Simplicité volontaire et décroissance (Volume 1 : Réflexions)

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  • Réflexion basique sur la croissance

    Je ne suis ni pour la croissance, ni pour la #décroissance.

    Je suis pour la #croissance du Bonheur.

    Je suis pour la croissance du temps libéré de l’exploitation et de l’asservissement.

    Je suis pour la limitation de l’extension de la valeur marchande.

    Je suis pour la croissance du bien commun.

    Tout dépend de l’objectif qui accompagne cette croissance ou cette décroissance.

    Si on me demandait si j’étais pour la croissance, bien évidemment je dirais oui !

  • Suite à un petit encart dans Les Echos du jour sur « trop d’antipub tue la pub » (page 9), je me pose pas mal de questions sur l’hypocrisie régnante dans ce « monde » de la pub (attention, que je connais très mal, je parle de ce que ça m’inspire). Peut-être d’ailleurs est-ce que ce mot « hypocrisie » pourrait être remplacé, mais les mots qui me viennent ne sont pas beaucoup plus positifs (aveuglement, soumission, illusion...).
    En discutant avec des amis proches, travaillant dans ce milieu de la pub et de la com°, et des agences de pub et des annonceurs et tout ce (petit ?) monde de privilégiés (ce n’est pas à prendre comme une insulte, c’est, à les entendre parler, une réalité), je me suis rendue qu’ils leur manquaient cruellement du recul pour analyser leur rôle dans le fonctionnement de ce monde.
    A savoir, j’ai développé récemment une certaine culture du service public (du moins du bien public et/ou collectif) et je m’attache à regarder les choses sous cet angle : par exemple, j’essaie de comprendre l’intérêt de certains métiers pour le plus grand nombre, ou d’un produit/service qu’une entreprise vend... C’est une position qui s’apparente à de l’idéologie, mais que je considère comme nécessaire à mon appréhension de la société dans laquelle je tente de vivre et de m’intégrer.
    Et à force de penser de cette manière, je me suis retrouvée à une soirée avec mes potes, à mentalement critiquer l’intérêt de leur job. Notamment parce que je trouve que ce milieu de la com° est peut-être l’un des meilleurs pour illustrer ce que m’inspire cet encart publicitaire (ou souvenez-vous, c’est par là que commence ce post).
    Pendant 15 minutes de conversation où je les écoute raconter les obstacles sur leur chemin (un pixel mal placé) ou la faiblesse de leur CE (seulement deux places par tournoi de Roland Garros), jamais ils n’ont remis en question l’intérêt de leur emploi. Non pas qu’il faille le faire, mais ça pourrait leur venir à l’esprit, comme ça m’est venue, à moi aussi. Mais non, aucun recul, aucune notion des privilèges dans lesquels ils baignent, et de la "futilité" du fond de leur métier. Parce que oui, la communication, je trouve ça futile. Pas la communication interpersonnelle et non marchande, évidemment, mais la communication b-to-c (m’voyez j’ai du vocabulaire). Je trouve que les publicitaires font passer leur travail pour de l’intérêt général sous le prétexte de "faciliter l’expérience client" (sic.). Ah, déjà, je trouve qu’on recouvre trop de problématiques sous cette seule expression.
    L’expérience client, c’est apparemment d’améliorer la navigation dans le secteur marchand de clients ou d’acheteurs potentiels. Ce que je traduit par "les amener à acheter tout en ne ressentant aucun inconvénient lié à l’achat". Ce n’est pas de l’altruisme, c’est du commerce. Ce n’est pas pour le client, c’est pour le chiffre d’affaires. Ce n’est plus un individu mais un client, une cible, un pigeon. Un pigeon, parce que plus loin dans la conversation, en tentant d’éradiquer ma méfiance, mon ami me dit que la communication c’est plus profond qu’un simple pigeonnage, c’est aussi de la psychologie, de l’étude comportementale, de la science et de la recherche m’sieurs dames.
    J’aime pas que l’on se fasse passer pour philanthrope, quelqu’un qui finalement, utilise tous les moyens pour convaincre un individu que ce qu’on lui vend, agréablement mais qu’on lui vend quand même, est nécessaire à sa survie et à sa vie.
    Encore plus tard, ce même ami (qui reste mon ami, hein) - las de mon manque d’empathie pour tout l’altruisme que lui et ses collègues fournissent à nous autres Ô citoyens du monde - m’explique que non, non, non, essayer de rendre la moins identifiable possible une publicité sur les réseaux sociaux, ce n’est pas sournois. Non, c’est encore une fois, améliorer l’expérience client en ne polluant pas sa timeline, et non, ce n’est pas une incitation au clic de curiosité pour des personnes intéressés par ce post finalement publicitaire. Et puis finalement, continue-t-il on a encore notre libre arbitre pour décider si oui ou non, on veut accéder à cette pub, non ?
    Ah. Alors en rendant la moins visible possible une publicité censée répondre à (créer ?) un besoin que l’on avait probablement pas ressenti jusque là (merci, hein), la com° améliore une expérience client que l’on n’aurait même pas eu à expérimenter si la pub n’avait pas été foutue en plein milieu de notre compte Facebook ? Il n’y a pas un peu de contradiction ?
    La discussion s’est arrêtée là, parce que pour mes amis, je suis une altermondialiste planquée dans le service public avec tous mes avantages syndicaux (oui le droit du travail c’est le MAL), et que j’avais un verre à finir. Oui, c’était à MOI de reconnaître que je pourrissais l’ambiance. Alors que quand j’y pense, je trouve que la pub nous pourrit à nous tous, la vie.

    A quoi sert la communication ? A quoi sert la publicité ? Quand je dis servir, je dis servir au sens vital, au sens de l’intérêt collectif et général, au sens premier du verbe servir, et non plus en son sens, finalement le plus représentatif de ce que la société est devenue, son sens pratique.

    Je rigole pas, j’ai besoin de débats et de réponses, parce que je sens que je pense à contre-courant de la pensée qui m’entoure (je ne suis pas entourée de gens qui pensent comme moi, parfois tant mieux). J’ai besoin de savoir si cette angoisse qui surgit est légitime, est justifiée ou si elle est totalement démesurée et que quelque chose m’échappe dans cette discussion.

    Lectures, podcasts, journaux, toute source d’informations à ce sujet sera bienvenue.

    P.S. Je me demande même si, rapport à mon pseudo (Oblomov), ma nouvelle tendance à être casanière, parfois figée et angoissée à l’idée de sortir n’aurait pas un lien avec tout ça. Mais c’est une autre histoire.