confirmation de la révolution néolibérale-conservatrice

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  • Parti socialiste : confirmation de la révolution néolibérale-conservatrice
    http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-marliere/220515/parti-socialiste-confirmation-de-la-revolution-neoliberale-conservat

    C’est donc autant l’adieu de Jean-Pierre Chevènement au socialisme et l’adoption d’une ligne nationale-républicaine, que l’affairisme sans scrupule du mitterrandisme qui est responsable de l’épuisement total du mouvement socialiste en France. La mue blairiste différée des socialistes français s’explique par le retrait politique des derniers marxistes de la génération d’Épinay (Lionel Jospin), par l’affaiblissement de l’aile gauche à la suite au départ de Jean-Luc Mélenchon en 2009 et par le renouvellement des cadres et des militants, étrangers à la culture de gauche unitaire des générations précédentes. Le PS est en outre devenu un parti d’élus, d’assistants parlementaires et de conseillers politiques ; une situation peu compatible avec le militantisme et le radicalisme politique.

    Contrairement à ce que disent les médias dominants, il n’y a pas une once de social-démocratie dans la politique de ce gouvernement « socialiste ». Ce n’est pas non plus un « social-libéralisme », car on peine à y trouver la moindre trace de « social ». Le social-libéralisme fut un courant politique britannique au 19e siècle, préconisant la mise en place d’un État social. John Maynard Keynes, le père du Welfare State britannique, est issu de cette tradition qui est largement à gauche, du PS français.

    J’ai pris soin de parler des « élites bourgeoises » qui dirigent le PS, les Hollande, Valls, Macron, Sapin, Le Guen, Fabius, Rebsamen, Cambadélis, etc. (hier Strauss-Kahn, Cahuzac, etc.) Mais il demeure des militants de base et des élus qui sont d’authentiques socialistes ou sociaux-démocrates ; il y a encore dans ce parti des syndicalistes qui déplorent cette marche forcée vers une situation à l’italienne. Après moult transformations, l’ex-Parti communiste italien (PCI) avait rompu, au début des années 2000, avec le combat de classe pour devenir un parti « démocrate » centriste, allié des démocrates-chrétiens et des libéraux. C’est l’ambition reconnue de Manuel Valls.

    L’électorat socialiste – dont le cœur est constitué des classes moyennes salariées et d’une portion décroissante d’un prolétariat fragmenté – a bien conscience d’effectuer un vote de gauche, de classe, quand il dépose son bulletin PS dans l’urne. D’où la divergence d’intérêt et d’objectif fondamental entre cet électorat et les élites néolibérales du parti. Cette contradiction d’intérêt irréconciliable pourrait, à terme, provoquer l’implosion du PS. Contrairement à ce que ressassent certains, le PS n’est pas encore un parti de droite. Le PS demeure un parti de classe, de gauche, car une fraction significative du salariat populaire continue de voter pour lui. Sa base militante est mixte – certes de plus en plus dominée par les professions libérales et les catégories diplômées, et sa direction est, en effet, objectivement acquise aux idées et aux politiques du néolibéralisme.