L’école française, cancre en arabe - Idées

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    • Le racisme, cette valeur qui caractérise nos (plus nobles) institutions :

      Le chinois, la musique, le théâtre : pour rendre leur établissement attrayant, principaux et proviseurs pensent à tout... sauf à l’arabe. « Ce sera le souk » ; « Mon collège deviendrait l’antichambre de la prison » ; « Mes élèves juifs seraient choqués »... Des arguments stupéfiants pour les inspecteurs d’arabe qui les rapportent. Bruno Levallois, ancien inspecteur général de l’Education nationale, s’emporte : « On confond tout : la langue arabe et l’islam, la population arabophone et la délinquance. Un recteur du Midi m’a dit : ’’Je ne veux pas d’ayatollahs chez moi." Un autre, dans le Rhône, était tout fier d’avoir nommé un professeur d’arabe... en prison ! » Certains collèges proposent l’arabe mais dissuadent les familles d’y inscrire leurs enfants. Yahya Cheikh, agrégé chargé des cours au lycée Jacquard, se souvient d’un principal de banlieue parisienne qui préférait conseiller l’espagnol : « Il espérait qu’avec moins d’élèves la classe d’arabe fermerait. » A Lille, un projet de cursus bilangue anglais-arabe s’est heurté au refus d’un établissement, qui arguait le manque de place, et au chantage d’un autre, qui voulait bien accueillir la langue arabe, à condition d’ouvrir aussi une classe de chinois ! « Le virage est encore à prendre, confirme l’inspecteur général d’arabe Michel Neyreneuf. Nous avons besoin de construire des générations de bons arabisants, cette langue offre de larges perspectives économiques et culturelles. Mais les recteurs et chefs d’établissement convaincus sont encore trop rares. »

    • on a longtemps invoqué le handicap de la langue d’origine pour justifier les compensations avantageuses vers des élèves en difficultés sans compenser ensuite le désavantage imposés à ceux qui plus tard ne jouissaient pas du bilinguisme