VousNousIls | L’e-mag de l’éducation

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  • « Certains médias parlent de l’école sans la connaître » (Danièle Manesse, VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2018/04/25/certains-medias-parlent-de-lecole-sans-la-connaitre-613817

    Professeure travaillant sur les questions liées à l’école, Danièle Manesse a vu le traitement médiatique de l’actualité éducative se dégrader au cours de sa carrière.
    […]
    « [Les médias] jouent un rôle très important, qui n’a fait que s’accroître, car l’école est devenue de plus en plus un lieu conflictuel, en partie à cause de la montée du chômage. L’école est embarquée dans des évolutions sociales qui la dépassent et donnent lieu à différentes analyses, évidemment. Il y a des manières différentes de parler de l’école, avec notamment une dramatisation considérable de la part de certains médias ! J’ai travaillé pendant 40 ans en banlieue populaire et ce qui me frappe, c’est la désinformation, la manière dont certains médias parlent de l’école sans la connaître.
    […]
    On est également stupéfait du désordre dans l’information sur certains thèmes. Par exemple, concernant la langue et son enseignement, il y a eu trois moments de passion médiatique sur l’enseignement du français l’année dernière où il s’est dit parfois n’importe quoi : l’une contre des rectifications orthographiques mineures vieilles de 25 ans, l’autre sur le mot “prédicat” dans les programmes et une campagne sur l’écriture inclusive…Dans chacune, l’école est impliquée voire mise en cause.
    […]
    La dramatisation résulte de l’ignorance de ce métier. Je trouve très important, pour parler de l’école, de prendre le temps de le connaître et d’aller sur place à la rencontre des profs. Il ne suffit pas de poser quelques questions par téléphone à un proviseur pour comprendre le fonctionnement d’un établissement.
    Il y a de moins en moins de reportages sur le terrain, et aujourd’hui, il y a trop de hâte dans l’information. »

    #éducation #médias #métier #dramatisation

  • Enseignants, voici des affiches pour parler des discriminations avec vos élèves (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2018/01/16/enseignants-voici-des-affiches-pour-parler-de-legalite-en-classe-611672

    Des dessins qui interrogent sur le racisme, le sexisme et de nombreuses autres discriminations, adaptés aux enfants et à disposition des enseignants pour faire vivre le débat, c’est le projet de l’association Le Moutard

    http://www.lemoutard-expos.fr/index.php/catalogue

    #éducation #école #EMC #ressources #discriminations

  • De l’École Maternelle aux jardins d’enfants ?

    Il y a quelques années l’école Maternelle, présentée comme une spécificité française, était reconnue comme un point fort de notre système éducatif.

    Ces dernières années, elle a servi de variable d’ajustement lors des suppressions de postes (les effectifs de certaines classes ne permettant plus d’atteindre les objectifs annoncés), elle a subi un recul de l’âge de la scolarisation (avec la disparition des classes de 2 ans ou TPS, préjudiciable notamment pour les élèves les plus fragiles) et elle a été isolée du reste de l’école primaire lors de la dernière réforme des programmes (rattachement de la GS au cycle 1, programmes spécifiques publiés symboliquement à part de ceux de l’élémentaire et du collège).
    Néanmoins ses objectifs, son rôle et son importance ont été réaffirmée.

    Jean-Michel Blanquer a annoncé lors de son arrivée au Ministère qu’il ne réformerait rien, c’est donc assez logiquement que depuis 6 mois, il a défait ce qui avait été mis en place lors du précédent quinquennat et que tous les dossiers imaginables sont aujourd’hui sur la table pour des changements en profondeur du système éducatif, changements qui orienteront durablement celui-ci pour les décennies à venir (à mon avis…).
    Il était donc prévisible qu’il s’attaque à l’école maternelle…

    Jean-Michel Blanquer veut transformer l’école maternelle
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/01/06/01016-20180106ARTFIG00055-jean-michel-blanquer-veut-transformer-l-ecole-mat

    Le ministre de l’Éducation nationale annonce samedi envisager une réforme des formations des enseignants afin notamment de développer le langage des enfants.

    Il a confié la réflexion au neuropsychiatre Boris Cyrulnik en axant la réforme sur l’épanouissement des élèves et de l’apprentissage du langage.

    Le ministre de l’Education s’appuie sur un neuropsychiatre pour « penser la maternelle de demain » (Ouest France)
    https://www.ouest-france.fr/education/ecole/entretien-blanquer-s-appuie-sur-un-neuropsychiatre-pour-penser-la-mater

    Jean-Michel Blanquer veut transformer l’école maternelle. Le ministre de l’Éducation nationale va s’appuyer sur l’expertise du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, spécialiste de la petite enfance pour « penser la maternelle de demain ». Des assises réunissant les principaux acteurs de l’école maternelle se tiendront en mars prochain. Objectif : faire en sorte que la maternelle française soit, plus encore, l’école de l’épanouissement et de l’apprentissage du langage.

    Or, Boris Cyrulnik, qui peut tenir des propos très pertinents sur l’école et l’apprentissage (les notes, la bienveillance, les rythmes…), est pour retarder l’âge de scolarisation. Pourtant, les études disponibles montrent l’influence d’une scolarisation précoce sur les inégalités scolaires, notamment dans les quartiers populaires, notamment en langage.

