• La boulimie d’acquisitions de Patrick Drahi
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/05/20/la-boulimie-d-acquisitions-d-altice_4636799_3234.html

    Le groupe Altice, dirigé par Patrick Drahi, a annoncé, mercredi 20 mai, le rachat, pour un peu moins de 7 milliards de dollars, de Suddenlink Communications, le septième câblo-opérateur américain. Pourquoi Altice se lance-t-il à l’assaut de l’Amérique ? La boulimie dont fait preuve Patrick Drahi depuis quelques mois – le groupe a acquis récemment Portugal Telecom, après avoir acheté SFR il y a un an – n’est-elle pas risquée financièrement ? Décryptage.
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    La structure financière d’Altice est-elle suffisamment solide ?

    Etant donné son mode de financement, l’opération va grossir la dette déjà abyssale du groupe. Celle-ci passera de 24,5 à près de 30 milliards d’euros. Scrupuleusement surveillé par les analystes, le ratio dette sur marge brute passera quant à lui de 4,7 à 4,9.

    « C’est encore un niveau qu’Altice considère comme raisonnable, d’autant qu’il demeure en dessous de la limite de 5 que le groupe s’était fixé », indique une source proche du dossier.

    Lancé depuis un an dans une série de rachats qui ne semble pas vouloir se terminer, Altice profite de taux d’intérêts bas et d’une grande tolérance des marchés vis-à-vis de l’endettement des câblo-opérateurs.

    « Drahi veut construire son empire avant que la fenêtre des taux bas ne se referme, tant que les marges de ses actifs progressent et que les taux restent bas, ça tient », explique un analyste.

  • Dette grecque : Thomas Piketty suggère de s’inspirer de l’exemple allemand d’après guerre
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/05/20/dette-grecque-thomas-piketty-suggere-de-s-inspirer-de-l-exemple-allemand-d-a

    Plutôt que de parler une nouvelle fois de la montée des inégalités, l’économiste a axé son propos liminaire sur un thème bien plus sensible en Allemagne : les dettes publiques. Deux autres pays européens ont, par le passé, eu des dettes « plus élevées que la Grèce aujourd’hui », a-t-il rappelé : la Grande-Bretagne au XIXe siècle, après les guerres napoléoniennes, et l’Allemagne après 1945. Chacune à hauteur d’environ 200 % de leur produit intérieur brut.

    Comment les ont-elles remboursées ? La Grande-Bretagne en réalisant des excédents budgétaires de 3 % à 4 % par an. Comme il n’y avait pas d’inflation au XIXe siècle (en raison de l’étalon-or), Londres a mis un siècle pour y parvenir, de 1815 à 1914.

    L’Allemagne, elle, a vu ses dettes en grande partie effacées par les Alliés en 1953. « Une très bonne chose », selon Thomas Piketty : cela lui a permis de reconstruire le pays et de redevenir une grande puissance économique mondiale.

    Pourquoi ne fait-on pas la même chose avec la Grèce aujourd’hui, s’est interrogé l’économiste. « Les jeunes Grecs doivent-ils être davantage tenus responsables des erreurs commises dans le passé que les Allemands en 1953 ? Pourquoi leur refuser ce que l’on a accepté de la part des Allemands ? ».