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  • Yes ! on a – enfin ! – une date pour le démantèlement de Brennilis !
    Peut-être qu’à ce moment-là, l’EPR2 sera en état de fournir du courant…

    Démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis : encore 17 ans de travaux ! | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/finistere/brennilis-29690/demantelement-de-la-centrale-nucleaire-de-brennilis-encore-17-ans-de-tr


    La centrale nucléaire de Brennilis a été stoppée en 1985 mais continue de faire l’objet de travaux préparatoires avant de retirer le bloc réacteur et sa partie la plus sensible.
    Photo archives David Cormier

    L’ASNR (l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection) suit avec toujours autant d’attention les travaux préparatoires du démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, dans le Finistère. Le prototype expérimental, mis en service en 1967 et définitivement arrêté en 1985, va entrer, en 2027, dans une phase active de démantèlement.

    Accès au bloc réacteur et aux circuits
    « Les travaux préparatoires pour accéder au bloc réacteur et ses éléments contaminés se poursuivent », selon la division de Caen de l’ASNR qui procède à des contrôles réguliers sur site. Différentes ouvertures ont été réalisées pour accéder aux circuits vidés et rincés. De nombreuses précautions sont prises avant d’accéder au cœur de la centrale qui fera l’objet d’un démantèlement par tronçons, en s’appuyant sur des sas sécurisés. Le démontage et le découpage des équipements contaminés seront suivis d’une évacuation très encadrée.

    Les premiers appels d’offres pour ces travaux ont été désignés. Lors des chantiers préparatoires, la découverte d’amiante dans certains endroits a pu entraîner des difficultés et « retarder certains chantiers », selon les inspecteurs de l’ASNR.

    Dans son bilan d’activité 2024, le nouvel organisme de sûreté nucléaire indépendant confirme qu’EDF possède dorénavant toutes les autorisations pour démanteler le site de Brennilis. Des recommandations ont été rappelées au sujet des risques d’infiltration dans certains secteurs de la centrale. Une vigilance est également rappelée autour des questions de radioprotection en direction du personnel employé sur ce chantier, dont la fin des travaux est programmée, à ce jour, en 2041.

    • Pas d’informations sur le coût. Vous savez le coût de démantèlement que pour les futurs réacteurs « vous inquiétez pas c’est tout pris en compte dans le budget de construction ».

  • « Fermer la route, c’est se tirer une balle dans le pied » : entre Cancale et Saint-Malo, les habitants veulent sauver cet axe menacé par le sable | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/saint-malo-35400/fermer-la-route-cest-se-tirer-une-balle-dans-le-pied-entre-cancale-et-s


    Mardi 27 mai dernier, la salle qui accueillait un nouveau temps d’échange autour de l’avenir de l’Anse Duguesclin à Saint-Coulomb était archi pleine, preuve de l’attachement des Colombanais à ce site d’exception et à sa route côtière.
    Le Télégramme/Sylvie Vennegues

    Pour le Département d’Ille-et-Vilaine, la suppression de la RD201, dans l’anse du Guesclin, à Saint-Coulomb, est inéluctable et devrait être effective au plus tard en 2035. Des usagers du site ne partagent pas cet avis et le font de plus en plus savoir à chaque nouvelle étape de la concertation sur le futur du site.

    Les habitants de Saint-Coulomb ont pleinement conscience de l’exceptionnel cadre de vie que représentent l’anse du Guesclin et ses abords proches. Aussi, quand un temps d’échange sur l’avenir du site est proposé, ils y participent en nombre, bien décidés à faire préserver cet espace naturel sensible aux multiples points de vue extraordinaires et par lequel passe une route : la RD201.

    Mardi 27 mai 2025, ils étaient ainsi près de 170 dans une des salles du Phare, le centre culturel colombanais, pour un point d’étape sur la réflexion engagée par le Département sur l’avenir de l’anse du Guesclin et du littoral entre Cancale et Saint-Malo.

    Paysages remarquables
    Au début du temps d’échange qui faisait suite à des entretiens menés au début de cette année avec les habitants et les usagers de l’anse du Guesclin, il a été un peu question de paysages remarquables, d’aménagements naturels et intégrés, de renaturation du site, de mobilités douces. Mais surtout et très vite, les interventions dans la salle se sont concentrées sur l’avenir de la route côtière, la RD201 qui longe la dune.

    « Ce que l’on sait, c’est que cette route sera recouverte, ce que l’on ne sait pas, c’est quand. À partir des phénomènes observés récemment sur le site et du travail de scientifique sur le réchauffement climatique et le recul du trait de côte, on vise 2035 », a rappelé, en préambule de l’échange de mardi dernier, Yann Soulabaille, vice-président en charge de la biodiversité, des espaces naturels sensibles et de l’eau. « On souhaite maintenir le site de l’anse du Guesclin accessible au public. Mais il nous faut trouver une alternative à la fermeture de cette route d’ici à 2035. »

    « On sait qu’il va falloir la fermer »
    Même son de cloche, mardi dernier, du côté de Stéphane Lenfant, vice-président du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine délégué aux mobilités et aux infrastructures. « Petit à petit, la dune se déplace vers la route. Cette route, on sait qu’il va falloir la fermer au niveau de l’anse du Guesclin. Pour rappel, la RD201 est empruntée en moyenne chaque jour par 4 000 véhicules ce qui ne constitue pas un trafic important à l’échelle départementale. »

    Et pourquoi ne pas construire un pont juste au niveau du passage de l’anse pour maintenir la route ouverte ?

    Aurore, qui habite au Verger, à Saint-Coulomb et qui emprunte la RD201 pour se rendre à son travail, a écouté mardi soir Yann Soulabaille et Stéphane Lenfant. Mais elle n’est pas d’accord avec eux. Cette Colombanaise pense « qu’il y a des solutions pour maintenir cette route. Inspirons-nous de ce qui se fait au passage du Gois, pensons à des solutions pour maintenir le sable ? »

    Pour Philippe, 57 ans, aujourd’hui paysagiste près de l’anse du Guesclin, « fermer la route, c’est se tirer une balle dans le pied. Cette route peut être maintenue, techniquement et en termes de génie biologique, c’est possible. On peut agir sur le sable, sur la végétation. Pourquoi pas sinon faire construire un pont sur une courte distance, juste au niveau de l’anse, pour maintenir la continuité de la RD201 ? »

    Olivier, également agriculteur à Saint-Coulomb, fait aussi partie des nombreux Colombanais opposés à la fermeture de la route dans l’anse du Guesclin. « Je ne crois pas que l’idée du Département soit de trouver des solutions pour garder la route. Ce site, on le voit bien, il ne l’entretient déjà plus. Il abandonne la digue. S’il considère que cet entretien lui coûte trop cher, au lieu de choisir de supprimer la route, ne pourrait-il pas rétrocéder la route à la commune de Saint-Coulomb alors ? »

    Réunion en décembre 2025
    De cette route qui traverse l’anse du Guesclin et de sa future suppression, il va assurément en être beaucoup question dans les prochains mois lors des nouvelles phases de la concertation publique autour de l’avenir de l’anse du Guesclin et du littoral entre Cancale et Saint-Malo.


    La concertation autour de l’avenir de l’Anse du Guesclin va se poursuivre jusqu’à la fin 2025. (Le Télégramme/Sylvie Vennegues

    Depuis ce jour, 28 mai 2025, des cahiers d’acteurs de la démarche de concertation autour du littoral entre Cancale et Saint-Malo, sont disponibles via la plateforme « Je Participe » à tous les contributeurs qui le souhaitent. Ils doivent être déposés entre le 27 mai et le 15 juillet 2025.

    Disponible sur le site internet « Je Participe », le questionnaire grand public peut être rempli par toute personne aussi entre le 27 mai et le 15 juillet 2025.

    À noter enfin, le 12 juillet 2025, l’organisation dans l’anse du Guesclin de balades immersives et commentées. À l’automne prochain, des ateliers participatifs sur les différents scénarios seront organisés. Un bilan de l’expérimentation qui aura lieu du 15 juin au 10 septembre 2025 sera aussi fait.

  • Harcèlement sexuel et moral systémique : trois ex-hauts cadres d’Ubisoft au tribunal à partir de ce lundi | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/harcelement-sexuel-et-moral-systemique-trois-ex-hauts-cadres-dubisoft-a

    Trois anciens hauts cadres d’Ubisoft sont jugés à partir de ce lundi 2 juin pour le harcèlement sexuel et moral systémique qu’ils sont accusés d’avoir mené au sein du géant français du jeu vidéo.

    Des collègues rabaissées, insultées, sexualisées au fil des années : trois anciens hauts cadres d’Ubisoft sont jugés à partir de ce lundi 2 juin à Bobigny pour le harcèlement sexuel et moral systémique qu’ils sont accusés d’avoir mené au sein du géant français du jeu vidéo. Initialement prévu en mars, le procès ne s’ouvre que ce lundi devant le tribunal correctionnel en raison de la transmission très tardive aux parties d’un nombre conséquent de pièces de ce dossier, fruit de deux ans d’enquête.

    En juillet 2020, une vague de témoignages anonymes, suivie par des enquêtes de Libération et Numérama (site web d’actualité sur l’informatique et le numérique), jette l’opprobre sur le studio qui comptait alors 20 000 employés à travers le monde.

    Serge Hascoët, numéro 2 du groupe en sa qualité de directeur créatif, démissionne dans la foulée. Thomas François et Guillaume Patrux sont eux licenciés pour faute grave. Ce sont ces trois hommes qui se retrouvent devant le tribunal de lundi à vendredi, suspectés d’avoir mené et encouragé un management toxique au sein de l’entreprise selon des sources proches du dossier.