    Boris Cyrulnik : « Peu d’enseignants ont conscience de leur impact affectif sur les enfants » (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2015/06/08/boris-cyrulnik-peu-denseignants-ont-conscience-de-leur-impact-affectif-s

    Nous serions toutefois bien inspirés de prendre exemple sur les pays nordiques. Comme eux, il nous faudrait nous intéresser à la sécurisation des tout petits, retarder leur entrée à l’école, ne pas attribuer de notes en primaire, raccourcir la durée des cours, confier des activités éducatives à des tiers issus du monde de la culture ou du sport, etc.

    Retarder l’âge de scolarisation signifie par ailleurs concrètement la fin de l’école maternelle (publique) au profit de "jardin d’enfants" (privés). Cette idée est déjà dans les esprits voire dans les tuyaux de l’institution ministérielle.

    Haute-Loire : l’Education Nationale propose des jardins d’enfants pour soulager les classes uniques (France 3 Auvergne-Rhône-Alpes)
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-loire/haute-loire-education-nationale-propose-jardins-enfants

    Dans les plus petites communes de Haute-Loire, il ne subsiste souvent qu’une école à classe unique. Difficile pour les enseignants d’y faire la classe de la maternelle au CM2 pour des enfants de 2 à 11 ans. L’inspection académique propose aux maires de créer des jardins d’enfants

    Les mauvais esprits diront que les économies de postes en maternelle financeront les promesses de Macron de dédoubler les CP et CE1… ou juste une réduction des postes dans un contexte d’économies budgétaires. D’autres esprit chagrins remarqueront, une nouvelle fois, que J.-M. Blanquer, cheville ouvrière des sombres années Darcos… fait du Darcos.

    X. Darcos va supprimer l’école maternelle ? (Sébastien Rome)
    https://blogs.mediapart.fr/sebastien-rome/blog/110708/x-darcos-va-supprimer-l-ecole-maternelle

    Le gouvernement va mettre en place un large plan d’économie dans l’Education nationale en réduisant la scolarité des élèves. Progressivement, les élèves de deux ans puis de trois ans et enfin de quatre ans ne seront plus accueillis à l’école maternelle. Le plan en préparation depuis plusieurs mois à Bercy sera bientôt mis en œuvre. En effet, la Caisse d’allocations familiales de Montpellier vient d’annoncer aux crèches et aux PMI qu’elles devraient s’apprêter à accueillir (ou plutôt garder en leur sein) les enfants de 2/3 ans à la rentrée 2009 puis, à terme, les enfants de 3/4 ans.

    #éducation #école_maternelle #cycle1 #réforme #jardin_d'enfants #privatisation

  • Désenchantés, les profs des écoles débutants baissent vite les bras (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2017/10/10/desenchantes-les-profs-des-ecoles-debutants-baissent-vite-les-bras-etude

    Selon l’étude, la socialisation professionnelle des profs des écoles suit 3 phases : d’abord, les étudiants en ESPE adhèrent aux idéaux de l’institution (réussite de tous, bienveillance) ; ensuite, nommés à mi-temps, les PE en herbe rencontrent des difficultés, se sentent peu accompagnés et « voient que leurs collègues ont baissé les bras » ; enfin, une fois titularisés, ils se retrouvent « dans des postes souvent difficiles, fractionnés sur plusieurs classes », avec des prescriptions institutionnelles leur paraissant incompatibles avec leurs contraintes.

    Les professeurs des écoles débutants se rapprocheraient alors de leurs collègues démobilisés, et seraient à nouveaux déçus, face aux pratiques de ces derniers – évaluations des difficultés des élèves insuffisantes, quasi-absence de différenciation, manque d’indulgence envers les enfants en difficulté…

    Démobilisés, manquant de ressources et d’accompagnement, les profs des écoles débutants finiraient par se concentrer, comme leurs collègues, « sur les élèves sur lesquels le rendement du travail est meilleur »

    #éducation #école #formation_initiale #Institution #démobilisation #décrochage_enseignant #accompagnement #professionnalité

  • Emmanuel Macron interpellé sur les liens entre Microsoft et le ministère des Armées - Politique - Numerama
    http://www.numerama.com/politique/260292-emmanuel-macron-interpelle-sur-les-liens-entre-microsoft-et-le-mini

    Georges Rozen, rapporteur de la Commission des marchés publics de l’Etat :

    il n’y avait aucune raison de favoriser Microsoft. Il n’a pas le monopole du traitement de texte… On était dans un délit de favoritisme, ce contrat aurait dû passer par une procédure de marché public, ça relève du pénal. Ce contrat aurait dû finir devant un tribunal, mais personne n’a osé.

    On peut se demander comment les militaires français ont réussi à ne jamais entendre parler de Snowden et des liaisons Microsoft / NSA...

    – Le communiqué de presse de l’APRIL : https://www.april.org/node/21257
    – La question écrite à Mme la ministre des armées de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam : http://www.joellegarriaud.com/2017/05/renouvellement-contrat-avec-microsoft
    ...et en particulier :

    Elle s’interroge enfin sur l’acceptation tacite de la stratégie d’évitement fiscal que symbolise la signature du contrat avec Microsoft Irlande et estime que dans un souci de moralisation de la vie publique et de lutte contre l’évasion fiscale, il serait bon que cette dimension soit intégrée à la réflexion du ministère.

    – l’émission de Cash investigation qui mettait (entre autre) en cause le problème des couts liés au contrat « Open bar » de la Défense avec Microsoft (début à 41min 32sec) : https://youtu.be/6Ohjyeb8q-A?t=41m32s

    maj aout 2017 : le vice-amiral Coustillière (consternant de mauvaise foi dans l’interview de Cash Investigation) prend la direction générale des systèmes d’information et de communication du ministère des Armées...

