.com/18-mois-de-prison-avec-sursis-pour-le-viol-de-sa-fille_a1769.html
    https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/bertrand_cantat_l_interview_indecente_des_inrocks_qui_ne_passe_pas_406322
    https://genius.com/Orelsan-sale-pute-lyrics
    https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minicide
    https://lesmotstuent.tumblr.com
    http://www.liberation.fr/apps/2017/06/220-femmes-tuees-conjoints-ignorees-societe
    https://www.youtube.com/watch?v=2fWVQVsI-F4


    https://www.youtube.com/watch?v=bmUzl1e_cW4

  • Libération.fr – Rwanda : elles sont la génération d’après
    http://www.liberation.fr/apps/2017/09/rwanda

    Sur le papier, le Rwanda est l’un des champions du monde de l’égalité des genres : c’est le pays avec le plus haut taux de femmes parlementaires (64%) et il est 5e du rapport mondial sur la parité du World Economic Forum, derrière les pays nordiques (la France est 17e). Deux décennies après le génocide de 1994, des politiques volontaristes promeuvent l’accès des femmes à tous les niveaux : éducation, économie, politique. Mais alors que la première génération de jeunes femmes nées après le #génocide a voté cet été pour la première fois lors de l’élection présidentielle, elles témoignent d’une autre réalité au quotidien.

    Des supers témoignages. Par contre on a l’impression quand on lit le paragraphe de présentation du dessus que derrière les chiffres c’est la catastrophe, alors que pas du tout. Les changements mis en œuvre sont impressionnants et attaquent le fond des problèmes et avec des politiques très volontaristes. Il faut maintenant que le temps fasse aussi son œuvre. Ça donne beaucoup d’espoir et quand on voit l’absence de politique d’ampleur sérieuse en France sur le sujet, ça fait réfléchir.
    #femmes #viol #Rwanda #féminisme #empowerment

  • 220 femmes : tuées par leur conjoint, ignorées par la société
    http://www.liberation.fr/apps/2017/06/220-femmes-tuees-conjoints-ignorees-societe

    220 femmes tuées par leur conjoint, ignorées par la société

    Une enquête de Juliette Deborde, Gurvan Kristanadjaja et Johanna Luyssen
    Illustrations : BIG
    Production : Six Plus

    Elles s’appelaient Géraldine, Christelle, Ninon, Marine, Carole, Myriam. Toutes sont mortes ces derniers mois sous les coups de leur mari, compagnon ou ex-conjoint. Leur décès a eu lieu dans l’indifférence générale, politique et médiatique. Les circonstances de la mort de ces femmes ont parfois été résumées en quelques lignes dans une dépêche AFP, comme autant d’événements anecdotiques. Les titres de presse régionale les ont systématiquement traitées dans la rubrique faits divers, qualifiant l’événement de « crime passionnel », de « différend conjugal » ou de « drame de la rupture ». Autant d’euphémismes pour qualifier des homicides qui se produisent le plus souvent dans l’intimité du domicile conjugal, sans témoin. Les victimes n’ont parfois pas de prénom, pas de profession. Il arrive que seul leur âge et le mode opératoire de leur agresseur apparaissent : « étranglée », « battue à mort », « tuée par balle », au « couteau de cuisine » ou « à coups de fer à repasser ». Des meurtres passibles de la réclusion criminelle à perpétuité (au lieu de 30 ans), le fait que l’auteur soit le compagnon ou l’ex-conjoint de la victime étant une circonstance aggravante. Après avoir vu passer, une nouvelle fois, l’un de ces titres sans que cela n’émeuve grand-monde, nous nous sommes demandé qui étaient ces femmes. Nous avons recensé les articles des journaux locaux, régionaux et nationaux, pour tenter d’en savoir plus sur ces victimes anonymes. Ce corpus n’est pas exhaustif : tous les cas n’ont pas été relayés par la presse, et quand ils le sont, c’est souvent de manière parcellaire. Ce travail permet de prendre conscience de ce que les chiffres ne disent pas : les noms, prénoms, âges, situations familiales, professions, mais aussi les circonstances de la mort de ces femmes, les éventuels antécédents ou le traitement judiciaire. Au total, Libération a enquêté sur 220 décès de femmes. Toutes ont été tuées par leur conjoint, leur mari ou ex entre 2014 et 2016.

    cela fait résonance avec l’article de slate dont le signalement ici a été pourri
    #féminicide #meurtre #femmes #sexisme #violences_conjugales

    • j’en profite pour remettre ici un texte que je trouve très interessant car il donne des explications assez fines aux comprtements de ces hommes. Surtout il fait le lien avec les nouvelles methodes d’opression des hommes au moment de la séparation et l’aide que l’état leur donne via le divorce et les gardes pour mieux oppresser les femmes. Comment les prétendus « nouveaux pères » se servent de la loi pour tuer leur ex.
      https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2002-2-page-8.htm

      Le texte est très long, j’en ai extrait quelques parties qui me semblent intéressantes et que je remet ici :

      En même temps, des théories féministes sur l’identité de genre se développaient sur la base de la théorie psychanalytique de la relation objectale ; elles soutenaient que les mères étaient seules responsables de la domination masculine à cause de leur manière d’éduquer les enfants (Dinnerstein, 1976 ; Chodorow, 1978) [6][6] La base de cette théorie est la suivante : « Les femmes.... Certaines critiques de ces théories féministes des relations objectales considéraient les hommes plus comme des victimes que comme des agents de la domination patriarcale et blâmaient en premier lieu les femmes puisqu’elles élèvent seules les enfants et détiennent le pouvoir émotionnel (Segal, 1987 ; Brittan, 1989 ; Connell, 1987 ; Cornwall et Lindisfarne, 1994). Par ailleurs, il faut relever que l’idée selon laquelle l’augmentation de l’investissement affectif des hommes auprès des enfants correspond à une diminution de l’autorité patriarcale dans les familles est contestée par les récentes études historiques, basées sur du matériel autobiographique, des pratiques de « paternage » au XIXe siècle (Tosch, 1996, 1999 ; Davidoff et al., 1999). Par exemple, Tosch a montré, dans son étude sur les pères de classe moyenne et sur la construction de l’identité masculine dans la première moitié du XIXe siècle, que ces pères étaient souvent très impliqués dans la « relation affective » avec leur enfant, mais que cette éducation « virile » était uniquement liée aux valeurs d’autorité morale paternelle et cherchait surtout à transmettre aux fils les caractéristiques « masculines ». Tosch soutient que, en dépit des variations historiques des rôles paternels, la règle du père perdure, car l’autorité paternelle demeure liée aux idées d’estime de soi, de statut et d’identité masculine.

      et

      Des groupes tels que les Families need fathers prétendent que les femmes sont responsables de ces inégalités évidentes dans la division sexuelle du travail, car elles exercent le « pouvoir domestique » à la maison et refusent de le partager avec les hommes. Certaines féministes libérales ont repris ce concept de « pouvoir » domestique : elles soutiennent que, puisque les femmes sont supposées devoir élever les enfants, cela leur donne un pouvoir « caché ». C’est leur responsabilité d’encourager les compétences masculines (Backett, 1987). Les féministes du New Labour ont aussi adopté ce discours culpabilisant les femmes, qui influence les politiques sociales récentes et considère les mères comme un obstacle majeur à l’augmentation de la participation des hommes à l’éducation des enfants (Williams, 1998).
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      Ces discours accompagnent une focalisation accrue sur la valeur genrée différente de l’investissement des pères, qui consolide les arguments soutenant que les enfants ont besoin de leurs pères. Le fait que les pères s’occupent moins de leurs enfants n’a ainsi plus d’importance, puisque leur contribution au développement de l’enfant repose sur les valeurs morales et masculines (supérieures) qu’ils apportent à la relation père-enfant (Williams, 1998). Par exemple, Burges et al. (1997) démontrent que « le manque de preuves de l’investissement paternel dépend de la nature des soins paternels plutôt que de leur absence ». D’autres chercheurs, aux États-Unis, Hawkins et Dollahite (1995), affirment que les « pères ne sont pas des mères et ne doivent pas essayer de l’être ». Ils considèrent que l’activité paternelle la plus importante est la « responsabilité éthique des hommes pour les générations futures », « leur travail de relation » et la « stimulation intellectuelle qu’ils procurent aux enfants à travers le jeu ».

      sur la violence masculine et le contexte des séparation

      La violence domestique, les enfants et le droit de visite
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      La violence masculine contre les femmes a été reconnue par le Home Office  [7][7] Le département du gouvernement anglais responsable... comme un problème vaste et considérable, et à partir du témoignage d’enquêtes locales (voir par exemple Mooney, 1993 ; Radford et Dominy, 1996), il semble qu’une femme sur quatre soit susceptible d’en faire l’expérience au cours de sa vie (Home Office, 1999). Ces enquêtes ont également révélé qu’un tiers au moins des femmes subissent des violences accrues après la séparation (voir aussi Mirlees-Black, 1995). On ne sait pas actuellement combien d’enfants vivent la violence domestique au quotidien ou sont affectés par ses conséquences dans le contexte postérieur à la séparation, mais l’enquête British Crime de 1996 a montré que la moitié des femmes qui subissaient des violences domestiques étaient des mères (Mirlees Black et Byron, 1999).