    Employée ligotée
    Les témoignages accablants des plaignantes contre Thomas dit « Tommy » François, alors vice-président du service éditorial d’Ubisoft, exposent l’atmosphère qu’il a fait régner dans les locaux à Montreuil, aux portes de Paris. Sur la période de prévention retenue par la justice, de janvier 2012 à juillet 2020, Thomas François avait entre 38 et 46 ans. Ses habitudes au bureau : diffuser des films pornographiques avec le son sur haut-parleur, embrasser par surprise des salariés sur la bouche, jouer à « chat-bite », commenter en public le physique des employées qu’il traite de « connasse », « laideron », « salope » ou « morue »…

    Alors qu’elle porte une jupe, Tommy François oblige une jeune collaboratrice qu’il vient d’embaucher à faire le poirier dans l’open space. Il ligote à une chaise cette même employée, la place dans l’ascenseur et l’envoie à un autre étage. Ou encore lui barbouille le visage de feutre puis la contraint à suivre une réunion sans pouvoir se laver.

    Outre ces accusations, il est poursuivi pour tentative d’agression sexuelle ayant voulu, lors d’une fête de Noël, embrasser de force une jeune employée, maintenue par d’autres collègues. Car Tommy François incitait par ailleurs « ses subordonnés à agir de même, usant notamment à cette fin de son aura et de sa position hiérarchique élevée au sein de la société », selon un rapport d’enquête consulté par l’AFP.

    Actes racistes
    Accusé d’être tout aussi adepte de propos libidineux et de questions intrusives de nature sexuelle, Serge Hascouët est par ailleurs accusé de commentaires et actes racistes. Après les attentats de 2015, il aurait demandé à une employée de confession musulmane si elle adhérait aux idées du groupe État islamique. Cette assistante de direction pouvait retrouver des images de sandwich au bacon en fond d’écran de son ordinateur, de la nourriture déposée sur son bureau pendant le mois du ramadan. Âgé de 59 ans, il va répondre au tribunal de Bobigny des accusations tant de complicité que de harcèlement moral et sexuel.

    Troisième prévenu dans ce procès, l’ancien « game director » Guillaume Patrux, 39 ans, est lui renvoyé pour harcèlement moral.

    « Inertie des ressources humaines »
    Des dizaines de témoins ont été entendus lors de l’enquête mais « un grand nombre renonçait à déposer plainte par crainte des réactions du milieu du jeu vidéo », selon le rapport dont l’AFP a eu connaissance. Lors de leurs auditions, ces personnes ont déploré « l’inertie des ressources humaines pourtant alertées sur ces comportements », signale cette même source.

    Cinq ans après le scandale révélé dans les médias, les plaignantes sont satisfaites « qu’il y ait des hauts cadres qui soient poursuivis car c’est suffisamment rare, » souligne Me Maude Beckers. Mais reste « un grand regret », ajoute l’avocate de six des huit parties civiles au procès : « que le procureur de la République n’ait pas poursuivi la personne morale Ubisoft ». En défense, Me Jean-Guillaume Le Minter, conseil de l’ancien numéro 2 d’Ubisoft, déplore « la fragilité du dossier concernant les accusations contre Serge Hascoët » qui ne seraient, selon lui, que « du purement déclaratif, avec des déclarations qui sont contredites par de nombreux témoignages et qui ne sont étayées par aucune preuve matérielle ».

  • Scandale des eaux minérales traitées : l’enquête sénatoriale déplore « une dissimulation » de l’État relevant « d’une stratégie délibérée » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/scandale-des-eaux-minerales-traitees-lenquete-senatoriale-deplore-une-d

    L’affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, in fine révélée par la presse début 2024, a fait l’objet d’une « dissimulation par l’État » relevant « d’une stratégie délibérée », estime la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.

    « Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État, à la fois vis-à-vis des autorités locales et européennes et vis-à-vis des Français (…) Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite », souligne le rapport de la commission sénatoriale, rendu public lundi après six mois de travaux et plus de 70 auditions.

    Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier, Hépar et Contrex l’usage de traitements interdits pour de l’eau minérale, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis jusqu’à l’Élysée.

    Une « inversion de la relation entre l’État et les industriels »
    Dix-huit mois plus tard, un plan de transformation des sites était approuvé par les pouvoirs publics, remplaçant les traitements interdits par une microfiltration fine par ailleurs controversée car à même de priver l’eau minérale de ses caractéristiques.

    « Malgré la fraude aux consommateurs que représente la désinfection de l’eau, les autorités ne donnent pas de suites judiciaires à ces révélations » de 2021, souligne le rapport.

    Les sénateurs déplorent une « inversion de la relation entre l’État et les industriels en matière d’édiction de la norme » : « Nestlé Waters adopte une attitude transactionnelle, posant explicitement l’autorisation de la microfiltration à 0,2 micron comme condition à l’arrêt de traitements pourtant illégaux ».

    Le rapport blâme « les échecs de l’interministériel », « le travail en silo », les ministères de la Consommation et de la Transition écologique écartés…

    « En définitive, c’est au plus haut niveau de l’État que s’est jouée la décision d’autoriser une microfiltration sous le seuil de 0,8 micron », au terme d’une « concertation interministérielle », « dans la continuité des arbitrages pris par le cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, mais sans que celle-ci ne semble informée », note le rapport.

    La présidence savait que « Nestlé trichait depuis des années »
    « De son côté, la présidence de la République, loin d’être une forteresse inexpugnable à l’égard du lobbying de Nestlé, a suivi de près le dossier », ajoute la commission, qui se base sur « des documents recueillis par ses soins » : elle « savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années ».

    Parmi les conséquences, l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l’appellation – lucrative- d’eau minérale naturelle. Dans le même temps, à ce jour, il n’y a pas « de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée », relève le rapport.

    La commission, parmi 28 recommandations, préconise un suivi qualitatif des nappes, « un contrôle effectif du niveau de prélèvement réalisé par les industriels minéraliers », un meilleur étiquetage pour les consommateurs.

  • Un policier nantais écroué pour le viol d’un garçon de 8 ans | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/un-policier-nantais-ecroue-pour-le-viol-dun-garcon-de-8-ans-6817775.php

    Le 1er mai 2025, les gendarmes de la brigade de recherches de Rezé (44) placent en garde à vue un policier travaillant au sein du commissariat central, boulevard Waldeck-Rousseau, à Nantes. Ses collègues apprendront, dans un mail compilant les placements en garde à vue en Loire-Atlantique, que ce fonctionnaire, âgé de 45 ans, a été déféré et mis en examen pour viol et agression sexuelle sur mineur de 15 ans. Il aurait abusé, dans un cadre privé, du fils, âgé de 8 ans, d’un ami.

    La nouvelle, révélée par Ouest-France, a fait l’effet d’une bombe parmi les policiers.

    Le mis en cause, qui, selon le procureur, aurait reconnu les faits, avait exercé au sein de la brigade de protection de la famille.
    Une mutation à la brigade des mineurs refusée

    Il avait récemment demandé sa mutation vers la brigade des mineurs. Elle lui avait été refusée, en raison d’un geste indélicat de sa part, aperçu par l’une de ses collègues, et remonté à sa hiérarchie. Il a été placé en détention provisoire, à l’isolement, loin de Nantes.

    « Le dossier a été dépaysé à Rennes et c’est un juge d’instruction de cette juridiction qui en est désormais saisi », précise Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes.

  • En Bretagne, près de 70 % des nappes phréatiques en dessous des normales de saison | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/en-bretagne-pres-de-70-des-nappes-phreatiques-en-dessous-des-normales-d

    Près de 70 % des nappes d’eaux souterraines en Bretagne étaient, fin avril, en dessous des « normales » de saison. Une situation plus fragile qu’en 2024 mais meilleure qu’en 2022, année de sécheresse.

    https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/6824c9fdcfe7e52b2d0df700/web_golden_xl/6824c9fdcfe7e52b2d0df700.1

  • Une mouette au-dessus du Vatican ? Non, ceci est un goéland | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/une-mouette-au-dessus-du-vatican-non-ceci-est-un-goeland-6813203.php


    Abbé Clément Barré – @ClemBarre / X
    1 milliard de personnes qui regardent une mouette

    Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils disent. Un volatile - élevé au rang de star sur les réseaux sociaux - surplombe le Saint-Siège et amuse la foule en quête de fumée blanche, voire la dupe. Dans la matinale de France Inter, nous pouvions entendre ce jeudi 8 mai 2025 : « Fausse alerte, sur les écrans géants où la cheminée de la chapelle Sixtine est en plan fixe, on voit une mouette s’envoler ». Mais la fameuse mouette, n’en est pas une : c’est bel et bien un goéland. Le sujet revient régulièrement dans nos pages à l’approche du touriste de l’intérieur des terres et nous ne boudons jamais notre plaisir à leur faire la leçon ; alors, profitons.

    « A priori, c’est un goéland leucophée », assure Olivier Retail, directeur de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en Bretagne, « C’est l’équivalent, chez nous, du goéland argenté, qui a des pattes rosâtres. Le leucophée, plus présent en Méditerranée, lui, a les pattes jaunâtres. » Et les différences avec les mouettes sont légion. « Les goélands sont plus trapus, plus arrondis, n’ont pas le même cri - celui de la mouette est plus aigu - et pas le même bec », ajoute-t-il.

    Confusion dans le langage
    Notamment sur le long bec du goéland, le fin observateur pourra distinguer cette petite tache orange, qui n’est pas qu’esthétique. « C’est un marqueur pour les goélands juvéniles, ils peuvent taper à cet endroit pour provoquer un réflexe de régurgitation pour se nourrir », explique Sébastien Texeraud, passionné d’ornithologie dans le pays de Landerneau.

    Le pardon nous vient plus facilement, d’autant que la confusion règne dans le langage. Goéland et mouette sont des noms vernaculaires ambigus, qui peuvent donc désigner plusieurs espèces, souvent similaires. Et rappelons-le, goéland, avant de se diffuser dans la langue française, était un mot breton, gwelan ou gouelan. En anglais et en italien, la confusion est plus forte. Les laridés, famille d’oiseaux à laquelle appartiennent les deux volatiles, se désignent généralement par « gull » en anglais et « gabbiano » en italien, proche du provençal et de l’occitan « gabian ». Peut-être faudrait-il faire le choix de la précision et l’appeler Larus michahellis, son nom latin, une langue appropriée en ces lieux sacrés.

