• Xénophobie et racisme antimusulmans sur les ondes de Radio Libertaire et dans d’autres lieux dits « contestataires » ou « radicaux »

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/xeI_nophobie_racisme_antimusulmans_rl_et_lc.pdf

    Certains se souviennent peut-être que Riposte laïque, groupuscule né au sein de l’UFAL (Union des familles laïques) servit la soupe au Front national notamment avec l’apéro saucisson pinard en 2010. Riposte laïque venait de la gauche (PCF, LCR, OCI-PT, etc.) et certains de ses animateurs pérorèrent sur #Radio_libertaire.

    Cette radio anarchiste a invité des représentants du collectif #Lieux_communs pour discuter des « #gilets_jaunes ». Et à deux reprises, comme dans d’autres textes, nos castoriadiens xénophobes ont tenu à reprendre le credo qui fit le succès médiatique de Riposte laïque, c’est-à-dire la haine contre les immigrés.

    Qu’on en juge : un certain Q1. dénonce les « faux réfugiés », ces « prédateurs et opportunistes de partout et de nulle part » qui « escroquent les finances publiques » (p. 52) ; les « couches dominantes et la finance internationale » qui instrumentalisent « les migrations massives » (p. 6) ; une nouvelle fois les « immigrations massives » (p. 7) ; les « grandes métropoles de plus en plus réservées (...) aux #migrants primo-arrivants » (p. 8) ; le « financement (...) de la délinquance et de la néo-immigration massive » (p. 11) ; « le réservoir de violente et de brutalité qui gît (...) dans une partie des populations immigrées principalement en banlieue » (p. 15) ; les « jeunes de banlieue » qui pratiquent la « casse gratuite, le pillage, le vandalisme » (p. 21) ; « les thèmes attenants [à l’immigration] de l’islam, de la délinquance, de la banlieue », etc.

    Docte, notre Q.-de-Souche déclare que « la question de l’extrême droite, comme les questions des migrants, de l’immigration, des #banlieues, de l’islam vont devoir être traitées de front. Et plus on repousse l’échéance, plus ce sera douloureux. Ça l’est déjà aujourd’hui, mais ça le sera plus encore dans dix ans... » (p. 32 propos tenus sur Radio libertaire le 5 décembre 2018)

    Se prétendant hostile aux « racialistes » et aux « indigénistes » du PIR3, Q.-de-Souche utilise en réalité leur vocabulaire4 puisqu’il affirme que « les gilets jaunes sont essentiellement blancs » (p. 33, toujours sur Radio libertaire), rejoint par D.-de-Souche pour qui le comité Adama est « essentiellement musulman » (idem ). Et il continue son discours identitaire en évoquant avec l’emphase d’un national- castoriadien, « cette France des oubliés, celle des “beaufs”, massivement blanche » (p. 38, dans une autre intervention cette fois à Bordeaux).

    En bon nationaliste de gauche ou de droite, Q.-de-Souche n’arrête pas d’accommoder l’adjectif français à toutes les sauces : le « corps politique français » (p. 31, sur Radio libertaire ), le « peuple français » (p. 19), un « sursaut français » (p. 22), les « Indignés français » (p. 38) et même cette perle « La France est prise là-dedans, mais elle le vit sur un mode original, et très français » (p. 36). Bien sûr, il soutient, parmi les revendications des gilets jaunes, celles dont le sous-texte est discrètement xénophobe (p. 34, sur Radio Libertaire) : « il y a donc une revendication qui dit, je cite de tête,“ rendre effective l’intégration des immigrés ”, donc les aider à parler français, à s’intégrer, à acquérir les codes culturels, etc. Là, ils mettent le doigt sur quelque chose d’extrêmement délicat, effectivement. Les immigrés doivent-ils arriver à s’intégrer et à devenir français ? »

    Q. et D.-de-Souche posent, d’un air faussement ingénu, les mêmes questions que Finkielkraut, Zemmour et les Le Pen. (...)

    #xénophobie #nationalisme

  • #Antifascismes

    http://mondialisme.org/spip.php?article2674

    "Tenir la rue. L’autodéfense socialiste (1929-1938)" de Matthias Bouchenot (Libertalia, 2014)

    A partir d’une analyse limitée dans le temps (neuf années) et dans l’espace (Paris pour la Fédération locale de la SFIO puis celle du PSOP ,) l’auteur nous fait découvrir les activités antifascistes de la Gauche socialiste de Marceau Pivert dans le Parti socialiste puis dans le PSOP : protection des meetings ; représailles systématiques contre des sièges et des permanences nationalistes en cas d’attaques fascistes particulièrement violentes ; protection de la vente de journaux et des collages d’affiches ; contre-manifestations, voire tentatives de dispersion des manifestations fascistes ; surveillance téléphonique des conversations des dirigeants ou des cadres d’extrême droite ; interception de courriers et de documents internes des groupes nationalistes ; établissements de fichiers sur les militants d’extrême droite, leurs réseaux et sur les commissaires de police nationalistes, fascisants ou fascistes ; entraînement aux sports de combat, au tir au pistolet et à la fronde, au maniement de la canne et de la matraque ; mobilisation d’estafettes motocyclistes, etc.

    Les objectifs des antifascistes « soc’ dem’ » des années 1930 n’étaient donc pas simplement défensifs mais aussi offensifs. Même si les socialistes de gauche appartenaient à un parti dont la direction avait toujours privilégié « la concertation et la collaboration avec la préfecture de police de Paris » et qui « se gard[ait] de verser dans l’action armée clandestine ou paramilitaire », leurs pratiques étaient assez semblables à celles des « antifas » de 2018 qui défendent une ligne No platform, que l’on pourrait traduire « Pas de liberté d’expression pour les fascistes ». Partisans de « l’action directe de masse », : ils ne comptaient pas sur l’Etat pour interdire l’espace public aux fascistes, ni pour réclamer au gouvernement la dissolution de groupes qui se reforment très rapidement sous un autre nom. A l’époque, les antifascistes de la Gauche socialiste puis du PSOP ne faisaient pas confiance à la police ; ils refusaient de laisser les flics protéger les fascistes ; et ils étaient prêts à affronter les condés eux-mêmes dans certains cas.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/tenir_la_rue._l_autodeI_fense_socialiste.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2675

    "L’antifascisme en France. De Mussolini à Le Pen" de Gilles Vergnon

    Décortiquer un siècle d’antifascisme dans un seul livre, même au niveau d’un pays, n’est pas une tâche aisée. D’autant plus qu’il faut à la fois s’intéresser à l’évolution de cette idéologie multiforme mais aussi étudier les multiples formes concrètes qu’il a prises. L’auteur a pris le parti de privilégier l’étude idéologique de l’antifascisme à travers les déclarations et communiqués officiels, les débats internes, les articles de la presse de gauche et d’extrême gauche et les mémoires de militants, en précisant à chaque fois le contexte politique et les choix des organisations et des réseaux qui ont eu recours (à plus ou moins forte dose) à la thématique de l’antifascisme : PCF, SFIO/PS, « Jeunes Turcs » du Parti radical-socialiste, Association républicaine des anciens combattants, LICP, FNCR , Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, Ligue des droits de l’homme , Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix, SOS Racisme , Ras l’Front, Scalp, Grand Orient, catholiques de gauche, syndicats ouvriers, enseignants et étudiants. Il est dommage que Vergnon n’ait pas analysé davantage les activités antifascistes concrètes des différents partis, mouvements ou groupes concernés – tâche de toute façon impossible dans un ouvrage de 210 pages.

    Le résultat global est utile, d’autant plus qu’il n’existe pas d’étude exhaustive de l’antifascisme en France. Pour l’auteur, « l’antifascisme est un phénomène de longue durée, riche d’usages multiples, et toujours constitutif des identités politiques de gauche et surtout d’extrême gauche, dans ses composantes libertaires et trotskistes ». Malheureusement, Vergnon n’adopte aucun point de vue critique par rapport au nationalisme et au républicanisme bourgeois français. Bien au contraire, il semble apprécier leur version « jaurésienne ».

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/l_antifascisme_en_france_de_vergnon.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2676

    "Antifacisme radical ? Sur la nature industrielle du fascisme" de Sebastian Cortés

    Tout, ou presque, est dans le titre et dans l’appartenance syndicale de l’auteur. Cortés considère que « l’industrialisme » serait le véritable responsable du fascisme et que le « syndicalisme » (révolutionnaire ?) serait la solution pour mettre fin au danger civilisationnel que représente le système capitaliste.

    L’hypothèse n’est pas tout à fait dénuée de fondement :
    – les régimes fascistes des années 20 et 30 sont nés à un moment où le capitalisme connaissait des transformations importantes, notamment le taylorisme qui s’imposa aussi bien aux Etats-Unis qu’en URSS dite « socialiste » ;
    – les transformations technologiques imposées par le capitalisme depuis les années 1920 conduisent, au nom du progrès, à déposséder de plus en plus les travailleurs de tout contrôle sur leur activité productive mais aussi sur leur vie : l’automatisation et l’informatisation ne « libèrent » pas plus les ouvriers de la domination capitaliste, que la machine à laver ou le four à micro-ondes n’ont « libéré la femme » de la domination masculine ; le « temps libre », les loisirs individuels et collectifs, sont soumis –eux aussi – au règne de la marchandise, de la concurrence et du conditionnement des esprits ; l’informatique permet de mieux contrôler (y compris à distance) les salariés, mais aussi de mieux surveiller politiquement les opposants au système capitaliste, etc.
    – l’industrialisation de la planète, grâce à la mondialisation, aboutit à de graves crises voire à des catastrophes écologiques.

    Pourquoi donc la lecture de ce livre nous laisse-t-elle sur notre faim et pourquoi l’argumentaire proposé nous semble-t-il aussi insuffisant ?

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/corteI_s_antifascisme_radical.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2677

    "Ces Allemands qui ont affronté Hitler", de Gilbert Badia

    Décédé en 2004, Gilbert Badia était un historien très proche du PCF, et un résistant antinazi courageux, membre de la MOI , qui fut arrêté en 1943 et s’évada deux fois. Dans ce livre paru en 2000, il ne prétend pas nous offrir une étude globale et détaillée de tous les mouvements de résistance en Allemagne mais une série de portraits d’individus exceptionnels (tels le menuisier Georg Elser qui organisa tout seul un attentat contre Hitler), passés à la trappe de l’histoire officielle, ainsi que quelques réflexions sur les différentes facettes des mouvements ou courants antinazis. Il conclut par une réflexion assez pessimiste sur la capacité des nazis de « souder étroitement tout le peuple dans une “communauté du peuple allemand” la Volksgemeinschaft » totalement fanatisée par son Chef, prête à gober n’importe quoi et à se taire devant les actes les plus barbares, voire à y participer sans discuter.

    Et il décrit l’isolement des résistants antifascistes (quelques dizaines de milliers) dont les activités (distribution de tracts et de journaux clandestins, organisation de manifestations éclairs, rassemblements lors de funérailles de militants, tentatives de grèves, sabotage, noyautage d’organisations nazies, aide aux travailleurs étrangers et aux Juifs, etc.) « sont restées en Allemagne quasi secrètes, ignorées du peuple allemand, sauf lorsque les nazis annonçaient » leur arrestation, leur condamnation et leur exécution, ce qui n’était pas fréquent.