      Des études féministes concernant l’impact de la violence domestique sur les enfants sont venues s’inscrire en faux contre les idées reçues présentant les mères comme les plus susceptibles de maltraiter physiquement ces derniers dans ce contexte. Ces études ont révélé une corrélation élevée entre violence domestique et mauvais traitements physiques par le même auteur. Par exemple, en examinant 116 rapports hospitaliers sur des cas de mauvais traitements envers les enfants où la violence domestique était également présente, les chercheurs américains Stark et Flitcraft ont découvert que les pères violents étaient trois fois plus susceptibles d’être les principaux auteurs de maltraitance des enfants que les mères (Stark et Flitcraft, 1988). Une autre étude américaine (Bower et al., 1988) a révélé une corrélation élevée entre la gravité de la violence domestique et la gravité des mauvais traitements physiques infligés aux enfants par des pères, dans un échantillon spontané de 775 mères qui avaient subi des violences domestiques. Ces auteurs ont affirmé que les deux formes de violence visaient le « maintien de la dominance familiale » (Bower et al., 1988 : 166). Dans une moindre mesure, des études ont également examiné les connexions entre la violence domestique et les agressions sexuelles envers les enfants perpétrées par les pères. Hooper (1992), par exemple, dans une enquête à petite échelle sur les mères, a trouvé que cette violence était souvent utilisée pour les empêcher de percevoir l’agression sexuelle contre l’enfant, tandis que Hester et Pearson (1988), en examinant 44 dossiers d’enfants placés sous protection ont estimé que la violence domestique et l’agression sexuelle envers l’enfant par le même auteur étaient co-présentes dans la moitié des cas.

      –—

      Au vu des textes mentionnés ci-dessus, on comprend que beaucoup de recherches entreprises sur les pères se soient concentrées sur les plus ou moins prétendues contraintes imposées à leurs relations avec leur enfant, et en particulier sur le « paternage » en contexte de post-séparation et de post-divorce. Toutefois, dans ce domaine, les recherches ont mis en évidence des découvertes étonnamment cohérentes, même si ces recherches ont été menées à partir d’une pluralité de perspectives différentes, dont toutes n’étaient pas féministes. Par exemple, elles constatent que la préoccupation de la majorité des pères lors de la séparation n’est pas de satisfaire les besoins et les intérêts des enfants, mais la perception de leur propre perte en pouvoir direct et contrôle des femmes et des enfants, et ce, qu’il y ait ou non usage de violence domestique (Simpson et al., 1995 ; Arendell, 1995 ; Smart et Neale, 1999).
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      Smart et Neale ont interrogé aussi bien des mères que des pères dans leurs investigations sur le « parentage » après divorce et ils ont constaté que, en dépit de quelques exceptions individuelles, la majorité des hommes interrogés considèrent la décision des femmes de mettre fin à leur relation comme un coup porté à leur identité masculine, et que souvent ils cherchent, par réaction, à créer « le plus de grabuge possible », utilisant pour cela leurs relations avec les enfants. Or, loin de s’opposer à ces relations, les préoccupations des mères concernent généralement la non-fiabilité des engagements des pères quant à l’exercice du droit de visite et leurs capacités à prendre soin des enfants. Smart et Neale racontent également comment la plupart des pères considèrent tout effort pour normaliser les relations avec les enfants ou pour répondre au souci des mères concernant la qualité de ces relations, comme une limitation de leurs droits à la possession de l’enfant. Toutefois, la plupart des pères ne souhaitent pas avoir la responsabilité de s’occuper à plein temps des enfants mais veulent « voir les enfants lorsqu’ils en ont envie – ils ne veulent pas que les mères se plaignent s’ils les ramènent en retard, ou s’ils leur ont fait manger n’importe quoi, ils veulent davantage voir les enfants, mais seulement lorsque cela les arrange, et non lorsque cela arrange les mères » (Smart et Neale, 1999 : 146).
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      Les mères, de leur côté, voient les enfants et les pères comme détenteurs de droits, mais pas elles, et elles se perçoivent comme n’ayant à l’égard des enfants que des responsabilités. Cette étude a mis en lumière des différences genrées significatives quant à la manière dont les mères et les pères se perçoivent comme parents, les mères sentant qu’on attend d’elles qu’elles donnent la priorité aux besoins des enfants, se préoccupent de la qualité des soins et de l’attention apportés aux enfants lors des visites, tandis que les pères se soucient davantage de leurs propres droits de propriété sur les enfants et de l’effet de ces derniers sur leur propre statut masculin.
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      L’étude de Simpson et al. (1995) a débouché sur des constatations analogues, mais centrées sur le sentiment de perte éprouvé par les pères lors de la séparation et du divorce. Selon eux, ce qui préoccupe le plus les pères, c’est la perte non seulement d’un sentiment de pouvoir et de contrôle sur la famille, mais aussi de leur statut paternel et de leur influence sur les enfants. Pour prendre un exemple de préoccupation particulière, ils mentionnent le désir d’inculquer leurs propres valeurs aux enfants, et la crainte que ceux-ci n’adoptent les valeurs maternelles.

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      et plus spécifiquement sur les « nouveaux pères » et la capacité impressionnante des dominants à s’adapté et contré l’émancipation féminine.

      Une chose est remarquable : tandis qu’il était clair que les pères faisaient usage de violence à la fois contre les mères et les enfants, et que cela concernait le contrôle et l’autorité qu’ils exerçaient alors qu’ils vivaient encore en famille, nombre de ces pères s’affirmaient comme nouveaux pères qui s’impliquent régulièrement et s’occupent des enfants pendant que les mères travaillent, et un petit nombre d’entre eux affirmaient être ceux qui gagnent l’argent du ménage.

      #nouveaux_pères #divorce #féminicide #paternité #famille #couple #domination_masculine #sexisme #injustice

    • Ca montre aussi à quelle vitesse les dominants récupèrent leurs avantages à la moindre avancée. Avec l’avancée que représente le divorce pour les femmes (70% des demandes de divorce viennent des femmes en occident ; http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/07/01016-20111107ARTFIG00732-quand-les-femmes-decident-le-divorce.php ) on assiste à de nouvelles stratégies des hommes hétéros : - déchaînement de violence, au point que la presse se permet de parlé de « drames de la séparation » face au féminicides des femmes qui ont essayé de se soustraire à leur oppresseur.
      – instrumentalisation des enfants pour poursuivre les violences contre l’ex femme qui a osé vouloir échappé à son agresseur. Allant même jusqu’à des agressions contre les enfants pour atteindre la mère.
      – instrumentalisation de leur participation au taches parentales à seuls fins de transmettre leurs valeurs de dominant surtout à leurs fils. L’investissement des pères vis à vis de l’éducation des filles étant bien plus léger en moyenne. Les conflits sur l’éducation des enfants est le principal facteur de disputes dans les couples. C’est à dire que les pères qui déjà ne se fatiguent pas trop pour l’éducation de leurs enfants et laissent la charge principale et surtout le travail ingrat aux mères, se permettent de faire chier avec leurs valeurs de merde.
      – Comme ce matin j’ai trouvé ce texte sur un nouveau détournement de la séparation au bénéfice des hommes je le mentionne ici : https://seenthis.net/messages/611393

      Au passage il est remarquable d’apprendre dans le texte du cairn que les pères remariés qui ont fait vivre l’enfer à leur ex pour les gardes et la fameuse transmissions de leurs valeurs, se désintéressent de ces enfants lorsqu’ils ont trouvé une nouvelle compagne et qu’ils ont des enfants avec cette nouvelle compagne.

      Ce qui est impressionnant quant on se sépare c’est de voire que les institutions t’enfoncent. Par exemple quand ca m’est arrivée, en tant que conjointe sans revenus, j’etais complètement dépendante de mon ex pour tous les trucs fiscaux et dérivés genre dès que j’avais besoin d’un avis d’imposition il fallait que je lui demande et qu’il veuille bien s’en occupé. Il était pas violent, mais si il l’avais été j’aurais été obligée de le voire pour ces papiers.
      Du coup sans avis d’imposition tu as rien, vu que la moindre démarche te demande ce papier. Si ton ex est violent tu n’s plus qu’a porter pleinte et sans ressources espéré que ca aille vite et que ca donne quelquechose car les hommes savent aussi organiser leur insolvabilité (les panama paper concernaient énormément de bitards qui echappaient aux pensions alimentaires https://seenthis.net/messages/478249 )

      Pour la secu en tant que conjoint·e sans revenu tu es à la merci de ton compagnon ou de ta compagne, mais dans la grande majorité des cas c’est la femme qui est sans ressources, sans statu, sans caisse de sécu et le compagon qui est maltraitant (les states sont claires là dessus).
      #domination_économique #domination_fiscal #domination_administrative

    • Oui @mad_meg d’autant que la #dépendance est considérée comme une valeur de l’#amour, alors qu’elle ne fait qu’alimenter la domination et se retourne salement contre les femmes quand ça tourne vinaigre.
      Je pense que pour les jeunes femmes, l’indépendance est une nécessité cruciale. Pourtant bien mal comprise pour certaines parce que le fait de soulever cette question efface les rêves amoureux qui les nourrissent.
      Alors qu’il me semble que c’était à cet endroit que les féministes agissaient le plus concrètement : apprendre et soutenir pour gagner en liberté et en indépendance. Notamment en poussant les femmes aux études.
      On voit bien là le barrage qui est fait ensuite en payant moins bien les femmes : les maintenir dans la dépendance.

      Je suis très attentive dans le métro à ce que racontent les personnes, et j’entends certaines filles de moins de 20 ans raconter leurs désirs de trouver un homme qui va les entretenir. Et raconter leur stratégie, très souvent basée sur des normes physiques ahurissantes de soumission (poids, talons, poils, maquillage etc). Donc, on n’a toujours pas réussi à se débarrasser de cette merde là, croire que la dépendance va être confortable.

      #illusion_amoureuse

    • Et renforcement de l’archaisme puisque la prime d’activité qui remplace l’ancienne prime pour l’emploi (pour les travailleureuses pauvres) est devenue liée aux revenus du foyer alors qu’avant c’était lié à la déclaration individuelle (et donc on recevait la prime chacun⋅e sur son propre compte et chacun⋅e en faisait ce qu’ille voulait). Pour le coup, dans l’autre sens, ça ne m’a pas aidé à la séparation, mais je pense à toutes les femmes qui pouvaient petit à petit mettre un peu d’argent de côté chaque été pour ensuite pouvoir partir… J’ai trouvé ça tellement dégueulasse quand j’ai appris le nouveau système (en plus du non recours puisque ce n’est plus automatique).