  • Espace : des « indices » d’une possible vie extraterrestre détectés sur une planète lointaine | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/espace-des-indices-dune-possible-vie-extraterrestre-detectes-sur-une-pl

    Des astronomes annoncent, ce jeudi, avoir détecté les « indices » les plus prometteurs à ce jour d’une vie potentielle sur une planète hors de notre système solaire, d’autres scientifiques invitant cependant à la prudence.

    Située à 124 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Lion, K2-18b fait l’objet de débats animés au sein de la communauté scientifique, qui se demande si cette exoplanète pourrait être un monde océanique susceptible d’abriter une vie microbienne.

    En utilisant le télescope spatial James Webb, une équipe de chercheurs américano-britanniques a détecté dans son atmosphère des signes de composés chimiques longtemps considérés comme des « biosignatures » d’une possible vie extraterrestre.

    Sur Terre, le sulfure de diméthyle et le disulfure de diméthyle sont uniquement produits par des organismes vivants - principalement du phytoplancton.
    […]
    En 2023, James Webb avait déjà détecté la présence de méthane et de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de K2-18b. Une première pour une exoplanète située dans la « zone habitable », c’est-à-dire ni trop près, ni trop loin de son étoile pour que puisse y exister un ingrédient essentiel à la vie : de l’eau à l’état liquide.

    Il avait aussi enregistré de faibles signaux de sulfure de diméthyle, conduisant les astronomes à repointer le télescope de la NASA vers K2-18b il y un an, en utilisant cette fois d’autres longueurs d’onde.

    Des résultats à prendre avec précaution
    Si les signes sont désormais beaucoup plus nets, ils restent cependant bien au-dessous du seuil de signification statistique considéré comme crucial par les scientifiques pour valider une découverte.

    Et des chercheurs n’ayant pas participé à l’étude appellent à prendre ces résultats avec précaution.

    L’an dernier, des scientifiques ont ainsi trouvé des traces de sulfure de diméthyle sur une comète, suggérant que cette substance peut être produite par des moyens encore inconnus, sans lien avec la vie.

    Sa concentration sur K2-18b semble être des milliers de fois supérieure aux niveaux enregistrés sur Terre, pointant fortement vers une origine biologique, avance cependant Madhusudhan.

    Une fournaise infernale ?
    Autre difficulté, K2-18b, avec une masse plus de huit fois supérieure à celle de la Terre et un diamètre 2,5 fois supérieur, orbite autour de son étoile en seulement 33 jours.

    Pour Raymond Pierrehumbert, professeur de physique planétaire à l’Université d’Oxford qui l’a étudiée, elle serait donc trop chaude pour abriter la vie.

  • Pourquoi la Chine pourrait être la grande gagnante des nouveaux droits de douane de Trump | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/pourquoi-la-chine-pourrait-etre-la-grande-gagnante-des-nouveaux-droits-

    Donald Trump promet de refaire le monde au bénéfice des travailleurs américains avec ses nouveaux droits de douane. Mais la grand bénéficiaire pourrait être la Chine. Explications.

    Après l’annonce des nouveaux droits aux États-Unis, la Chine a immédiatement répliqué aux nouveaux droits de douane américains en annonçant ses propres taxes ainsi que des contrôles à l’exportation d’éléments de terres rares vitaux pour l’imagerie par résonance magnétique ou l’électronique grand public. Peu avant les dernières annonces de Donald Trump sur les importations - droits de douane plancher de 10 % (entrés en vigueur ce samedi 5 avril) et taxes supplémentaires pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale - la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont dit vouloir « accélérer » leurs négociations sur un accord de libre-échange.

    « Un facteur de stabilité économique » ?
    « Si Trump poursuit sur sa lancée unilatéraliste, je m’attends à ce que Pékin courtise ces capitales de manière plus agressive, se présentant comme un facteur de stabilité économique dans la région », juge Lizzi Lee, spécialiste de l’économie chinoise à la Asia Society Policy Institute. « Et n’oublions pas l’habillage. La Chine présente les droits de douane de Trump comme la preuve du déclin des États-Unis, le recours au protectionnisme, les menaces contre les alliés et la défiance envers les normes internationales ».

    Yun Sun, du Stimson Center (groupe qui analyse les questions liées à la paix mondiale), explique qu’elle s’attendait à ce que la Chine « soit un peu plus cool », ajoutant que Pékin semble moins inquiet que durant le premier mandat du milliardaire républicain. « Je pense que la Chine voit ça plus comme une opportunité et estime que les États-Unis se tirent une balle dans le pied », dit-elle.

    « On a un certain nombre de mécontents, des alliés solides et fidèles des États-Unis », poursuit Yun Sun. « Aujourd’hui, leur confiance dans la politique américaine envers le reste du monde n’est pas brisée, mais au moins remise en question ».

    Relations délicates avec de nombreux pays
    La Chine, qui a exporté l’année dernière pour plus de 500 milliards de biens aux États-Unis, devrait certes pâtir des droits de douane américains. Les détracteurs de Pékin ont salué le glas du quasi-consensus régnant aux États-Unis sur l’intérêt d’intégrer le géant asiatique à l’économie mondiale. « L’idée que la Chine communiste puisse être un membre responsable du système commercial international - l’Organisation mondiale du commerce - doit être fondée sur des échanges équilibrés et justes », déclare Chris Smith, élu républicain qui s’insurge depuis des années contre le découplage des échanges commerciaux de la question des droits humains promu par l’ancien président Bill Clinton.

    « À la différence de présidents précédents, le président Trump comprend parfaitement l’étendue et la nature du problème, de la menace existentielle que représente la Chine, et ce qui doit être fait ».

    Jacob Stokes, du Center for a New American Security, fait valoir que Pékin entretient des relations difficiles avec d’autres pays, entre différends territoriaux avec le Japon, l’Inde et l’Asie du Sud-Est et inquiétudes européennes quant au soutien apporté à la Russie dans la guerre avec l’Ukraine. « La Chine s’est montrée adepte quand il s’agit de se saboter elle-même, spécialement avec ses voisins, via ses exigences, voire son agressivité », ajoute-t-il.

    « Le perturbateur est maintenant clairement Washington »
    L’analyste fait valoir que l’ancien président Joe Biden avait réussi à former des coalitions avec d’autres pays pour faire pression sur la Chine, sur des questions allant de l’accès à l’internet de cinquième génération à la sécurité. « Pékin se sentait un peu isolé à la fin de l’administration Biden et je pense qu’une grande partie de cette pression est retombée car le perturbateur est maintenant clairement Washington ».

    La Chine a pu être identifiée à Washington comme le principal rival des États-Unis mais pour Lizzi Lee, Donald Trump considère fondamentalement le président Xi Jinping « non pas comme un méchant, mais comme un pair - un autre homme fort ». « Pour M. Trump, la guerre économique n’est pas une question d’économie ou même de marchés boursiers, mais plutôt une question d’image de domination et de force », estime-t-elle. « Et cela laisse juste assez de place pour un pivot - si Xi Jinping concède le genre de victoire dont Donald Trump pourrait se revendiquer ».

  • Détournement d’argent, pratiques trompeuses… Un patron vannetais, candidat de Reconquête en 2022, écope de deux ans de prison | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes-56000/detournement-dargent-pratiques-trompeuses-un-patron-vannetais-candidat-

    Le tribunal de Vannes a condamné, jeudi 3 avril 2025, un chef d’entreprise morbihannais - par ailleurs ex-figure du parti Reconquête dans le département - à deux ans de prison pour abus de biens sociaux et pratiques commerciales trompeuses.

    Deux ans de prison dont un assorti d’un sursis probatoire de deux ans - la partie ferme étant à effectuer sous bracelet électronique ; une interdiction de gérer toute entreprise durant cinq ans ; la confiscation de deux assurances vie pour un montant total de 57 178 € - avec des préjudices à verser aux victimes, qui seront fixés ultérieurement. C’est la peine qui a été prononcée par le tribunal de Vannes, jeudi 3 avril 2025, à l’encontre d’un patron vannetais, âgé de 57 ans, reconnu coupable d’abus de biens sociaux, de pratiques commerciales trompeuses et de banqueroute, commis entre 2014 et 2019.

    Ex-leader morbihannais de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, candidat lors des législatives de 2022 dans la circonscription de Vannes, Franck Chevrel était aussi à la tête d’une entreprise de conseil en habitat, implantée à Vannes et désormais liquidée.

    247 000 € détournés
    Mais l’installation de poêles et chaudières était devenue, au fil des années, une sérieuse source d’ennuis. Nombre de clients avaient déposé plainte pour des problèmes d’étanchéité qui avaient provoqué, pour certains, des incendies. Dix-huit victimes, essentiellement du pays de Vannes, avaient ainsi estimé que les produits vendus n’étaient pas conformes aux factures et que les salariés n’étaient pas formés pour les installer, la société n’étant elle-même pas agréée par l’entreprise construisant ces appareils de chauffage.

    L’enquête ouverte après ces plaintes avait aussi mis au jour les pratiques financières douteuses de ce dirigeant confondant comptes professionnels et personnels. Il avait ainsi détourné 200 000 €, auxquels s’ajoutent 47 000 € pour des voyages et repas privés au Maroc et au Portugal, où ce patron possède des biens immobiliers, sans compter l’utilisation de certains salariés de sa société pour réaliser des travaux à son domicile.

    Lors de l’audience du 6 février, le prévenu ne s’était pas déplacé au tribunal à cause de problèmes de santé. Son avocate n’avait pas hésité à charger des tiers en faisant valoir que « ce patron avait fait confiance à son experte comptable et à son ex-compagne pour gérer l’entreprise ».

