Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, d’Anaïs Collet, une note de lecture
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...le terme de « bobo » étant un mot fourre-tout ne reflétant pas la réalité sociale. En effet, une multitude de variables qualifie ces habitants, leur point commun étant leur investissement des quartiers populaires. Parmi les variables les plus significatives, retenons l’existence de deux générations différentes de gentrifieurs, l’occupation d’emplois divers (des professions artistiques aux professions cadres) et un investissement très différencié – et donc inégal – dans le #militantisme politique et associatif. Si les « pionniers », c’est-à-dire la première génération, se mobilisent pour leur cadre de vie et revendiquent la mixité sociale, la seconde génération, celle des années 2000, ne cherche pas à améliorer la vie de son quartier mais sa propre vie. (...)
...apport essentiel de la sociologie à la compréhension des mécanismes de #tri_social qu’opère l’#espace. Cet ouvrage d’Anaïs Collet offre un enseignement pertinent et une réflexion essentielle sur la manière dont les classes sociales disposant le plus de capital économique sélectionnent et choisissent leurs espaces d’habitation, alors que les classes moyennes fragilisées se retranchent sur une logique de conservation et de valorisation d’un capital culturel assurant une distinction a minima. Pour reprendre les propos de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, l’apartheid ne vient pas des quartiers populaires, mais des quartiers les plus riches concentrant sur des espaces choisis leurs richesses matérielles et sociales ; d’où l’expression juste d’« #apartheid_inversé ».