    • Les agresseurs conjugaux passent beaucoup de temps et d’énergie à nier leur violence à l’égard de leur victime/survivante. Il est crucial pour eux de ne jamais admettre ce qu’ils ont fait ou continuent de faire à une femme. C’est en partie important parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas arrêter de le faire. C’est surtout essentiel de le nier pour ne pas devoir le reconnaître, devoir être arrêté pour cela, devoir en payer le prix toute leur vie. Comme la femme qu’ils ont agressée.

      @tradfem @monolecte
      https://seenthis.net/messages/574162
      http://www.thehotline.org/2013/08/taking-a-spin-around-the-power-and-control-wheel

    • (@bce_106_6 il fallait que je sois sur mon ordi qui a les clés de chiffrement)

      Voici l’article revenant sur ces évènements, et les zones d’ombres de l’affaire publié par l’AFA NP2C (Action anti fasciste Nord Pas de Calais) :

      La police couvrait-elle les assassins identitaires lillois qui ont également armé le terroriste de l’Hyper Cacher Amedy Coulibaly ?

      Edit : Libération révèle que la police était au courant depuis au moins l’automne 2015 mais n’avait pas donné suite.

      3 fascistes nordistes connus pour leurs nombreux méfaits viennent d’être emprisonnés [1] [2]. Ils sont accusés d’avoir assassiné Hervé Rybarczyk, guitariste du célèbre groupe de rock’n’roll « Ashtones » mais surtout infatigable militant révolutionnaire et antifasciste.

      Hervé a mystérieusement disparu dans la nuit du 11 au 12 novembre 2011 après un concert à La Chimère (Boulevard Montebello à Lille). A l’époque le parquet de Lille n’envisageait pas « l’hypothèse d’un crime » [3] (nous y reviendrons).
      Pourtant, suite au récent procès du tortionnaire néo-nazi Jérémy Mourain [4], l’enquête sur la disparition de Hervé et des 4 autres victimes dites « du pousseur de la Deûle » fut réouverte. En effet, Mourain, alors en prison, déclare « Pourvu que le juge n’aille pas chercher trop loin dans ma période lilloise. » [5] ou encore « À ma période lilloise, j’ai tué un homme, là-bas. ». La Voix du Nord abonde : « [Cette] bagarre se serait terminée dans la Deûle » [6].

      Hier, 3 membres de la mouvance identitaire lilloise ont été placés en détention à la suite de ces révélations.

      Pour bien comprendre le sens de ces informations, il s’agit de les replacer dans leur contexte de l’époque.

      Mourain était alors un membre important de Troisième Voie. Ce groupuscule néo-nazi fut dissout après que l’un de ses nervis, Esteban Morillo, a assassiné Clément Méric, un jeune membre de l’AFA Paris Banlieue et du syndicat SUD étudiant-es. Morillo comme Mourain étaient originaires de Picardie.

      Mourain était le bras droit de Serge Ayoub en Picardie (le chef de Troisième Voie et de son service Action, les « Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires »).
      A son arrivée dans le groupuscule, il fut « parrainé » par le lillois Yohan Mutte [7], un membre de Troisième Voie et des JNR déjà condamné pour avoir attaqué le bar gay « Le Vice Versa » en marge d’une « Manif pour tous » [8]. Il a également participé à de nombreuses actions violentes dans la métropole comme les attaques du bar « le Resto Soleil » [9] (au cours d’une desquelles était présent… Jérémy Mourain) ou encore celle ayant visé le local du syndicat CNT (opérations toujours mises en échec par les antifascistes présents).

      Yohan Mutte est l’un des 3 interpellés d’hier… Il semble qu’au moins l’une de ces ratonnades a entrainé la mort d’un homme, celle d’Hervé.

      Mais ce n’est pas tout. A l’époque, Troisième Voie travaillait en étroite collaboration avec la Maison de l’Identité Flamande (Vlaams Huis), l’ancêtre de La Citadelle, au sein du « Front Populaire Solidariste ».

      La Maison de l’Identité, comme le mouvement identitaire lillois, furent fondés par le tristement célèbre Claude Hermant, un indic et barbouze formé au service Action du Front National [10]. La Vlaams Huis servait de point de rendez-vous aux néo-nazis de Troisième Voie, aux identitaires d’Opstaan (l’ancêtre de « Génération Identitaire »), aux autres groupuscules de l’extrême-droite nordiste… mais aussi aux forces de sécurité.
      Le lieu pouvait compter parmi ses adhérents le chef de la police municipale de Lambersart et des policiers y fêtaient même leurs anniversaires. [11]
      Les flics sympathisants n’hésitaient pas non plus à renseigner les néo-nazis sur les militants de gauche (on verra que le trafic d’armes a dû créer des liens étroits entre fascistes et flics) ; ainsi la Maison Flamande publia à plusieurs reprises des noms et adresses de militants libertaires collectés suite à des interpellations [12]. Une plainte collective fut déposée mais cette affaire fut – bien entendu – classée sans suite.
      Est-ce par ce biais que les assassins d’Hervé ont ciblé leur victime ? Nous ne le saurons probablement jamais… Ce qui est certain c’est qu’Hervé avait été identifié par les fascistes comme « antifa ».

      Au sein de ce panier de crabes on retrouvait bien sûr Mourain et Mutte, mais aussi Aurélien Verhassel (qui participait fréquemment aux activités – dont les tournois de boxe – organisées par « la Vlaams ») et Antoine Denevi.

      Verhassel est l’actuel chef de Génération Identitaire Lille et de « La Citadelle ». Il a lui aussi un casier judiciaire chargé : « violences aggravées, violation de domicile, violences avec préméditation et usage d’une arme… Et même une peine de 80 jours/amende en Allemagne pour « détention et importation de substance explosive » et « utilisation de caractéristiques d’organisations anticonstitutionnelles » » (Libération [13]). Sa proximité avec Troisième Voie, Mutte et Mourain n’est pas récente. Déjà en 2014, Verhassel avait été épinglé pour sa proximité avec les ex du groupuscule dissous. Les mêmes aujourd’hui accusés d’avoir assassiné Hervé [14].
      Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. Leur nouveau local « La Citadelle » héberge fréquemment des membres de cette bande néo-nazie. Il sert également de base arrière pour leurs ratonnades, comme celle ayant ciblé des étudiants des Jeunes Communistes en novembre dernier [15].

      Abordons maintenant le cas de Denevi et découvrons pourquoi la police avait tant intérêt à étouffer l’affaire « du pousseur de la Deûle » : Denevi était le chef de Troisième Voie dans le Nord de La France. Mourain et Mutte (tous deux membres de l’organisation dans le Nord) étaient donc sous son autorité. Mais Denevi ne se contentait pas de ratonner : comme l’a révélé il y a quelques semaines Mediapart, il participait à un important trafic d’armes de guerre dont était à la tête… Claude Hermant [16]. Le réseau Hermant-Denevi (c’est à dire le groupe de personnes également accusé d’avoir assassiné Hervé) a, semble-t-il, procuré au djihadiste Amedy Coulibaly le fusil d’assaut et les pistolets Tokarev qui lui ont servi à massacrer des juifs à l’Hyper Cacher, près de la porte de Vincennes à Paris.

      L’histoire ne s’arrête pas là : Hermant était en fait un indic de la police et dit avoir livré ces armes sur demande des forces de sécurité. Comme l’ont révélé Mediapart et la Voix du Nord, rien de moins que la police, la DCRI, la gendarmerie et la douane étaient impliquées dans ce trafic [17]. L’enquête de Mediapart est surréaliste, extrait :

      « À Mediapart, le commissaire divisionnaire Patisson, chef du SDIG du Nord de 2008 à 2011, avant de diriger le CCPD de Tournai, confirme que Christophe Dubroeuq, alias « Monstro », a été l’un de ses informateurs sur l’extrême droite radicale lilloise, et qu’il a communiqué des informations sensibles, avant de devenir « un bon copain ». « Je m’inquiétais de ne pas avoir de nouvelles de “Tof”, dit-il. Puis j’ai appris par mes collègues qu’il avait été interpellé en République tchèque. Je lui avais dit clairement quelques jours avant : “Tu ne mets pas ton nez là-dedans.” On savait que ces armes slovaques avaient été retrouvées dans la filière Kouachi. »

      Quelques années plus tôt, l’ancien chef des RG du Nord avait réussi, par le truchement de « Tof », à approcher Claude Hermant, ancien militaire, figure de l’extrême droite identitaire locale et lui-même informateur de la gendarmerie et des douanes, identifié comme l’un des acheteurs officiels d’une partie des armes slovaques retrouvées entre les mains d’Amedy Coulibaly, en janvier 2015. »

      Résumons, Hervé Rybarczyk (et peut-être d’autres victimes) a probablement été assassiné par un groupe de néo-nazis également trafiquants d’armes. Ces néo-nazis trafiquants d’armes étaient aussi des indics, et ils ont armé Daesh avec l’aval des forces de police.
      Bien qu’il soit invraisemblable que 5 personnes soient accidentellement mortes noyées dans la Deûle en quelques mois alors que cela n’était jamais arrivé (et n’est plus arrivé depuis) ; malgré le vent de panique qui avait alors parcouru la ville ; le parquet n’envisageait pas à l’époque « l’hypothèse d’un crime » et évoquait « la loi des séries ». Or dans le même temps, les services de sécurité couvraient le groupe dans le cadre de son trafic d’armes…

      Encore aujourd’hui, des membres de ce groupe se réunissent toutes les semaines dans le bar raciste qu’ils ont ouvert à l’automne, « La Citadelle », situé 8 rue des Arts à Lille. Malgré les nombreuses manifestations et protestations de la population, ni Martine Aubry ni la police n’a jugé opportun de fermer ce lieu.
      Est-ce que la révélation du meurtre d’Hervé suffira à faire fermer La Citadelle [18] (mais aussi « la Friterie » [19], commerce appartenant à Claude Hermant, rue Solférino à Lille) ou faudra-t-il que les fascistes pro-FN tuent encore ?