    #microsoft #défense #APRIL #OpenBar #lobbying #conflit_d'intérets

  • EduNathon toujours sceptique sur le partenariat Microsoft / Éducation nationale » VousNousIls
    http://www.vousnousils.fr/2017/01/16/edunathon-toujours-sceptique-sur-le-partenariat-microsoft-education-nati

    Contacté par cette même source, Maître Jean-Baptiste Soufron, avocat défendant les intérêts d’EduNathon sur ce dossier pointe du doigt le fait « que les expérimentations se font donc sous la responsabilité des directeurs d’établissement, ou directement de Microsoft. Et tout nous porte à croire que personne n’a demandé l’autorisation aux parents ».

  • « L’école numérique, c’est se livrer aux géants de l’informatique » (Karine Mauvilly) » VousNousIls
    http://www.vousnousils.fr/2017/01/03/lecole-numerique-cest-se-livrer-aux-geants-de-linformatique-karine-mauvi

    La fréquentation des écrans le soir retarde l’heure de l’endormissement – or, on sait que les performances #scolaires sont reliées à la qualité du sommeil.

  • « Peu d’enseignants ont conscience de leur impact affectif sur les enfants » (Boris Cyrulnik, VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2015/06/08/boris-cyrulnik-peu-denseignants-ont-conscience-de-leur-impact-affectif-s

    Nous avons en France de bons enseignants, motivés, bien formés et désireux de bien faire leur métier. Mais peu ont conscience de l’impact affectif qu’ils ont sur les enfants. Certains instituteurs, professeurs de collège et de lycées, vont rassurer et réconforter les enfants par leur façon d’être, leur manière de parler, leur attention à reprendre autrement une explication mal comprise… Généralement, ils ne s’en rendent pas compte. Un encouragement, une appréciation de leur part qui seraient perçus comme des banalités par des adultes, auront chez un gamin en recherche de sécurisation, une valeur inestimable. Ce sera un événement émotionnel fort qui participera à structurer sa personnalité.
    […]
    Les enseignants sont formés et payés pour instruire or, on leur demande de plus en plus d’éduquer. Non seulement ce n’est pas leur rôle, mais c’est aussi très compliqué, car le nombre d’enfants agressifs a beaucoup augmenté. Les problèmes anxieux de ces gamins ne naissent pas à l’École, mais c’est là qu’ils s’y expriment.
    […]
    Aujourd’hui les parents associent le fait de rater sa scolarité à celui de rater sa vie. Et désormais ce qui construit notre identité sociale, c’est le diplôme. Résultat, la « sélection » est extrêmement forte et précoce. Tout cela avec l’aval des parents qui surinvestissent le rôle de l’école ; il suffit de constater combien d’entre eux paniquent à l’idée que l’on puisse assouplir des rythmes scolaires alors que toutes les études sérieuses en ont confirmé le bien-fondé.
    […]
    Il ne faut jamais oublier que l’intelligence est incroyablement plastique, qu’un mauvais élève peut devenir bon en l’espace de quelques mois quand il est dans un milieu sécure. Or, plus un système est rigide – et le nôtre l’est – moins il tient compte de cette plasticité de l’intelligence.

    #éducation #école #effet_Pygmalion #rassurance #relations_élèves_enseignent.e.s

  • 2460 € par mois : un salaire moyen peu représentatif pour les profs (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2016/09/16/salaire-des-profs-2460-e-net-en-moyenne-mais-les-profs-ne-sy-retrouvent-

    En 2014, les profs à temps plein ont perçu en moyenne un salaire net de 2 460 € par mois, selon une note de la Depp.
    […]
    « Par rapport à 2013, le salaire net moyen des enseignants (titulaires et non-titulaires), a augmenté de 0,4 % en euros courants », explique la Depp… avant de nuancer : en euros constants (corrigés de la hausse des prix, donc en valeur réelle), ce salaire a « légèrement diminué », de – 0,1 %.
    […]
    Selon la Depp, les écarts de salaires nets entre PE et enseignants du second degré ont baissé en 2014, « passant de 430 € à 400 € », grâce au versement de l’ISAE, l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves du primaire.
    […]
    Dans la note de la Depp, on retrouve ce salaire médian dans la « distribution des salaires nets mensuels moyens en EQTP en 2014 ». Alors que le 1er décile (D1) est de 1800 €, que le 4e décile (D4) est de 2206 €, et que le 7e décile (D7) est de 2638 €, le salaire net médian, arrêté au 5e décile (D5), s’élève à… 2328 €.
    Le rapport inter-déciles (D9/D1) est quant à lui égal à 1,8. Pour rappel, ce ratio permet de mettre en évidence l’écart entre le haut et le bas de la distribution des salaires, et constitue un moyen de mesurer l’inégalité de cette distribution.
    Dans son étude, la Depp précise qu’en 2014, « la moitié des enseignants ont été rémunérés en-dessous du seuil de 2 328 € nets par mois ». En 2013, le même salaire net médian était de 2313 €. Il aurait augmenté de 0,2 % en euros constants…

    #éducation #enseignant.e.s #salaires

  • Les élèves apprennent mieux quand ils restent debout en classe (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2016/04/08/etude-eleves-apprennent-mieux-debout-586448