  • 50ème anniversaire de la Main Verte d’Erdeven – Stop Nucléaire 56 Trawalc’h
    https://www.stop-nucleaire56.org/2025/02/50eme-anniversaire-de-la-main-verte-derdeven

    Programme

    VENDREDI 11 AVRIL – Salle Roëlan d’Erdeven
    • 20h – Projection du film ERDEVEN 1975
    • 20h30 – Témoignages d’anciens du CRIN
    • 21h – Table ronde. 1975-2025 : Toujours en lutte. Regards de militants

    SAMEDI 12 AVRIL – Cinéma d’Etel
    • 14h-15h30 – Table ronde. Ce que serait le territoire si la centrale nucléaire d’Erdeven avait été construite, avec des géographes et des habitants du Cotentin
    • 15h45-17h30 – Table ronde. Non au nucléaire, Oui aux alternatives : Etat des lieux de la production d’électricité en France et dans le monde. Risque nucléaire et alternatives. Décroissance énergétique. Energies renouvelables…
    • 17h 30-18h 30 : Information et échanges sur le projet « Aval du futur » (construction sur le site de La Hague d’une usine de combustible, d’une usine Mox, de 3 piscines de stockage de combustibles usés…) avec le collectif Stop piscines nucléaires de La Hague. Plus d’infos sur https://piscinenucleairestop.fr
    • 20h30 – Projection du film Nous serons toujours là ! de Nicolas Guillou (entrée 5€)
    • 22h00 – Échanges avec des anciens de Plogoff

    DIMANCHE 13 AVRIL
    • 11h – Inauguration de la Main verte restaurée
    • 11h30 – Pot de l’amitié antinucléaire au bourg d’Erdeven
    • 12h-14h – Repas partagé à la salle Roëlan à Erdeven
    • 14h-16h – Vélorution du bourg d’Erdeven à la Main verte
    • 16h-17h – Collecte d’archives, dédicaces de Dominique Baudel, stands

    Du 31 Mars au 18 Avril : Exposition « Des bulles pour dire STOP à la FOLIE du NUCLÉAIRE » à la Médiathèque d’Erdeven
    42 dessins originaux, ou extraits de bandes dessinées, de Baudouin, Cosendai, Davodeau, Goutal, Guiduch, Hadour, Heurteau, Jiho, Lecrohart, Lepage, Maellen, Mandragore, Marcel de la Gare, Monnier, Nicoby, Nono, Red, Sampaio

    et exposition d’affiches d’époque.

    250330 ICI Bretagne Erdeven 2 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=0yXZdLEI2Vg

    Extrait du reportage de France 3 Bretagne sur Erdeven 1975-2025

    • À Erdeven et Etel, ils ont concocté tout un programme pour le 50e anniversaire de la mobilisation contre l’implantation d’une centrale nucléaire | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray-56400/a-erdeven-et-etel-ils-ont-concocte-tout-un-programme-pour-le-50e-annive


      En 2015, les anciens du Crin s’étaient déjà retrouvés pour célébrer les 40 ans de la mobilisation contre l’implantation d’une centrale nucléaire, à Erdeven.
      Photo archives Le Télégramme

      Le 50e anniversaire de la mobilisation contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Erdeven va donner lieu à un programme d’échanges, de films et de collectes du vendredi 11 au dimanche 13 avril à l’espace Le Roëlan, ainsi qu’au cinéma d’Etel.

      L’association Stop nucléaire 56 Trawalc’h, héritière du Comité régional d’information nucléaire (Crin) dissout en 2015, célèbre le 50e anniversaire d’une mobilisation locale contre l’implantation d’une centrale nucléaire. Avec cette histoire toujours vive dans les mémoires, les bénévoles se réunissent à nouveau du vendredi 11 au dimanche 13 avril.

      La première soirée à l’espace culturel Le Roëlan d’Erdeven va débuter à 20 h par une projection du film « Erdeven 1975 », qui sera suivie à 20 h 30 de témoignages issus d’anciens du Crin. À partir de 21 h, une table ronde sera menée sur le thème « 1975-2025 : toujours en lutte, regards de militants ».

      Le samedi 12 avril, c’est au cinéma d’Etel que se poursuivront les échanges avec deux autres tables rondes à 14 h puis à 16 h. La première sera animée par les géographes Yves Lebahy et Ronan Le Delezir et des habitants du Cotentin pour savoir ce que le territoire serait devenu si la centrale nucléaire d’Erdeven avait été construite, la seconde sur le thème « Non au nucléaire, oui aux alternatives ». Une projection du film « Nous serons toujours là ! » de Nicolas Guillou suivra à 20 h 30, avant un échange avec des personnes mobilisées contre une autre centrale il y a 45 ans à Plogoff (29).

      Collecte d’archives
      Le dimanche 13 avril, à 11 h, une inauguration du monument de la Main verte se déroulera sur le site de Kerouriec à Erdeven. Elle sera suivie d’un pot de l’amitié antinucléaire dans le bourg et d’un repas partagé le midi à l’espace Le Roëlan. Une Vélorution fera le chemin inverse à 14 h du bourg à la Main verte avant une collecte d’archives de dédicaces dans des stands à partir de 16 h au Roëlan. Depuis ce lundi 31 mars, et jusqu’au 19 avril, la médiathèque d’Erdeven accueille une exposition de dessins inspirés par le thème « Des bulles pour dire stop à la folie du nucléaire ».

  • « Vue mer et plage à pied, ça reste LE critère de recherche numéro 1 » : dans le pays de Lorient, les villas menacées par le changement climatique continuent de faire rêver | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/lorient-56100/vue-mer-et-plage-a-pied-ca-reste-le-critere-de-recherche-numero-1-dans-


    Le village de Lomener, à Ploemeur, fait partie des zones les plus exposées dans le pays de Lorient, particulièrement au risque de submersion marine.
    Lionel Le Saux/Le Télégramme

    Dans le pays de Lorient, les maisons les plus vulnérables aux risques d’érosion-submersion marine sont aussi, souvent, les plus chères. Paradoxal ? Si les acquéreurs sont conscients du risque, le rêve d’une villa les pieds dans l’eau reste prédominant.

    « Nichée à seulement dix mètres de la plage, offrant une vue spectaculaire sur la mer, la majestueuse citadelle de Port-Louis et l’effervescence du trafic maritime… » La situation de cette villa de Larmor-Plage, vendue pour la coquette somme de 2,4 M€, a de quoi faire rêver. Jusqu’à cette mention, en bas de l’annonce : « Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques ». Une note de bas de page qui se répète, l’air de rien, sur la plupart des annonces immobilières du littoral lorientais. À l’heure où l’érosion grignote le littoral et les tempêtes à répétition fragilisent la côte, les maisons de bord de mer sont de plus en plus vulnérables. Paradoxalement, ce sont aussi les plus chères du marché.

    Pas d’impact sur les prix
    «  La plupart des acquéreurs se moquent des risques d’érosion-submersion », balaie Yshaï Verdet, gérant associé de Parki Immobilier à Plouhinec, Hennebont et Lorient. Lui n’a pas constaté d’impact « significatif » sur les prix ces dix dernières années, malgré les faits divers qui se multiplient. Tout au plus concède-t-il une légère décote sur les biens les plus exposés. « Mais un bien avec vue mer ou accès direct à l’eau reste plus cher que la moyenne, déjà élevée en Bretagne », confirme l’agent immobilier. Chiffres à l’appui : comptez 482 500 € pour une maison ancienne à Larmor-Plage, 376 000 € à Ploemeur, contre « seulement » 265 000 € à Lorient (1).

    L’emplacement, règle d’or dans l’immobilier
    « Les gens qui ont les moyens de se payer une vue mer ont souvent réfléchi à leur projet, ils ont étudié la question et pris le parti de venir, explique Yshaï Verdet. Les quelques frileux que ça inquiète, ils ne cherchent pas une maison en bord de mer ». Bruno Le Guernevé, consultant chez Barnes propriétés et châteaux, fait le même constat : « Leur rapport bénéfice/risque est plus en faveur du rêve de profiter immédiatement d’un bien en bord de mer. Ils achètent en toute connaissance de cause ».

    L’attrait pour le littoral morbihannais est toujours le plus fort. « Vue mer et plage à pied, ça reste LE critère de recherche numéro 1, fait remarquer Aurélie Syreys, spécialisée dans les biens de prestige autour de Lorient. La Bretagne a toujours un grand pouvoir d’attractivité, surtout la côte, pour les acquéreurs comme les investisseurs ».

    « L’emplacement prédomine dans l’achat, c’est une règle d’or dans l’immobilier », confirme Nicolas Latruffe, responsable des agences Ruseff & Latruffe, qui relève néanmoins un début de prise de conscience. « Les délais de vente pour une maison de bord de mer se sont allongés, il y a un peu de négociations sur le prix. Avant, ces biens étaient vendus avant même d’être mis sur le marché ».

    « Le sujet est d’actualité »
    Une « vigilance accrue » qui serait liée, selon lui, à la multiplication des faits divers : « Quand on voit les digues affaissées à Larmor, le GR qui s’effondre à Kerpape, il y a du concret aujourd’hui. Le sujet est d’actualité ». Depuis 2023, les agents immobiliers sont aussi obligés d’informer les potentiels acquéreurs de l’état des risques naturels et technologiques. « Toutes les villes côtières autour de Lorient ne sont pas concernées », nuance Aurélie Syreys. Les secteurs les plus exposés ? Lomener, Larmor-Plage entre Kerguélen et la Nourriguel, mais aussi Gâvres et Riantec. « L’érosion concerne peu de biens aujourd’hui dans le secteur, c’est surtout le risque de submersion marine que l’on considère quand on passe chez le notaire ».

    « Les acquéreurs sont avertis que si, demain, leur maison s’effondrait, l’assurance ne fonctionnerait pas car on est dans une zone de risque recensée. Mais ils se disent : « on verra bien, peut-être que ça ne me concernera pas » », remarque Nicolas Latruffe. Selon lui, « il y aura toujours des gens qui achèteront, qui ne se poseront pas la question parce que c’est leur rêve ».