      Rendez-vous vendredi 12 mai à 19h sur la Grand Place de Lille afin de rendre hommage à notre camarade Hervé et rappeler aux assassins fascistes que nous leur rendrons coups pour coups.

      Ce texte est ouvert à signature.

      Action Antifasciste NP2C

      [1] http://www.liberation.fr/direct/element/trois-jeunes-hommes-proches-de-lextreme-droite-mis-en-examen-dans-laffair
      [2] http://www.lavoixdunord.fr/157289/article/2017-05-03/l-affaire-des-noyes-de-la-deule-relancee-arrestations-au-sein-de-l-ultr
      [3] http://musique.jeuxactu.com/news-ashtones-mysterieuse-disparition-du-guitariste-herve-rybarczy
      [4] http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/picardie/somme/amiens/proces-wwk-amiens-neuf-ans-prison-jeremy-mourain-relaxe
      [5] http://www.lavoixdunord.fr/139941/article/2017-03-28/le-leader-du-groupe-d-ultra-droite-est-il-l-auteur-d-un-meurtre-impuni-
      [6] http://www.lavoixdunord.fr/139572/article/2017-03-28/quand-est-dans-cette-ideologie-de-haine-peut-devenir-tres-violent
      [7] https://www.streetpress.com/sujet/1485772451-le-white-wolf-klan-groupe-neonazi
      [8] http://www.liberation.fr/societe/2013/09/04/lille-j-ai-entendu-fils-de-pute-encule-pede_929519
      [9] https://luttennord.wordpress.com/2012/12/10/le-resto-soleil-une-nouvelle-fois-attaque-par-les-nazillons-li
      [10] http://lahorde.samizdat.net/2013/04/23/portraits-et-relations-des-neo-nazis-ayant-attaque-le-bar-gay-du-v
      [11] https://lille.indymedia.org/spip.php?article17732&lang=fr
      [12] http://cettesemaine.info/spip/article.php3_id_article=2505.html
      [13] http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert
      [14] https://luttennord.wordpress.com/2014/05/25/tribann-identitaires-nazi-et-fiers
      [15] http://www.lavoixdunord.fr/75067/article/2016-11-16/des-jeunes-communistes-agresses-dans-un-bar-samedi-
      [16] https://www.mediapart.fr/journal/france/070516/quatre-services-de-securite-connaissaient-les-fournisseurs-d-armes-de-coul
      [17] https://www.mediapart.fr/journal/france/120317/informee-la-police-n-rien-fait
      [18] https://www.facebook.com/fermonslacitadelle
      [19] https://www.facebook.com/FermetureLaFriteRitLille

    • Il semble qu’a Bordeaux et à Nantes il y ai eu le même type de noyades près des clubs et lieux fréquentés par les homos.
      Pour Bordeaux j’ai trouvé la mention de l’ouverture d’un local de néo-nazis le 28/01/12 et la même année on retrouve beaucoup de noyés dans le coin :
      "Maxime Le Bot 24 ans - disparu le 21/02/12 - corps retrouvé le 28/04/12. (Il est mentionné que Maxime aurait disparu quai Paludate et sur ce Quai Gogol m’indique au moins 3 clubs gays et lesbien.
      Vincent Zecca 19 ans, disparu le 04/03/12, corps retrouvé le 29/03/12 - la mère de Vincent est ancienne policière et semble avoir fait le lien entre l’homophobie et le racisme de ces « accidents »
      Julien Teyssier 25 ans, disparu le 27/04/12, corps retrouvé le 09/05/12
      Nicolas Barre 29 ans disparu le 21/06/12, corps retrouvé le 25/06/12"

      à Bordeaux proche de cette période il y a aussi le décès par noyade de Valentin Bernabeu 19ans, disparu le 02/12/11, son corps est retrouvé le 05/12/11
      et Cédric Briant 21ans disparu le 19/05/13- corps retrouvé le 01/06/13.

      à Nantes le 4 décembre 2010 il y avait peut être aussi une fête nazie vu le taux de mortalité chez les gay ce soir là :
      « Rémy Calmejane 19ans - disparu le 04/12/10, son corps est retrouvé le 21/02/11 – Remy sortait d’une boite gay le Calysto
      Grégoire Rigault 24 ans disparu le 04/12/10 son corps est retrouvé le 02/05/11. Il se rendait à la boite gay, Claysto »
      Un double accident la même nuit, au même endroit...

      En cherchant sur google je trouve aussi que le seul à être incriminé dans ces noyades est le patron du bar le Préstige
      « le patron d’un bar, le Privilège, sera renvoyé devant un tribunal correctionnel, suspecté d’avoir servi de l’alcool à la victime déjà ivre. »
      http://www.lavoixdunord.fr/archive/recup%3A%252Fregion%252Fnoyes-de-la-deule-le-parquet-classe-trois-des-q

      A l’époque la press et la police avait accusé l’"hyperalcoolisme" des jeunes, qu’on ne doit pas confondre avec l’alcoolisme pas hyper des flics ( http://www.europe1.fr/faits-divers/les-motards-de-la-police-etaient-ivres-lors-de-leur-accident-2541487 )
      Ou c’est comme l’extrême droitisme, pas ultra des condés, procureures et juges qui ne voient pas d’homophobie dans les agressions qui ciblent les gays commises par les nazis leurs amis : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/l-agression-dans-un-bar-gay-lille-n-avait-pas-de-caractere-homophobe-selo

      edit -

      Mathieu D., qui faisait partie du groupe, a raconté avoir reçu des confidences de Mourain : il lui a dit avoir commis un meurtre pour rentrer dans les jeunesses nationalistes autonomes (JNR). Ces faits se seraient déroulés à Lille alors que Mourain était avec son parrain JNR Yohann Mutte. Mourain aurait dit à Mathieu D. qu’il avait porté des coups à un individu puis qu’il l’avait jeté à l’eau. Il s’agissait d’un passage obligé pour intégrer les JNR.

      Si frapper une personne et la jeter dans l’eau est le rituel initiatique des JNR, ca veux dire qu’il y a au moins autant de morts par noyades que de membre de ce mouvement ...

  • Libération.fr – Génération identitaire à découvert
    http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert

    Partout en France, les candidats du Front national aux scrutins locaux font appel aux identitaires. A Paris, c’est Philippe Martel qui leur demande de l’aide lors de sa candidature aux municipales dans le XVIIIe arrondissement. « Je m’étais dit que je trouverai des militants du FN pour coller… Que dalle ! Eux, ils m’ont dégoté un local dans le quartier pour entreposer mon matériel de campagne. Puis ils ont boîté, distribué des tracts etc. », se souvient cet ancien directeur de cabinet de Marine Le Pen. Il inscrit même Hugues Roul, le chef de file des identitaires parisiens, sur sa liste électorale. Martel sous-traite aussi sa communication sur le Web à l’agence Janus. Celle-ci a été cofondée par Damien Rieu, alors porte-parole de Génération identitaire et désormais étoile montante du parti.
    Julien Langella, Antoine Baudino, Clément Martin… Plusieurs anciens représentants de Génération identitaire sont désormais au service d’élus du Front national. Y compris le premier d’entre eux, Philippe Vardon. A l’origine de la création du mouvement de jeunesse, il est désormais membre de l’équipe de campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle. Une photo de la présidente du Front national trône d’ailleurs dans le siège de l’organisation, le bar lyonnais La Traboule. Elle est dédicacée de sa main : « Pour la Traboule, très cordialement. »
    Au sein du parti, les identitaires sont surnommés les trotskystes, en référence au courant communiste adepte de l’entrisme. « Il y a la politique mainstream avec ses débats, chiant à la mort. Et il y a la politique moins connue, celle des mouvements de jeunes, de l’activisme. Une fois qu’ils acceptent les règles du jeu, ils peuvent passer à autre chose », justifie-t-on dans l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. Leur influence est d’autant plus importante que le FNJ, le mouvement de jeunesse officiel du parti, serait en perte de vitesse. Philippe Martel abonde : « Génération identitaire séduit beaucoup plus. Ils font des trucs que le FNJ est incapable de faire, comme occuper le toit de la mosquée de Poitiers, parce que cela mouillerait le Front d’un point de vue légal. »

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Libération.fr – Génération identitaire à découvert
    http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert

    A La Citadelle, tous les codes de l’extrême droite sont en vigueur. Ses membres se serrent la main au niveau de l’avant-bras – un salut emprunté à la Rome antique et remis au goût du jour par le Grece (Groupement de recherche et d’études sur la civilisation européenne) dans les années 70. Ils ont un brojanica au poignet. Ce bracelet à perles, porté par les chrétiens orthodoxes, est vendu lors des événements identitaires afin de récolter des fonds pour les Serbes du Kosovo. Une minorité en terre d’islam à laquelle ils s’identifient. « En plus cela donne un côté hippie-chic », s’amuse le patron de La Citadelle. D’autres portent des polos Fred Perry ou Stone Island, deux marques casual popularisées par les hooligans anglais désireux de passer inaperçus en tribune.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Libération.fr – Génération identitaire à découvert
    http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert

    Génération identitaire est le dernier avatar de la mouvance identitaire, après le Bloc identitaire et les Jeunesses identitaires, aujourd’hui inactifs. Sa stratégie : avancer masqué derrière des prétextes culturels. Son objectif : distiller la peur de l’islam et des immigrés. Leurs effectifs grandissent en même temps que le FN engrange les résultats électoraux. Lors de la première édition, il y a douze ans, ils étaient une trentaine de participants à marcher dans Paris. En 2012, ils réunissaient près de 400 personnes alors que le FN obtenait le score inédit de 17,9% à l’élection présidentielle.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Handicap : ces militants qui cassent les codes | Elsa Maudet
    http://www.liberation.fr/apps/2017/03/handicap-ces-militants-qui-cassent-les-codes/#chapitre-1

    En France, les personnes handicapées sont invisibles dans les combats en faveur de l’égalité. Des militants, très critiques envers les grosses associations, veulent remettre le handicap au cœur de la lutte pour les droits de l’homme, grâce à un discours incisif et politique, en s’inspirant notamment des activistes handicapés américains des années 70. Source : Libération

  • hey @tintin, t’aurais des nouvelles de Rozenn Le Berre, qui a écrit « De rêves et de papiers » ? Elle passe pas loin de chez moi et j’ai toujours des doutes à y aller et/ou à en faire la pub.