    Ce n’est pas cet aspect, pourtant fondamental (comment des fascistes arrivèrent à briser toute résistance dans un pays donné et à fanatiser un peuple) qui nous intéresse ici, mais plutôt la façon dont Badia décrit les idées fondamentales des antifascistes allemands. Avant d’aborder le vif du sujet, il me faut tout d’abord faire un sort à l’insupportable philo-stalinisme de l’auteur.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/badia_allemands_contre_hitler_.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2678

    « L’antifascisme militant. Un siècle de résistance » de M. Testa (Militant antifascism. A hundred years of resistance)

    M. Testa se présente comme un « blogueur antifasciste qui a écrit pour la revue anarchiste Freedom et appartient à l’Anti-Fascist Network ». Son livre a été publié en 2014 chez AK Press, une maison d’édition anarchiste anglaise.

    Selon M. Testa, le fascisme se caractérise par « le racisme, la misogynie, l’antisémitisme, le gangstérisme, l’homophobie, le militarisme et une politique essentiellement anti-ouvrière » qui amène ses partisans à collaborer « de façon opportuniste avec des liberals », des démocrates bourgeois. Le fascisme repose sur le « Führerprinzip » (le culte du Chef), « l’exclusion des minorités (juifs, musulmans, Roms) », « la pureté de la race » et sa « supériorité génétique », la « défense de la famille et de l’hétéronormalité », « l’anti-intellectualisme », « une politique dure en matière de criminalité et de châtiment mais seulement pour certains criminels ».

    Cette définition pourrait s’appliquer (avec évidemment des nuances) à la plupart des dictatures des années 30 et à de nombreuses « démocraties autoritaires » actuelles (Birmanie ou Thaïlande, par exemple) ainsi qu’à de nombreux mouvements politiques, y compris les Talibans, Daesh, al-Qaida, le GIA, le Hamas et le Hezbollah, mais aussi aux partis nationaux-populistes : Front national, Vlaams Belang, Ligue du Nord, PVV de Geert Wilders, etc.

    Cette définition est trop générale et s’applique beaucoup plus à l’extrême droite qu’au fascisme proprement dit.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/m._testa_l_antifascisme_militant_.pdf

    http://mondialisme.org/spip.php?article2680

    Matthieu Gallandier et Sébastien Ibo : "Temps obscurs. Nationalisme et fascisme en France et en Europe"

    Il est extrêmement difficile, voire sans doute impossible, en 157 pages, d’exposer ce que furent le fascisme italien et le nazisme allemand, de décrire les groupes néofascistes actuels en Europe, d’évoquer les « grands partis électoraux xénophobes » (que je préfère appeler « nationaux-populistes ») et de s’interroger sur la possibilité d’une résurgence du fascisme ainsi que d’envisager les moyens de la contrecarrer efficacement. Il faut donc savoir gré aux auteurs d’avoir tenté l’aventure en utilisant un langage militant mais compréhensible par tous.

    Ce livre est malheureusement davantage centré sur des considérations idéologiques (le plus souvent justes mais trop peu étayées) que sur des références et des explications historiques précises et convaincantes. Les auteurs tiennent des raisonnements très (trop) généraux en s’appuyant sur des données fréquemment inexactes ou vagues, en transformant des faits ayant une portée limitée en tendances lourdes ce qui exagère leur portée (par exemple, les quelques patrouilles effectuées par des Identitaires dans le métro parisien ou lyonnais) mais permet de les faire entrer plus aisément dans leur cadre d’analyse (les Identitaires seraient en train de constituer des milices, ou au moins des « embryons de milices »).

    Cet article commencera donc par évoquer les qualités de ce livre avant d’évoquer ses nombreux défauts, que nous mentionnerons à la fin de ce texte, afin de ne pas vous décourager de lire cet ouvrage !

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/temps_obscurs.pdf

  • « Blanchité » et « races sociales » : un festival de contradictions et de contorsions théoriques

    http://mondialisme.org/spip.php?article2670

    Ce texte part d’une constatation simple : la race (sans guillemets) a le vent en poupe, à gauche, à l’extrême gauche et même chez certains anarchistes ou « antifascistes radicaux ». La race n’avait jamais vraiment disparu du paysage politique, puisque la droite, l’extrême droite et bien sûr la Nouvelle Droite continuaient à utiliser ce concept biologique et anthropologique en le dissimulant sous des considérations « culturelles » ou « civilisationnelles », mais désormais les forces réactionnaires peuvent compter sur la collaboration d’intellectuels et de militants de gauche et d’extrême gauche, mais aussi libertaires, pour réhabiliter une catégorie de pensée inepte et néfaste. Cela nous attriste un petit peu mais ne nous étonne absolument pas, puisque les courants dits « anticapitalistes » réhabilitent aussi des concepts comme la nation (au nom de l’anti-impérialisme) et des phénomènes obscurantistes comme les religions chrétienne et musulmane (au nom de leur prétendu potentiel libérateur ) quand ils ne glosent pas sur les aspects « progressifs » de l’antisémitisme des Afro-Américains . Dans la période historique actuelle, la régression politique n’a ni limites ni frontières,. Elle se poursuivra tant que la classe ouvrière ne tapera pas du poing sur la table pour faire taire tous ces charlatans.
    Cet article tente de démonter quelques absurdités en vogue à gauche, à l’extrême gauche et chez les libertaires... mais cet inventaire est évidemment incomplet ! Espérons que ce travail sera continué et enrichi par d’autres camarades ou compagnons...

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/blanchiteI_et_race_sociale.pdf

    • bel exemple de #susceptibilité_blanche et #fragilité_blanche

      8. Lutter contre le racisme suppose un changement personnel (intérieur) facilité par la participation à des groupes de paroles « non mixtes », donc racialement (ou, en langage politiquement correct, ethniquement) homogènes. Cette psychologisation du racisme est étroitement liée aux « politiques identitaires » : d’un côté, quand on est « Blanc », il faut se confesser de ses travers racistes, découvrir les méfaits provoqués par son « innocence blanche39 » et admettre publiquement ses « privilèges blancs » ; de l’autre, quand on est discriminé, on est censé
      chercher prioritairement l’empathie des membres de sa communauté d’origine... ou d’adoption.

      #non_mixité #racisme #whitesplanning

    • @mad_meg Je ne comprends pas (c’est sans doute à cause de mon taux de mélanine.)
      Pourquoi partir sur le blanc sensible ?

      1) Très ambiguë cliché de banlieue du blanc fragile à dépouiller. (cf. la chanson de Vald en fait le tour : https://genius.com/Vald-blanc-lyrics )

      2) Alors que l’argument est somme toute rationnel, il n’y aurait pas de réciprocité ni de solidarité possible. La base d’une société égalitaire. Et vous, vous partez dans le pathos, socio de comptoir. Votre réflexion est du même niveau que « c’est bien une parole de nana ça ».

    • Par rapport à la fragilité blanche l’expression est expliqué ici : https://seenthis.net/messages/382852

      Je trouve que ce texte est focalisé sur l’ego blanc. La partie dont j’ai pris l’extrait me semble représentative. Les personnes qui veulent se réunir en non-mixité ne demandent pas à rester à jamais en autarcie dans des groupes non-mixtes. Dans la militance c’est un moment pour y réfléchir à certaines choses sans avoir à prendre du temps pour ne pas vexer les susceptibles blanc·hes/masculines/hétéro/cis...
      La demande de non mixité n’est pas une psycholosiation comme c’est dit dans le texte par exemple.
      Sinon le reste c’est refus de travail mémoriel et de voire le particularité des discriminations fondées sur les stéréotypes raciaux et de vouloir absorber les mouvements antiracistes, décoloniaux avec le truc de la #priorité_des_luttes habituel.

    • J’avais pas vu la chanson de Vlad posté par @aktivulo1 . C’est effectivement très représentatif de la sucéptibilité blanche. On dirait du Oï. Elle montre un refu de prendre au sérieux les problématiques des rappeureuses noir·es. Une posture qui consiste à se croire capable d’expliquer aux rappeureuses noir·es ce qu’illes doivent pensé et ressentir du racisme qu’illes vivent. La chanson conteste le racisme vécu et exprimé par les rappeureuses noir·es.

      Une rime tel que « blanc comme le Mont blanc » est ridicule. Du même niveau que les misogynes qui s’amusent à féminiser n’importe comment la langue en croyant être spirituel·les. Le final de la chanson c’est toujours ce refu de toute réflexion sur le racisme. « Tu gaspilles ta vie à vouloir réparer les erreurs de Papy » - Vlad préfère ne pas se posé de question et faire comme Papy lui à montré. Et puis cette concurence entre les luttes ; au lieu de lutter pour dénoncer le racisme, Vlad explique aux rappeureuses noir·es qu’illes feraient mieux de lutter pour le remplissage des fond blancs des poches de Vlad.

      Vlad explique même en détail ses intentions hostiles face au discours des musicien·nes noir·es :

      Vald explique la création de ce morceau par son écoute au rap français, et le sujet récurrent de la couleur noire dans l’Hexagone, mais du point de vue d’hommes blancs avec Suik’on Blaze AD.

      Il s’agit d’une longue énumération de comparaisons avec “blanc comme…”, en énonçant quelques clichés et idées préconçues, tels que les premiers mots du refrain. Il souhaite ainsi aborder le sujet du communautarisme , et parler de cette couleur de peau qui n’est au final que peu approchée.

      Vlad trouve qu’on parle trop du racisme contre les noir·es et pas assez du racisme contre les blanc·hes.
      Vlad voudrait parler de communautarisme, histoire de mélanger tout pour faire une infâme bouillasse que seul les fachos sont capable d’avaler.

      Pour Vlad et sa chanson j’ajoute #negrophobie et #paternalisme
      Enfin grâce à cette rime « Blanc comme fragile, blanc comme salope » je peu ajouter #sexisme et #masculinisme
      D’ailleur on pourrait la faire en mode masculiniste cette pauvre chanson, elle l’est deja aussi.

      Vald explique la création de ce morceau par son écoute au rap féministe français, et le sujet récurrent de la souffrance des femmes dans l’Hexagone, mais du point de vue d’hommes blancs avec Suik’on Blaze AD.

      Il s’agit d’une longue énumération de comparaisons avec “mâle comme…”, en énonçant quelques clichés et idées préconçues, tels que les premiers mots du refrain. Il souhaite ainsi aborder le sujet du sexisme, et parler de cette souffrance des hommes qui n’est au final que peu approchée.

