Refonte de France Musique : quels sont les programmes qui s’arrêtent, ceux qui restent ? - Radio

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    La « refonte » de #France_Musique voulue par le pdg de #Radio_France Mathieu Gallet est en train de devenir réalité. La directrice de la station publique, Marie-Pierre de Surville, est en train de finaliser une grille de rentrée encore plus radicale que celle de septembre 2014 — déjà sérieusement remaniée. L’objectif n’est pas nouveau : élargir son public (la chaîne a touché quotidiennement 851 000 auditeurs entre janvier et mars 2015, selon Médiamétrie). Quitte à sérieusement la faire loucher vers sa concurrente privée Radio Classique, qui la bat niveau audience — avec plus d’un million de fidèles. Mais à quel prix…

    Septembre verra un net allègement de l’antenne, particulièrement en semaine. Du lundi au vendredi, l’accent sera mis sur le classique et le jazz, au détriment de la diversité. La matinale de Vincent Josse reste en place, toujours suivie de En pistes ! entre 10 et 12h. Mais la tranche 12h-14h, elle devrait changer drastiquement : exit l’éclectique Magazine de Lionel Esparza, fini le passionnant Mitan des musiciens de Renaud Machart (qui remplaçait le mythique Matin des musiciens depuis l’année dernière). A la place, une programmation musicale commentée par Denisa Kerschova. L’après-midi garde le Carrefour de Lodéon et Open jazz, notamment. Mais les secondes parties de soirée changent de visage. Les émissions Label pop, Des aventures sonores, Couleurs du monde, et Cinéma song sont supprimées ou remisées au week-end. Elles seraient remplacées par une sorte de Pop club (l’ancien programme phare de José Artur sur France Inter) classique, animé par Lionel Esparza du lundi au jeudi.

    Le week-end, donc, deviendrait un grand fourre-tout. Quelques émissions seraient gardées (Klassiko dingo, 42e rue, Le cri du patchwork, Musicus politicus...) ; certaines se verraient regroupées (Gaëlle Le Gallic devrait par exemple fusionner ses deux programmes, Leur premier CD et Générations jeunes interprètes) ; d’autres encore seraient supprimées (Un dimanche idéal, L’air des lieux, Les menus plaisirs de Bruno Mantovani, On ne badine pas avec le jazz…). Philippe Cassard transformera, de son propre chef, ses Notes du traducteur en une tranche sur les grands interprètes (le samedi de 10h à 12h).

    Si des inconnues demeurent — certains producteurs attendent leur « reclassement », proposent encore des idées —, l’orientation de cette grille atteste toutefois d’une évidente volonté de proposer de la musique de genres au périmètre réduit et précisément défini, et surtout de minimiser, en semaine, une proposition éditoriale exigeante. Du lundi au vendredi, tout propos musicologique ou radiophoniquement élaboré semble disparaître des ondes.

    Plus globalement, un plan d’économies affecterait les contenus : les captations de concerts, opéras ou récitals seraient diminuées de moitié (et réduites aux salles disposant d’une régie technique — soit, par exemple, l’Opéra Bastille et non l’Opéra Garnier !) ; et les producteurs ne pourraient plus verser de cachet aux artistes invités dans leurs émissions hors promo — au prétexte que France Musique, qui l’a pourtant toujours fait jusqu’à présent, ne serait juridiquement pas apte à le faire. Un crève-coeur pour cette station dont les contenus, forcément inégaux au fil des saisons, ont toutefois souvent creusé l’intelligence et l’excellence artistique.