    Pour qui n’a pas suivi l’histoire, dans Libé.fr en mars 2016 :

    Rozenn Le Berre délivre son témoignage après avoir été, pendant dix-huit mois, chargée de s’entretenir avec des immigrés. Cette éducatrice devait constituer les dossiers permettant d’établir si, oui ou non, ces jeunes personnes pouvaient obtenir le statut de « mineurs isolés étrangers ». Récit.

    http://www.liberation.fr/apps/2016/03/mineurs-isoles-etrangers

    Le Courrier avait aussi publié une série d’articles courant 2016 : http://www.lecourrier.ch/rozenn_le_berre

    • J’en ai, mais c’est plutôt négatif. J’avoue que sa grande défense des travailleurs sociaux, le fait qu’elle ne cite pas son ancien employeur (EMA, le centre de tri des mineurs isolés à Lille), c’est-à-dire, à mon avis, qu’elle ne prenne pas de risque pour changer cette situation de merde, qu’elle soit présentée dans la presse comme « la voix des exilés » ou quelqu’un qui a passé 365 jours « à leurs côtés » (et non pas : « à les mettre à la rue »), m’a foutu assez les boules pour que je lui envoie un mail incendiaire. Nous en sommes donc là.

      Je ne comprends pas du tout ce que son témoignage apporte. Elle est dans une logique de dénonciation des dysfonctionnements... elle n’a pas encore compris que ça fonctionne très bien justement...

      J’ai feuilleté le bouquin à la librairie et j’ai vu qu’à la fin, elle le dédie aux travailleurs sociaux « ne lachez rien » dit-elle, alors que moi j’aurais plutôt envie de leur dire « mais lâchez-tout bordel ». On parle de gens qui envoie les gars à la PAF pratiquement tout les jours....

      Le bouquin de Rozen, pour moi, c’est de la contrition, de la mauvaise conscience, une grosse dose de miel (kess qu’ils sont courageux ces migrants) et un engagement très irréel, hors-sol.

      #Rozenn_Le_Berre, #De_rêves_et_de_papiers

      (cc @mona )

    • Par contre si tu veux des nouvelles des #olieux il y a ça et c’est super bien :

      L’émission du collectif des Olieux du lundi 20 février de 15 à 16h sur Radio Campus Lille, 106.6 FM. Une émission en grande partie consacrée à 2 lanceuses d’alerte sur les conditions de (non)accueil des mineurs isolés étrangers. Au programme :

      – Présentation du collectif et de l’émission
      – Discours d’Adeline, championne d’Europe de boxe, à la mairie de Lille. Magnifique crochet du gauche au gratin en refusant la médaille de la ville en raison de leur mépris des jeunes mineurs isolés des Olieux.
      – Empêché de s’exprimer à la mairie, Hadj prend la parole sur Campus
      – Interview d’Adeline
      – Interview téléphonique d’Ibtissam Bouchaara. Éducatrice à Châlons-en-Champagne, elle dénonce publiquement la maltraitance par le département de la Marne des mineurs isolés étrangers

      Bonne écoute. Fête tourner !

      http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/2017-02-20/15h.mp3

    • bon, à la réflexion, peut-être que j’y vais un peu fort, en tout cas, je n’ai pas encore vraiment les bon arguments d’analyses pour exprimer ce qui me pose problème avec ce texte... à suivre

  • Le psychanalyste tunisien Fethi Benslama appelle à l’anonymat des auteurs d’attentats
    http://www.huffpostmaghreb.com/2016/07/22/attentats_n_11130574.html

    « Peut-être qu’il est temps...qu’il y ait entre les médias un pacte pour ne plus publier les noms et les images des auteurs de ces actes-là parce que c’est un ressort très important par rapport à ce qu’ils font pour être connu de toute la planète, alors même que leurs victimes sont anonymes et le resteront ».

    Selon lui, cette « glorification », incite d’autres personnes à en faire autant : « Eux ils vont avoir une gloire aux yeux de leurs commanditaires, de leurs amis(...) ça incite d’autres à y recourir », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Ils laissent leur cartes d’identités, ils veulent très vite être connus ».

    Yalla, enfin une bonne idée dans ce marmasme... #culture_du_psychopathe

  • Libération.fr – Torture : le Centre Primo-Levi répare les survivants
    http://www.liberation.fr/apps/2016/06/primo-levi

    Et le statut de réfugié se raréfie. « La plupart du temps, les demandeurs d’asile reçoivent des décisions de rejet », explique Aurélia Malhou, la juriste du centre. En feuilletant les décisions de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, elle énumère les motifs de refus : « propos invraisemblables », « connaissance parcellaire et schématique de ces événements », « évasives et dépourvues d’éléments probants »… Un migrant qui ne sait plus précisément où il se trouvait à un moment censé être marquant, c’est suspect. Pas de doute, il ment. Sauf que chez les victimes de torture, les trous de mémoire sont symptomatiques. Et en 1h30 d’entretien, puis une demi-heure à trois quarts d’heure d’audience, difficile de se sentir assez confiance pour raconter son histoire. Rien que dans le cocon du Centre Primo-Levi, ça peut prendre des mois.

  • Libération.fr – #Pokémon, traduisez-les tous
    http://www.liberation.fr/apps/2016/06/pokemon

    Pikachu, Salamèche, Insécateur, Ronflex… En 1996 sortaient les jeux pour #GameBoy Pokémon Bleu et Rouge, avec 151 bestioles imaginaires qu’il fallait « toutes attraper ». Vingt ans plus tard, Julien Bardakoff détaille son travail de #traduction chez Nintendo pour franciser leurs noms, truffés de références et de jeux de mots.

    #jeux_vidéo

  • Mineurs étrangers isolés : je implore toi s’il vous plaît dormir couloir
    http://www.liberation.fr/apps/2016/03/mineurs-isoles-etrangers/#chapitre-1

    Rozenn Le Berre délivre son témoignage après avoir été, pendant dix-huit mois, chargée de s’entretenir avec des immigrés. Cette éducatrice devait constituer les dossiers permettant d’établir si, oui ou non, ces jeunes personnes pouvaient obtenir le statut de « mineurs isolés étrangers ». Récit. Source : Libération

    • La situation est la suivante : nous sommes face à deux fondamentalismes – le fondamentalisme économique des gouvernements - de droite, de gauche, d’extrême droite ou d’extrême gauche, il n’y a dans tout le spectre politique que des partisans de l’économie, du calcul, du travail, de la mesure, de la comptabilité et de l’ingénierie sociale – et le fondamentalisme idéologique des tenants du Califat. L’un pas plus que l’autre n’est prêt à discuter le moindre de ses articles de foi, alors même que leurs religions sont également défuntes, ne survivant qu’à force de volontarisme, de massacres absurdes, de crises sans fin, d’acharnement thérapeutique. Il entre un fanatisme évident dans le fait de répondre à la crise du néo-libéralisme par un déchaînement de celui-ci. Si peu sont prêts à mourir pour l’économie, nul, en Occident, n’a jamais eu de scrupule à tuer, ou à laisser mourir, en son nom. Chaque jour de la vie en France en atteste suffisamment. L’effet de sidération qu’ont produit les attaques de vendredi tiennent au reste justement à leur caractère spectaculairement anti-économique : y a-t-il acte plus énigmatique, plus inexplicable pour le calculateur rationnel qui tente de maximiser son utilité et sa satisfaction, que cette bande de gars qui dézinguent à tout va des vies humaines pour finalement se donner la mort – du pur capital humain, culturel, social, accumulé patiemment, par des efforts quotidiens, parvenu à l’âge de sa productivité maximale et sacrifié pour rien, dirait l’économiste, atterré. Qu’ont-ils gagné là ? N’ont-ils pas tout perdu, sans raison valable ? Ceux qui parlent dans ce cas du « mystère du terrorisme » négligent de préciser que ce mystère n’existe en tant que tel que du point de vue de l’économie. Ils ne voient pas que cela est fait exprès : la jouissance du suicidaire qui tire dans la foule est justement de réduire l’arrogante créature économique occidentale au rang de rat, enjambant ses semblables gémissants pour survivre, de faire éclater la supériorité de sa fausse transcendance face à la misérable immanence du struggle for life. S’il y a là une attaque contre un certain bonheur, elle réside autant dans le massacre que dans le réflexe, après le carnage, de défendre ce bonheur – car un bonheur qui doit se défendre ne tarde jamais à devenir un mensonge.

      Puissent les attentats de vendredi, et ceux qui ne manqueront pas de suivre au vu de l’engrenage que les gouvernants ont délibérément choisi d’enclencher, nous rendre plus vrais et moins distraits, plus profonds et moins hypocrites, plus sérieux et plus communistes.