      Mâle comme tueur en série
      Mâle comme pédophile, macho, mal
      Comme linge dans ton pif, mâle comme beigne
      Depuis tantôt mal comme ton fantôme
      Mâle comme Macho
      Mâle comme Macho
      Mâle comme Macho
      Mâle comme Macho

      [Couplet 1 : Vald]
      Mâle de soupçon comme un crime inavoué
      Je suis mâle comme celui qui tient l’fouet
      Soupçon de mâle pour ne pas qu’on s’effraie
      Mâle comme « Mal des yeux » remplis de sang
      Frère, dans l’Sopalin
      J’ai dû laisser cent litres blancs
      Tranquillement, tu brandis le Mâle drapeau
      Devant arme blanche papillonnante
      (Couic, couic) Blanc comme perte
      Mâle comme Verbe
      Mâle comme l’os qui voit l’air
      Mâle comme toutes les lumières ensembles
      Mâle comme le Mont, Mâle comme le bon
      Mâle comme le fond de tes poches
      Je suis mâle comme la blanche de Blankok, ça fait macho, macho
      Je suis mâle comme le phoque, fuck tous les mâle qui s’efforcent
      À sucer des bites devant les autres souffrances
      France de Machos, Gaulois, BravePatriotes, SOSPapa,
      Nique ta madre
      Si, ton seul combat, c’est ton sexe
      (Pute) Mâle comme para
      Mâle comme pas un mot
      Mâle comme malade, Mâle comme à la morgue
      Mâle, c’est mal, l’Histoire est accablante, Mâle (mal)
      Mâle comme le vrai méchant, Mâle comme le père du Sheitan
      Mâle, Mâle, Mâle, Mâle, Mâle, Mâle, Mâle comme Dieu

      [Refrain] (x2)
      Mâle comme tueur en série
      Mâle comme pédophile, macho, mâle
      Comme Nunge’ dans ton pif, mâle comme beigne
      Depuis tantôt mâle comme fantôme
      Mâle comme Macho
      Mâle comme Macho
      Mâle comme Macho
      Mâle comme Macho

      [Couplet 2 : Vald & Suik’On Blaze AD]
      Mâle comme gentil, Mâle comme petit
      Mâle comme garçon, Mâle comme gentil petit garçon
      Mâle comme sournois
      Mâle comme fragile, Mal comme salope
      Mâle comme animal, Mal comme Anita
      Mâle comme Hannibal, Mal comme Anne Hidalgo
      Hey, j’roule au kérosène
      Putain, quelle aubaine, j’ai l’axe à la Rivaldo
      Je suis Mâle comme un Mikado
      Côté bre-hom, touts les genres ont mis la dose
      Bordel sur la toile ; Internet, c’est Picasso
      J’me torche le cul avec Vogue et Mad’m Figaro
      Tu gaspilles ta vie à vouloir réparer les erreurs de Papy
      Et Mamy, la terreur arrive, et ta salive t’servira à crier :
      « Putain, qu’est-ce qu’on est Mâle
      Okay, okay, okay...
      Putain, qu’est-ce qu’on est Mâle
      Okay, okay, maman, maman, maman, okay...
      Putain, qu’est-ce qu’on est Mâle
      Okay, okay, maman, maman, maman, okay...
      Putain, qu’est-ce qu’on est Mâle
      Putain, qu’est-ce qu’on est Mâle
      Putain, qu’est-ce qu’on est Mâle
      Oui, putain, qu’est-ce qu’on est Mâle »

    • @mad_meg

      Faut écrire un peu moins vite.
      – On dit VaLD

      Vlad trouve qu’on parle trop du racisme contre les noir·es et pas assez du racisme contre les blanc·hes.

      – Dans un interview pour Booska-P dit que le racisme anti-blanc n’existe pas et parle de pb de classe.

      « Tu gaspilles ta vie à vouloir réparer les erreurs de Papy » - Vlad préfère ne pas se posé de question et faire comme Papy lui à montré.

      – Outre que ce n’est pas Vald qui rappe, je ne comprends pas comment de cette phrase tu peut avoir cette interprétation.
      J’interprète ça comme ça :
      – Tu te sens coupable de chose que tu n’as pas fait
      – Tu es autocentré sur ta culpabilité de blanc

    • Tu veut dire que VaLD se met dans la peau d’un raciste dans sa chanson ? Le commentaire de la chanson fournis par VaLD ne dit pas ceci.

      Par rapport aux actes de Papy, les millitant·es contre le racisme et la décolonisation demandent à ce qu’il y ai une prise en compte d’un point de vue différent sur l’histoire telle qu’elle est raconté jusqu’à aujourd’hui. Par exemple enlever les statues et rues à la mémoire de Colbert, ce n’est pas de l’autoflagellation coupable, c’est la reconnaissance du fait que la participation active à la traite négrière ne peut pas être traité comme anecdotique.
      La mémoire, la recherche de l’histoire vu par les peuples réduits à l’esclavage et la colonisation c’est pas de l’auto-centrage de culpabilité de blanc. Étudier la colonisation, son influence actuel sur les faits de société actuels c’est pas de l’auto-centrage...

    • @mad_meg

      Tu veut dire que Vald se met dans la peau d’un raciste dans sa chanson ? Le commentaire de la chanson fournis par Vald ne dit pas ceci.

      Non, mais je veux dire que son discours ne va pas dans la direction du racisme anti-blanc, Rap Puchline lui pose directement une explication sur :

      Je suis blanc comme le phoque, fuck tous les Blancs qui s’efforcent
      À sucer des bites devant les autres souffrances
      France de Blancos, Bikows, Blackos, Niakwés
      Nique ta madre
      Si, ton seul combat, c’est ta couleur de peau

      https://youtu.be/ykwWZ7AZD5s?t=1m9s

      Sont explication est + ou - :
      – Tu te sens coupable de chose que tu n’as pas fait
      – Passons à autre chose (c’est ambigüe)

    • Cet extrait ajoute surtout l’homophobe et la misogyne au racisme. Tu dit que Vlad ne se place pas dans la posture du blanc qui se victimise mais pourtant les extraits que tu fournis sont typique de cette position (cad ; se dit atteint dans sa virilité, se sent mise en cause personnellement, demande à ce qu’on parle de ce qu’il décide).

  • Journées libertaires de Pau 2017 :
    http://www.cnt-ait.fr/journees-libertaires-de-pau-2017

    « Mouvements spontanés contre refondation de la gauche. » Après un premier colloque pour la commémoration du centenaire du congrès anarchiste d’Amsterdam de 1907 qui s’est déroulée en décembre 2007. Chaque année, la section étudiante de la CNT-AIT organise des journées libertaires qui proposent d’aborder un (...) — Évènements

  • Angela Davis , figure du mouvement social aux Etats-Unis, revient sur son parcours politique. Elle propose également ses analyses sur les luttes actuelles.
    http://www.zones-subversives.com/2016/07/angela-davis-et-les-luttes-actuelles.html
    #Angela_Davis #black_power #militantisme #apartheid #black_panthers
    Petite bibliographie critique sur le « mouvement de libération noire » aux Etats-Unis - Yves Coleman -
    http://mondialisme.org/IMG/pdf/petite_bibliographie_critique_sur_le_aux_etats.pdf

  • Jean-Pierre Garnier sur la gentrification et les métropoles
    http://www.lemonde.fr/logement/article/2015/06/11/les-elus-locaux-ont-pris-le-train-de-la-gentrification-en-marche_4652113_165

    Les élus locaux ont pris le train de la gentrification en marche en mettant en œuvre des politiques souvent appelées de « renouvellement urbain », qui prennent la forme de programmes de rénovation et de réhabilitation. On restaure l’existant mais en l’adaptant pour en faire un cadre de vie adapté pour de nouveaux habitants, en réaménageant l’intérieur des logements par exemple.
    Programme immobilier neuf dans la rue de la République à Marseille.

    C’est à ce moment-là que le processus de gentrification opère : à l’extérieur, on voit petit à petit apparaître de nouveaux types de commerce « branchés », des galeries d’art, des cafés. L’espace public est lui aussi aménagé, on décide de la piétonnisation de certains espaces, on ajoute des pistes cyclables…

    Même si on parle de politiques de « renouvellement urbain », c’est aussi selon moi une politique de renouvellement du peuple car cela s’est par exemple accompagné de politiques ambiguës en matière de logement social. Les mairies, celles de Paris en particulier, se sont mises à installer des catégories de logements sociaux accessibles à une très large portion de la population française, ce qui a pour effet d’en exclure ceux qui en ont le plus besoin.

    #gentrification #métropoles #urbanisme #Jean-Pierre_Garnier

    • Gentrification ? Anne Steiner

      http://endehors.net/news/anne-steiner-il-faut-faire-la-greve-generale-de-la-consommation

      Vous avez également écrit sur le Paris populaire, notamment Belleville. Quelles grandes évolutions avez-vous constaté ? Ce que l’on nomme la “gentrification” dénote-t-elle une lutte de classes pour l’espace ?

      Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais je suis assez agacée par le terme de “gentrification” parce que, de toute façon, il y a une spéculation immobilière qui pousse les gens du centre vers les quartiers et même vers les localités périphériques. Présenter le processus de gentrification comme un complot venu d’en haut pour casser les solidarités populaires me semble tout à fait fantaisiste : on va d’abord mettre quelques artistes dans des squats, ce qui va attirer des classes moyennes, et progressivement éloigner les “classes populaires”, etc. À Paris, les prix progressent du centre vers la périphérie et les gens sont obligés d’aller de plus en plus loin. Cela ne date pas d’hier. Parmi ceux que l’on nomme “gentrificateurs”, il y a des tas de gens qui de toute façon, n’ont pas les moyens de vivre ailleurs que dans ces quartiers dits populaires et je ne vois pas vraiment pas pourquoi ils ne seraient pas légitimes là où ils s’installent. Pourquoi ? Parce qu’ils ont bac+5 et qu’ils sont Blancs (car c’est bien cette terminologie qu’ont en tête les pourfendeurs de la gentrification, n’est ce pas ?) ? Ils devraient vivre où exactement ? À Villeneuve-Saint-Georges dans un deux pièces coincé entre autoroute et voie de chemin de fer ? Dans un pavillon de banlieue lointaine ? Ils seraient légitimes, là ?

      Je connais des tas de gens avec des revenus faibles et précaires et cependant dotés d’un fort capital culturel. Enfants ou petits enfants d’ouvriers, sans héritage aucun. Ils vivent dans ces quartiers. Plus de la moitié de leur budget passe dans leur loyer. Ils ne possèdent ni voiture, ni permis même, et vivent dans une grande sobriété. On va les appeler “gentrificateurs” ? Ou utiliser pour les désigner le qualificatif infâmant et poujadiste de “bobo” ? Ou de hipster ?

      Mais qu’est-ce que le peuple ? Je pense à ce livre, Paris sans le peuple [publié en 2013 aux éditions La Découverte, par la géographe Anne Clerval, NDLR]. Est-ce que ce sont les ébénistes, les gens du cuir, les petits métallos du Nord-Est parisien ? Non, ils ont disparu à jamais et ne reviendront plus. Implicitement, il y a un peu l’idée que le peuple aujourd’hui se résumerait aux immigrés post-coloniaux et à leurs descendants. Et encore en excluant ceux d’entre eux qui ont rejoint les classes moyennes à capital scolaire élevé. Pourquoi le peuple se résumerait-il à ces seules catégories ? Toute la structure sociale s’est élevée vers le haut durant les dernières décennies, du moins en termes d’années de formation. Il y a 28 % de cadres moyens et supérieurs en 1982 contre 41 % en 2012 ; 2,7 % de salariés titulaires d’un diplôme du supérieur en 1962 contre 32,5 % en 2007. Un tiers de la population serait-elle hors peuple ?

      Alors, qu’est-ce que le peuple ? Les gens assassinés aux terrasses des cafés parisiens en novembre ne sont-ils pas du peuple ? Leur présence dans ce quartier est-elle entachée d’illégitimité ? Les commandos du 13 novembre ont-ils réalisé une opération de dégentrification un peu rude ?

