• La honte du moment pour les médias français : rigoureusement aucune info (hors dépêches) sur les manifestations et la répression en #Tunisie.

    Juste un communiqué du NPA :
    http://www.npa2009.org/content/communiqué-du-npa-soutien-total-à-la-population-tunisienne

    Après celles du Bassin Minier de la région de Gafsa, de La Skhira et de Ben Guerdane, c’est, depuis une semaine, au tour de la population du gouvernorat de Sidi Bouzid, au centre du pays, de manifester.

    Comme toujours, la réponse des autorités est répressive, sécuritaire, voire meurtrière : arrestations, tortures, couvre-feu, déploiement des milices du parti au pouvoir, de la police et de l’armée, tirs à balles réelles qui ont fait des dizaines de blessés et un mort, des suicides, le tout dans le silence ou la désinformation d’un blocus médiatique imposé.

    Comme le tweet Ibn Kafka :
    http://twitter.com/ibnkafka/status/19371629767303171

    There are riots, political prisoners, imprisoned journalists and fatalities. Oh, I forgot: it’s Tunisia, not Iran. Still interested?

    http://twitter.com/ibnkafka/status/19372382154133505

    There’s a dictator, corruption, forged elections, & popular discontent. Ah, I forgot: it’s a pro-Western state.Still interested? #sidibouzid

    • Le seul vague truc français disponible actuellement sur le sujet, c’est une dépêche de l’AFP reprise sur le site du Figaro.
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/26/97001-20101226FILWWW00072-tunisie-affrontements-a-sidi-bouzid.php

      De nouveaux affrontements violents ont eu lieu dans la nuit dans la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest de la Tunisie, faisant un blessé par balle et des dégâts matériels importants, a-t-on appris dimanche de sources syndicales Des centaines de Tunisiens ont participé à une manifestation dans la ville de Souk Jedid, à 15 km au sud de Sidi Bouzid, en proie à des troubles sociaux depuis plus d’une semaine sur fond de chômage, a indiqué à l’AFP Mongi Rnimi, syndicaliste et témoin oculaire.

      Des hommes de la garde nationale ont procédé à des tirs de sommation pour disperser les manifestants qui ont encerclé le poste de la garde et mis le feu à la sous-préfecture de cette ville de plus de 19.000 habitants, a-t-il ajouté. Un des gardes nationaux a été touché par erreur à la cuisse par balles, a affirmé M. Rnimi.

      Parallèlement, des affrontements violents ont opposé environ 2.000 manifestants à la police durant plus de six heures, de 20H30 à 02H00 heures (19H30 à 01H00 GMT) dans la ville de Regueb à 37 km au sud-est de Sidi Bouzid, provoquant des dégâts matériels importants, a déclaré à l’AFP le syndicaliste Kamel Abidi.

      Noter la novlangue :
      – des manifestants qui se font tirer dessus par des troupes armées, ça s’appelle « de nouveaux affrontements » ;
      – en trois paragraphes, la dépêche parvient à ne jamais écrire que la garde nationale a tiré à balles réelles sur les manifestants ; le premier paragraphe indique qu’il y a « un blessé par balle » (mais ne dit pas qui a tiré), le second paragraphe dit que « des hommes de la garde nationale ont procédé à des tirs de sommation », puis qu’un des gardes « a été touché par erreur à la cuisse par balles » ;
      – motivation des manifestants ? Idées vagues : on sait seulement que la ville est « en proie à des troubles sociaux » « sur fond de chômage ».

      Dictature ? Corruption ? Répression ? Vivre dignement ?