    • À propos du dessin de Johan Sfarr :

      On ne sait trop pourquoi, mais les massacres revendiqués par l’EI semblent avoir la vertu de déclencher, en réponse, des accès de confusion extrêmes, et chez beaucoup de rares crises d’hypocrisie. Comme si le règne effectif de l’hypocrisie en presque tous domaines dans les sociétés occidentales ne pouvait se défendre que par un surcroît de la même drogue - ce qui ne peut mener, à terme, qu’à une fatale overdose. Ainsi, on ne peut attribuer à un défaut d’information le fait qu’un dessinateur à la mode ait réagi aux attentats d’une bulle disant : « Les gens qui sont morts ce soir étaient dehors pour vivre, boire, chanter. Ils ne savaient pas qu’on leur avait déclaré la guerre. » À l’heure des réseaux sociaux, il faut être singulièrement ivre pour prétendre ignorer que les forces armées françaises sont projetés sur une bonne demi-douzaine de théâtres d’opérations extérieures, et que certaines interventions, notamment au Mali, en Syrie, en Irak ou encore en Afghanistan, ont passablement échauffé certains esprits bombardés. Nous ne mentionnons pas ici la militarisation du maintien de l’ordre, les morts de manifestants à coups de grenades offensives et autres éborgnés par des flashballs – que resterait-il du confort du dessinateur s’il s’avisait que tout gouvernement mène fondamentalement une guerre continue pour le contrôle de sa population ? Et que resterait-il de sa désinvolture revendiquée s’il s’avisait que son « champagne », sa « joie » et ses « baisers » sont quelque peu situés sociologiquement, culturellement, éthiquement – en un mot : que sa « liberté » est celle des vainqueurs.

    • À propos de la rengaine « et nous qu’on est libre et que même c’est ça qu’ils veulent attaquer chez nous » :

      Toute cette affaire de « liberté », que l’on trouve moulinée depuis trois jours à longueur de tweets, d’articles et de discours, sonne d’ailleurs bien faux. Cela sonne comme une grossière façon de se jeter des fleurs. D’abord parce que nous ne serons pas les premiers ici à défendre l’antique thèse que la liberté commence par le fait de ne pas redouter la mort, et qu’en la matière il semble que les assaillants de vendredi dernier soient un peu plus affranchis que « nous ». Ensuite, parce que la liberté dont chacun dispose sur le marché sexuel, professionnel, culturel ou simplement social est si strictement encadrée par la féroce concurrence qui y règne que cette liberté mériterait plutôt le nom de « terrible servitude ». Enfin parce que la liberté du « je fais ce que je veux avec mes cheveux/ avec mon cul / avec ma bite / avec ma langue, etc. » a quand même tout, le lendemain matin, une fois dégrisé, d’une parfaite dérision. L’adage bourgeois qui, du Moyen-Âge jusqu’à Michelet, n’a pas cessé de claironner que « l’air de la ville émancipe » (Stadtluft macht frei) est frappé de la même péremption qu’à peu près tout ce que la bourgeoisie a inventé : le travail non plus ne rend plus libre, et depuis bien longtemps. À l’épreuve, l’air de la métropole rend plutôt seul, connecté, déprimé, misérable, narcissique, sociable, compétitif, dur, opportuniste, baiseur, baisé, bref : tout ce que l’on veut, mais pas libre.

    • La petite-bourgeoisie cognitivo-communicationnelle, l’éclate, la drague, le salariat branché, l’hédonisme du trentenaire cool, n’arriveront pas à se faire passer pour « notre mode de vie », « nos valeurs », ni même pour « la culture ». C’est une certaine forme de vie, comme il y en a tant d’autres dans cette époque, dans ce pays, et qui ne suscite pas que de la tendresse. L’instrumentalisation des attentats par certains propagandistes afin d’assurer l’hégémonie morale de cette forme de vie-là ne peut que contribuer à la rendre haïssable.

      Les ascètes de @lundimatin, épris de vérité pratique, ne sont pas des petits bourgeois, ne vendent pas leur temps à un patron ou à un client, ne vont pas au troquet, ne boivent pas, ne vont pas au concert, y compris dans des salles marchandes. mais il savent revenir à leur théorie moralisatrice, celle du bloom par exemple.

    • Confusion (très foucaldienne, en l’occurence) entre « style de vie » et « forme de vie »...

      L’opposition entre « fondamentalisme économique » et « fondamentalisme idéologique » ou le soi-disant « caractère spectaculairement anti-économique » des attaques du 13 novembre tombent notamment dans ce travers.

      Il y a des styles de vie produisant du ressentiment ou du rejet réciproques, mais ils sont distillés à partir d’une forme de vie partagée, en cours de décomposition mais non dépassée, de part et d’autre.

    • je sais pas, le spectacle du refus de l’économie, il est bien là, en grand (quel soit par ailleurs la comptabilité avec la banque, la vente de pétrole, la rétribution des affidés dans les territoires de Daech), logé dans l’absence de critique en acte de l’économie.

      « Style de vie » c’est la saisie par l’esthétique (et le marketing) et il s’agit de les distinguer/différencier, si la forme de vie est partagée, ce ne peut être qu’aux deux sens de ce terme que Rancière s’obstine à mettre en rapport, le partage comme ce qui est commun, et le partage comme division.

      Ce qui est détestable dans ce texte publié par Lundi matin, c’est le #moralisme, l’injonction à un #devoir-être dont s’émancipe par avance l’énonciateur.

      Il en était de même avec la critique du garantisme en matière juridique, qui dû bien être mis en pratique lorsque la DCRI intervint, et du garantisme en matière salariale, dont ricanent à loisir des rentiers et des enfants de rentiers comme le peuvent aussi ceux qui jouissent des miettes (RSA, APL et CMU) concédées par l’État du capital, comportements qui loin de servir de sol à une politisation sont décrits comme de la débrouille, de la ruse. Des qualités personnelles (individuelles) et amicales (communautaire), de l’alternativisme où toute conflictualité est évacuée.

      En l’occurrence, ce discours moral contre les intégrés béats de la conso de loisir (et oui, leurs moeurs peuvent susciter l’hostilité, d’abord, on est plus chez nous à Paris, même par interstices, devenues fort rares, et toujours plus révocables, c’est d’un brutalité inouïe, le fric règne en maître par le bais de comportement massifs , pas seulement du fait d’une élite) n’aurait pas pu être tenu si le projet d’#attentat_massacre au stade n’avait pas échoué.

      Ambiance #mortifère. Tout ferait fasciser... La dictature de l’ordre public ne nous tombe pas seulement dessus d’en haut, elle est aussi désirée (réduire l’incertitude et le danger, déléguer, disposer d’hommes forts qui fassent exception à nos faiblesses). Et d’autre part, la glorification de la mort comme vérité et comme salut. On va voir comment, après les attaques meurtrières, l’assaut donné à Saint Denis va conforter la voie de la sortie de l’impuissance par la surpuissance assassine. On a encore rien vu.

      On peut accuser la gauche, ou la France, il y a matière. Mais dans ces évènements terribles, c’est plus encore qu’hier la faillite de l’émancipation, d’une perspective révolutionnaire qui est démontrée. Qu’avons nous fait de et avec le soulèvement de 2005, par exemple ?

    • Daesh, lundi matin...
      http://lemoinebleu.blogspot.fr/2015/11/daesh-lundi-matin.html

      Tu veux gerber un bon coup ?
      C’est là [url de "la guerre véritable].
      On en parlera pas plus, nous. Autre chose à foutre. Et puis on craindrait d’être grossier, de s’en prendre - de manière extrêmement non-chirurgicale - autant au style littérairement inimitable qu’aux habitudes annexes (habitus) pluri-séculaires de ces gens-là. On risquerait alors par trop de donner dans l’intime et, du coup, dans l’injuste. Un peu à la manière de ces fusilleurs fascistes, au fond, dont ils-et-elles célèbrent, dedans leur texte infâme, la « liberté anti-économique, affranchie de la peur de mourir »...
      Qu’ils crèvent, donc, et jusqu’au dernier : jusqu’à ce dernier des derniers formé par eux collectivement, en tant que très-débile et très-prophétophile organisme.
      Et que crèvent avec eux TOUS LES CURÉS du monde.

      #heideggeriens_de_gauche #philosophes

    • Ajoutons à cette crapulerie générale, la lâcheté spécifique de leurs précautions liminaires (allez-y voir, c’est ailleurs sur le même site) : « Nous aussi, COMME TOUT LE MONDE, vendredi 13 nous avons craint pour des proches, passé des coups de téléphone, etc ». Autrement dit : « nous aussi, étions susceptibles de fréquenter ces décadents méritant de crever pour n’avoir comme seuls horizons existentiels misérables que la bibine en terrasse ou le rock n roll... ». Faudrait savoir, poto ! Bref, comment vouloir gagner sur les deux tableaux. D’ailleurs, craignant sans doute la fureur de quelques individus étranges, suite à la publication de cette très objective saloperie, nos chevaliers du nihil s’équipent fissa d’autres précautions périphériques : « certains de nos amis (les fameux » à nos amis...") s’énerveront peut-être de nos remarques, etc « ... Tu m’étonnes. Nous pensons juste qu’il y a là-dedans la volonté toute pragmatique de jouer, une fois de plus, les Monsieur-Plus de la radicalité. Si l’esstrème-gôche, avec le NPA et toussa, dit que les massacrés de vendredi, eh ben c’est la faute à l’impérialisme, etc, alors et ben eux y diront que les massacrés, et ben, en vrai, y méritaient de l’être à cause de leur médiocrité d’enchaînés salariés soumis au spectacle. Car ça tient à ce genre de détail, la gloire théorique dans ce milieu-là. Ce sont les mêmes qui débarquaient sur les plages aux mois de Juillet-Août, voilà quelque temps, avec des banderoles guillerettes proclamant, à l’adresse du prolo ensablé, sous le soleil exactement : » Vous allez mourir, et toutes vos misérables vacances n’y changeront rien ".

