• L’Info Antiraciste : « Eperdument » dégueulasse : racolage et occultation autour d’un crime antisémite.
    http://info-antiraciste.blogspot.fr/2016/03/eperdument-degueulasse-racolage-et.html

    « Un homme, une femme. Un directeur de prison, sa détenue. Un amour impossible, une histoire vraie. »


    C’est le pitch d’Éperdument, un film de Pierre Godeau. L’"histoire vraie" dont il est question est l’assassinat antisémite avec tortures et actes de barbarie d’Ilan Halimi. Parmi les bourreaux, une jeune fille, qui joua un rôle essentiel. C’est elle qui permit le kidnapping initial d’Ilan en lui donnant rendez-vous, afin que d’autres puissent l’enlever.

    Alors qu’elle purgeait sa peine de 9 ans de prison ( elle en fit finalement 6), Emma A. eut une liaison avec le directeur de la prison, Florent Gonçalves, qui la fit bénéficier, sur la durée, de tous les droits que les autres détenues n’avaient pas. Liaison finalement dénoncée, ce qui valut au directeur une révocation et une condamnation. L’homme en fit un livre, intitulé « Défense d’aimer », où il se présente comme une victime de l’amour et de la société qui ne comprit pas cet amour. Comme il n’y a pas de petits profits, et qu’on ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche, le livre fait aujourd’hui l’objet d’une nouvelle promotion , et les exemplaires sont accompagnés d’un nouveau bandeau reproduisant l’affiche du film .


    Ça marche visiblement. Parmi tous les films sortant ce mercredi, TF1 aura par exemple choisi « Éperdument », pour sa promo du mardi soir. Avec l’infâme petite précision qui accompagne la présentation, l’air de rien. « Inspiré d’un fait divers », puis la mention du nom d’Ilan Halimi, en passant, deux secondes , avant d’enchaîner sur les gros plans de scènes torrides et sexy et l’éloge de l’actrice.

    Certains invoqueront la liberté de création, le choix de traiter un angle et pas un autre. Foutaises. Si l’objet, c’était la thématique rebattue du geôlier et de la belle prisonnière, et seulement celui-là, il n’y avait nul besoin de rattacher la chose à l’horreur du meurtre d’Ilan Halimi.

    Non, il s’agit bien aussi de racoler autour de l’horreur. De montrer au passage des images de la vraie fille dans des poses sexy, mais les yeux floutés, de rameuter le spectateur qui avait entendu parler de l’affaire.

  • Radicalisation : les néo-nazis armés désormais présentés comme des victimes.
    http://info-antiraciste.blogspot.fr/2016/01/radicalisation-les-neo-nazis-armes.html

    Radicalisation : les néo-nazis armés désormais présentés comme des victimes.
    La banalisation du néo-nazi ordinaire vient de passer un nouveau cap ce week-end : le voici devenu dans les médias « riverain excédés » .

    Gaël et David sont deux militants calaisiens de l’extrême-droite la plus fanatique et la plus assumée : sur le profil Facebook du père et du fils que des militants antifascistes ont trouvé en quelques clicks, les deux compères affichent leurs tatouages « runiques » et leurs drapeaux nazis ( photo du fils ci-jointe).Comme le dit benoîtement l’un des deux aux journalistes, « ils sont de toutes les manifs ». Avec leur Kamarade Kevin Rèche, fondateur du groupe fasciste « Sauvons Calais », et lui même tatoué de symboles nazis.
    Ce sont aussi des militants armés. Qui, samedi ont sorti leur fusil et visé ostensiblement des migrants et leurs soutiens qui manifestaient. S’ils n’étaient pas néo-nazis, on les eût facilement, en cette période d’état d’urgence, qualifiés de terroristes. Ils auraient sans nul doute passé les dernières quarante-huit heures en garde à vue et les mois suivants en prison.