    Pour arriver à cette conclusion, le Dr Mark Benden et son équipe ont travaillé le temps d’une année scolaire avec près de 300 élèves américains, répartis dans des classes correspondant au CE1, CE2 et CM1. Ils ont réalisé que les enfants travaillant sur des bureaux debout avaient un niveau d’attention de 12 % supérieur à des élèves assis derrière un pupitre.
    […]
    Les chercheurs se sont également focalisés sur une classe de seconde, avant et après l’installation des bureaux debout. Ils ont soumis aux élèves, équipés de biocapteurs sur le front, une série de tests à effectuer sur des bureaux debout. Ces appareils d’imagerie cérébrale ont ainsi pu mesurer des variations dans le fonctionnement du cerveau frontal. Pour Ranjana Mehta, « Les tests ont établi un lien entre l’utilisation continue de bureaux debout et l’amélioration significative des fonctions exécutives et des capacités de la mémoire de travail ». L’utilisation de ces bureaux augmenterait les fonctions neurocognitives de 7 à 14 %.
    Les bureaux debout ont également un intérêt physique, puisque les élèves qui les utilisent brûleraient entre 15 et 25 % de calories supplémentaires.

    De mon point de vue, la question est moins de rester assis ou debout que de trouver une organisation de classe permettant le changement de posture.

    #éducation #élèves #debout #efficacité

  • Enseigner : un métier à risque perçu comme un métier de fonctionnaire » (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2016/03/04/enseigner-un-metier-a-risque-percu-comme-un-metier-de-fonctionnaire-5848

    Au colloque sur le bilan de la formation des enseignants en juin 2015, mon intervention s’appelait « formation des enseignants : les illusions perdues ». Dans ce domaine, c’est toujours la question du rapport entre théorie et pratique dans la formation qui revient et n’est pas résolue. Déjà à l’époque des Ecoles normales, on disait que la formation était trop théorique. Aujourd’hui, on ne fera croire à personne qu’on fait de la formation professionnelle à 200 dans un amphi. On fait de la formation de masse pour préparer au concours. Et même si on a augmenté la part des stages dans la formation, la formation théorique déconnectée du terrain domine. Celle sur la laïcité par exemple, ne répond pas aux besoins pratiques…
    […]
    La gestion de classe est le point sensible. Certains sont en tête au concours et c’est la catastrophe dans leur classe. Comment réagir, poser sa voix, organiser la classe, gérer un enfant qui pète un câble : aucun concours ne permet de recruter là-dessus.
    […]
    C’est un métier à risque. Le grand malentendu vient de là. Socialement, c’est un métier de ‘fonctionnaire’, or le cœur du métier c’est le risque. On a beau préparer des heures et des heures, rien ne se passe jamais comme prévu.

    #éducation #enseignant.e.s #métier #formation_initiale

  • Combien d’instits vaut un taxi ? (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/02/07/combien-dinstits-vaut-un-taxi.html

    Je ne suis pas le seul, les collègues n’ont pas attendu l’article du Point.fr pour constater que leurs grèves sont devenues aussi inopérantes que peu suivies, et le lien de cause à effet n’est pas à établir dans le sens que l’on croit, les rangs grévistes étaient plus fournis avant mais pour un résultat tout aussi proche de rien […].

    Si la grève a perdu de son aura et de son efficacité, les premiers responsables sont peut-être les profs eux-mêmes, sans doute ont-ils un peu trop usé du droit de grève, et de façon pavlovienne, et manquant parfois de discernement. Toutes les grèves ne sont pas forcément bonnes à faire, trop de grève tue la grève et à la fin toutes les grèves finissent par se ressembler, les TV pourraient se contenter de ressortir les archives de l’INA, les images et les discours sont les mêmes, et le but d’une grève étant de faire passer un message, si le message n’est pas audible la grève perd beaucoup de sens.

    Les syndicats ont aussi une large part dans cette affaire. On nous rétorque que s’ils étaient plus puissants, s’il y avait plus de syndiqués, les grèves porteraient plus, mais le problème est ailleurs : dans la culture syndicale même de ce pays, où le dialogue social est une affaire de sourds, où le conflit fait office de discussion, où l’opposition de principe est un préalable, où le gonflage de jabot tient lieu d’argumentaire, et où le consensus est vu comme une défaite, voire une trahison. Les syndicats, pris dans leurs petits jeux d’influence et de couloirs entre eux et avec le pouvoir, ont trop souvent joué avec la grève et ont contribué à casser le jouet.

    Les dirigeants de ce pays ont, ces dernières années, également bien contribué à dévaluer sérieusement le droit de grève. Singulièrement durant la présidence de Nicolas Sarkozy, grand expert en clivages, la grève a pris un bon coup sur la tronche, largement discréditée car vendue au grand public comme un mouvement indu tourné contre les bonnes gens et les vrais travailleurs. Voici la grève officiellement devenue synonyme de prise en otage, privilège écœurant de fonctionnaires gauchos gonflés au lait de la nation.

    Le plus terrible est que, la plupart du temps, les grèves enseignantes ont pour revendication, non leurs petits privilèges, mais l’idée qu’ils se font de leur mission et du service public d’éducation de ce pays (qu’ils aient tort ou raison est encore une autre affaire). Non leur petit nombril, mais l’intérêt des élèves qu’ils ont pour charge d’instruire ! Pour une grève faite pour les salaires, combien faites pour défendre une certaine idée de l’école ?

