le dilemme de la BCE

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  • Grèce : le dilemme de la BCE
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-dilemne-de-la-bce-472153.html

    Un article de Romaric Godin qui date d’il y a quelques semaines - à propos Target 2 et collatéraux...

    Target 2, un financement indirect de l’ELA

    Ce système gère les paiements internes à la zone euro. Lorsqu’un Grec retire 100 euros en Grèce pour les déposer en Allemagne, la Banque de Grèce a une dette de 100 euros vis-à-vis de la BCE et la Bundesbank, une créance de 100 euros vis-à-vis de cette même BCE. Avec la fuite des capitaux, conséquence des retraits des dépôts, la dette de la Banque de Grèce vis-à-vis de la BCE a augmenté rapidement, passant de 40 milliards d’euros en novembre 2014 à 96 milliards d’euros en mars 2015. La raison en est simple : beaucoup de déposants grecs ont retiré leurs euros des banques grecques pour les déposer dans des banques d’autres pays de la zone euro. Pour compenser ces pertes, les banques grecques ont dû avoir recours à l’ELA. L’ELA se « paie » donc via Target 2 pour l’Eurosystème. Or, en cas de Grexit, la Banque de Grèce laissera « l’ardoise » de Target 2 pour l’Eurosystème. On comprend mieux pourquoi Athènes n’a pas voulu imposer de contrôle des capitaux : la fuite des capitaux met clairement aussi la pression sur la BCE.
    Les autres pertes

    Outre ces 96 milliards d’euros, la BCE devra également selon toutes probabilités renoncer au remboursement des obligations qu’elle a racheté en 2010 et 2011 dans le cadre du programme de rachat de titres souverains à long-terme (SMP). C’est environ 25 milliards d’euros. La perte sèche pour la BCE serait de 121 milliards d’euros. Au 31 décembre 2014, la BCE disposait d’un capital de 7,65 milliards d’euros et ses réserves s’élevaient à 7,62 milliards d’euros. Comment serait épongée cette perte ? Les traités européens prévoient d’abord que la BCE épuise ses réserves. Ensuite, les pertes sont épongées par les banques centrales nationales à hauteur de leurs parts dans le capital de l’Eurosystème. En théorie, donc, la Bundesbank devrait apporter 27 % de la perte (potentiellement de 113,25 milliards d’euros, une fois les réserves épuisées), soit 30,57 milliards d’euros. La Banque de France devra apporter 22,65 milliards d’euros.

    #Grèce #BCE #collatéraux #ELA #Target #dette

  • Grèce : le dilemme de la BCE
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-dilemne-de-la-bce-472153.html

    Romaric Godin, de plus en plus brillant, et maître de son suspense. N’ayant aucune compétence en économie et finance, je ne me lasse pourtant pas de lire ses chroniques apparemment hyperinformées, et ses points de vue totalement hétérodoxes. Cela nous change des articles du Monde sur « l’exaspération croissante des Européens ».

    Au-delà des effets financiers, c’est la crédibilité de la BCE qui sera en jeu, autrement dit son capital le plus précieux.

    C’est cela que la BCE met en jeu désormais. Le risque pris et le prix potentiel à payer est incontestablement démesuré par rapport à ce que cherche la BCE et les créanciers : l’acceptation de réformes symboliques pour obtenir une victoire surtout politique. Les contribuables européens sont-ils prêts à prendre un risque de 320 milliards d’euros pour obtenir la capitulation politique de Syriza ? Leurs dirigeants se gardent bien de leur poser la question.