    En lieu et place, ils se répandent comme « victimes » dans les médias, qui font la publicité de leur page de soutien , relayée sur le site de Soral « Égalité et Réconciliation » et sur Fdesouche. Page, qui pour d’autres que des néo-nazis aurait sans doute valu une inculpation pour « apologie du terrorisme » à ses auteurs et aurait été fermée sur ordre du Ministère de l’Intérieur. On notera d’ailleurs que parmi les premiers et actifs soutiens des néo-nazis au fusil, l’on trouve Damien Rieu, de « Génération Identitaire », jamais condamné à ce jour pour l’attaque contre la mosquée de Poitiers, et dont les troupes ont attaqué un centre d’accueil des réfugiés l’automne dernier, en région parisienne.

    Mais que les antiracistes s’estiment heureux, la police a tout de même confisqué l’arme.

    Cela ne chagrinera pas la mouvance calaisienne néo-nazie outre mesure. Il suffit de compter le nombre d’opérations commando menées par des hommes cagoulés contre les migrants, ces ratonnades de nuit qui durent depuis des mois, sans que jamais on n’en retrouve les auteurs. Il suffit de regarder ces vidéos diffusées par des militants antiracistes, qui montrent les milices d’extrême-droite intervenir aux côtés de la police lors d’opérations répressives dans les bidonvilles où survivent des femmes, des hommes, des enfants traités comme des sous-hommes. Un fusil de plus ou de moins, ce n’est pas grand-chose pour cette mouvance là.

    Surtout quand exhiber ce fusil aura permis de susciter la compassion médiatique, et donc une immense victoire politique : lorsque le néo-nazi devient voisin légitimement exaspéré, il sait que ses cibles peuvent trembler, car elles sont désormais laissées à sa vindicte, en toute impunité.

    Et puis les armes, elles tournent, dans cette mouvance là, à peu près tranquillement. Quelques affaires émergent parfois, comme des exceptions qui confirment la règle de l’impunité. Ainsi, pour donner une caution de gauche à l’état d’urgence, le Ministère de l’Intérieur a-t-il fait bruyamment et administrativement Christophe Lavigne et son père, deux autres néo-nazis, qui avaient à leur domicile 200 Kilos de munitions. Mais ces munitions, Lavigne n’aurait jamais du pouvoir les collecter en paix, et si les services de renseignement ont besoin de l’état d’urgence pour les confisquer, c’est bien, qu’en temps ordinaire, rien n’est fait contre les terroristes d’extrême-droite : car Lavigne était parfaitement connu. Interpellé pour un projet d’attentat contre la mosquée de Vénissieux, la veille de passer à l’acte, il a obtenu une relaxe, bien qu’il ait été reconnu coupable de l’incendie de la mosquée de Libourne. Ce qui attestait de sa capacité d’aller jusqu’au bout de ses idées.

    Quant à Claude Hermant, compagnon de route de Serge Ayoub, militant historique de l’extrême-droite extra-parlementaire, il aura manifestement pu trafiquer des armes en toute impunité pendant des années avant d’être enfin interpellé. Un de ses derniers marchés a consisté à procurer les armes qui ont servi à Amedi Coulibaly pour les attentats de l’Hypercacher et de Montrouge.

    A Reims, c’est un trafic d’armes animé par des notables locaux et un ancien candidat du FN qui a été mis à jour.

    De même, juste après les attentats de novembre, Enis se faisait tirer dessus par trois individus, à la sortie d’un kebab à Cambrai, dont l’un se suicidera après son acte : des néo-nazis, encore, et une tentative d’assassinat qui n’a pas fait couler beaucoup d’encre.

    Toutes ces affaires jusqu’ici étaient évoquées par les médias en mode « fait divers » : jamais d’enquête fouillée sur les liens entre elle et leurs auteurs, jamais de détails sur la mouvance auquels il appartiennent et leur degré d’engagement. Jamais d’interrogations sociologiques, jamais de mise en cause de l’extrême-droite parlementaire et du FN. Pourtant, il ne faut pas chercher bien loin les amis des néo-nazis : un des assistants parlementaires de Marion Maréchal Le Pen a du reconnaître récemment avoir aidé l’un d’eux en fuite après des tabassages il y a quelques années. Imagine-t-on le scandale qu’aurait déclenché le soutien de n’importe quel député à un militant même peu actif de l’intégrisme musulman ?