    #éducation #salarié.e.s #grève #mouvement_social #syndicalisme_enseignant

  • Enseignants : les effectifs augmentent, surtout chez les non-titulaires » (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2015/09/10/enseignants-des-effectifs-qui-augmentent-surtout-chez-les-non-titulaires

    Une récente note de la Depp souligne l’augmentation des effectifs enseignants en 2013-2014. Cette augmentation s’explique surtout par la hausse du nombre de non-titulaires.
    […]
    Toutefois, signale la Depp, cette augmentation s’explique par la forte hausse du nombre d’enseignants non-titulaires : +56,3% dans le secteur public. Une évolution qui s’explique en partie par le recrutement d’admissibles contractuels à la session exceptionnelle des concours enseignants pour l’année 2013-2014, qui devaient effectuer un tiers-temps de l’obligation de service. Le nombre de titulaires, quant à lui, a légèrement reculé (-0,3 %).
    […]
    Dans le secteur public, en 2013, les femmes représentaient 81,6 % des professeurs des écoles, 62,1 % des certifiés, 51,6 % des agrégés, 49,2 % des enseignants d’EPS et 32,8 % des professeurs de chaire supérieure. Et selon la Depp, « la féminisation se renforce avec l’arrivée de nouvelles générations ».

    La corrélation entre précarisation et féminisation se vérifie une fois encore…

    #éducation #métier #enseignant.es #précarisation #féminisation #statistiques

  • Vincent Cespedes : « L’école dévitalise les enfants de leur envie de connaître, de lire et d’écrire » » (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2015/09/04/vincent-cespedes-lecole-devitalise-les-enfants-de-leur-envie-de-connaitr

    Vous estimez donc que les professeurs sont davantage complices que victimes de ce que vous dénoncez ?

    Ils sont en grande partie complices, oui ! Un prof sur deux est pédagogiquement nul…. Je n’ai confiance que dans les rebelles. Je suis pour un sabotage d’un système éducatif qui est incapable de se renouveler lui-même. Les enseignants progressistes doivent s’emparer du pouvoir.

    Vous trouvez les enseignants trop conformistes ?

    Il faut des professeurs « désobéissants », des professeurs qui ne se réfugient pas derrière les règlements intérieurs et les programmes. Des professeurs qui, par exemple, comprennent que le bavardage est quelque chose de magnifique ; la soif de connaissances passe par le bavardage. Plutôt que de lutter contre ce « problème » pendant la moitié du cours, il faut utiliser cette envie de s’exprimer.

    Nous avons la jeunesse la plus dépressive d’Europe. Pourquoi ? Parce que notre société met l’obéissance au premier plan de ses valeurs. Dans une classe, les enfants devraient pouvoir se lever, bouger, contester… car lorsqu’elles sont intelligentes, argumentées, légitimes, toutes les désobéissances sont possibles. L’école devrait être ce lieu où l’on peut expliquer pourquoi on refuse d’appliquer un règlement, une consigne… La leçon du XXe siècle c’est qu’il faut se méfier des citoyens qui obéissent trop face à l’injustice.

    #éducation #école #enseignant.es #obéissance #dépression

    Il faut surtout lire l’entretien « L’école est une usine à normaliser, à légitimer les différences sociales » de Vincent Cespedes, tellement pertinent et percutant : http://seenthis.net/messages/404657

  • Filles-Garçons : un parcours scolaire différent (Infographie) » VousNousIls
    http://www.vousnousils.fr/2015/03/13/filles-garcons-un-parcours-scolaire-different-infographie-565043

    Une infographie parle parfois plus qu’un discours : découvrez, de façon interactive, la division sexuée de l’orientation, une réalité encore forte à l’école.

  • Redoublement : quelles alternatives ? (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2014/10/13/redoublement-quelles-alternatives-555587

    Une alter­na­tive peut rési­der dans le fait d’appréhender l’élève de la manière la plus indi­vi­dua­li­sée pos­sible, afin d’identifier ses pro­blèmes. A-t-il des dif­fi­cul­tés à orga­ni­ser son tra­vail ? A gérer le pas­sage de la famille à l’école ? Certaines notions le bloquent-il ?

    On a du mal à faire cela. Pourtant, ce n’est qu’à par­tir de ce diag­nos­tic qu’on peut trou­ver une solu­tion adap­tée à cha­cun. Plusieurs pistes existent, d’autres pays les uti­lisent. L’apprentissage coopé­ra­tif ou par les pairs par exemple. Cela consiste à faire tra­vailler les élèves de manière col­lec­tive : les plus à l’aise aidant les autres. On peut aussi ima­gi­ner des pos­si­bi­li­tés de rat­tra­page pen­dant les grandes vacances, avec les sys­tèmes d’école ouverte, voire l’organisation d’épreuves sup­plé­men­taires en fin d’année. Ou encore des pro­cé­dures de pro­mo­tion condi­tion­nelle, c’est-à-dire que l’élève passe en classe supé­rieure mais avec l’obligation de rat­tra­per pen­dant l’année ses défi­cits dans cer­taines matières.

    On peut aussi fonc­tion­ner avec des classes multi-âges, dans les­quelles l’ensei­gnant par­tage son temps entre des élèves de dif­fé­rents niveaux et dans les­quelles il s’adapte au rythme de cha­cun. Reste enfin à tra­vailler sur la rela­tion aux parents. L’ensei­gnant doit leur don­ner les outils pour aider leur enfant. Enseignants et parents doivent être unis dans la bataille contre l’échec sco­laire.

