Non, Assad n’est pas le protecteur du patrimoine culturel syrien

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  • Et donc, troisième thème de la très belle campagne de communication d’ISIS pour la « libération » de Palmyre : le régime baasiste n’a jamais rien fait pour étudier, protéger ni valoriser le patrimoine historique syrien (et d’ailleurs, il n’y a aucune littérature savante sur ce sujet depuis 50 ans, et aucun historien étranger n’est jamais allé visiter l’endroit) :
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-21/Non-Assad-n-est-pas-le-protecteur-du-patrimoine-culturel-syrien-id77

    Comment ça se passe, vraiment, ami journaliste ? L’État islamique t’envoie un communiqué de presse et tu brodes là-dessus ?

    (Je vais te le dire : ça fait une semaine que les usual suspects de le rébellitude – ceux qui prétendaient que les drapeaux noirs d’Al Qaeda c’était juste pour faire viril – préparent le terrain sur Twitter.)

    Comme toute une partie de cette communication passe par Beyrouth, ami journaliste, peux-tu t’enquérir auprès de tes contacts du bureau de presse du 14 Mars comment le très démocrate Rafic Hariri a sauvé, étudié et valorisé le patrimoine historique du Liban ? (Je te fais gagner du temps : il a fait ça à la bétonneuse.)

    Résumons la très belle campagne de communication d’ISIS pour la libération de Palmyre :
    – comment les Occidentaux osent-ils s’inquiéter pour des vieilles ruines alors que Bachar a lui-même personnellement déjà tué 200.000 Syriens ?
    – pour les (vrais) Syriens, Palmyre n’est pas une cité antique mais une épouvantable prison où l’on torture les prisonniers…
    – et puis de toute façon, le régime Syrien n’a jamais étudié ni protégé le patrimoine historique syrien.

  • Non, Assad n’est pas le protecteur du patrimoine culturel syrien - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-21/Non-Assad-n-est-pas-le-protecteur-du-patrimoine-culturel-syrien-id77

    Pourquoi documenter ces destructions et pillages ? Après tout, ces exactions ne relèvent-elles pas du détail, en comparaison de celles opérés par l’EI ? Dans le cas du groupe djihadiste, l’intention de détruire systématiquement et intentionnellement est manifeste. Mais rendre au régime syrien sa part de responsabilité est nécessaire dès lors qu’il fait de son image de protecteur un argument politique. « L’objectivité exige de rappeler que des atteintes au patrimoine syrien ont été commises dans plus d’une demi-douzaine de villes bien avant que l’Etat islamique soit apparu dans l’est et le nord de la Syrie, observait ainsi en décembre 2014 l’ancien diplomate spécialiste de la Syrie Wladimir Glasman, et, surtout, avant que Da’ech soit devenu le porte-manteau commode d’une partie des crimes commis par les uns et les autres, et parmi eux par les partisans du pouvoir en place ».
    L’appel n’a manifestement pas encore été entendu par toute la classe politique française : face à l’avancée de l’EI vers la cité antique, la sénatrice UMP Joëlle Garriaud-Maylam écrivait, le 15 mai : « Peu importe ce que notre gouvernement pense de Bachar, il FAUT aider son armée à sauver Palmyre. »

    #Syrie

    • Ah, j’avais oublié celui-là : troisième thème de la très belle campagne de communication de la libération de Palmyre par ISIS. Avec du Glasman dedans, évidemment : ça fait une semaine que les usual suspects préparent le terrain sur Twitter) ; d’ailleurs :
      http://syrie.blog.lemonde.fr/2015/05/21/la-sauvegarde-du-site-de-palmyre-passe-par-la-conquete-de-damas-e

      J’ai vraiment hâte qu’ISIS libère le reste de la Syrie.

      Et donc, la Palme d’Or de l’euphémisation : « on sait en effet que les combattants de l’EI ont peu de goût pour l’art antique » (on dirait du Desproges).

    • Bon, histoire de quand même rappeler une grosse évidence : la Syrie est une dictature bassiste depuis cinq décennies. Je me demande comment la patrimoine syrien y a survécu aussi longtemps et comment, tout ce temps, des historiens de toute la planète sont allés en Syrie pour travailler.

      Recherche par exemple « missions archéologiques françaises en Syrie »…

    • @nidal

      la libération de Palmyre par ISIS

      C’est pas vraiment l’idée non plus, hein...

      Je me demande comment la patrimoine syrien y a survécu aussi longtemps et comment, tout ce temps, des historiens de toute la planète sont allés en Syrie pour travailler.

      L’article parle des pillages et destructions commis depuis le début de la guerre.

      Et les articles sur le bagne de Palmyre donnent moyennement envie de choisir entre la peste et le choléra
      http://geopolis.francetvinfo.fr/la-prison-de-palmyre-un-enfer-pour-les-opposants-au-systeme-as

    • Et si on laissait les Syriens choisir entre la peste et le choléra ? De façon assez notoire, voilà pas mal de mois qu’en France on fait tout, y compris illégalement (http://seenthis.net/messages/369173) pour que l’épidémie se répande, après n’avoir rien fait pendant 40 ans, si ce n’est inviter leurs responsables - de fait, « élus », ne convient pas bien - à honorer de leur présence nos festivités républicaines.
      Quant à la campagne de comm, elle me paraît aussi évidente qu’à Nidal. On continue d’ailleurs à nous expliquer de temps en temps que le régime a choisi de perdre Palmyre/Tadmor, comme il a choisi de perdre Jisr al-Choughour sans doute, et Idleb, et la liste peut être allongée...
      Pour revenir à la question archéologique, mettre en regard les « destructions » de l’armée syrienne et celles de Daesh relève clairement du « syndrôme Glasman » qui, pour des raisons qui lui appartiennent, n’est plus un observateur mais un militant depuis longtemps.
      (Ayant regardé le profil de Justine Brabant, je ne vois rien dans son CV, si c’est bien le sien, qui explique ses nouvelles compétences archéologiques. Quelqu’un, qu’elle n’a pas pensé à nommer, l’a par conséquent aidée à évaluer la datation des dégâts provoquer aux ruines. Il serait intéressant de connaître cette source.)

    • @gonzo, la journaliste a quand même nommé une de ses sources, ça donne d’ailleurs une tournure toute orwellienne à la notion d’objectivité : « L’objectivité exige … l’ancien diplomate spécialiste de la Syrie Wladimir Glasman ».

  • Les troupes d’Assad ont attaqué Palmyre bien avant l’Etat islamique - Non, Bachar Al Assad ne protège pas le patrimoine - Arrêts sur images

    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-21/Non-Assad-n-est-pas-le-protecteur-du-patrimoine-culturel-syrien-id77

    Quand le « protecteur » se faisait pilleur. Les images de la cité antique de Palmyre, en sursis avant de tomber aux mains de l’organisation Etat islamique (EI) ont fleuri dans les médias cette semaine. Face aux djihadistes, les soldats de l’armée syrienne ont été dépeints en héros d’une bataille pour la sauvegarde des vestiges. Mais les médias ont oublié de rappeler que ce régime a, lui aussi, sa part de responsabilités dans les destructions du patrimoine culturel syrien. Y compris celui de Palmyre.