Des agences d’interim d’Ile-de-France escroquaient les travailleurs précaires

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  • Des agences d’interim d’Ile-de-France escroquaient les travailleurs précaires
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    La société #Crit, numéro 4 du travail temporaire en France, est poursuivie pour « escroquerie » et « #travail dissimulé ».

    Elle aurait privé, entre 2003 et 2005, des milliers de salariés intérimaires de leurs #indemnités_de_fin_de_mission et d’une partie de leurs #congés_payés, soit 10% du #salaire brut global. Comment ? En recourant à des codes informatiques « frauduleux », dont le fameux code 80, au moment d’établir leur fiche de paie.

    Sur les 300 agences Crit à l’époque, 148 se servaient du logiciel AGATT autorisant un tel tour de passe-passe. Quinze agences représentent près de 90% de l’utilisation déviante, parmi lesquelles figurent Meaux (Seine-et-Marne), Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) en région parisienne. Selon les enquêteurs, environ 50 000 intérimaires ont été lésés en France par cette pratique révolue. Dans son ordonnance de renvoi, la juge d’instruction Claire Thépaut chiffre à 1,1 M€ les indemnités impayées et à 2,8 M€ le bénéfice accru pour Crit Intérim.

    L’ex-DRH qui a témoigné devant la PJ avait pourtant alerté en 2003 la direction sur le recours anormal au code 80. Deux ans plus tard, à Saint-Denis, un délégué syndical découvre que plusieurs contrats ont été clôturés avec les codes controversés. Dix-sept intérimaires de l’agence n’ont pas touché leurs indemnités. En avril 2006, le Syndicat national du travail temporaire (SNTT-CFTC) porte plainte et une instruction est ouverte à Paris. En garde à vue, la responsable de l’agence de Saint-Denis reconnaît que l’utilisation du code 80 lui a été suggérée lors d’une formation au logiciel AGATT, dans le but notamment d’augmenter les marges de l’agence. Et comme la partie variable de sa rémunération est liée à ces marges...

    Les policiers entendront de nombreux responsables d’agence. Ils parleront de pratique courante, implicite. Un « sujet tabou », « une astuce pour augmenter les marges ». Selon la juge, Crit était « informée et approuvait cette pratique ».

    « Les travailleurs lésés étaient souvent ciblés, des personnes d’origine étrangère, en situation précaire, peu instruites »,...

    Selon [la patronne de Crit], il ne s’agissait en aucun cas d’une politique de la société mais de la responsabilité de quelques responsables d’agence. « Cette affaire est un ballon de baudruche qui, j’espère, va se dégonfler au procès »

    Sucrer des allocs, ça va vite, faire condamner une boite d’intérim, ça prend une dizaine d’année.