  • « Soit on se défend contre la mer, soit on s’en va » : à Gâvres, l’adaptation au recul du trait de côte est le défi du siècle | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/gavres-56680/soit-on-se-defend-contre-la-mer-soit-on-sen-va-a-gavres-ladaptation-au-


    À Gâvres, les habitants ont été marqués par la tempête Johanna, en 2008, qui a provoqué la rupture d’un muret de protection, engendrant d’importantes inondations.
    Photo Lionel Le Saux

    Du point de vue des scientifiques, c’est sûr : Gâvres (56) redeviendra une île. Quand ? Impossible de le prédire. En attendant, les habitants de la commune n’appréhendent pas tous le sujet de la même façon, entre peur, incertitudes et quête d’adaptation.

    Depuis sa terrasse, Frédéric a une vue imprenable sur la rade de Lorient. À 40 ans, ce Gâvrais pur souche a vu plusieurs fois les pelleteuses passer sur la plage devant chez lui pour la renflouer en sable pour assurer la stabilité des maisons en front de mer, comme la sienne. Lui qui a toujours habité à Gâvres et qui voit la mer tous les jours depuis son salon ne cache pas son inquiétude. « J’ai l’impression que le phénomène s’accélère », glisse le père de famille.

    À Gâvres, le recul du trait de côte est une réalité du quotidien pour les habitants. D’après l’institut Climate Central, d’ici à 2050, la commune sera coupée du continent. Une prévision que Mouncef Sedrati, chercheur en géomorphologie littorale au sein du laboratoire Géosciences Océan de l’Université Bretagne Sud, nuance : « Oui, Gâvres était une île, il y a quelques milliers d’années, et redeviendra une île. Sera-ce dans 50 ou 100 ans ? On ne sait pas ».

    La tempête Johanna toujours dans les esprits
    Rue des Mouettes, Nicole n’a pas oublié ce jour de mars 2008. Avec le passage de la tempête Johanna provoquant la rupture d’un muret de protection, les habitants d’une centaine d’habitations se sont réveillés les pieds dans l’eau. « J’avais de l’eau dans mon garage et mon jardin mais pas à l’intérieur de ma maison. J’étais la seule du quartier », se souvient-elle. La septuagénaire a emménagé avec son mari, en 1970, dans une maison flambant neuve, à une époque où le quartier était en pleine construction, en lieu et place d’un marais. Aujourd’hui, le secteur est en zone inondable, classée rouge par la préfecture dans le Plan de prévention des risques littoraux submersion marine (PPRL) et rendue inconstructible par le Plan local d’urbanisme. Pour autant, pas question pour Nicole d’envisager de déménager. « Laissons voir venir », lâche-t-elle, en haussant les épaules.

    Dans sa rue, on repère un panneau « À vendre » sur le portail d’une maison. Et il est loin d’être le seul dans la commune. Yshaï Verdet, gérant associé de Parki Immobilier, à Plouhinec, Hennebont et Lorient, constate que, même si « on sait qu’une partie de la commune risque d’être inondée, à long terme, ça n’empêche pas les transactions ». Selon lui, « les biens dans des coins moins recherchés, notamment en zone de submersion marine, mettent plus de temps à se vendre : entre six mois et un an, contre trois mois en général ».

    « L’adaptation est entre nos mains »
    À la mairie, la gestion du recul du trait de côte est un dossier qui s’invite régulièrement dans les conseils municipaux. « Notre rôle, c’est de défendre les biens et les personnes. On ne peut pas se permettre d’abandonner. Soit on se défend contre la mer, soit on s’en va », résume le maire, Christian Carton, qui ne cache pas compter « sur les générations futures pour trouver des solutions ».


    À Maison Glaz, Akira Lavault pense déjà à « l’après », quand Gâvres redeviendra une île.
    Le Télégramme/Hélène Bielak

    La quête de solutions, c’est précisément l’une des raisons d’être de Maison Glaz, à Gâvres. « Aujourd’hui, on tape sur la science plutôt que de prendre des décisions en regardant les choses en face. Ici, on fait le pari du lien social pour faire émerger les solutions d’adaptation », pose Akira Lavault, cofondatrice du lieu. La trentenaire est déjà dans l’après : imaginer comment les Gâvrais vont se déplacer, se nourrir, habiter avec l’eau à leur porte. Dans cette optique, le lieu est le QG de l’école Nouveaux Rivages, qui imagine les compétences nécessaires pour continuer d’habiter le littoral, dans les années qui viennent, et veut proposer des parcours de formation pour des métiers utiles pour le territoire. Une dynamique qui la motive, face aux gigantesques défis du dérèglement climatique : « Se mettre en action, c’est agir sur sa propre trouille. Pour l’atténuation, il faut attendre les Chinois et les Américains. Mais l’adaptation, elle est entre nos mains ».

    • Simulation numérique de la montée des eaux à Gâvres (Tempête Johanna, 2008) - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=fYiPAnzVkCA

      Simulation de la submersion marine à Gâvres (Morbihan) causée par les franchissements de vagues lors de la marée haute du 10 mars 2008 (tempête Johanna). Animation réalisée par le BRGM, post-traitement des résultats issus du modèle SURF-WB. Etude réalisée dans le cadre d’une convention de recherche financée par la Fondation MAIF et le BRGM en partenariat avec l’UBO (projet JOHANNA).

  • Le rennais Giboire décroche la reconversion XXL d’un ancien hôpital parisien | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes-35000/le-rennais-giboire-decroche-la-reconversion-xxl-dun-ancien-hopital-pari


    Fermé depuis 2019, l’hôpital de le Rochefoucauld va être complètement réhabilité entre 2027 et 2030.
    Photo Droits réservés/Giboire/Galia

    Parc public, logements, salle de spectacle, commerces… L’ancien hôpital de la Rochefoucauld, dans le XIVe arrondissement de Paris, va subir un lifting complet. Le groupe Giboire sera à la manœuvre du chantier, qui débutera en 2027.

    Des logements, un parc, une salle de spectacle, un café-restaurant, des commerces… Dans le XIVe arrondissement de Paris, l’ancien hôpital de la Rochefoucauld, fermé depuis 2019, va connaître une nouvelle vie. Et c’est un promoteur rennais qui sera aux manettes. En l’occurrence Giboire, associé à un autre promoteur, le parisien Galia, et plusieurs autres entreprises. Le groupement a été désigné lauréat de ce marché XXL le 10 mars dernier, à l’issue d’une consultation menée par l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), propriétaire des lieux (plus de 1,8 hectare en plein Paris). D’un point de vue formel, l’AP-HP va prochainement céder l’ensemble du site, pour un montant non dévoilé. La somme qui sera engagée dans sa transformation n’est pas non plus connue.

    Choisi « à l’unanimité », le projet de réhabilitation porté par Giboire et Galia prévoit « la rénovation de la totalité des bâtiments existants (pavillons d’entrée, ancien hôpital, annexe, immeuble moderne) et la construction de nouveaux bâtiments sur les emprises déjà artificialisées du parc », indique l’AP-HP dans un communiqué.

    Un parc ouvert au public
    Situé entre les avenues René-Coty et Général-Leclerc, à proximité de la place Denfert-Rochereau, ce site construit en 1780 a cessé son activité hospitalière en 2019. Il a ensuite été mis à disposition de l’association Aurore, pour y accueillir notamment des femmes isolées, et du commissariat du XIVe arrondissement, mais n’abrite plus aucune activité depuis 2023. Giboire et Galia comptent bien y ramener de la vie. Leur projet prévoit d’ouvrir le parc existant au public et de créer des logements « diversifiés et inclusifs, avec plus de 40 % de logements sociaux, des logements en accession libre et un campus dédié aux métiers du paysage ». Un pôle culturel et éducatif est également évoqué, avec salle de spectacle, galerie d’art et centre d’agriculture urbaine, mais aussi des commerces, des cabinets médicaux et un café-restaurant dans l’un des deux pavillons d’entrée.


    Le projet prévoit d’ouvrir le parc existant au public.
    Photo Filippo Bolognese

    Les travaux ne débuteront pas tout de suite. Le site sera investi à compter de cet été par la coopérative Plateau urbain, spécialisée dans l’occupation temporaire de ce genre de lieux. Elle y installera des activités, permettant d’ouvrir le jardin au public tous les après-midis et toute la journée le mercredi et le week-end. En parallèle, un permis de construire sera déposé. Les premiers coups de pelle sont ensuite prévus en 2027, pour une livraison d’ici 2030.

    Opposition des associations
    Soutenu par la Mairie de Paris et par la mairie du XVIe arrondissement, le projet de transformation ne fait pas que des heureux. Si les différentes parties prenantes se sont engagées à respecter le patrimoine architectural existant et les espaces verts, plusieurs associations, dont le collectif de riverains Sauvons la Rochefoucauld, déplorent la « bétonnisation » et la « dénaturation » du site.

    Quelques jours avant la désignation du lauréat du projet de rénovation, les opposants ont trouvé une alliée de poids en la personne de Rachida Dati. La ministre de la Culture, par ailleurs maire du VIIe arrondissement, a indiqué sur le réseau social X avoir demandé « l’extension de la protection [de l’ancien hôpital] au titre des Monuments historiques ».

  • Les nuages vont-ils devenir une arme de guerre ? | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/les-nuages-vont-ils-devenir-une-arme-de-guerre-6787266.php


    Il est difficile pour la communauté scientifique d’établir facilement le lien entre catastrophe naturelle et effets du changement climatique.
    Photo d’illustration Mladen Antonov/AFP

    Des États manipulent, depuis des décennies, ces masses blanches en suspension dans l’atmosphère, une pratique qui pourrait créer ou attiser des tensions géopolitiques mondiales avec le changement climatique.

    Inventée dans les années 1940, la technique d’ensemencement des nuages consiste à y envoyer par avion, par drone ou par canon depuis le sol, une substance, par exemple de l’iodure d’argent, pour favoriser la formation de la pluie.