    • "Toute cette affaire de « liberté », que l’on trouve moulinée depuis trois jours à longueur de tweets, d’articles et de discours, sonne d’ailleurs bien faux. Cela sonne comme une grossière façon de se jeter des fleurs."

      C’est vrai pour cette idée de "ils ont voulu s’attaquer à notre mode de vie", mais c’est vrai aussi pour "ce n’est pas ça qui va me faire renoncer à boire des coups". Les gens qui retournent boire des coups ne le font pas par courage, pas plus que les gens qui, au lendemain d’un attentat à Bagdad, retournent faire des courses. On continue de vivre, c’est tout...

    • Le GUÈRE VÉRITABLE ou : la pathétique quête de Monsieur Plus
      http://horslesclous.blogspot.fr/2015/11/le-guere-veritable-ou-la-pathetique.html

      Il y a d’un côté des poseurs de bombes (dont Monsieur Plus n’est pas) et de l’autre côté, des poseurs de l’ultra-gauche que seule, la posture – qui se voudrait l’étalon de la radicalité – intéresse, et là... Monsieur Plus apparaît !
      Entre les deux, tout le monde en prend pour son grade, dans un même vomi au sein duquel chacun est prié de se reconnaître, qu’on soit aux commandes des Rafale au-dessus des zones de guerre, caissière au supermarché, prolo à l’usine, étudiant en psycho, pute au bois de Vincennes, patron du CAC 40, adepte des ballons de rouge au bistrot ou du ballon de foot au stade ; le tout au milieu des morceaux de chair « United Colors of Benetton » des morts de tous genres, tous âges, toutes races et de toutes classes sociales, explosés façon puzzle, par ceux, qui – EUX – à n’en pas douter, ont fait preuve d’un véritable sens de la fête et du discernement...
      Le problème de Monsieur Plus, c’est qu’à force de vouloir – à défaut d’être le dernier des Mohicans – être le dernier néo-situationniste, il en perd l’essentiel, à savoir : la simple intelligence des situations. Il compare l’incomparable, selon la même vieille grille de lecture rouillée depuis 1914, qui ne lui sert plus, aujourd’hui, qu’à le protéger du monde, duquel il se retire volontiers pour distribuer, depuis quelque base de repli (pardon ! quelque haut lieu de la réflexion pré-insurrectionnelle), les bons et les mauvais points. Les mauvais points étant les « accès de confusion extrême » et « chez beaucoup, les rares crises d’hypocrisie » qui ont suivi le massacre du 13 novembre dernier.
      Il convient de relever que ces enfoirés mondains, de putains-d’enculés-de-leur-race-de-mort (qu’ils méritaient donc...) n’étaient pas – un vendredi soir – à la mosquée pour prier, à la maison en train de préparer les makrouds de Shabbat, ou de bouffer le vénéré pouascaille hebdomadaire, mais des salauds qui, au stade (il fut pourtant une époque où Monsieur Plus adorait les hooligans...), au bar (merde ! fait chier, Debord était alcolo ! Mais ça fait rien, les djeuns, ils le savent pas...), ou en train de draguer des salopes – forcément (sauf la mère, la soeur et la femme voilée de ces sympathiques djihadistes)...
      De ce merdier – sans nom (bien que celui de religion vienne spontanément à l’esprit de Lilith, qui doit, sans doute, être en plein délire) – il convient donc de traquer l’hypocrisie.
      Lilith ne s’attardera pas sur le fait que Monsieur Plus estime que cette jeunesse issue de l’immigration, en France ou en Belgique, a de bonnes raison de se sentir (puisqu’elle n’y vit pas) « bombardée » au Mali, en Syrie, en Irak, ou encore, en Afghanistan, et d’en être « passablement échauffée » (mystérieuse puissance de la sensation, légitimée – ici – par les habituels détracteurs – à juste titre – du foutu sentiment d’insécurité), là où elle n’a cure de la guerre sociale menée contre ses parents, prisonniers de guerre économique, contre celles et ceux qui luttent dans leurs usines, leurs quartiers ou dans les ZAD (liste non exhaustive), sur le territoire où elle a eu le grand malheur de voir le jour et de vivre quand – il faut bien le reconnaître – le territoire libéré de l’État Islamique serait de nature à lui assurer un plein épanouissement...
      Non, en revanche, Lilith s’interroge sur le point de savoir s’il n’y aurait pas une certaine hypocrisie à – ici-bas – proscrire l’alcool, la débauche, refuser même de connaître l’amour avant le mariage, et à se faire sauter le caisson – pourquoi ? Pour baiser 70 vierges et se prendre une murge de tous les diables, une fois arrivé au paradis. Monsieur Plus appelle ça : « ne pas redouter la mort » et être « plus affranchis que nous ». Monsieur Plus serait-il devenu boubourse, au point de ne pas voir la différence entre ne pas craindre de risquer sa vie pour une vie meilleure – sur Terre – et signer une pitoyable assurance-Mort avec l’au-delà ?

      Le premier sait qu’il n’a qu’une vie et que ce sera – ici et maintenant – ou jamais. Lui seul fait oeuvre de liberté en ne craignant pas la mort. Le second agit, au contraire, au service du « divin » et vit dans la crainte des représailles de son dieu s’il s’écarte du « droit chemin ». Il n’y a donc aucune liberté à respecter des principes édictés et à faire exactement ce à quoi on est destiné.

      Curieuse sincérité de l’engagement politique (tout de même !) de celui qui exige en retour, non seulement une contrepartie garantie, mais encore, que celle-ci soit l’exacte antinomie – pour l’éternité – des préceptes et des prêches qu’il aura dispensés – durant les quelques années qu’aura duré sa vie. De ce marché « gagnant-gagnant », Monsieur Plus, quant à lui, décèle un « caractère spectaculairement anti-économique », l’enjeu en terme de plus-value lui ayant totalement échappé.
      C’est ainsi que dans son impitoyable guerre véritable à l’hypocrisie ambiante, il valide donc toutes les traîtrises et autres promesses non tenues. Le voilà fin prêt à devenir chef de parti et à mener une brillante carrière politique. Ses disciples sont désormais prévenus : qu’ils ne viennent pas se plaindre – après – d’avoir été trompés sur la qualité d’un ennemi de la marchandise... Car, au terme de ce « second éditorial », Monsieur Plus s’est dit qu’il était temps de se définir ainsi et de glisser le mot de « communiste », avant que certains lecteurs(trices) ne soient tentés de déduire de ce texte, qu’il lui préfèrerait, peut-être, celui de « fasciste ».
      Mais si les religieux nous promettent le paradis, à quoi ressemblerait le « communisme » de Monsieur Plus ? À lire sa prose, il y a peu de chance qu’on y serait « joyeux », « libertin », « décomplexé », « athée », « festif », qu’on boirait du « champagne », qu’on se retrouverait au « bistrot », qu’on aimerait ou pratiquerait des jeux de balles, qu’on irait au « concert », qu’on jouerait ou écouterait « du rock ». Tout ceci n’étant que du « divertissement », auquel Tartuffe/Monsieur Plus ne s’adonne JAMAIS, et que le « communisme » proscrirait, cela va sans dire.
      Alors, c’est pourquoi les cacahouètes que, dans sa grande mansuétude, Monsieur Plus nous jette pour nourrir nos esprits défaillants, Lilith leur trouve un sale goût de rance, quand elles ne lui sont pas carrément restées coincées en travers de la gorge !

      #heideggeriendegauche #mektoub

    • Un post qui fait suite à « Le GUÈRE VÉRITABLE ou : la pathétique quête de Monsieur Plus »

      Ce texte de lundi matin se trompe sur tout. ça pourrait, aux yeux d’une âme charitable, le rendre touchant.
      Sans revenir sur tous les points – trop nombreux et qui forment au final un fatras, soyons honnête, plus qu’indigeste :

      1°. Les attentats seraient d’abord une réaction à la politique étrangère de la France ? C’est ce que sous-entend « À l’heure des réseaux sociaux, il faut être singulièrement ivre pour prétendre ignorer que les forces armées françaises sont projetés sur une bonne demi-douzaine de théâtres d’opérations extérieures, et que certaines interventions, notamment au Mali, en Syrie, en Irak ou encore en Afghanistan, ont passablement échauffé certains esprits bombardés. » Déjà c’est fascinant de tenter d’expliquer (justifier ?) le fondamentalisme religieux islamiste comme une réaction à l’impérialisme occidental. Les auteurs de lundi matin seraient-ils aussi cons que Julien Salingue ? Mais bon, c’est vrai qu’il est plus facile de branler du concept que d’ouvrir des livres d’histoire. Et l’anti-impérialisme primaire n’est pas la chasse gardée des staliniens, ni des trotskystes.

      Je rappellerais juste qu’en 2003, l’Etat français n’a pas participé à l’intervention de la coalition occidentale menée par les États-Unis contre Saddam Hussein. Que malgré les appels de l’ASL et des rebelles syriens, la France n’a rien fait en Syrie (malgré une tentative en 2013 à laquelle se sont opposés les Etats-Unis) dans les premières années du conflit. C’est pas le boucher Assad qui dirait le contraire (250 000 morts en 4 ans). Même au Mali, l’intervention militaire s’est faite sur demande des autorités maliennes, quand le risque était imminent de voir le pays tomber aux mains des tarés de Boko Haram (qui sont, au passage, davantage un produit des années GIA en Algérie, que celui d’un ressentiment à l’égard de "l’impérialisme islamophobe" occidental)). Il ne s’agit pas d’exonérer l’Etat français mais de considérer la complexité d’une situation qui dépasse, de loin, la seule question de l’interventionnisme occidental (antagonismes sociaux, conflits d’intérêts entre Etats de la région, etc. (Et puis que dire, de la guerre dans laquelle sont engagés les Kurdes contre Daesh ? Les Kurdes sont-ils aussi d’ »arrogantes créatures économiques occidentales » ?). Si le merdier qu’a engendré l’intervention américaine en 2003 a favorisé l’émergence de Daesh, il faut aussi rappeler aux philosophes du lundi matin que Daesh est la fusion d’Al Quaida (qui est apparu en Afghanistan avec l’invasion soviétique) et de hauts dignitaires du parti baasiste de Sadam Hussein. Reprendre les arguments des terroristes pour expliquer/justifier leurs actes c’est comme de croire les Nazis quand ils disent que c’est de la faute aux Juifs. Pour finir, il y a, semble-t-il un réflexe ethnocentré à analyser la situation moyen-orientale du point de vue du seul Occident et de sa seule responsabilité. J’invite les communistes du lundi matin à écouter davantage les communistes irakiens, syriens, iraniens. Ça ne peut pas leur faire de mal.

