• Passe ton bac d’abord, Maurice Pialat, 1978
    Combien de fois ai-je entendu des avis me disant que tel ou tel film était « un portrait sans concession d’une jeunesse désabusée, d’une génération perdue... » ? Plus je grandis, plus il y en a des péteux qui prétendent que leur génération est exceptionnelle et foutue en l’air par la génération d’avant. Pas seulement Orelsan et Stromae... Pour mémoire, il y avait aussi les films de Gregg Araki et, en un peu meilleur et un peu plus complexe, ceux de Larry Clark.
    Bien souvent, je trouve, trop peu d’analyse politique.
    Alors je vois ce film hier soir et je suis bien heureusement surpris. C’est sans concession, c’est acéré, méchant.
    Une mécanique fine qui démontre subtilement la cruauté d’un monde envers les femmes. Une mécanique fine parce que ça coule tout seul, sans rien dire et sans jugement. Du coup, c’est encore plus violent.
    Voir les films oubliés depuis des années dans son ordinateur, ça a du bon parfois.
    Le son a quelque chose que je trouve rare. Je n’ai pas encore assez confiance en moi pour prétendre être certain de ce que j’affirme : c’est peut-être tout simplement la mauvaise qualité de la copie numérique. Il me semble que les dialogues coulent avec une variété d’amplitude sonore qu’on aurait peine à retrouver aujourd’hui. Du chuchoté qui implique de tendre l’oreille, du chevauchement des voix qui gagnent en naturel. Encore une fois l’impression qu’aujourd’hui on veut faire passer des aubergines dans des pots d’échappement...
    https://www.youtube.com/watch?v=1yhTGTGCijk

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