    #éducation #école #redoublement #échec_scolaire #coopération #relations_famille_école

  • Alsace : l’enseignement religieux ne doit pas concurrencer les fondamentaux (vousnousils)
    http://www.vousnousils.fr/2014/09/09/alsace-enseignement-religieux-fondamentaux-554970

    Ce direc­teur indique avoir été contacté par des inter­ve­nants en reli­gion « inquiets pour leur emploi du temps », et par des prêtres sur­pris de « cette hié­rar­chi­sa­tion des matières ».

    #éducation #école #enseignement_religieux #concordat #réforme_rythmes_scolaires #laïcité

  • Tablettes : Des effets positifs au primaire selon une étude suisse
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/08/26082014Article635446381339812648.aspx

    L’étude souligne aussi la collaboration accrue entre les élèves et le développement de leurs compétences numériques (au rebours des affirmations de Prensky sur les Digital Natives). Il conclue comme Karsenty et Fievez : « ce ne sont ni les technologies ni les tablettes tactiles qui favoriseront la motivation ou la réussite des jeunes, mais bien les usages qui en seront faits, tant par les enseignants que par les élèves. »

    • Au fait, pas mal, le verbe concluer dans un texte qui s’inquiète de l’apprentissage à l’école.

      J’avais relevé aussi ... :-) Par contre « qu’on » est bien orthographié mais (si je puis me permettre) il serait plus correct de dire : ça dépend de ce qu’on en fait.
      Et sans arrière pensée, en ce qui concerne l’usage du français, on pourrait conclure en se persuadant que « nobody’s perfect » !

    • J’ai gardé ce texte à titre indicatif.

      Hier, ma fille a ramené des livres que sa maîtresse de CM2 lui avait prêté pour les vacances. Du coup, on a pu voir que la classe est équipé d’un tableau numérique et de tablettes pour les élèves, ce qui n’était pas le cas l’année dernière. Ma fille a reçu un super enseignement en primaire et je me demandais quelle sera la véritable valeur ajoutée éducative des tablettes. Le problème des tablettes, pour moi, c’est qu’elles ne répondent à aucun autre usage que ludique et passif. Pour la communication, les smartphones sont bien plus adaptés et polyvalents. Pour la lecture, les ebooks sont bien meilleurs, parce qu’ils évitent la distraction et la dispersion de l’attention. Pour la production (texte, image, etc.), la tablette est très peu adaptée, à moins de lui ajouter une interface de saisie, ce qui en fait un netbook, mais en moins puissant.

      Ma fille et les gens de sa génération sont déjà des gens très volatiles en termes d’attention et d’efforts. Je me demande donc quels seront les apports cognitifs de l’usage généralisé des tablettes... et dehors d’améliorer leur taux d’équipement dans les foyers.

    • Ma fille et les gens de sa génération sont déjà des gens très volatiles en termes d’attention et d’efforts.

      Ceci me semble être très familier... Problème commun à beaucoup de parents que nous sommes, souvent impuissants à trouver les bonnes méthodes pour ramener les enfants à « un peu » de concentration et à (re)trouver le goût de l’effort, non pas dans l’idée de souffrir pour progresser, mais dans l’idée qu’après l’effort - par essence toujours difficile - après c’est toujours bien parce qu’on fait les choses « mieux ».

      Chez nous, pour les trois enfants, c’est le problème principal le plus difficile à aborder. Et on n’a pas encore compris si les tablettes et les ordi, dans ce cas, ça aide ou ça aide pas...

    • Le problème de la concentration des enfants est récurrent depuis déjà plusieurs décennies. Dans mes classes, je constatais d’année en année que j’avais de plus en plus de problèmes de « discipline » (comme disent nos managers maison), à savoir éviter les bavardages, ramener le calme après une récréation, demander un effort d’attention un peu soutenu pendant une activité de travail écrit, solliciter l’attention des élèves pendant une activité de découverte. A quoi toute cette volatilité est-elle due, je n’ai pas de réponses toutes faites.
      Je pense que l’institution a voulu pallier à ces problèmes en remplaçant les « vieux » supports d’information (livres entre autre) par le multi-média beaucoup plus « moderne » (comprendre : dans-l’air-du-temps). Le lobbying des grandes firmes américaines a fait le reste. À noter que les cadres de ces mêmes firmes ont choisi de scolariser leurs progénitures dans des écoles « non-connectées ».
      Personnellement, quand j’ai à lire un article sur une page web assez long, je le télécharge sur ma liseuse et la lecture est plus efficace, moins de distraction pa rapport à la page web truffée de boutons et de liens par lesquels on peut zapper l’activité qu’on s’impose. Avec un collègue du réseau d’aide, on avait, il y a une quinzaine d’années, déterminé un profil de « zappeur » pour les élèves présentant un tel comportement volatil.

    • Non, @corinne2, on ne chouine pas contre la technologie, mais contre ses mal-utilisations.
      Comme @sombre, je trouve que les longs articles touffus sont plus faciles à lire sur liseuse que sur tablette ou ordi : à cause de la distraction inhérente au support. Ce qui sauve ma gosse par rapport à beaucoup de ses petits camarades, c’est précisément la quantité folle de bouquins qu’elle ingurgite (même s’il y a de sombres conneries dans le lot). Quand on la prive d’écran, elle se rabat sur les livres (liseuse ou papier), ou sur ses activités manuelles sur rebuts de recyclage. Cela ne vient pas de nous, mais elle cultive une vraie passion pour les créations d’objets zarbis. Je pense que le fait de faire des choses avec ses mains, plutôt que de faire des choses sur un écran câble son esprit autrement.