      2°. « il semble que les assaillants de vendredi dernier soient un peu plus affranchis que « nous » ». Persuadés qu’ils sont d’aller au paradis, d’obéir à Dieu et espérer se taper 72 vierges, les bouchers du 13 novembre seraient donc « plus affranchis » ? Les auteurs du lundi matin n’ont peut-être pas tort : c’est mieux que de ne croire en rien.

      3°. « parce que la liberté dont chacun dispose sur le marché sexuel, professionnel, culturel ou simplement social est si strictement encadrée par la féroce concurrence qui y règne que cette liberté mériterait plutôt le nom de « terrible servitude » ». Entre la « terrible servitude » occidentale et la « terrible servitude » d’une république islamique, j’avoue préféré la première, inch’ Allah.

      4°. « Si l’on voulait être plus cruel, et puiser dans un héritage plus indiscutable encore, il faudrait plutôt dire que les attaques de vendredi – contre un stade, des bistrots, une salle de concert – sont une offensive sanglante, et sans charité, contre le divertissement. Là, c’est carrément Pascal que l’on retrouverait dans le camp des « terroristes ». » Je croyais la race du pro-situ éteinte. J’ignorais en fait que le pro-situ était devenu djihadiste, suivant les gerbes de l’illuminé voyériste.

      5°. Enfin, je dirais aux écrivaillons du lundi matin que les formes-de-vie qu’ils proposent sont tout aussi mortifères et artificielles, si ce n’est plus, que celles qu’ils exècrent. Le programme du lundi matin fait autant rêver que la promesse d’un week end en kolkhoze. On trouvera toujours plus de vie dans n’importe quel bistrot embourgeoisé (même tenu par des hipsters !) que dans leur « communisme vécu ». C’est la triste réalité qu’ils se refusent à voir. Comme disait ma grand mère, y a pas plus falso que des gauchistes qui reprochent à tout bout de champs à la réalité d’être falso.

    • concernant l’#hébergement, y a un truc que je pige pas... Par exemple, on parle du réseau Singa et son appli Calm, pour « héberger des migrants » alors que ce truc (qui ne marche pas encore vraiment et qui vient à peine de lancer - à grand renfort de com’ débile - son site internet (le « Airbnb des migrants » (sic) cf. http://seenthis.net/messages/404166), on parle beaucoup de ces initiatives, alors qu’il est encore, à ma connaissance, illégal d’héberger quelqu’un en situation irrégulière, même s’il est en procédure, et qu’il vaut mieux ne pas trop le crier sur tout les toits, si jamais tu le fait vraiment.

      (du coup Singa ne se fait pas chier, tout arrosé de fric qu’ils sont par SFR, la Fondation Paul Bocuse, HEC et j’en passe, le airbnb des migrants, c’est uniquement pour les « réfugiés statutaire », c’est-à-dire ceux qui ont réussit à traverser le #tamis_administratif)

      D’un point de vue plus large, pour moi ces articles et toutes cette com’ bien pensante sur les « initiatives », surfent et grossissent l’idée d’une « vague » migratoire, colossale, jamais vue, inouïe etc etc..., et ils (les articles) entretiennent une grosse confusion de merde.

      Parler de « crise des migrants » en France me semble juste complétement indécent et débile... (en Grèce à la limite (et encore ça va quoi), au Liban là oui (1,5 millions de réfugiés syriens), en Turquie là oui (2 millions), en Europe c’est juste non. Y a pas de crise, mais une politique migratoire radine, sourcilleuse, mesquine et raciste depuis longtemps (et ça qui fait problème)))

      Bref, l’état français et ses grosses assos de merde ne font rien ou des miettes pour les migrants-réfugiés depuis des années et là, genre d’un coup, il y a cet espèce de #buzz journalistique merdique autour des initiatives, qui disparaitra aussi vite qu’il est apparu, et qui, à mon avis, sert surtout à ce que les bons citoyens s’achètent à peu de frais une conscience et éventuellement une place au paradis.

  • Le passe Navigo à tarif unique dès mardi, une révolution pour 3,8 millions de Franciliens - Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/388924/le-passe-navigo-a-tarif-unique-des-mardi-une-revolution-pour-3

    Mais pour ses opposants, il s’agit d’une décision onéreuse, à l’heure où les transports publics peinent à se financer et où la rénovation des réseaux est nécessaire. A commencer par la tête de liste Les Républicains pour les régionales en Ile-de-France, Valérie Pécresse. Mais aussi les professionnels du transport public, qui alertent depuis plusieurs années sur une crise du modèle économique, qui risque de faire reculer l’offre de transports en commun.

    Quelle mauvaise foi, quand on sait la faible part de la billetterie sur le budget global.
    Par contre, c’est bien de cesser de punir eux qui ne sont pas assez riches pour vivre près du centre.
    #transports

    • Tant que la politique immobilière n’est pas changée, je ne vois pas pourquoi les exclus du centre-ville devraient en plus se cogner des surtaxes. Tous les banlieusards ne vivent pas dans un « samsuffit ». Et encore mieux que de pousser tout le monde à s’entasser au même endroit (l’éthologie nous apprend que les fortes densités de population ne sont pas souhaitables du tout), il faudrait cesser de faire du centre de Paris le seul endroit où il est possible d’exercer beaucoup de professions.

    • double tranchant. A court terme Agnès a raison, à moyen terme Aude a sans doute raison. Mais le vrai problème est de considérer Paris comme le centre, et ne pas avoir une IDF poly-centré, avec des emplois et des logements proches. Mais malheureusemnt les compétences du CR régional en matière d’aménagement du territoire sont limités (voir les difficultés qu’à posé le SDRIF, que l’État tente de rejeter à chaque fois car pas assez « compétitif »).

    • Oh ben moi, je suis pour le démontage, @aude_v, parce que je me pose pas la question en terme de gouvernement raisonnable (y crois pas), juste parce que les RSA ont fini par obtenir de l’IDF (dernière de ttes les régions en la matière) une gratuité pour toutes zones, et que ça m’a permis de quitter Paris en stop, aller en foret, voir des potes en zone 5, prendre un avion low cost sans me faire taxer le transport vers l’aéroport, ou aller chercher des amis à l’aéroport sans que ça coute un (petit) bras. Et que je le lis aussi comme un pas possible vers une gratuité sans condition. À partir de laquelle aussi peut-être diverses mise en cause pratiques de la mégapole pourraient apparaître.

      Oui, ça va aussi favoriser l’étalement urbain, améliorer (rendre plus productive) sans doute la chasse aux fraudeurs (et en particulier la traque des "sans papiers"), et fluidifier le marché de l’emploi, donc la concurrence (non sans effets bénéfiques - ?- pour les population reléguées dans l’absence de salaires dans des zones de relégation urbaine...) ; quant à l’argument des plus riches qui en profitent, sauf luttes égalitaires qui marquent des points (comme ce fut le cas sur les salaires durant les 60’ et 70’) c’est le cas de toutes les formes de socialisation de l’économie et des besoins : école, santé, alloc logement ou chômage.

      Sinon, désolé, je me souviens pas des toi qui a dit une fois me connaître, ni de Bastien.

      Et par ailleurs, je continue à me demander à quel point seenthis est pas pris dans les travers du réseau social, tel qu’unartile récent les exprime à sa façon : « Les réseaux sociaux sont devenus pour bon nombre d’entre nous un journal intime exposé à la vue de tous . Ces plateformes ont su créer chez certains une dépendance en s’installant dans nos vies du réveil au coucher, jusqu’à s’imposer comme le premier réflexe pour y exposer les peines les plus personnelles »
      http://www.liberation.fr/apps/2015/08/facebook/#chapitre-1

      Autant voire plus que la chronophagie de la chose, par laquelle je ne suis pas épargnée, m’inquiète une manière d’exhibition de l’intime que je ressens comme un renouveau de la force de l’aveu, déplacé, "librement consenti". On a beaucoup pensé "le personnel est politique", sans doute pas n’importe où et pas n’importe comment. On a beaucoup récusé les discours théoriques abstraits, voire la fascination pour la théorie, les discours généraux et tablé sur la prise de parole à la première personne mais là aussi c’était, c’est une forme d’égalisation des rapports, et elle passe par la disqualification des experts, supposés sachants, etc. Or ici, je suis souvent gêné des lire des bouts de récits trop personnels à mon goût, me trouve démuni devant tel ou tel drame exposé ici, telle ou telle souffrance, expérience, et parfois un peu envahi (aucune accusation dans ce que je dis là).

      On est pas ici dans un groupe de pairs (précaires, femmes, alcooliques, ...), c’est pas un mécanisme comme le coming out (je suis fier d’être ce qui est supposé méprisable, bas), c’est pas les espaces dédiés du type confession ou cure mais bien une sorte d’espace public. Du coup, ici je tiens à un (relatif) anonymat, à une forme d"impersonnel. J’aurais pas envie de raconter du lourdement traumatique, par exemple. Tout en sachant qu’une suite de post fait bien fonction de ’forme de journal intime"