    D’abord pensée pour lutter contre les sécheresses, elle est aussi utilisée pour lutter contre les incendies de forêt ou pour réduire la taille des grêlons. En 2008, la Chine l’a utilisée pour tenter d’empêcher la pluie de tomber sur les infrastructures des Jeux olympiques de Pékin.

    Opération Popeye
    L’ensemencement des nuages devient une arme à part entière lorsque les États-Unis l’utilisent dans le cadre de « l’opération Popeye », pour ralentir la progression des troupes adverses pendant la guerre du Vietnam.

    En réponse à cet usage, l’Onu crée, en 1976, la convention Enmod qui « interdit les techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles ».

    Mais « son application est très limitée », signale Marine de Guglielmo Weber, chercheuse au sein de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem) et directrice scientifique de l’Observatoire défense & climat.

    « La convention est fondée sur le concept d’intentionnalité, c’est-à-dire que si un État provoque un aléa météo-climatique sur le territoire d’un voisin, tout en affirmant qu’il n’en avait pas l’intention, sa responsabilité s’effrite », explique-t-elle.


    « Le vrai risque du vol de nuage, c’est un risque psychologique », estime aussi le juriste français Mathieu Simonet.
    Photo Mariana Suarez/AFP

    Or il est difficile pour la communauté scientifique d’établir facilement le lien entre catastrophe naturelle et effets du changement climatique. « Imaginez s’il fallait attribuer la survenue d’un phénomène à des pratiques de modification de la météo. La responsabilité d’un État serait quasiment impossible à prouver », souligne-t-elle.

    « Paranoïa générale »
    Autre défi : la montée de la défiance à l’égard des institutions scientifiques, illustrée, par exemple, par les coupes budgétaires effectuées par le président américain Donald Trump dans des agences, selon cette chercheuse.

    Dans un contexte de « confusion informationnelle extrêmement intense », « parfois c’est le complot qui l’emporte », dit-elle.

    Ainsi en 2024, à la suite des inondations historiques survenues dans le sud du Brésil et aux Émirats arabes unis, des milliers d’internautes avaient accusé la communauté scientifique d’avoir déclenché ces pluies diluviennes par l’ensemencement des nuages, niant la responsabilité du changement climatique.

    L’ensemencement des nuages pourrait, dans ce contexte, entretenir une « paranoïa générale », une cinquantaine d’États menant actuellement des opérations de modification de la météo dans le monde.

    La Chine, gros investisseur dans les techniques d’ensemencement des nuages, intervient massivement sur le plateau tibétain, indique Marine de Guglielmo Weber. Elle étudie l’initiative Sky River lancée, en 2018, par Pékin pour pallier les pénuries d’eau et renforcer la sécurité alimentaire du pays.

    https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/67e6bf6667b4bdae82080a55/web_golden_xl/67e6bf6667b4bdae82080a55.1
    Photo Pascal Pochard-Casabianca/AFP

    Mais cela pourrait affecter la disponibilité en ressources hydriques des pays situés en aval, tels que l’Inde, précise la chercheuse, dans sa dernière note de recherche pour l’Irsem, publiée le 17 mars dernier.

    « Si un État apprend que son voisin modifie la météo, il va être tenté tout de suite de remettre la faute sur le voisin pour justifier une sécheresse », relève-t-elle.

    « Vide juridique »
    « Le vrai risque du vol de nuage, c’est un risque psychologique », estime aussi le juriste français Mathieu Simonet.

    Des tensions ont ainsi déjà vu le jour, en 2018, entre Israël et l’Iran, lorsqu’un général iranien avait accusé Jérusalem de « voler les nuages » pour empêcher la pluie de tomber en Iran qui souffrait alors d’une grave sécheresse. Ces accusations avaient finalement été démenties par le responsable de la météo iranienne.

    « S’il ne l’avait pas contesté, il y avait le risque que les populations qui souffraient vraiment d’un gros problème de sécheresse se mobilisent contre Israël », pointe Mathieu Simonet.

    En 2022, ce juriste a créé la Journée internationale des nuages, notamment pour sensibiliser au vide juridique. Il défend l’idée que les nuages devraient être considérés comme un bien commun, et qu’ainsi « aucun pays ne puisse décider seul de ce qu’il va faire aux nuages », voire de leur donner une personnalité juridique.

    Cette année, Mathieu Simonet espère que se concrétisera le projet d’intégrer ces amas de vapeur d’eau au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais, pour l’heure, note-t-il, nous ne sommes « qu’aux prémices du droit des nuages ».

  • La localisation du prochain parc éolien en mer de Bretagne Nord se précise [Vidéo] | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/la-localisation-du-prochain-parc-eolien-en-mer-de-bretagne-nord-se-prec

    Son implantation au large du Trégor est programmée en 2035. Le second parc éolien en mer de Bretagne Nord développerait une puissance maximale de 2 GW. L’État accélère, la Région Bretagne vise le consensus.

    La phase de concertation se poursuit : un échange est, par exemple, programmé, ce lundi, entre des pêcheurs réfractaires et la sous-préfète de Morlaix (29). Mais le calendrier éolien s’accélère dans le nord de la Bretagne. À l’automne dernier, l’État y avait positionné deux zones propices au déploiement de nouveaux parcs. Les choses se précisent pour la première, la seconde se situe plus à l’est, proche des îles anglo-normandes.

    La préfecture de la Région Bretagne a fait présenter, par webinaire, aux élus concernés, une zone d’études de 650 km², entre les baies de Morlaix et de Goulven, afin d’y implanter jusqu’à 110 éoliennes pour une puissance globale de production d’électricité comprise entre 1,2 et 2 Gigawatts. Cette superficie pourrait être ramenée entre 250 et 350 km², voire entre 150 et 250 km², selon les services de l’État. À titre de comparaison, les 62 éoliennes du parc éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc (496 MW) s’étendent sur 75 km².

    Une étude suggère plus d’air entre les éoliennes
    La Région Bretagne partage l’intention de l’État d’inscrire ce parc, dès 2026, dans un appel d’offres, mais elle veut d’abord se donner la chance d’un consensus, aussi abouti que possible, entre les différents acteurs des milieux maritimes, nautiques et environnementaux.  « Nous souhaitons que ce futur parc, a priori flottant, respecte la cohabitation des usages : pêche, transport maritime, activités nautiques, respect de la biodiversité », soutient Daniel Cueff, le vice-président de la Région, délégué à la mer et au littoral.

    Dans cette optique, la collectivité territoriale vient de transmettre aux préfectures maritime et de Région une étude qu’elle a réalisée en interne. « Elle indique qu’il ne faut pas nécessairement limiter au minimum la zone d’implantation du parc, qu’il faut probablement laisser du champ entre les éoliennes si l’on veut que la pêche puisse y revenir dans de bonnes conditions comme à Saint-Brieuc. Autre exemple, les trajectoires à respecter des fous de Bassan, qui vont à la réserve des Sept-îles », illustre l’élu régional.

    La Région suggère de reventiler la taxe éolienne
    Les échanges vont donc se poursuivre dans les prochaines semaines. En parallèle, Daniel Cueff a soumis, ce jeudi 27 mars, un vœu aux conseillers régionaux. Il propose une réforme de l’actuelle taxe éolienne réglée par les énergéticiens, qui exploitent des parcs dans la zone des 12 milles nautiques. En l’occurrence, la taxe pourrait rapporter près de 39 millions par an pour un parc de 2 Gigawatts. La moitié de cette somme profiterait aux communes en covisibilité avec les éoliennes (*). Les plus proches se situeraient entre 15 km et 16 km de la côte.

    « Nous considérons que cette fraction de la taxe devrait, en réalité, être affectée, aux collectivités qui s’engagent pour le développement des énergies marines renouvelables en Bretagne », suggère le vice-président de la Région. Cette dernière ambitionne d’en bénéficier pour contribuer aux lourds financements - des centaines de millions d’euros -, d’adaptation des ports de Brest, Lorient ou Saint-Malo à la fabrication, l’assemblage ou la maintenance des parcs éoliens.

  • Sanglier mort en Bretagne : la faute aux algues vertes
    7 mars 2025 à 16h09 Mis à jour le 11 mars 2025
    https://reporterre.net/Sanglier-mort-en-Bretagne-la-faute-aux-algues-vertes

    La mort d’un sanglier sur la plage de Saint-Maurice, à Morieux (Côtes-d’Armor), début septembre 2024 était restée jusqu’ici sans explications. Mercredi 5 mars, le procureur du tribunal de Brest a enfin reconnu que le sanglier était mort à cause de l’inhalation d’hydrogène sulfuré, du nom de ce gaz émanant des algues vertes en putréfaction.

    « L’enquête menée par les gendarmes est clôturée, a indiqué le procureur Camille Miansoni, dans un communiqué. Les éléments recueillis ne sont pas de nature à permettre la caractérisation d’une infraction imputable à un acteur déterminé. »

    Le rapport d’autopsie de l’animal n’a cependant pas été rendu public. Ce que dénoncent les associations contre les marées vertes. À quoi le procureur a rétorqué : « Nous n’avons pas vocation à communiquer sur une pièce de la procédure, sauf quand on nous la demande ou que c’est justifié. Notre rôle est de mener à bien une enquête. » (...)

    • La famille du joggeur décédé et Inès Léraud appellent « à une prise de conscience » face aux algues vertes
      Le 17 mars 2025 à 12h23, modifié le 18 mars 2025 à 17h23
      https://www.letelegramme.fr/cotes-d-armor/saint-brieuc-22000/la-famille-du-joggeur-decede-et-ines-leraud-appellent-a-une-prise-de-co

      Les résultats de l’autopsie du sanglier retrouvé mort à Morieux (22), en septembre, font réagir la famille du joggeur décédé à Hillion en 2016, ainsi que la journaliste Inès Léraud.
      (...)
      Ce dimanche 16 mars, la famille de Jean-René Auffray, décédé en septembre 2016, à l’âge de 50 ans, lors d’un jogging à Hillion, dans une vasière envahie d’algues vertes, a réagi aux résultats de cette autopsie. « Cette preuve de la responsabilité des algues vertes dans le décès du sanglier ne fait que renforcer notre détermination à faire reconnaître les tragiques défaillances qui ont eu lieu dans le cas de la mort de notre père », fait-elle savoir, dans un communiqué signé avec la journaliste Inès Léraud, auteure de la BD enquête « Algues vertes, l’histoire interdite ». Le communiqué souligne que « notre père et époux est mort dans un estuaire infesté d’algues vertes, à quelque 300 mètres du lieu où a été retrouvé le sanglier ». (...)