      Après, elle a un ordi depuis qu’elle a 3 ans (merci Edubuntu), elle créé des mondes dans Minecraft et des niveaux de jeu dans Little big planet, écrit un bouquin depuis plusieurs mois sur Draft et tente de prendre en main le dessin vecto sous Inkscape.
      Ça, c’est une question de culture numérique et quand je vois le contenu des cours de B2I qu’ils ont à l’école, je suis un peu inquiète sur la nature de la culture numérique scolaire.

      Donc, les écrans, ce n’est pas le mal, à condition qu’il y ait tout un environnement autour et d’autres sources de stimulation. Visiter une expo de peinture avec ses pieds, voir une pièce de théâtre, en faire, visiter des trucs, même pas loin de chez soi, bouger, faire des trucs avec d’autres...

    • @reka : nos commentaires se sont croisés.

      L’escalade, ça marche bien : pas de concentration, pas de grimpette efficace. Et en même temps, ça détend.
      Le théâtre, aussi... mais toutes ces activités dépendent du caractère du gosse.
      Lundi, on s’est fait une petite expédition dans les Pyrénées. Pas un truc très ambitieux : juste lui montrer le Pont d’Espagne. Bon, c’est affreux, on dirait un disneyland-parc naturel. Je n’étais pas venue depuis 13 ans. Mais on a quand même fait un truc ensemble, respiré un peu d’air en grimpant au-dessus de la marabunta de bagnoles, discuté, rigolé... et on a même rien fait.

      L’idéal étant quand même de trouver des temps où on s’emmerde un peu. Dans notre société de la distraction, on a oublié les vertus de l’ennui !

    • Ceci dit @corinne2 et @monolecte : OUI, pour tel ou tel point précis : c’était mieux avant. Il n’y a aucun problème à affirmer ça. Encore une énième fois : comme si l’histoire était un truc uniforme et linéaire, et comme si chaque époque était un tout indissociable… Ben non. Il est parfaitement possible (et souhaitable ! et urgent de le faire !) de dire que tel truc était mieux avant tandis que tel autre est mieux maintenant.

    • Ma contribution toute personnelle (et donc parcellaire) à la discussion. Notre fils n’a pas de difficulté à rester longtemps sur une activité contrairement à d’autres enfants de son âge dans notre voisinage. Tout au moins doit on reconnaître que nous n’avons pas à nous plaindre d’une incapacité à se concentrer. J’ai envie de lier cette capacité aux jeux de construction auxquels il a eu accès très tôt. Et son unique usage de la tablette est le téléchargement de plans pour ce jeu de construction, en PDF, pour construire des modèles qu’il n’a pas.

    • j’avais envie de modifier mon « c’était mieux » avant par un #c'était_mieux_avant_mais_maintenant_c'est_pas mal_non_plus :)
      Pour en revenir à la concentration des enfants et leur manque du gout de l’effort, je suis dubitative.
      Quand je vois le temps que passe mon môme (et hop, j’vous raconte ma vie^^) passe à chercher des solutions pour ses jeux vidéos, le nombre de forum qu’il consulte, les recherches sur Google traduct pour s’exprimer dans son anglais vacillant je me dis que la concentration, il l’a, le sens de l’effort aussi... après il ne les met pas (encore ?) forcément là où le collège voudrait qu’ils soient mais c’est un autre débat.
      Et je n’ai pas l’impression qu’il se fasse déstabiliser par les différentes icones qui s’offre à lui quand il lit un truc, ça me semble plus être un problème pour nous « les vieux ».

      quand j’étais à la fac (j’vous raconte ma vie 2ème épisode), j’avais commencé des recherches pour écrire un truc autour de la question de la « sociabilité et les forums/chat de MMORPG chez les ados dit desociabilisés » car j’étais déjà dubitative face au discours ambiant disant que les écrans tuaient la communication et la sociabilité. Hélas, je n’ai pas mené le truc jusqu’au bout (manquerai je de sens de l’effort ?^^)

      De plus, je me dis que dans la société actuelle, pas mal d’adulte que nous sommes avons pas mal de culot de reprocher à nos enfants d’être tout le temps devant des écrans quand on voit le temps que nous y passons nous même.

      Donc je vais conclure comme vous, tout est question d’utilisation :)
      et le « c’était mieux avant » c’était pour rire et non pour critiquer.

      sinon, l’escalade ça developpe la concentration ET le sens de l’effort...
      Il y a le tir à l’arc aussi pour la concentration.

    • Les tablettes ont justement été "créées" pour abolir tout problème d’usage et pour ne proposer qu’une expérience utilisateur qui laisse celui ci bien loin d’un exomil.

      "Quand la question économique prime sur la réponse éducative
      Nicholas Negroponte, le fondateur du Media Lab du MIT et le promoteur du programme OLPC allait récemment, dans une tribune pour la Technology Review jusqu’à défendre l’apprentissage sans école."
      http://www.internetactu.net/2012/10/17/linnovation-educative-une-question-economique

      Vers une culture numérique lettrée ?
      http://skhole.fr/vers-une-culture-numérique-lettrée

      "La politique d’introduction des « TIC » à l’école conduite jusqu’ici a d’une part consisté en un effort d’équipement matériel et logiciel des établissements scolaires, certes incontournable en tant que tel, mais qui a pris d’emblée la forme d’un certain assujettissement à l’offre existante des industriels du secteur : ce faisant, l’institution scolaire renonçait déjà en un sens à jouer un rôle actif dans l’informatisation de l’école, et se contentait d’adopter sans se poser de questions les standards de l’informatique grand public ; l’outil lui échappait ainsi, faute d’avoir correctement estimé ni même peut-être envisagé que son choix même pouvait avoir une dimension stratégique. Parallèlement, côté contenu, dans une démarche adossée à la nouvelle politique européenne des « autoroutes » puis de la « société de l’information », il s’est agi avant tout de dresser une liste de « compétences » techniques de base à acquérir – gestion des machines, administration minimale des systèmes, formation aux usages les plus courants : mail, web, traitement de texte, recherche, etc. Cet ensemble de compétences ou d’habiletés était énoncé comme devant désormais faire partie du bagage technico-cognitif minimal attendu d’un homme ou d’une femme de la nouvelle époque en train de se dessiner.