      Je remarque que les pourfendeurs de la gentrification ne remettent jamais en question le droit du bourgeois du VIIIe à vivre dans le VIIIe. Nul ne lui cherche querelle. Il n’est pas illégitime là où il vit, lui !

    • jeunes, bobos, coupables : et si on n’avait rien compris à la gentrification ?
      https://i-d.vice.com/fr/article/jeunes-bobos-coupables-et-si-on-navait-rien-compris-la-gentrification

      Pour Anne Steiner, maître de conférences en sociologie à Paris Ouest Nanterre, le coupable n’est pas nécessairement celui qu’on croit. La sociologue s’est longuement penchée sur la fonction sociale du café dans les quartiers populaires, elle est notamment l’auteure de Belleville Cafés, publié aux éditions de L’Échappée. Rencontre.

      Vous avez beaucoup travaillé sur les cafés de Belleville. Selon vous, la population de ces cafés a changé ?

      Ça a changé depuis la fin de ma dernière phase de recherche (années 2008-2009) mais le changement est surtout intervenu au tournant des années 2000. Jusqu’à cette date, anciens et nouveaux habitants s’y retrouvaient, se mélangeaient. (...)

      En revanche, on reproche à des jeunes diplômés qui gagnent 1500 euros par mois et qui se contentent de toutes petites surfaces, d’habiter ces quartiers de l’#Est_parisien. Eux sont considérés comme illégitimes sur des territoires dont ils priveraient le peuple ! Et bien, il faut accepter l’idée que le peuple c’est aussi cette jeunesse qui enchaîne les CDD, les stages, les statuts d’intermittents. Et fait parfois les fins de marchés pour se procurer des légumes frais. Alors oui, c’est une jeunesse qui s’habille bien, souvent pour pas cher dans les friperies, c’est une jeunesse qui est belle, comme on est beau à cet âge, qui boit en terrasse des cafés et qui vit avec pas grand chose, sans voiture, sans permis, sans équipement électro-ménager...etc. Mais cette jeunesse, c’est le peuple ! Une partie du peuple ! Je me demande comment ces gens qui pourfendent la gentrification au nom d’un certain peuple rêvent Paris. Si l’on réfléchit un peu sociologiquement, je suis le peuple [euh... maître de conf et toi aussi tu es le peuple. En terme d’origine sociale et en terme de revenus, et aussi parce que plus d’un tiers de la population est aujourd’hui diplômée du supérieur. Donc ce n’est plus un critère permettant de tracer une ligne de démarcation entre peuple et non peuple. C’est une petite minorité qui fait partie de la véritable bourgeoisie. C’est à peine 10% de la population française. Le reste c’est le peuple. Celui qui n’a ni pouvoir, ni biens. Et qui a vocation à se soulever, à inventer un autre monde, c’est le peuple. Ce ne sont pas les seuls travailleurs manuels dont les effectifs ont drastiquement fondu. Le peuple n’est jamais semblable à ce qu’il a été. Il mute. Après, ce qui est déplorable, c’est que ces quartiers seront bientôt dépourvus de familles de classe moyenne car lorsqu’on a on a des enfants, qu’on est juste au-dessus des revenus qui permettent l’accès à un logement social, et qu’on doit vivre (contrairement aux jeunes) dans un espace suffisamment grand, Belleville n’est plus assez abordable. À partir du deuxième enfant, il faut souvent se résoudre à partir.

      Je préfère la socio de comptoir et de rue que le point de vue livresque et idéologique de Garnier dont le fond de commerce (pseudo) radical est écoeurant de connerie : son discours est profondément culpabilisateur, comme celui tenu dans l’édito de Lundi Matin (La guerre véritable) suite au 13 novembre. Penser en terme de « formes de vie » revient bien trop souvent à adopter un point de vue moralisateur et (virtuellement) punitif en guise d’adjuvant à l’impuissance politique.

      Sinon, le savais pas trop ce que gagnent les maîtres de conf’, j’ai trouvé ça : « Rapport du salaire Brut des Maîtres de Conférences au 1er échelon sur le SMIC Brut depuis 1984 »
      sur
      http://nicolas.tentillier.free.fr/Salaires

    • Steiner a une définition du peuple bien étroite, ou condescendante c’est selon. Si les classes moyennes commencent à disparaitre c’est que les classes pauvres sont depuis un moment parties crever en banlieues ou dans les campagnes. Les classes moyennes ne sont pas le peuple elles en sont une partie, la bourgeoisie aussi d’ailleurs.
      Les urban studies en France accusent quand même un léger retard.

    • @unagi elle dit plutôt « le peuple c’est 90% de la population », on peut en déduire que c’est un peu moins à Paris (ville de riches). Sinon, ces généralités (les pauvres sont ailleurs) ne riment à rien. Elles obscurcissent la réalité, beaucoup plus stratifiée et complexe. Une stratification dans laquelle de nombreux acteurs cherchent à fixer arbitrairement des seuils. Pire, de telles généralités consonnent avec l’objectif politique poursuivi par les édiles CAC 40 d’une ville comme Paris, une ville riche et faite pour les riches, bien que sur une échelle de revenu ce soit plutôt une polarisation extrêmement forte de la population qui soit marquante, bien qu’elle soit peuplée de très nombreux pauvres (sous le « seuil de pauvreté » ou guère plus), que les responsables invisibilisent. Sans compter tous ceux qui sont simplement sous le revenu médian. Quant à la « classe moyenne »...

    • je n’ai pas dit que les pauvres sont ailleurs, je dis que les pauvres partent ailleurs. Pour les réalités complexes les deux textes de steiner peuvent repasser. Parler de faute ou de non faute est une une moralisation et un opposé au langage sociologique. Mais chacun sa sociologie n’est ce pas ?

    • Bon, je crois que nous voilà parti pour une incompréhension qui a toute chance de croître. Bref, c’est mal barré. Tu as bien écris "les classes pauvres sont depuis un moment parties crever en banlieues ou dans les campagnes" et pas qu’ils partent ailleurs, ce surf quoi il serait assez simple de s’entendre, quitte à envisager, selon quels rythmes, quelles modalités (par ex., comme le dit Steiner, c’est le fait d’avoir des enfants qui oblige le plus à quitter Paris, chez des relativement « aisés » incapables de se payer la surface de un logement nécessaire et plus encore chez des pauvres).

      Sinon, je n’ai aucun respect particulier pour « la sociologie », les travaux de ces professionnels viennent après une politique qui ne dit pas son nom. Tout comme certaines positions politiques (Garnier qui se veut « classsiste », ou Lundi Matin qui a déjà miraculeusement aboli les classes) se disent telles bien que face à des formes de vie déterminées et corrompues par le capital elles n’opposent finalement qu’un point de vue moralisateur.

    • Mais cette jeunesse, c’est le peuple ! Une partie du peuple ! Je me demande comment ces gens qui pourfendent la gentrification au nom d’un certain peuple rêvent Paris. Si l’on réfléchit un peu sociologiquement, je suis le peuple et toi aussi tu es le peuple. En terme d’origine sociale et en terme de revenus, et aussi parce que plus d’un tiers de la population est aujourd’hui diplômée du supérieur.

      Ces universitaires ou journalistes qui pourfendent la gentrification ont une espèce de nostalgie d’un Belleville fantasmé avec ses tailleurs, ses gars du cuir, ses bottiers, ses petits métallos, nostalgie d’un peuple qui ne reviendra pas, car le peuple est par essence en perpétuelle évolution.

      Ce que je reproche à tous ceux qui pourfendent la gentrification, c’est qu’ils ont déplacé le problème de la classe au problème de la race. Sans le dire tout à fait. Quant aux élus, ils mélangent tout à fait sciemment les termes de mixité sociale et de mixité « ethnique ».

      Des citations de Anne Steiner dans l’article de i-d.vice.com cité par @colporteur et chaudement recommandé par Yves Coleman ici : http://mondialisme.org/IMG/pdf/du_petit_bourgeois_au_bobo_-_du_flou_des_concepts_en_milieu_militant.pd

  • Trois textes de la Ligue révolutionnaire des ouvriers noirs de Détroit - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2373

    A l’heure où en France fleurissent les théories identitaires de gauche, directement inspirées de l"’identity politics" (de la « politique de l’identité »), en clair des politiques identitaristes si populaires dans le monde universitaire et chez de nombreux politiciens anglosaxons depuis des décennies, il est important de se souvenir que d’autres positions politiques, révolutionnaires, favorables à la lutte de classe et à l’armement des prolétaires (et oui !!) ont été défendues... Et pas dans les couloirs des universités de Harvard, Berkeley, de Yale ou de... Paris VIII ou de l’EPHE (comme les théories postmodernes ou postcoloniales actuelles) mais dans les usines de Détroit par des ouvriers noirs militant notamment dans les syndicats de l’automobile.

    Il est facile, quarante ans plus tard de déceler tous les défauts, les erreurs importantes d’analyse voire les conneries contenues dans ces textes. Mais il reste quand même l’essentiel : le refus du réformisme, du nationalisme et de l’identitarisme qui dominent aujourd’hui en Occident à gauche et à l’extrême gauche ; un optimisme résolu et un regard particulièrement critique sur la gauche européenne et américaine ; et, derrière un ton décapant et pas du tout politiquement correct, une analyse particulièrement fine des faiblesses congénitales d’une grande partie des militants gauchistes occidentaux.

    Après avoir donné la parole à ces trois représentants la Ligue révolutionnaire des ouvriers noirs, « #Ni_patrie_ni_frontières » tentera de retracer l’histoire très brève de cette organisation, puisqu’elle n’a duré que quatre ans, de 1969 à 1973. Tâche d’autant plus importante que cette expérience est totalement occultée par les militants ou les intellectuels de gauche ou d’extrême gauche actuels qui préfèrent pérorer sans fin sur la « race » que sur la classe, surtout quand des éléments de sa fraction « noire » prennent la parole et agissent en dehors de la cage identitaire où les petits-bourgeois veulent enfermer les prolétaires des minorités dites « visibles » !

    Bonne lecture.

    Ces trois articles que nous avons scannés ont été traduits et sont parus dans la revue « Temps modernes ».

     dans le n° 291 d’octobre 1970

    – Jim Jacobs : DRUM, la construction de la Ligue des ouvriers révolutionnaires noirs à Détroit (traduit par Mona Etienne)
    http://mondialisme.org/IMG/pdf/drum_contrusction_de_la_ligue_aIEUR_deI_troit.pdf

    – Ken Cokrel et Mike Hamlin : Comment nous travaillons (interview)
    http://mondialisme.org/IMG/pdf/comment_nous_travaillons.pdf

    Dans le n° 293-294 de décembre janvier 1971

    – John Watson : Marxistes léninistes à Détroit (interview traduite par Muriel Nathan)
    http://mondialisme.org/IMG/pdf/marxistes_leI_ninistes_aIEUR_detroit.pdf

  • "La voix des sans-papiers" n° 13 est parue ! - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2355

    Europe : la barbarie !

    Vintimille, Paris, Calais… Combien d’autres endroits, rien qu’en France ? Dans combien d’autres pays, en Europe ?... Personne ne sait, tant la banalité du mal envers les sans-papiers et réfugiés est devenue monnaie courante nationale, en Europe et notamment en France.