      #algues_vertes

  • À l’arrêt, l’hydrolienne d’Ouessant doit reprendre du service | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-larret-lhydrolienne-douessant-doit-reprendre-du-service-6780702.php


    Après une longue mise au point, l’hydrolienne D10 développée par Sabella, fonctionne sans accroc dans le puissant courant du Fromveur face à Ouessant. La machine a été reprise par le groupe britannique Inyanga marine energy.
    Archives Le Télégramme

    L’hydrolienne immergée devant Ouessant n’injecte plus d’électricité depuis la fin de l’année. En cause un équipement défectueux à terre. Son repreneur, Inyanga, assure un redémarrage dans un avenir proche.
    L’hydrolienne développée par la société quimpéroise Sabella a été reprise, en août dernier, par le groupe britannique Inyanga marine energy group. La machine a continué d’injecter (gratuitement) de l’électricité dans le réseau ouessantin jusqu’en novembre 2024 où une difficulté technique a été constatée dans le poste terrestre situé en haut de la plage d’Arlan. Sans rentrer dans les détails, Inyanga, le nouvel opérateur confirme que l’hydrolienne a très peu injecté depuis novembre dernier. « Nous l’avons relancée à plusieurs reprises pour nous assurer qu’elle fonctionne toujours bien et nous nous apprêtons très prochainement à relancer la production d’électricité dans le réseau ». À noter que la machine qui pourrait délivrer jusqu’à 500 Kilowatts est actuellement limitée à 250 en raison des capacités disponibles à terre, du côté du réseau EDF.

    Inyanga développe ses propres hydroliennes
    Selon Jean Gouzien, deuxième adjoint à Ouessant, l’hydrolienne aurait injecté dans le réseau local 289 Mégawatts en 2023, assurant 4,5 % des besoins annuels de l’île (6 555 MW). « C’est une machine qui fonctionne. Ce serait dommage que cette technologie (reprise par l’entreprise quimpéroise Entech) n’ait pas d’avenir dans le Fromveur » commente l’élu qui fait référence à la technologie maison que développe Inyanga avec son nouveau démonstrateur attendu sur le site Paimpol Bréhat, courant 2026.

    Que deviendra à terme la D10 qui fait toujours l’objet d’une garantie de démantèlement d’au moins 800 000 euros pour la sortir de l’eau et libérer l’espace sous-marin si besoin ? « Nous envisageons son redémarrage dans un proche avenir » commente la communication d’Inyanga, qui rappelle avoir décroché un important projet d’hydroliennes au Pays de Galles (20 MW), à l’horizon 2028.

  • « Je ne peux pas rentrer plus tard que 20 h 45 » : à l’ouest de Rennes, ils réclament plus de trains | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes-35000/je-ne-peux-pas-rentrer-plus-tard-que-20-h-45-a-louest-de-rennes-ils-rec


    Une pétition lancée le 20 février pour réclamer davantage de TER dans les communes proches de Rennes a atteint 500 signatures.
    Crédit Le Télégramme

    Montfort-sur-Meu, L’Hermitage, Breteil… Une pétition appelle à renforcer le nombre de TER dans les communes proches de Rennes, notamment le soir et le week-end. Plus de 500 habitants ont déjà signé.

    « Je ne peux pas me rendre à Rennes le soir, que ce soit la semaine ou le week-end », déplore Delphine Le Dudal, habitante de Montfort-sur-Meu depuis un an. “Je peux quitter Rennes maximum à 20 h 45 en semaine et à 18 h 40 le week-end”, explique cette travailleuse indépendante. Alors, pour tenter de faire bouger les choses, elle a décidé de lancer une pétition le 20 février dernier. Plus de 500 personnes l’ont signée. « De nombreuses communes proches de Rennes sont concernées. Je l’ai posté sur les réseaux sociaux et j’ai eu beaucoup de retours d’habitants. »

    « Clairement, il y a un manque de TER entre Montfort-sur-Meu et Rennes », confirme Claudie Baran, habitante de la commune à l’ouest de Rennes. « Moi qui ai beaucoup de rendez-vous médicaux sur Rennes, c’est handicapant ». D’autres soulignent des horaires pas toujours adaptés à leur besoin. Comme Marie, ancienne salariée des Champs libres, à Rennes, un poste qu’elle a quitté pour un travail plus proche de chez elle : « Je devais parfois attendre deux heures au bureau car je n’avais pas de train qui correspondait à mes horaires ».

    « Ça me coupe de ma vie sociale »
    « Je n’ai pas de voiture, donc ça me coupe totalement de ma vie sociale. Je ne peux pas faire de sorties à Rennes le soir », déplore Delphine Le Dudal. Même sentiment pour Claudie et Marie, qui sont contraintes de prendre la voiture pour pouvoir rester plus tard en ville. « Cela pose plusieurs problèmes : le stationnement à Rennes est coûteux et surtout, c’est beaucoup moins écologique que le train », affirme Claudie.

    Selon Jean-Claude Roger, membre de l’Autiv, l’association des usagers des transports en Ille-et-Vilaine : « On avait beaucoup d’espoir pour le réseau RER rennais mais nous sommes déçus ». À la rentrée 2024, pourtant, la première brique de ce futur RER rennais a été posée avec quelques trains supplémentaires sur plusieurs branches de l’étoile ferroviaire rennaise. Grâce, notamment, au déploiement du dispositif « 2 trains sur une même voie », qui permet d’augmenter la capacité de la gare de Rennes. Mais l’offre peine encore à satisfaire pleinement la demande. 

    Besoin de financement
    « Objectivement, il y a plus de trains qu’avant », se défend Michaël Quernez, vice-président de la Région au climat et aux mobilités. « Nous visons 20 % de kilomètres train supplémentaires d’ici 2030. Nous souhaitons améliorer le service le week-end, massifier les horaires. Ma priorité est d’élargir l’offre mais nous nous heurtons à la capacité financière », indique Michaël Quernez.

    La Région et la SNCF s’engagent, dans une convention, à verser 120 millions d’euros par an pour les TER. Pour autant, renforcer l’offre autour de Rennes et en Bretagne nécessite des investissements lourds. « Nous sommes conscients que ce n’est pas à la hauteur des besoins de la population. Pour y répondre, nous avons besoin d’une aide de financement de l’État. Ça fait quatre ans que je suis vice-président chargé de ce sujet et que je dis qu’on va être confrontés à un mur d’investissement. Nous y sommes. »

  • Face à la mortalité infantile, la France ne peut plus détourner le regard
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/face-a-la-mortalite-infantile-la-france-ne-peut-plus-detourner-le-regard-

    En 2024, 663 000 enfants sont nés en France. Parmi eux, 2 800 bébés ont perdu la vie avant même leur premier anniversaire. Dont 70 % au cours de leurs 28 premiers jours. Avec un taux de mortalité infantile atteignant désormais 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes, notre pays se classe tout en bas de l’échelle européenne : 23e sur 27, entre la Pologne et la Bulgarie.

    Ce triste phénomène n’est pas nouveau. Depuis 2020, année où le taux de mortalité infantile était de 3,5 pour 1 000, la hausse est constante : 3,6 en 2021, 3,9 en 2023 et 4,1 en 2024…

    • Le secteur de la prévention, lui, représenté notamment par les centres de protection maternelle et infantile (#PMI) affiche une déliquescence avancée, ôtant aux publics les plus fragiles des solutions de suivi adaptées, alors que c’était pourtant le cas dans les années 1990 et 2000, et que la précarité multiplie par cinq les risques d’issues malheureuses. En vingt ans, le nombre de mères et d’enfants suivis par ces services a été divisé par deux.

      En lien, le rapport d’une députée macroniste de 2019 :

      - en 1995, près de 900 000 enfants avaient été vus en consultation de PMI, représentant 2,7 millions d’examens ; en 2016, l’activité ne s’élève plus qu’à 550 000 consultants (1,49 million d’examen), soit une baisse de -45 %, et se concentre sur la tranche des 0-2 ans alors que la PMI est compétente jusqu’à 6 ans ;
      – les visites à domicile infantiles par des infirmières puéricultrices ont vu leur nombre presque divisé par 2 en 25 ans (1 million en 1991, 580 000 en 2016) [...]

      Grâce à un questionnaire détaillé adressé aux départements visités, la mission a constaté que 20 % à 30 % des effectifs des PMI étaient consacrés aux missions relatives aux modes de garde (...). De plus, une partie croissante des visites à domicile infantiles de la PMI se fait à la demande de l’aide sociale à l’enfance, dans le cadre d’informations préoccupantes. Ces visites relevant de l’urgence sociale tendent à se substituer aux visites de prévention « prévenante » et fragilisent le lien de confiance entre la PMI et les familles. Cette gestion des informations préoccupantes absorbe environ 10 % du temps des équipes.

      Au total, 30 % à 40 % des moyens humains sont donc « dérivés » du cœur de métier préventif de la PMI, obligeant les équipes à pratiquer un hyper-ciblage sur les publics les plus vulnérables et les enfants les plus jeunes.