    Avec l’affaire de Calais, la banalisation vient de franchir un nouveau cap, puisque désormais des néo-nazis armés sont présentés comme des victimes.

    Ce n’est pas autre chose qu’un encouragement à aller plus loin,très vite. D’ailleurs , les néo-nazis ne s’y trompent pas qui, dressent des listes de militants antifascistes à attaquer sur leurs forums. En toute quiétude une fois encore.

    Ils ont bien raison : il y a quelques temps, Memorial 98 avait écrit au Délégué Interministériel au Racisme et à l’antisémitisme, pour lui signaler une page ouverte contre l’accueil des migrants à Sernent. Sur cette page, des commentaires négationnistes, des appels au meurtre et au tabassage cohabitaient avec la dénonciation nominative d’habitants du village soutenant le projet d’accueil des migrants. Parmi les néo-nazis qui s’exprimaient sur ce forum, ceux d’ADSAV, : ceux-là même qui avaient été autorisés à manifester en Bretagne le lendemain de la proclamation de l’état d’urgence , et avaient à cette occasion paisiblement ratonné dans les rues. Ils ont recommencé à Quimper ce week-end, s’attaquant en bande à des militants antiracistes. Ils auraient eu tort de se priver puisque personne ne les en empêche.

    On pourrait conclure en disant que les politiques et les médias regretteront leur passivité le jour où il y aura des morts. Mais Clément Méric a été tué par des néo-nazis qui sont aujourd’hui en liberté dans l’attente d’un procès dont plus personne ne parle et des torrents de boue ont été déversés sur sa mémoire dès le lendemain de sa mort, où les chaînes d’info ont invité Serge Ayoub en direct pour déverser sa haine.

    Finalement, il y aura bien eu un procès aujourd’hui à Calais : celui des migrants et de leurs soutiens arrêtés pour avoir symboliquement occupé un ferry.

    Et sans doute la seule note d’espoir est-elle l’existence de ces militantEs extraordinaires, migrants des bidonvilles et leurs soutiens qui agissent sans trève depuis des années, malgré l’effroyable répression dont ils sont victimes, malgré les tonnes de boue que les médias et les politiques déversent à leur encontre.

    « No border », disent-ils , et simplement le dire expose à tous les dangers dans un pays où les apprentis-terroristes néo-nazis agissent en toute liberté, tandis que le gouvernement frappe ceux qui les combattent et défendent des valeurs de gauche.

    Contre le terrorisme d’extrême-droite, la voix antiraciste est bien seule, mais elle est là, en actes, à soutenir et à relayer.

  • Ilan Halimi : retour sur un crime antisémite et sur les manœuvres d’après verdict
    http://paris-luttes.info/ilan-halimi-retour-sur-un-crime-4759

    Texte du site Mémorial 98 datant de 2009 qui fait le point sur l’assassinat d’Ilan Halimi et les manipulations idéologiques qui ont suivi. — La suite à lire sur Memorial98, http://www.memorial98.org, http://info-antiraciste.blogspot.fr

  • Mâcon : encore des « individus » qui incendient une mosquée.
    http://info-antiraciste.blogspot.fr/2015/05/macon-encore-des-individus-qui.html

    « Actuellement n’importe quel projet d’acte violent envisagé par des jeunes se réclamant de l’islam radical fait l’objet d’un traitement politique de l’information et d’un traitement policier et judiciaire antiterroriste. Avec les incriminations du type "association de malfaiteurs" , et avec la loi votée récemment qui permet de réprimer même un projet individuel non abouti, les moyens pour enquêter sont énormes.

    Mais concernant l’extrême-droite raciste, ils ne sont jamais utilisés : les auteurs interpellés alors qu’ils sont déjà passés à l’acte, ou empêchés de le faire parce qu’ils ont été dénoncés par un proche sont toujours des "individus" et seulement cela. (...)

    #antiracisme