    À Paris, depuis l’évacuation violente de la Chapelle, début juin, on a perdu le compte des campements dressés et des opérations de balayage social des campements. Pour Calais, l’ONU est (une deuxième fois) intervenue, rappelant à l’État français son devoir de respect des droits de l’homme. Et à Vintimille ? Les migrants – hommes, femmes, enfants, femmes enceintes, familles entières avec enfants, raflés dans Nice et la Côte d’Azur par centaines, puis reconduits en petits groupes à la frontière franco-italienne, refoulés au-delà en pleine et bien rodée illégalité d’État – on connaissait ça à Vintimille. Mais à la mi-juin, on a fait les choses en grand, côté français. Coup sur coup, on a refoulé plus de mille migrants, puis verrouillé la frontière. Côté italien, deux jours plus tard, on s’est mis en devoir de couronner l’œuvre, on a traqué, chassé de l’ancienne frontière effacée de droit, rétablie de fait, haut lieu touristique, cette portion d’humanité misérable coupable de fuir guerres civiles et économiques et autres fléaux du Sud du monde. À Vintimille, une centaine de jeunes migrants acculés à la mer, contraints, pour ne pas être emmenés de force [voir les photos : http://www.ilfattoquotidiano.it/2015/06/16 migranti…], de se sauver dans ces eaux qu’ils avaient traversées au péril de leurs vies, ont décidé, depuis, de ne pas quitter les rochers de bord de mer pour protester au monde de leur qualité d’hommes contre l’inhumain.

    Il y a, et c’est le plus inquiétant, à la tête de l’Europe et de ses principaux pays, abdication de la pensée – et consensus dans une large opinion publique européenne. Refus de réfléchir aux conséquences de ses actes, et, plus encore, de son inaction ; incapacité d’envisager le mouvement d’ensemble de la population mondiale. Penser l’arrêter, revient moins à se fermer au champ des possibles qu’à laisser se former (on le voit en Méditerranée) les engrenages efficaces d’un vaste génocide social inconnu dans l’histoire, et qui durera non reconnu – quand déjà est en marche la machine à broyer les pauvres du monde.

    On se souvient de l’État nazi qui sut faire du « juif » l’incarnation du mal dans le corps social, répandre dans le banal partout accepté l’image de l’ennemi à abattre, pour le salut de la société allemande. Par l’État français notamment, le mécanisme de fabrication de l’ennemi social paraît aujourd’hui enclenché : le « migrant » (le pauvre venant d’ailleurs) est l’ennemi à refouler aux frontières, le mal que, pour son salut, il faut expulser du corps de la société française. Et en Europe, il y en a déjà un qui a franchi le pas de la grande et ouverte criminalité d’État : depuis combien d’années l’État espagnol ne fait-il tirer sur les foules des migrants ! (avec le feu vert tacite de l’Europe).

    La cécité, la criminalité d’État grande et petite sont manifestes en Italie et en France. L’Italie est un pays depuis longtemps vieillissant, il y a dans cela un facteur endogène de crise. Au lieu de profiter de la chance de cet afflux et présence de forces jeunes et vives, les politiques romains qu’ont-ils fait ? Ils ont géré le grand nombre d’arrivants de façon à empocher l’argent de leur accueil ! (scandale de Rome « mafia capitale »).

    Depuis les années 1980 la France a cessé d’être un pays d’immigration postcoloniale massive. Le solde migratoire annuel est minime, et, d’un côté, les immigrés sont avant tout des Européens, de l’autre, pour les non communautaires, il s’agit d’une immigration notamment « de survie ». Les voix qui se lèvent contre l’« invasion » des migrants sont fausses d’abord statistiquement. Et pourtant, au lieu de voir dans l’arrivée de jeunes africains une chance pour régulariser ses rapports avec ses ex-colonies, cesser de s’appuyer sur des régimes corrompus et tyranniques, enfin aider à un large plan d’accueil et de sauvetage, de partenariat réel, sur un pied d’égalité, avec les peuples réels, favorisant leur libre mobilité, c’est la chasse à l’homme que pratique l’État français. Cela est d’autant plus scandaleux et criminel qu’il a été l’artisan international du chaos libyen et de la guerre au Mali qui s’en est suivie : comme il se doit, les pots cassés ce n’est pas à l’État riche et fauteur de guerre de les payer, mais aux peuples réduits en état de ruine économique !

    Les milliers de morts en Méditerranée : un crime contre l’humanité
    http://mondialisme.org/spip.php?article2356

    Nous sommes tous des réfugiés économiques !
    http://mondialisme.org/spip.php?article2357

    La lutte des réfugiés de la Chapelle : Demandeurs d’asile ou sans-papiers ?
    http://mondialisme.org/spip.php?article2358

    La France ou le Mali « patrie des droits de l’homme » ?
    http://mondialisme.org/spip.php?article2360

    Le bulletin à télécharger :
    http://mondialisme.org/IMG/pdf/vsp13.pdf

  • Ni patrie ni frontières n° 6-7 (novembre 2003-janvier 2004) en PDF : Les syndicats contre les luttes - Grèves 2003 - Prudhommes et délégués du personnel - Luttes et solidarité - Actions anti-PS - Irak - Pakistan - Venezuela - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2335

    Présentation

    Tout d’abord nos excuses à nos abonnés et lecteurs fidèles. Ce numéro double paraît en retard par rapport aux échéances que nous nous étions fixées (un numéro tous les trois mois).

    Pour éviter que cette revue devienne un pavé encore plus volumineux, nous avons édité à part une brochure de 70 pages, à l’occasion du Forum social européen et du Forum social libertaire de novembre 2003. Elle rassemble des contributions (13 articles sur 16 sont inédits) du groupe libertaire néerlandais De Fabel van de illegaal et aborde les questions du nationalisme et de l’antisémitisme dans le mouvement dit « altermondialiste » et dans les milieux d’extrême gauche ou libertaires. Couvrant les cinq dernières années, ces articles expliquent en termes clairs et compréhensibles pourquoi le mouvement anti-mondialisation se complaît dans l’ambiguïté sur des questions fondamentales.

    Ce numéro 6-7 de Ni patrie ni frontières est principalement centré sur le rôle des syndicats en France, qu’il s’agisse des dernières grèves du printemps 2003 des luttes moins « classiques » comme celles d’Arcade, McDo, Virgin, FNAC et d’Eurodisney, ou du témoignage d’un camarade d’Air France qui fait le bilan de son action et des principales grèves intervenues au service Réservation de 1973 à 1996.

    Ces témoignages expriment des points de vue contradictoires de camarades qui agissent dans un syndicat « officiel » et reconnu (la CGT) en rêvant (en vain) de le transformer en un syndicat anarcho-syndicaliste ; de militants qui construisent la CNT-AIT ; et aussi de personnes qui interviennent en dehors de tout syndicat, au sein d’entreprises ou à l’extérieur, dans le cadre d’une activité continue de soutien à des luttes délaissées par les bureaucraties syndicales.

    Nous espérons que cette diversité d’expériences permettra de faire avancer la réflexion sur les difficultés de la période actuelle, et les façons de résister plus efficacement à l’offensive patronale et gouvernementale, qui chaque jour s’attaque à de nouvelles fractions de la classe ouvrière, à de nouveaux aspects de la législation du travail et des « droits sociaux ».

    Pour approfondir la discussion et ne pas en rester à la simple nostalgie d’une imaginaire Belle Époque du syndicalisme avant 1914 (syndicalisme révolutionnaire qui, rappelons-le, a abandonné du jour au lendemain tous ses idéaux pour soutenir la Première Guerre mondiale et la collaboration de classes), il nous a semblé utile de republier deux textes de la CNT-AIT (sur les élections professionnelles et sur les prud’hommes) et un de Mouvement communiste (Syndicats et politique) qui permettent de placer le débat sur le militantisme au sein des entreprises, et sur les luttes sociales, dans un cadre théorique plus général tout en abordant bien des questions concrètes qui se posent à tous les ouvriers et employés.

    Les articles réunis dans ce numéro contribuent à nous convaincre qu’il devient de plus en plus nécessaire d’enrichir nos connaissances sur les origines, les évolutions des divers mouvements syndicaux et politiques et les pratiques ouvrières de terrain. Ainsi on pourra mieux comprendre et appréhender les conflits, les évolutions, les transformations actuelles non seulement en France, à l’échelle européenne, mais aussi sur d’autres continents. En procédant à des études et des analyses plus poussées des pratiques révolutionnaires dans et hors les syndicats, nous pourrons mieux avancer dans notre pratique.

    Ni patrie ni frontières aborde également plusieurs questions d’actualité (foulard islamique, athéisme, « islamophobie », actions anti-PS, soutien critique au colonel Chavez, situation en Irak et au Pakistan) en laissant place au débat et à l’expression de points de vue contradictoires.

    Bonne lecture !

    Y.C.

    N° 6-7 Janvier 2004 LES SYNDICATS CONTRE LES LUTTES ? – ATHEISME ET RELIGION – ACTIONS ANTI-PS

    CNT-AIT : Comment lutter — Collectif La Sociale : Retour sur le mouvement — Mouvement communiste : Sur les retraites et les grèves de mai-juin — Syndicats et politique — CNT-AIT : Les délégués du personnel — CNT-AIT : Les prudhomes — G. Soriano : Fnac, Virgin, Eurodiseny, Comite de solidarité —:Jalons pour un premier bilan de la grève —N. Thé : McDo Élements d’un bilan

    MILITANT A AIR FRANCE (1973-1996) - Michel Tardieu : Interview (2)

    QUESTIONS D’ACTUALITE – D. Crouch : Les bolcheviks et la Charia ---- C. Béridel : Etat des lieux à la Poste : Y. C. : Ramadanophobie ou athéisme ? R. Hassan : Islamophobie et alliances électorales en Grande-Bretagne - Oiseau-Tempête : Une altermondialisation égalitaire ? Y. C. : L0 se soucie-t-elle vraiment des droits des femmes ? - : Le foulard ou le string ? - : Athéisme et religions C. Foster : Soutenons les travailleurs d’Irak - Faryal Velmi : « Quand l’injustice acquiert force de loi, la révolte est un devoir. »

    SUR LES ACTIONS ANTI-PS
    Y. C. : Aujourd’hui ils cognent le PS, demain à qui le tour - Faut-il purger le mouvement altermondialiste de ses réformards ? - (Vignoles) : La CNT contrainte à une manifestation tendue au FSE – C. Guillon : Comment (se) manifester ?

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/no_6-7.pdf

    #NPNF

  • Ni patrie ni frontières n° 4-5 (juin-septembre 2003) en PDF : Etats-nations et guerre - Grèves d’avril-juin 2003 - Limites de l’antisionisme - Réduction du temps de travail chez Renault - Itinéraires militants - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2334

    Présentation

    Ce numéro double compte presque 240 pages (d’où l’augmentation de son prix) et est divisé en deux grandes parties.

    La première partie aborde la question du nationalisme et du cadre de la lutte des classes, sous des angles très différents. Joao Bernardo nous offre une analyse économico-politique originale des fonctions de l’Etat sous le capitalisme, Philippe Bourrinet une étude historique de la question nationale en Yougoslavie, Loren Goldner se livre à une critique incisive de l’idéologie du multiculturalisme qui n’est pas sans lien avec la crise de l’étatisme, notamment en France, Santiago Parrano s’intéresse aux faiblesses de l’anarchisme face aux questions internationales et l’équipe de Temps critiques analyse comment les guerres ont évolué depuis un siècle et les problèmes nouveaux qu’elles posent aux révolutionnaires. Clive Bradley, quant à lui, avance quelques hypothèses (très risquées) sur l’évolution de la situation irakienne. Colin Foster s’intéresse aux pseudo-théories sur le déclin américain et la rivalité euro-dollar.