      Par ailleurs, le budget général des PMI accuse une baisse significative sur la période récente (–4 % de 2013 à 2017), et le manque de médecins (jusqu’à 50 % de postes vacants dans certaines PMI) va s’aggraver puisque deux-tiers des médecins de PMI atteindront l’âge de la retraite d’ici 2020.

      https://solidarites.gouv.fr/rapport-de-michele-peyron-pour-sauver-la-pmi-agissons-maintenant

      Dans une étude de la DREES, on apprend que le nombre de médecins en PMI a diminué de 25% entre 2010 et 2019...
      https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/protection-maternelle-et-infantile-pmi-un

    • https://www.humanite.fr/societe/bebes/mortalite-infantile-pourquoi-la-france-est-lun-des-pires-eleves-deurope

      Autre différence majeure entre les bons élèves et les plus mauvais, dont nous faisons partie : le nombre de sages-femmes par femmes enceintes. « Chez nous, une patiente en travail peut être suivie par une sage-femme qui s’occupe de deux, trois, quatre femmes en même temps, observe Camille Le Ray, gynécologue-obstétricienne et chercheuse au Cress (Centre de recherche en épidémiologie statistique). Donc l’accompagnement n’est pas du tout le même. Quand on va en Suède, le one-to-one est la règle : une sage-femme par femme enceinte. Bien évidemment cela a un coût. Mais les études démontrent clairement que cet encadrement permet d’améliorer les issues. »
      Par ailleurs, dans ce dernier pays, le secteur de la prévention est un pilier loin d’être sous-estimé. Les futures mamans ont par exemple la chance de voir une sage-femme entre jusqu’à dix fois avant d’accoucher. Des consultations gratuites se tiennent dans un centre très proche du domicile de la future mère. Si en France les 1 300 centres de protection maternelle et infantile (PMI) qui quadrillent le territoire sont censés assurer ce rôle, cela dépend des moyens de chacun d’entre eux. Qui diffèrent largement selon leur localisation…

      https://www.buchetchastel.fr/catalogue/41

      4,1 décès pour 1 000 naissances : c’est le taux de mortalité infantile dans notre pays. Un chiffre en constante augmentation depuis 2020. Méconnu, ce chiffre classe la France tout en bas de l’échelle européenne. Pire, nous faisons face à un paradoxe troublant : alors que notre natalité baisse, notre mortalité infantile augmente ! Que se passe-t-il pour que, chaque année, près de 2 800 bébés ne soufflent pas leur première bougie ? Et que 70 % d’entre eux meurent à la maternité ? Cette enquête, exceptionnelle, révèle et analyse cette catastrophe. Fermeture des petites structures, surcharge et cadences infernales dans les CHU, restriction du recours aux césariennes, dégradation du suivi des prématurés, effondrement de la protection maternelle et infantile... En parallèle, les textes de lois dépassés, la valse des ministres de la Santé et l’opportunisme d’un certain nombre d’acteurs qui profitent de la démission des pouvoirs publics empêchent toute réaction. Cette révoltante réalité est enfin mise au jour. Ce livre édifiant porte la voix de ceux qui n’ont pas eu le temps d’apprendre à parler.

    • La mortalité infantile augmente : leur enquête dévoile « le scandale des accouchements en France » | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/sante/la-mortalite-infantile-augmente-leur-enquete-devoile-le-scandale-des-ac

      En 2024, près de 2 000 enfants sont morts, en France, lors de leur premier mois. Face à un taux de mortalité infantile en hausse, deux journalistes publient un livre enquête qui met en cause le « dysfonctionnement général du système de santé ».

      Votre livre porte, dans son titre, « 4,1 », soit le nombre de décès de bébés avant l’âge d’un an, pour 1 000 naissances vivantes. En quoi est-il si alarmant ?
      Anthony Cortes : Notre enquête est partie de la lecture d’un rapport de l’Insee, à l’été 2023, qui faisait état d’un taux de 3,9, passé à 4,1 en 2024. En Europe, la France figure aujourd’hui au 23e rang des pays sur 27. On s’est posé la question de savoir pourquoi elle était devenue aussi mauvaise élève, alors qu’elle a été longtemps montrée comme un exemple. En 2011, le taux était même descendu à 3,5. Souvent, les responsabilités pointées pour expliquer la récente hausse de mortalité sont en lien avec les comportements individuels : l’âge des femmes qui augmente, le tabagisme, etc. Nous avons voulu nous intéresser aux raisons plus structurelles, comme le démantèlement de l’offre de santé, et mettre en lumière ces destins brisés.

      À partir des années 1970, la fermeture planifiée de petites maternités a pourtant permis de faire chuter le taux de mortalité, et ce, jusqu’à la fin des années 1990…
      Le lancement de ce grand plan a entraîné la fermeture de 75 % des maternités en l’espace de 50 ans. Et c’était plutôt une bonne chose au départ : on est passé d’un taux de mortalité de 18 pour 1 000 à 4,8, en 1998, grâce à un bond en matière de sécurité pour les patientes et les enfants. Notre livre n’est pas un plaidoyer « pro petite maternité ». La question qu’on pose est : n’est-on pas allé trop loin dans cette logique de fermeture, sans penser au maillage territorial ?

      Quels ont été les effets néfastes de la poursuite de cette logique de fermeture de petites maternités dans les années 2000 ?
      La conséquence est la création de déserts médicaux, avec un éloignement des femmes des maternités de plus en plus important : aujourd’hui, 900 000 femmes en âge de procréer habitent à plus de 30 minutes d’une maternité et le taux de celles qui résident à plus de 45 minutes a augmenté de 40 % depuis les années 2000. Cette distance constitue une perte de chance : une étude menée en Bourgogne explique que le taux de mortalité périnatal est doublé quand on habite à plus de 45 minutes d’une maternité.

      Certaines de ces petites maternités ne peuvent pas gérer des situations critiques comme la réanimation. L’Académie de médecine pose même la question de savoir s’il n’est pas plus sécurisant d’accoucher dans un véhicule du Samu…

      En France, ce n’est pas comme en Suède, où les femmes vivent assez loin des maternités et où existe un système de transport médicalisé de haute sécurité. Dans notre pays, ce sont souvent les pompiers qui interviennent mais ils ne sont pas équipés pour procéder à ces accouchements. Dans certains départements, des sages-femmes s’engagent d’ailleurs comme pompiers volontaires, pour prêter main-forte.

      Pour quelles raisons « 91 % des petites maternités seraient en sursis permanent », comme vous l’écrivez ?
      Aujourd’hui, les petites maternités doivent assurer la triple permanence des soins pour fonctionner : il doit y avoir un anesthésiste, un pédiatre et un gynécologue-obstétricien, mais aussi des sages-femmes. Quand un personnel est manquant, la structure est menacée de fermeture temporaire ou définitive. Or, aujourd’hui, on fait face à une pénurie énorme de soignants. Partout en France, des fermetures peuvent donc arriver à tout moment. Tout à coup, on ne peut plus accoucher dans son département et il est nécessaire de faire une heure et demie de route pour aller dans une autre maternité, inconnue, ce qui crée une angoisse absolue chez les parents, et les mères en particulier. Et aussi une désorganisation territoriale à laquelle doivent répondre les ARS et les établissements, en panique.

      Vous pointez aussi, parmi les causes possibles de cette mortalité infantile, l’explosion du nombre de médecins intérimaires, ces « mercenaires » dont les gardes peuvent être payées plusieurs milliers d’euros.
      Ils sont 12 000 aujourd’hui, un nombre qui a doublé en dix ans, avec pour conséquence d’assécher les finances d’hôpitaux déjà en difficulté. Nous avons collecté plusieurs témoignages assez hallucinants : les maternités sont tellement dépendantes de ces intérimaires qu’elles finissent par prendre ce qui vient et pas toujours « le haut du panier ». Souvent, l’apparition de ces intérimaires, en masse, désorganise les équipes en place. Certains d’entre eux ne sont pas assez formés, ne se mêlent pas assez à la dynamique de l’équipe, et peuvent même être sources de maltraitance, d’une certaine façon.

      Votre enquête montre aussi que les très grosses maternités, ces « usines à bébés » qui réalisent plus de 5 000 accouchements par an, connaissent aussi leur lot de problèmes. Quels sont-ils ?
      Nous sommes dans un entre-deux mortifère avec, d’un côté, des petites maternités en grande difficulté dont le maintien pose question, et, de l’autre, des grands services surchargés par la fermeture des petits et handicapés par des cadences infernales. Jusqu’à avoir des difficultés pour prendre en charge les cas les plus critiques, notamment les prématurés, malgré les équipements disponibles. Petites et grandes maternités sont les deux faces d’une même pièce d’un dysfonctionnement général qui cause des incidents dramatiques.

      Vous évoquez aussi les fermetures « financières » de maternités privées, la course à l’activité dans le public, la césarienne qui fait l’objet d’un débat médical, comme d’autres faisceaux d’indices pour expliquer cette hausse de mortalité infantile. Mais pour mieux évaluer toutes ces causes, vous dites qu’il manque un registre de naissances, une base de données suffisamment solide pour sortir du brouillard statistique…
      On pose cette création de registre de naissances comme la première solution à espérer car il va bien falloir, un jour, trancher les différents débats pour enfin agir : pourquoi est-ce qu’on meurt plus en France, à quel endroit, à partir de quelle sociologie, pour quelle raison épidémiologique, etc. Le principe serait de fusionner les données qui existent à droite et à gauche, afin d’avoir des éléments objectifs qui permettent d’évaluer les politiques publiques déjà mises en place et de planifier une réponse à la hauteur, comme cela se fait en Suède et en Finlande. Son coût serait marginal : le député LR Philippe Juvin l’a chiffré entre trois et quatre millions d’euros.

      Des maternités bretonnes, comme celles de Carhaix (29) et Guingamp (22), sont en grande difficulté. Quelles seraient les solutions possibles ?
      On donne l’exemple de Ploërmel (56), qui dispose de tous les labels qualité. Son fonctionnement est plutôt intéressant. Le personnel est « mis en commun », selon les besoins : tel gynécologue va aller dans tel établissement qui appartient au même réseau. À Guingamp, la situation est beaucoup plus compliquée tant l’hôpital a été loin dans le recours aux intérimaires, qui ont totalement sabordé les finances. Les conditions de sécurité y sont très compliquées à réunir.