• Odessa, un an après le drame du 2 mai
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/05/02/odessa-un-an-apres-le-drame-du-2-mai_4626395_3214.html

    L’enquête judiciaire est opaque, la police ne communique pas. Un « groupe du 2-Mai » s’est formé pour mener ses propres investigations, composé principalement de journalistes, mais aussi d’experts en chimie ou en balistique, de toutes les opinions politiques. Leurs conclusions écartent l’hypothèse avancée par les médias russes du massacre délibéré. Elles dévoilent un tragique enchaînement, dans lequel la violence des uns a répondu à la violence des autres jusqu’à l’échange de cocktails Molotov qui a provoqué l’incendie. Les travaux du groupe sont aussi sévères pour la police, qui n’a pas su ou pas voulu empêcher les affrontements. Comme ailleurs dans le pays, les forces de sécurité, démoralisées, désorganisées ou attendant simplement de voir vers où soufflerait le vent, sont restées en retrait.

    « Le 2 mai, c’est notre victoire, clame Mark Gordienko, le chef de l’un des groupes “patriotiques” qui ont pris part aux affrontements. Une victoire sanglante, mais vitale. Sans elle, nous serions en guerre ici aussi, avec des milliers de morts, et pas seulement cinquante. » « Ces groupes ont joué un rôle essentiel, reconnaît Zoïa Kazandji, conseillère du gouverneur de la région. Mais aujourd’hui, alors que nous sommes encore une société post-traumatique, le niveau de haine continue à monter des deux côtés, et ils agissent en dehors de tout cadre. »

    L’« Assemblée de sécurité citoyenne » de M. Gordienko et les autres groupes d’autodéfense nés pendant Maïdan n’ont pas déposé les armes. Ils forment à Odessa comme un pouvoir parallèle, se méfiant presque autant des nouvelles autorités que des anciennes. A la légitimité des institutions, leurs membres opposent la légitimité populaire et celle acquise au combat. « La justice contre la loi », résume M. Gordienko, 46 ans, sorte de biker érudit qui dégaine aussi facilement son pistolet que le livre qu’il a écrit sur l’histoire d’Odessa.

    Les voies de la justice sont parfois impénétrables. Pour consolider la « victoire » du 2 mai, M. Gordienko a été jusqu’à réunir les chefs des huit groupes criminels les plus influents de la ville. « Ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas du “monde russe” ici, et nous avons réfléchi à comment nous pouvions travailler ensemble pour la ville. » Les chefs d’entreprise ont suivi le même chemin, assure-t-il, et décidé de financer les groupes patriotiques.
    (…)
    Aux élections d’octobre, la participation en ville a été la plus basse du pays. Odessa la cosmopolite s’est toujours vue comme une ville à part en Ukraine. Si le climat se dégrade dans le pays, elle sera, à nouveau, l’une des premières à s’embraser.

    Le résumé encadré Que s’est-il passé le 2 mai 2014 ? à prendre avec précautions. On peut lire les articles WP en français
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Incendie_criminel_à_Odessa et en anglais http://en.wikipedia.org/wiki/2_May_2014_Odessa_clashes

    Assez semblables mais pas totalement. Exemple :

    Bilan humain
    (…)
    Un correspondant TSN a rapporté que quinze des morts dans l’incendie étaient des citoyens russes, et que cinq étaient originaires de Transnistrie. Le conseiller municipal d’Odessa Dmitry Spivak a également déclaré que certains des émeutiers étaient originaires de Transnistrie. Le ministère de l’Intérieur a déclaré que l’identité de la plupart des victimes du 2 mai n’a pas été déterminée, en dépit de ces rapports.

    Casualties
    A TSN correspondent reported that of those who died in the fire, fifteen were Russian citizens, and five were from Transnistria. Odessa City Council deputy Dmitry Spivak also said that some of the rioters were from Transnistria. The Interior Ministry stated that the identity of most of the victims had not been determined on 2 May, despite these reports. On the day after the clashes, the Odessa office of the Interior Ministry issued another statement saying that eight of those who died in the fire were identified, and that all of them were from Odessa. It was later determined that all of those who died in the fire were from Odessa.