    La pensée anarchiste de Victor Serge offre un résumé simple et synthétique de l’histoire de l’anarchisme, même s’il ne contentera sans doute pas les libertaires.

    Des JSU à la Résa d’Air France inaugure une série d’interviews de militants. Guy Fargette apporte Quelques précisions à propos de Huntington et de la politique étrangère américaine, en répondant à certaines questions sur son texte paru dans le dernier numéro. Le débat n’est pas clos.

    Le courrier des lecteurs présente quelques réactions hostiles au texte d’Eric Krebers et Jan Tas publié dans le numéro précédent de cette revue. A contrario, plusieurs personnes ont manifesté leur accord avec ce texte, ou en tout cas, avec son objectif principal (clarifier certaines positions et faire le ménage dans les rangs des manifs d’extrême gauche(1)). Elles ont évidemment communiqué leur soutien de façon plus laconique (coups de téléphone, e-mails, etc.) et leurs opinions ne sont pas reproduites ici. Qu’elles en soient remerciées.

    La seconde partie de ce numéro rassemble une série de tracts ou de textes sur les grèves d’avril-mai-juin 2003 et un texte du groupe Mouvement communiste sur ce qu’est véritablement la réduction du temps de travail aux usines Renault. Même s’il ne concerne pas la questions des retraites, ce dernier article nous a semblé avoir sa place dans ce numéro car il démontre que l’offensive patronale-étatique est multiforme mais vise à un seul objectif : diminuer les « coûts » de la force de travail par tous les moyens.

    (1) Force est de constater que Nicolas Sarkozy s’est montré plus « radical » (en paroles) que l’extrême gauche puisqu’il a obligé celle-ci à faire le ménage dans les deux dernières manif « antiguerre » du mois de mars 2003 et à se démarquer beaucoup plus concrètement des slogans et pancartes antisémites qu’elle ne l’avait jamais fait jusqu’ici ! Un comble quand on sait que ledit ministre de l’Intérieur continue allégrement à expulser de France des dizaines de travailleurs immigrés, qu’il les oblige à faire des grèves de la faim au péril de leur vie, que certains membres de son gouvernement ainsi que le président de la République lui-même n’ont pas hésité dans le passé à surfer sur les vagues du racisme, à conclure des accords secrets ou publics avec le Front national, etc. Un comble aussi quand on sait que l’extrême gauche n’est globalement pas antisémite : elle a « simplement » tendance à flatter les préjugés populistes et nationalistes de toute une frange de la gauche tiers-mondiste et altermondialiste ! Il est à craindre que ses militants n’aient tiré aucune leçon politique de cet épisode lamentable.

    Afin d’aborder la question du sionisme et de l’antisionisme plus en détail, le numéro 6 de Ni patrie ni frontières contiendra, sous réserve de changements, les textes suivants : Werner Cohn : Victimes ou nouveaux Shylock ? L’évolution de la position des trotskystes face à la question juive et au sionisme. Arlene Clemesha : Trotsky et la question juive. Martin Thomas : Le marxisme et la question juive. Stan Crooke : Les racines staliniennes de « l’antisionisme de gauche ». Nestor Makhno : Aux juifs de tous pays et La makhnovitchina et l’antisémitisme. Guy Ishak et Ella Goldman : Comment renforcer le mouvement de solidarité avec la Palestine en gagnant l’amitié des Juifs. Ronald Creagh : L’horreur ethnocratique, trois questions sur le Moyen-Orient. E. Krebbers et M. Schoenmaker : Pourquoi la campagne anti-AMI est potentiellement antisémite., etc.

    Bonne lecture !

    Y.C.

    N°4 /5– Août 2003 ETATS, NATIONS ET GUERRE – GREVES DE MAI-JUIN

    S. Parane : Hors-jeu international et jeu internationaliste. — J. Bernardo : Etat Restreint, Etat Élargi et corporatisme (1)— C. Bradley : — Hypothèses sur l’évolution de la situation en Irak. — C. Foster : Guerre contre l’Irak et conflit dollar-euro. — Temps critiques : L’unité guerre-paix dans le processus de totalisation du capital. — P. Bourrinet : La question nationale yougoslave. — L. Goldner : Multiculturalisme ou culture mondiale ?

    Victor Serge : La pensée anarchiste

    ITINERAIRES MILITANTS (1) Des JSU à Air France (première partie)
    LIMITES DE L’ANTISIONISME (3) Misère de l’antisionisme. — A propos du livre de Finkelstein et de la crapuleuse expression de « Shoah Business » — Lettre ouverte à la CNT-Vignoles (29 mars 2003 ! Et réponse de ladite CNT — M/. Abramowicz : La guerre des mots, le retour des nazis ? —Y. C. : Que se cache-t-il derrière le slogan de la « destruction » d’Israël —FA : (Lyon) : Palestine : pour un fédéralisme internationaliste.

    DEBATS : G. Fargette : Quelques précisions à propos de Huntington

    GREVES DE MAI-JUIN-2003 Y. C. : Quelques remarques sur les grèves d’avril-mai-juin 2003. — Des questions « oubliées » pendant le mouvement. — Quelques pistes. — Sur la « pédagogie » de la droite — A propos de la grève générale et des syndicats : quelques citations révélatrices — Grève générale et « trahisons ». Vrais débats, illusions et fausses polémiques — Textes de Convergences révolutionnaires, Pour Lire Pas Lu, Temps critique, Débat militant, Cercle de discussion de Paris, CNT-AIT, Collectif socialiste révolutionnaire, Lutte ouvrière.

    Mouvement communiste : Réduction du temps de travail = augmentation de l’exploitation.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/no_4_-5_.pdf

  • Ni patrie ni frontières n° 1 (septembre 2002) en PDF - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2331

    22 septembre 2002

    Cher lecteur,

    Tu as entre les mains le premier numéro de Ni patrie ni frontières, Comme son sous-titre l’indique, il s’agit d’un bulletin de « traductions et de débats ». Il sera donc pour l’essentiel constitué de textes contradictoires traduits d’autres langues et écrits par des militants de différentes tendances.

    Ce numéro est centré sur la révolution russe de 1917, première révolution victorieuse dont les conséquences ont façonné, pour le meilleur et pour le pire, le mouvement ouvrier jusqu’à nos jours. Les textes choisis ont été écrits entre 1918 et 1991 et abordent certaines questions fondamentales sans épuiser le sujet. Nous publierons, dans de prochains numéros, d’autres textes inédits en français sur la question. Notre objectif n’est pas de définir une « ligne juste » afin de nous débarrasser définitivement, en quelques paragraphes, des difficultés posées par Octobre et ses conséquences, mais de faire réfléchir et de susciter des discussions. Les éléments de ce numéro donnent une petite idée du riche patrimoine dont les révolutionnaires disposent et qu’il ne tient qu’à eux d’enrichir davantage.

    L’exemplaire que tu as entre les mains est en quelque sorte un numéro zéro. Il nous a semblé plus fructueux de donner immédiatement une forme concrète à ce projet plutôt que de discuter longuement du principe d’un tel bulletin avant de nous jeter à l’eau.

    Cette démarche a cependant l’inconvénient de suggérer que cette petite revue a pris une forme définitive, alors que notre but est de susciter critiques et contributions afin de préciser, remodeler et améliorer notre projet.

    Les textes non traduits sont tous signés par leurs auteurs, et n’expriment que des points de vue individuels, sauf « Pour un bulletin de traductions » (p. 149-150) qui a été discuté avec plusieurs camarades.

    Un ami m’a fait justement remarquer que cette entreprise repose sur une sorte d’« éclectisme » ou « d’œcuménisme offensif ». Eclectisme et œcuménisme parce qu’aucun groupe ni individu ne détient la vérité — si tant est qu’elle existe ; offensif, parce qu’il ne s’agit pas de gommer les différences et les divergences, mais d’en débattre sereinement pour progresser ensemble, même si nous empruntons des routes séparées.

    La balle est dans ton camp, ami lecteur. A toi de nous dire si ce projet t’intéresse et si tu veux nous donner un coup de main. (Y.C.)

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/no_1.pdf

  • Idéologues et militants du social chauvinisme
    http://mondialisme.org/spip.php?article2320

    Idéologues et militants du #social-chauvinisme :
    de #Jean-Claude_Michéa au #Parti_de_Gauche,
    de #Marianne à #ATTAC, de #Politis au #PRCF,
    de #Frédéric_Lordon au #Monde_diplomatique ,
    d’#Emmanuel_Todd au #MPEP et au #PCF...

    PRESENTATION : Le « social-chauvinisme » est une vieille expression polémique utilisée durant la Première Guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale… Aujourd’hui on retrouve le même type d’arguments sociaux-patriotes chez

    – des intellectuels (Todd, Lordon, Michéa, Ariès , les équipes du « Monde diplomatique » et de « Politis », à gauche mais aussi les mêmes arguments nationalistes chez des républicains de droite, Taguieff, Finkielkraut, etc.)

    – et des organisations (ATTAC, PCF, Parti de Gauche, MPEP, etc.).

    Les membres de cette mouvance :

    – critiquent « l’oligarchie » (vieux concept d’extrême droite), la dictature de la finance et la Bourse (idem) ;

    – ils prônent un capitalisme industriel, productif, national et un Etat fort menant une politique keynésienne d’indépendance nationale, sans oublier, bien sûr, la défense des PME « bien de chez nous ».

    Pour ce faire, ils s’affublent d’un masque critique, anticapitaliste ou altermondialiste, toujours chauvin.

    Démystifier ces discours et ces organisations est essentiel dans une période où la compétition économique entre les Etats européens ne fait qu’attiser les régionalismes, les nationalismes, et la xénophobie sous toutes ses formes.

    Télécharger le PDF : http://mondialisme.org/IMG/pdf/ideI_ologues_et_militants_du_social_chauvinisme-2.pdf

    Une première version de ce texte a été diffusée sous forme de brochure aux #Journées_iconoclastes de Toulouse, organisées par la #CNT-AIT les 29, 30 et 31 mai 2015, et a servi de base à une intervention orale évidemment plus brève ! Cette seconde version est plus longue ; de nombreuses citations y ont été ajoutées afin d’illustrer certaines affirmations du texte initial et aussi de tenir compte des discussions et critiques qui ont suivi l’exposé. Un grand merci aux camarades de la CNT-AIT et à l’équipe d’animation du squat de #La_Chapelle pour leur accueil chaleureux !

    Lire aussi l’article paru dans dans @anarchosyndicalisme ! n°145 :
    http://seenthis.net/messages/385722

    • J’adore les arguties fumeuses des faux-zintellos qui nient la réalité : l’ « oligarchie, un concept d’extrême-droite ». Ben voyons. Il suffit pourtant de prendre n’importe quel dictionnaire pour trouver une définition de l’oligarchie (qui remonte au minimum à la république romaine). Même que Bertrand Badie de Sciences-po utilise ce concept. Si, si.

