L’article repose sur une opposition stéréotypée qui me semble soit carrément biaisée, soit carrément farfelue.
Chomksy, of all people, ought to take note. When he defends his form of communicating (printed books and periodical essays) with claims that tweeting/texting lacks depth, he is implicitly suggesting that nonwhites and those in the Third World are inherently communicating less deeply than their white and first-world counterparts. He doesn’t seem to know enough about the reality of social media to examine his own assumptions.
Chomsky ne s’est jamais limité à l’écrit imprimé (dans des formats « nobles » ou diffusés uniquement auprès d’une élite), bon sang. Une grosse partie de sa « production » est même en dehors de l’écrit, des livres et/ou des études longues : télévision, innombrables interviews, innombrables conférences... Et avec le Web, on peut suivre ses dernières productions directement en ligne.
Partant de ce raccourci, prétendant que Twitter est un format pour les « non-blancs » et le tiers-monde, alors on ne peut juger qu’il est un support plus « méprisable » que les longs livres de Chomsky. Déjà cet argument de la popularité supposée de Twitter chez les « non-blancs » et le tiers-monde est idiot pour juger de la valeur du support ; les prolos écoutent beaucoup plus RTL que France-Culture, et plus encore que Radio-Aligre – si je dis que RTL c’est creux et superficiel, je fais de la haine de classe ?
Surtout : à aucun moment les 140 caractères, la difficulté à tenir une conversation publique (ou même une conversation tout court) ne sont abordés. Ni l’invraisemblable imposition médiatique qui domine Twitter (à mon avis, largement un des effets de son format : en 140 caractères, difficile d’énoncer autre chose que ce qui fait déjà consensus).
De manière flagrante, l’article commence en citant Chomksy :
“Well, let’s take, say, Twitter,” he said.
et se termine par cette généralisation :
We might ask Chomsky today, when digital communications are disqualified as less deep, who benefits?
Comment fait-on pour passer de « Twitter » à « digital communications » ? Comment fait-on, d’ailleurs, en réponse à Chomsky, pour passer des « digital communications » pour lesquelles nous avons tous milité, comme instrument de libération, à « Twitter », entreprise dont la principale actualité est de savoir à combien de milliards on estime sa future cotation en bourse ? Chomsky dit aussi (ça me semble clair) :
Of course there are differences: the Internet has opened up many new possibilities that did not exist before, but as far as I can see the general picture is approximately the same.
Comment passe-t-on d’un système de très courts messages (explicitement désignés par Chomsky : « an awful lot of their communication is extremely rapid, very shallow communication ») aux « communications numériques » en général ?