Chemise écrue et cheveux lustrés, Samani Omar Salam attrape son cabas à roulettes, claque la porte du foyer #Adoma et descend au village. « On est bien ici », lance le jeune Soudanais en contemplant les champs de boutons d’or. Sur la place de Pouilly-en-Auxois (Côte d’Or), 1 600 habitants, quelques commerces, une école et un clocher, il salue son ami Abdallah Mohammed, un Erythréen de 38 ans, à bicyclette. En ce doux matin de mai, on croirait les deux hommes établis dans le bourg depuis des générations. Ils ne sont pourtant que de passage, arrivés il y a quatre mois à peine, en bus depuis Calais, où ils vivotaient sous les bâches des camps de fortune, avec 2 500 autres migrants. « Là-bas j’avais froid, j’avais faim, j’avais peur, j’étais sale », raconte Samani, encore hébété à l’évocation de la « jungle ».
A Pouilly-en-Auxois, le jeune homme de 23 ans a pu dormir dans un lit pour la première fois depuis son départ du Soudan, en août 2014. Avec quarante-quatre autres #demandeurs_d’asile – des hommes pour la plupart originaires du Soudan, d’Erythrée et du Tchad – il loge désormais dans les anciens locaux de la gendarmerie, en bordure du village, reconvertis en centre d’accueil temporaire pour migrants (AT-SA, voir encadré).
Géré par la société Adoma, ce foyer ouvert en janvier – qui peut accueillir jusqu’à soixante #migrants – a été conçu par le ministère de l’intérieur pour désengorger #Calais.
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11 000 demandeurs d’asile chez Adoma
Société spécialisée dans l’#insertion par le #logement, Adoma (ex-Sonacotra) est le premier opérateur national pour l’hébergement et l’accompagnement des demandeurs d’asile. En tout, 140 dispositifs d’accueil de demandeurs d’asile sont implantés en France : des centres d’accueil (54 #Cada), des accueils d’urgence (42 #Auda) et un dispositif national d’hébergement d’urgence composé de centres d’accueil temporaire service de l’asile (31 #AT-SA), comme celui de Pouilly-en-Auxois, pour lequel Adoma a signé un bail préalable de douze mois. Plus de 11 000 demandeurs d’asile étaient accueillis dans ces structures en 2014, selon les chiffres de l’opérateur.