      C’est typiquement ce genre d’article de bien-pensance qui empêche de penser et de mobiliser des idées efficaces face à cette mondialisation ultralibérale. Article d’idiots utiles. Ou de salauds à la solde. Au passage, je suis étonné qu’ils n’aient pas vomi sur Alain Soral...

      L’oligarchie est pourtant le problème n°1 de la société actuelle, avec la concentration économique. Sans compter la journaloperie de la presse mainstream. Les éditocrates (de Rioufol à Leparmentier en passant par Quatremer et Joffrin) éructent dans tous leurs torchons exactement la même sous-pensée formatée.

      Bien sûr qu’il faut renverser cette oligarchie. On pourrait les cueillir presque tous en une seule fournée le soir du dîner de cons mensuel du Siècle. Avec des camions Molotova qui cerneraient les rues alentour.

      A oui, avec ce que je viens de dire : il manque aussi un petit couplet des pseudo-zinellectuel contre le « conspirationnisme »... C’est très à la mode en ce moment chez la crasse parisienne qui se prend pour l’élite de la nation « alors qu’ils n’en sont que la merde », comme disait Lénine.

    • Voici l’extrait où il est question du concept d’#oligarchie et de la critique de ses usages de l’extrème gauche à l’extrème droite, ce qui réjouira @rodolphe puisqu’il y est question d’#Alain_Soral, mais pas de conspirationnisme, désolé !

      Parmi les "dix points politiques communs entre les social-chauvins" :

      9) La dénonciation des « grandes féodalités économiques et financières » qui contrôlent l’économie » (programme du CNR), d’une prétendue « oligarchie », des « élites nomades », des « élites mondialisées », des « élites déterritorialisées », d’une « hyperclasse des banques et des multinationales », ou des 1% (ce dernier thème est repris par Todd) qui exploiteraient les « 99% » de la population.

      Ce que Mélenchon résume en déclarant : « Il y a l’oligarchie d’un côté et le peuple de l’autre(55). » « C’est le peuple qui doit décider pas l’oligarchie(56). » Même s’il a proposé récemment de remplacer le terme d’ « oligarchie(57) » par celui de « caste » , on est toujours dans le même registre : « La critique de la caste c’est plus performant que de dire l’oligarchie qui est un mot en trois syllabes (...). Ce qui compte c’est d’être le peuple, être dans une nouvelle manière d’organiser le champ politique, le peuple contre la caste, le peuple contre l’oligarchie. »

      Todd est sur la même longueur d’onde : « On est passé en régime oligarchique » ; le journal Le Monde est une « composante de l’oligarchie » (Europe I, avril 2015) ; « L’oligarchie s’assoit sur le suffrage universel » (Herodote.net, mai 2014).

      Cette expression est employée par l’extrême droite, par les social-chauvins et même par Castoriadis, donc elle est particulièrement floue. Pour ce qui concerne l’extrême droite, elle lui permet de faire l’impasse sur la division de la société en classes antagonistes, ayant des intérêts matériels inconciliables et d’opposer l’oligarchie au « peuple » . Riposte Laïque dénonce « l’oligarchie pseudo-républicaine » . Ce terme est très utilisé aussi en Amérique latine, à gauche et à l’extrême gauche, et va toujours de pair avec un appel à l’union nationale contre… « l’oligarchie » .

      En général « l’oligarchie » est, comme le dit Mélenchon, « une classe dominante sans patrie » : et il ajoute « les élites sociales françaises collaborent avec enthousiasme au dénigrement de leur patrie » . Encore et toujours, on retrouve cette idée que les exploiteurs ne sont pas vraiment français, point de départ de tous les raisonnements xénophobes et antisémites.

      C’est ainsi que Paul Ariès écrit dans Misère du sarkozysme : « Le sarkozysme serait-il la revanche des émigrés de l’Ancien Régime ? De Sarkozy le Hongrois à Balladur le Turc en passant par le prince polonais Poniatowski, cette “droite de droite” semble vouloir violenter l’histoire. » On remarquera ici, chez cet intellectuel de gauche, le même type de raisonnement que ceux du Front national, centrés sur les origines ethniques de ses adversaires politiques. Sans compter que ces appréciations xénophobes contiennent de multiples erreurs : la mère de Sarkozy est française, pourquoi donc tenir compte seulement de l’origine du père de Sarkozy sinon par xénophobie ? Les Balladur sont d’origine arménienne et non turque. Quant à Poniatowski, si j’en crois la notice Wikipédia (au moins pour cela on peut leur faire confiance), « Par son père, il descend de Talleyrand (lui-même descendant de Colbert et d’Étienne Marcel), du duc de Morny — demi-frère et premier ministre de Napoléon III, ainsi que de l’impératrice Joséphine par sa fille Hortense de Beauharnais — tandis qu’il compte parmi ses ancêtres maternels Pierre-Paul Riquet, ingénieur français qui au XVIIe siècle traça le canal du Midi. » Pas mal pour l’arbre généalogique d’un « Polonais » selon Monsieur l’intellectuel de gauche Paul Ariès !

      Dans le même ouvrage, Ariès va encore plus loin dans le recyclage de deux thèmes classiques de l’extrême droite contre la gauche ( « parti de l’étranger », « cosmopolitisme » ) puisqu’il écrit que Sarkozy lutte « contre la conception française de ce que devrait être la droite » car il veut la transformer une force « néoconservatrice cosmopolite » . Selon Ariès, il y aurait donc une droite légitime et une droite illégitime parce que antifrançaise et cosmopolite. On croirait lire un article de Rivarol ou de Présent !

      Quant aux prestigieux et courageux signataires(58) de « l’Appel des résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 », ils n’ont apparemment tiré aucun bilan de l’échec de la politique préconisée par le Conseil national de la Résistance ; ils limitent leur critique du capitalisme mondialisé actuel à la « dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie » et voudraient que nous entamions l’hymne de l’unité nationale entre les ouvriers et les patrons, entre les militants de tous les partis, pour une « démocratie, sociale et culturelle », totalement irréalisable en régime capitaliste.

      (55) - http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/03/09/il-y-a-loligarchie-dun-cote-et-le-peuple-de-lautre
      (56) https://www.lepartidegauche.fr/laradiodegauche/radiomedia/medias-c-est-le-peuple-qui-doit-decider-pas-oligarchie-j-melenchon-i
      (57)- Ceux qui douteraient que le terme oligarchie soit très connoté extrême droite pourront se reporter au site fasciste et aux écrits d’Alain Soral.
      (58)- Lucie et Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant et Maurice Voutry. Cf. pages 183-185, Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui. Les Jours heureux, Le programme du CNR de mars 1944 : comment il a été écrit, et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition , La Découverte, 2011.

      On lira aussi avec profit Le retour en grâce du mot « oligarchie » de @bernard Pasobrola
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article293

      Il faut donc être bien naïf pour croire que la démocra­tie représen­ta­tive, cette forme par­ti­culière de démocra­tie inventée par la bour­geoi­sie au mépris des formes com­mu­na­les assembléistes ins­taurées au cours de la première période de son his­toire, ait pu se passer d’oli­gar­chies, et que ses ins­ti­tu­tions aient pu être égali­tai­res. Ou même qu’elles puis­sent le deve­nir.

      (...)

      Le haro actuel sur ces oli­gar­chies dont cer­tains sem­blent décou­vrir l’exis­tence avec hor­reur, la désigna­tion démago­gi­que de ces cibles grossières, est-ce autre chose qu’une façon d’abuser de la crédulité du public et de tenter de sauver du désastre le représen­ta­tio­na­lisme éculé qui fait figure, aujourd’hui encore, de meilleur vec­teur de la sou­ve­rai­neté popu­laire ?

    • Oui, c’est bien cela : pour nier la nouvelle fracture de classe d’aujourd’hui (nomades de l’asphalte versus sédentaires qui vivent de leur travail - petits patrons, fonctionnaires utiles, ouvriers, employés), vous invoquez les clivages dépassés de classes.

      Vous tentez donc d’opposer les artisans aux fonctionnaires, comme ça pendant ce temps-là, l’oligarchie détourne la colère et continue de se gaver.

      Soral a raison. les trotskystes sont des idiots utiles.

    • J’en suis à la page 17, plus de la moitié donc, et je n’ai lu pour l’instant aucune citation permettant de prouver ce qui est reproché aux accusés. C’est un peu con quand on veut être un peu sérieux et rigoureux (pas besoin de style universitaire pour ça, juste être sérieux quoi).

      Un peu déçu donc, pour l’instant. C’est bien gentil de citer des communistes de 100 ou 70 ans avant, ou des méchants social-patriotes du siècle dernier (même si c’est très intéressant hein). Mais bon c’est pas ça qui va rendre crédible l’argumentation sur les contemporains listés au début. Bref, pas convaincant, mais je vais tenter de finir.

      Quant à arriver à mettre Michéa (quelque soit les critiques qu’on peut lui faire), dans une liste de gens qui (soi-disant) « prônent un capitalisme industriel », « la défense du nucléaire »… ben… WTF. :D

      À suivre…

    • Je crois qu’il y a une grande confusion dans ce débat à gauche entre analyse et stratégie : l’analyse nous montre que la nation, incarnée politiquement par l’État bourgeois, a été une nécessité du capital pour uniformiser le territoire sur lequel il circule. Il est en ce sens de même nature que l’#UE et tous les accords de libre échange. Je crois que la plupart des socialo-chauvin seront d’accord avec ça.

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).
      L’exemple de l’Amérique Latine est effectivement utilisé pour justifier ce choix. Cependant, ils oublient que ce sont des pays victimes de la colonisation et de la néocolonisation, mais aussi que Chavez ou Correa sont les enfants de la théologie de la libération et que leurs élections sont en partie dû à leur catholicisme. La France est, au contraire, un empire, la notion de nation n’a donc pas le même sens.

      Notons, par ailleurs, que les socialo-chauvins ne considèrent pas que que la souveraineté populaire puisse se diluer dans l’espace nationale, et s’opposent tout autant au #régionalisme. Les forces de l’ordre et leurs rôles dans la #démocratie bourgeoise sont également des impensés de cette idéologie. Un dernier point, la mode qui veut fermer les frontières pour lutter contre l’exploitation des travailleurs immigrés ne pensent une seule seconde à faire appel aux prolétaires de tous les pays pour s’unir et venir lutter chez nous contre les capitalistes.

      Par contre, les anarchistes ont bien du mal à trouver une stratégie qui permettrait de mobiliser autour de leurs idées, même ceux qui ont objectivement des pratiques anarchistes.

      Je me rends bien compte que mon propos va dans tous les sens, mais peut-être permettra-il de faire avancer le débat à gauche, en prenant soin de ne pas confondre analyse et stratégie.

    • Franchement un peu molle l’interview de @ballast (allez faut s’inscrire) : il n’y a que 5 questions, qui au final ne servent qu’à résumer dans une petite interview ce que l’on connait déjà de Michéa (y compris même juste dans d’autres interviews). Si, ya quand même la question sur l’État et la question sur le fascisme qui donnent quelques précisions en plus, ok. Mais sauf que pour moi clairement ça n’aurait dû être que de l’introduction ces 5 questions.

