Allocution de Nathalie Arthaud sur la situation politique

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  • Allocution de Nathalie Arthaud sur la situation politique [fête de Lutte Ouvrière]
    http://www.lutte-ouvriere.org/notre-actualite/le-texte-du-dernier-meeting/article/allocution-de-nathalie-arthaud-sur-38826


    Extraits :

    Depuis trois ans, Hollande est l’homme à tout faire du grand patronat : retraites, loi sur la flexibilité, crédit d’impôt compétitivité emploi, pacte de responsabilité, travail du dimanche, affaiblissement des Prud’hommes et maintenant, le recul des droits syndicaux avec la loi Rebsamen. En trois ans, Hollande a fait plus pour démanteler les droits des travailleurs et baisser le prétendu coût du travail que Sarkozy n’en a fait en cinq ans !
    D’un côté le gouvernement a entériné les dividendes exorbitants, les retraites chapeau, par exemple les 300 000 euros mensuels de Philippe Varin, l’ex PDG de Peugeot qui avait promis d’y renoncer. Il a arrosé le patronat de milliards et de l’autre côté, il a gelé le smic, les pensions, les droits sociaux et imposé des coupes drastiques comme celle qu’il veut faire dans les hôpitaux.
    Oui la bourgeoisie peut dire merci à Hollande. Grâce à lui, elle a d’ores et déjà profité de la crise.
    L’économie capitaliste est une jungle mondiale où les gros et les moyens capitalistes se combattent, mangent les plus petits, sans que personne ne puisse connaître l’issue globale de cette concurrence impitoyable.
    Cours du pétrole et de l’euro, taux de croissance, valeurs boursières, tout cela va et vient, tels des phénomènes climatiques de plus en plus déréglés à cause de la spéculation.
    En un mot, l’économie capitaliste est un bateau ivre où le travail des dirigeants politiques se borne à faire accepter aux travailleurs une politique anti-ouvrière car dans toute cette anarchie, il y a une constante : plus on fait trimer les travailleurs, mieux cela ira pour la bourgeoisie. Eh bien voilà ce à quoi s’attelle Hollande depuis trois ans.

    La mobilisation de la classe ouvrière pour ses intérêts collectifs est une nécessité pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive patronale.
    Il n’y a rien à attendre des recherches diverses et variées pour recombiner la gauche et la transformer en vraie gauche ou en gauche de la gauche. Rien à attendre des ex ministres du gouvernement, frondeurs ou pas et de leurs amis politiques qui pensent favoriser leur carrière en se démarquant de Hollande maintenant qu’il est déconsidéré.
    Rien à attendre non plus des écologistes, également ex et futurs ministres, source inépuisable de combinaisons politiciennes, y compris avec la majorité gouvernementale.
    Et à tout seigneur tout honneur, car il faut bien lui reconnaître une certaine antériorité dans la tentative de capter les déçus du gouvernement, il y a Jean-Luc Mélenchon. Après sa première opération avec le Front de gauche et le Parti communiste, Mélenchon s’est lancé dans un mouvement pour la 6ème république. Et maintenant, le voilà qui vient de déclencher sa petite guerre personnelle contre l’Allemagne. C’est ce qu’on appelle vouloir faire du neuf avec du vieux !
    Alors toute cette agitation peut réserver encore bien des surprises mais il n’y en aura aucune de bonne ! Comme des faiseurs de miracle, ils promettront, sans toucher à un cheveu de la bourgeoisie, de raser gratis pour les travailleurs.
    Regardez ce qui se passe en Grèce. Le programme de Tsipras n’était pas révolutionnaire, l’essentiel pour lui était de demander du temps pour rembourser la dette et avoir un peu de marge de manœuvre pour augmenter le Smic, verser un 13ème mois aux retraités les plus pauvres et réembaucher des fonctionnaire.
    Ce qui lui a valu d’être traité d’irresponsable et de provocateur par les dirigeants européens qui se sont empressés de frapper la Grèce au portefeuille.
    Cela doit être une leçon pour nous ici. Revendiquer une petite augmentation de salaire, de meilleurs retraites qui permettraient ne serait-ce que d’annuler les reculs de ces dernières années sera considérée comme une déclaration de guerre pour la bourgeoisie.