Des #drones avec taser et caméras
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es succès remportés par les « drones d’attaque » (avions de guerre sans pilote et télécommandés) de l’armée américaine au Moyen-Orient ont donné des idées à la police du Texas. Le bureau du shérif du comté de Montgomery (banlieue d’Houston) a récemment obtenu une subvention d’environ 200 000 dollars (144 000 euros) du département fédéral de la sûreté intérieure pour tester l’utilisation d’une version civile du drone Shadow Hawk (Faucon fantôme), produit par la société Vanguard Defense Industries (VDI), également basée dans le comté de Montgomery. Tout se passe entre voisins.
Dans d’autres villes du Texas, la police a déjà utilisé des drones à quelques reprises, mais leur rôle se limitait à des missions de surveillance vidéo - notamment dans des affaires d’immigration clandestine et de trafic de drogue. Or, cette fois, la société VDI a annoncé que les Shadow Hawks du comté de Montgomery pourront, en cas de besoin, être équipés de fusils (calibre 12) et surtout de tasers, capables de harponner un humain à 30 mètres et de lui administrer une décharge électrique pendant vingt secondes d’affilée.
Le Shadow Hawk est un mini-hélicoptère très maniable de 2 mètres de long, pesant à peine 22 kg, équipé au choix d’un moteur à pistons ou à turbine. Si la police décide de l’adopter pour de bon, les fuyards auront du mal à lui échapper, car sa vitesse de pointe est de 110 km/h, son rayon d’action de 50 km et son autonomie de plus de trois heures. Grâce notamment à ses caméras à infrarouge, il peut aussi voler la nuit. Selon le type de mission, le décollage, le vol et l’atterrissage pourront être télécommandés ou automatisés.
Dans une interview publiée sur le site Internet de la société VDI, Randy McDaniels, shérif adjoint du comté de Montgomery, ne cache pas son impatience : « Mes unités antidrogues et mes brigades d’intervention rapide ont déjà réfléchi à différentes façons d’utiliser ce matériel sur le terrain. Je suis totalement convaincu que le drone deviendra un élément essentiel de nos opérations d’assaut, de nos raids contre les trafiquants et de nos missions de gestion de crise. » Dans un autre entretien, publié par le webmagazine professionnel Government Security News, M. McDaniels est encore plus enthousiaste : « Quand on pense à toutes les façons dont on pourra s’en servir, il n’y a pratiquement pas de limite. »
Les policiers du comté de Montgomery sont cependant un peu déçus : l’Agence fédérale de l’aviation (FAA) leur a délivré une autorisation de vol assez restrictive, pour une zone limitée. Mais si les tests sont concluants, ils espèrent élargir rapidement le champ d’action et les missions de leurs drones. Grâce à l’appui de représentants du Texas au Congrès de Washington, VDI fait du lobbying auprès de l’administration pour qu’elle assouplisse ses règles d’utilisation des drones policiers au-dessus du territoire américain.
VDI s’intéresse déjà aux marchés étrangers. Toujours selon le site de l’entreprise, une compagnie pétrolière opérant au large de l’Afrique de l’Est va s’équiper de Shadow Hawks dans le cadre de sa lutte contre la piraterie. Et le Canada vient d’autoriser leur importation.