      Il balaie le « féminisme matérialisme » en deux phrases (deux), et dans le même temps il cite six fois la critique de la valeur (très bien), mais surtout sans JAMAIS évoquer le concept de dissociation-valeur de Kurz-Scholz qui se base sur… la séparation genrée justement. Le livre de Roswitha Scholz s’intitule quand même Le sexe du capitalisme hein. Donc là Ballast, ça aurait été pile le moment de lui poser la question et de le pousser un peu plus loin dans ce qu’il pense, et de le mettre face à ses contradictions, non ? M’enfin même… balayer ne serait-ce que Delphy comme si c’était acquis par son auditoire que c’était nul et non avenu, c’est juste insultant, et là aussi Ballast aurait dû dire quelque chose, répondre, demander des précisions, etc. Dommage donc, une interview où il cite la wertkritik qui aurait pu être intéressante si on l’avait vraiment questionné de manière contradictoire en face.

      (Bon tout ça aurait mérité d’être dit dans un fil à part dédié à cette interview plutôt que de polluer ce fil, désolé.)

    • @cazueladepolo

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).

      en écho avec

      quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

      voir le reste ici http://seenthis.net/messages/167677

  • La CNT et l’édit d’expulsion des Juifs (Barcelone, 1938) - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2319

    Nous publions ci-dessous la traduction d’une correspondance entre Ben-Krimo, anarchiste de Tanger, et Mariano R. Vázquez. L’objectif de cette publication n’est pas d’accabler la #CNT en choisissant un thème d’opprobre (l’#antisémitisme) mais de stimuler la réflexion sur les ambiguïtés des anarchistes vis-à-vis de la « question juive ».

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/ben-krimo_et_la_cnt_1938_.pdf

    #Espagne #séfarade

  • Antisémitisme DE gauche : définition et fonctions politiques - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2313

    La plupart des militants et des intellectuels de gauche ou d’extrême gauche considèrent que l’#antisémitisme serait un fléau en voie de disparition. Alors pourquoi diable s’intéresser à « l’antisémitisme de gauche » ?

    Pourtant, cet antisémitisme DE gauche, et pas simplement A gauche, existe depuis près de deux siècles. Il a pris différentes formes dont il faudrait à la fois retracer en détail l’histoire au sein du mouvement ouvrier, mais aussi souligner les continuités et les discontinuités jusqu’à l’antisémitisme mondialisé actuel.

    L’antisémitisme planétaire, qui sévit aujourd’hui dans la grande communion émotionnelle et politique du cyberespace, d’Internet, fédère toutes les formes d’antisémitisme, du vieil antijudaïsme religieux chrétien et musulman jusqu’à l’antisémitisme racial, social, nationaliste, anticapitaliste et anti-impérialiste. Ces convergences permettent à des groupes et à des individus très différents
    politiquement, voire aux opinions totalement opposées, de communier dans la même haine (assumée ou pas, peu nous importe) : celle du Juif (ou d’Israël, ce qui d’un point de vue symbolique revient au même)…

    Sans une telle vision d’ensemble de l’antisémitisme, et plus particulièrement de l’antisémitisme de gauche qui nous occupe aujourd’hui, il est impossible de comprendre :

    – la portée de l’assassinat d’Ilan Halimi (délibérément réduit à un fait divers par la gauche et l’extrême gauche en 2006),

    – la portée des meurtres commis par Merah, Nemmouche ou Coulibaly en 2015 (à propos desquels la gauche et l’extrême gauche ont surtout botté en touche et parlé des risques d’augmentation de.... « l’islamophobie »),

    – mais aussi il est impossible de saisir le sens des alliances – a priori contre nature – entre l’extrême droite islamiste, les Identitaires de gauche comme le PIR, la mouvance autour du politicien raciste et fasciste Dieudonné et l’extrême gauche qui se dit « antisioniste ».

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/antiseI_mitisme_de_gauche_journeI_es_iconoclastes_mai_2015.pdf

    Il s’agit de l’argumentaire développé par #Yves_Coleman lors des #journées_iconoclastes organisées par la #CNT-AIT le week-end dernier à #Toulouse

    • Je ne comprends pas - ou t’es de gauche ou t’es anti-sémite voire raciste. Quand tu défends des positions antisémites, tu ne peux pas être considéré comme quelqu’un de gauche.

      Je connais l’argument de l’antisémitisme de gauche de la bouche de partisans de la politiqie israelienne qui savent très bien que qualifier quelqu’un d’antisémite en Allemagne l’exclue de toute discussion, c’est le point Godwin quoi.

      Un raciste n’est jamais de gauche même s’il prétend l’être. Il faudra alors définir ce que c’est qu l’antiséḿitisme.

    • De mes lectures d’#Yves_Coleman, il dénonce habituellement le #confusionnisme. Je ne l’ai plus, je l’ai prêté à @Aude_V. C’était surtout des journaux ou des personnalités de gauche qui portaient préjudice à leurs idées en faisant intervenir des courants de pensée de l’autre bord. Etienne Chouard, Jean Bricmont, Frédéric Lordon… c’est les 3 seuls dont je puisse me rappeler et dont Coleman se plaint.

    • Bonjour @Klaus, peut-être que si tu prends la peine de parcourir le document PDF mis en lien cela répondra à tes questionnements, celui-ci commence justement par définir ce qu’’est l’antisémitisme. D’ailleurs le terme d’antisémite lui-même a été forgé historiquement par un homme de gauche, Wilhem Marr en l’occurrence, et qui s’en réclamait puisqu’il créa vers 1879 la Ligue des antisémites. Il s’agissait pour lui d’inventer un concept non péjoratif à l’époque pour remplacer le terme usuel de judenhass (haine des juifs)

    • Ouais enfin ce genre de phrase…

      de communier dans la même haine (assumée ou pas, peu nous importe) : celle du Juif (ou d’Israël, ce qui d’un point de vue symbolique revient au même)

      merci pour les juifs de gauche qui critiquent Israël voire pour certain⋅e⋅s le principe même d’aller coloniser une terre pour y fonder un État récent (et à peu près confessionnel).

      et pour les autres pas juifs aussi, c’est vrai qu’avoir la haine envers un oppresseur et un colon qui te pique ton lieu de vie (ou celui de tes grands-parents, proche dans le temps quoi, pas un truc ya 2000 ans), c’est pas du tout légitime.

      et sur le fait que ça obligerait à retourner aux années 30, hum… ah parce que le mouvement anti-colonialiste, dont le but était de virer les colons d’Afrique ou d’ailleurs, leur but c’était de retourner au XIXème, ou encore avant ?

      non, c’était d’aller de l’avant, et parfois certains mouvements étaient très progressistes, mais en récupérant « leur » terre en y étant autonomes, souverains (et parfois en proposant d’y intégrer les descendants des colons qui sont nés ensuite sur le territoire en question).

      et encore… pour ces mouvements, ça faisait bien plus longtemps que les colons étaient là, par rapport à Israël, et pourtant ça s’est fait : les colons ont plus ou moins été virés au final (oui oui, sans prendre en compte le néo-colo, etc)

      donc ça a existé, et sur une échelle de temps bien plus longue pourtant.

      =====

      à part ça je dérive un peu sur ce « détail » (hu), mais sinon en revanche, je pense parfaitement que l’anti-sémitisme de gauche existe, l’anti-sémitisme pseudo-anti-capital, avec tous les préjugés, et qui explique le monde par des grands complots, etc.

      dans le mouvement socialiste y compris, au XIXème, on compte de nombreux cas de penseurs faisant partie du mouvement (quand bien même il y a de nombreux courants, personne n’a dénié le fait qu’ils en faisaient partie), et qui étaient clairement antisémites ; là c’est même pas à gauche (les socialistes de l’époque étant contre la gauche aussi).

      Il y a Moishe Postone qui a écrit des choses sur le sujet :

      Critique du fétiche capital : Le capitalisme, l’antisémitisme et la gauche

      http://www.palim-psao.fr/article-l-antisemitisme-moderne-et-le-capitalisme-drumont-hitler-soral-et

      http://www.palim-psao.fr/article-moishe-postone-critique-du-fetiche-puf-2013-118578271.html

      http://www.palim-psao.fr/article-le-sionisme-l-antisemitisme-et-la-gauche-entretien-avec-moishe-po

      (Oui je sais Moishe lui il dit que la lutte contre Israël c’est pas de l’anti-colonialisme, ça doit pas être assimilé à ça, etc, je suis pas spécialement d’accord avec lui sur ce point là. Mais ça n’empêche qu’il a écrit plein de choses sur le rapport entre l’antisémitisme et la gauche.)

    • @anarsonore Merci de m’avoir fait remarquer la présence du lien. J’ai donc rapidement lu le texte sans essayer de l’analyer profondément et je lui trouve quelques faiblaisses qui sautent aux yeux.

      D’abord l’auteur part du principe qu’il y a un peuple juif, question difficile à évaluer et sujet à discussion entre les juifs. Avec ce parti pris il est possible d’élargir la définition de l’antisémitisme au dela des cercles racistes classiques.

      Je ressens comme de la malhonnêteté intellectuelle la méthode d’associer la prétendue naissance d’un antisémitisme de gauche avec un personnage loufoque qui au moment de la création du terme antisémitisme n’avait plus rien en commun avec les personnages anarchistes qu’il cotoyait avant. Peut-être je me trompe, mais c’est l’impression que j’ai eu en lisant rapidement.

      Ensuite l’auteur évoque un joyeux mélange de positions diverses qui ont un l’air antisémite quand on les approche avec nos réflexes d’habitants du 21éme siècle qui avons grandi avec le souvenir des pires exactions nazies et somme empreignés des idées puissantes des Lacan et autres analystes du poid des mots. Il aurait fallu à chaque fois placer les citations dans leur contexte écrit et historique afin de pouvoir se faire une idée s’ils sont vraiment antisémites.

      Pour prendre un exemple, il suffit de vérifier dans l’article de Wikipedia, d’ailleurs excellent, sur le texte de Marx « La question juive » qu’il y a des opinions très variées àquantà sa qualité antisémite supposée. Cet article est un exemple brillant pour la méthode à utiliser pour placer un texte dans son contexte véritable. Il conclue que Marx n’était définitivement pas antisémite.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Zur_Judenfragehttps://de.wikipedia.org/wiki/Zur_Judenfragehttps://de.wikipedia.org/wiki/Zur_Judenfrage

      On sent bien que l’auteur Yves Coleman et son texte se positionnent dans les clivages entre courants politiques francais. Il est polémique et injuste, mais c’est une attitude qui se justifie par la confrontation entre forces opposées. Malheureusement on perd de vue par cette approche les véritables énnemis de la paix et des peuples.

      Tout ca est intéressant à débattre, mais on n’arrivera jamais á établir un accord général. Alors pour être plus clair je propose de poser la question autrement. Au lieu de me demander s’il y a un antisémitsme de gauche je préfére me demander ce que c’est que d’être de gauche. Pour moi il s’agit simplement de prendre systématiquement position en faveur des plus démunis et défavorisés et d’exercer la solidarité avec avec eux et les membres de sa classe. Bien entendu ceci ne s’applique aux Warren Buffets de ce monde. La lutte des classes des nantis n’a rien de « gauche ». Alors quand je prends de position ou commet des actes racistes je ne fais plus partie de la gauche. D’où l’impossibilité d’un antisémitisme de gauche.

      J’admets qu’il y a usurpation du terme, mais c’est sans importance pour la validité de la définition.