• #Biodiversité : à qui profiteront les ressources de la #Guyane ? Par Jacques Constant Damprobe (Journaliste).
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    Concernant le second point, sans doute le plus important, le partage équitable des avantages issus de l’exploitation de la biodiversité, conformément au protocole de Nagoya (signé en octobre 2010 et entré en vigueur 4 ans plus tard), il semble aussi leur donner satisfaction. En découle un troisième point : la lutte contre le (bio)piratage des ressources génétiques et le savoir-faire ancestral des populations amérindiennes et bushinenguées dans leur bassin de vie, convoités puis exploités, brevetés et détenus par les industries et laboratoires agroalimentaire, chimique, pharmaceutique et cosmétique sans aucune contrepartie ou compensation financière ni pour elles-mêmes ni pour les collectivités territoriales. Le procédé est aussi simple que malhonnête : les industriels font signer des papiers aux seuls chefs coutumiers, alors que les savoirs sont collectifs, sans que ceux-ci ne comprennent d’ailleurs les tenants et aboutissants des documents qui leur sont soumis en français. Après l’orpaillage illégal, c’est l’autre pillage des richesses naturelle et immatérielle de la Guyane. Un scandale de plus.

    Le mois dernier, reçu par Ségolène Royal, en compagnie du sénateur Antoine Karam, le président de région a, une fois de plus, soulevé la question des retombées économiques pour la Guyane de l’exploitation à des fins industrielles des ressources biologiques issues de la biodiversité guyanaise. Alors que la Région Guyane a longtemps voulu s’approprier ce dispositif, Rodolphe Alexandre a fini par réclamer « un partage juste et équitable de ces retombées, tant pour la future collectivité territoriale de Guyane que pour les populations autochtones ». Sauf que l’Etat, comme pour les ressources minières, ne l’entend pas forcément de cette oreille.