Vivre pour comprendre, par Germaine Tillion (Le Monde diplomatique, avril 2009)

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  • Germaine Tillion (1907-2008) entre au Panthéon mardi 26 mai.

    On la connaît pour son action de résistante et de déportée au cours de la seconde guerre mondiale. On n’oublie pas ses interventions pendant la guerre d’Algérie, ni ses grands livres d’ethnologie maghrébine. L’ouverture de ses archives, au lendemain de son décès, a permis de découvrir un autre visage encore de Tillion : celui d’une théoricienne des sciences humaines.

    Lire « Vivre pour comprendre », par Germaine Tillion
    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/TILLION/17026

    En 1934 je n’avais aucune expérience et je le savais. Pour m’approprier cette expérience, pour déchiffrer les faits neufs que j’avais sous les yeux, il me fallait d’abord recueillir une multitude de données. Car pour comprendre il faut d’abord apprendre, et si possible apprendre en ordre. Les sociologues et les historiens sont logés à la même enseigne : ils disposent de faits, c’est-à-dire d’effets. Mais ce qui importe ce sont les causes. Quand il s’agira de choisir ou d’inventer des causes aux effets qui auront été longuement collectés, il faudra faire un tri. Et qui guidera ce tri (il s’appelle comprendre) ? Rien d’autre que les expériences acquises en propre. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/1038 via Le Monde diplomatique