      Cette démarche a minima, sans grande ambition ni apparemment sans grand danger, s’est accompagnée d’un discours, en France, en Europe et dans le Monde, sur la nécessité de favoriser l’ « intégration » des jeunes générations en leur donnant de quoi répondre aux « besoins » de cette nouvelle « société de l’information », autrement dit, mais sans le dire, de leur faire acquérir les habitudes d’usage réclamées par elle ; elle consistait donc en réalité essentiellement en une adaptation à la demande, aux critères et aux produits des industries qui dominent entièrement le secteur, et visait à parachever ainsi l’intégration de cette « société de l’information » elle-même, son informatisation intégrale. Comme l’a bien montré Alexandre Serres[1], cette logique adaptative, à fondement comportementaliste et à visée principalement économique, est manifeste dans un grand nombre de textes internationaux, notamment politiques, qui posent la nécessité d’enseigner cette « maîtrise » ou « culture de l’information » (Information Literacy) aux jeunes générations. Ainsi par exemple, en France, la « Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école » de 2005 intègre désormais au « socle commun » de connaissances et de compétences la « maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication »"

    • Le fait que des cadres de la Silicon Valley choisissent de scolariser leurs enfants dans des écoles déconnectées où les enseignants sont adeptes de la pédagogie « Waldorf-Steiner » doit nous interpeler :

      Il est à ce titre significatif, au delà de l’anecdote, qu’au moment même où M. Serres célèbre l’émancipation nouvelle de Petite Poucette grâce aux vertus de ses multiples prothèses numériques, les dirigeants des « Big Four » choisissent d’envoyer leurs propres enfants dans des écoles déconnectées…

      Cette éduca­tion « décon­nec­tée », à l’ancienne, n’est pour­tant pas don­née. Il faut en effet comp­ter 17.750 dol­lars (13.200 euros) par an de la mater­nelle au col­lège, et 24.400 dol­lars (18.150 euros) par année de lycée. Thierry Klein, pré­sident de Speechi (société qui déve­loppe des logi­ciels de for­ma­tion en ligne), ana­lyse sur son blog les rai­sons qui poussent ces parents high-tech à dépen­ser une petite for­tune pour pri­ver leurs enfants des gad­gets modernes :

      « Il y a bien sûr la convic­tion, étayée main­te­nant par de nom­breuses études, que la tech­no­lo­gie n’améliore pas, ou pas beau­coup, le niveau des élèves. Mais le fac­teur clé [...] est la convic­tion qu’ont les parents que [la tech­no­lo­gie] diver­tit les élèves, les détourne du savoir. Celui qui va sur Internet [...] a toutes les chances de se retrou­ver à faire autre chose que de la recherche (lire la bourse, les résul­tats spor­tifs, chat­ter sur MSN...). Les concep­teurs des machines que sont Google, l’iPad ou encore eBay sont par­fai­te­ment conscients du phé­no­mène d’addiction qu’ils créent et veulent en pré­ser­ver leurs enfants. C’est d’un cynisme génial. »

      Ces deux extraits se trouvent respectivement sur :
      http://skhole.fr/petite-poucette-la-douteuse-fable-de-michel-serres#_ftnref14
      http://www.vousnousils.fr/2012/02/28/pas-dordi-a-lecole-pour-les-enfants-des-cadres-de-google-ou-debay-522349

      D’autres lectures pour se documenter sur le sujet :

      http://www.icem-freinet.net/~idem68//309_19.pdf
      un interview de Pierre-Gilles De Gennes (prix Nobel de physique) diffusé par « Fenêtre sur cour » périodique syndicale du SNUipp (FSU), juillet-août 1999.

      http://www.cemea.asso.fr/IMG/UEN2003ouverture.pdf
      discours d’ouverture de l’Université d’été de l’Éducation Nouvelle (août 2003) qui reprend quelques citations de l’interview précédente pour illustrer un propos plus politique sur leurs missions. Et quand j’ai relu ce texte de 2003, j’ai trouvé qu’il était terriblement clairvoyant sur ce qu’il risquait d’advenir concernant l’évolution de nos sociétés.

  • Royaume-Uni : échec du programme de recyclage de soldats en professeurs
    http://www.vousnousils.fr/2014/08/11/royaume-uni-echec-reconversion-soldats-professeurs-554544

    Il s’agit d’un pro­gramme de recon­ver­sion pro­fes­sion­nelle à des­ti­na­tion des mili­taires, pour en faire des ensei­gnants. Selon le site offi­ciel du pro­gramme, c’est une évolu­tion de car­rière « éton­nam­ment logique » : « ins­pi­rer, influen­cer, moti­ver » les nou­velles géné­ra­tions, autant de com­pé­tences cen­sées avoir été acquises au cours du ser­vice actif dans l’armée.

    #éducation #armée #reconversion_professionnelle #enseignants