« The Human Centipede 3 » : en défense de la #violence extrême au ciné | Bad Taste | Rue89 Les blogs
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Au bureau aussi, c’est « Saw »
Un #capitalisme qui finit par coloniser les esprits. Après le physique, place au mental. Comme dans les « torture flicks », la trilogie « Hostel », les sept « Saw ». Des #films dégoulinant de ketchup dont la #torture est l’ingrédient principal. Des films complaisants dont la vision est qualifiée de voyeurisme. Mais des films qui donnent à penser. Comme « Saw » où un prisonnier doit sacrifier un œil pour trouver la clé qui peut le libérer d’un masque menaçant de lui exploser le visage. Qui, selon l’auteur, « illustre pleinement le principe de la double contrainte ». Qui « est une forme de coercition qui avance masquée, sous couvert d’une alternative ». Et qui, dans l’#entreprise, fait « office de méthode de management » :
« En demandant à un employé ou un cadre de respecter des objectifs fixés de manière à ne plus pouvoir être atteints qu’au prix d’un sacrifice personnel (vie familiale, santé physique et psychologique), au risque de perdre sa place, on le place sciemment dans la même situation que les victimes de “ Saw ”. »
Conclusion en forme d’ouverture : l’entreprise est une entreprise de #mort, le capitalisme, le mal absolu et l’open space, un camp d’extermination. C’est ce qui ressort de son analyse de « Salo » de Pasolini qui, niveau énucléation et mutilation, n’a rien à envier au « Saw » de James Wan. Film qui délocalise Sade en Italie, à l’époque de la république sociale italienne de Mussolini. Où les #bourreaux libertins sont remplacés par des bourgeois fascistes et les victimes aristocrates par des ouvriers paysans. Des bourreaux exploiteurs et des victimes exploitées qui, par leur passivité, semblent accepter cette exploitation. Une division des rôles, une parcellisation des tâches qui est la preuve d’une taylorisation des esprits. Or nous rappelle l’auteur :
« C’est le découpage, la taylorisation des tâches qui rendit possible la mise en place de la machine de mort nazie. C’est sur cette implication individuelle, cette responsabilité collective que repose le film de Pasolini. Et le spectateur est inclus, à travers la position de voyeur qui lui est associée [des exécutions filmées à travers des jumelles, ndlr] renvoyant chacun à sa propre passivité, à sa propre servitude volontaire, face à un ordre social injuste. »