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  • Rémunération : “Auteurs, bloquez les raffineries !”
    https://actualitte.com/article/108258/economie/remuneration-auteurs-bloquez-les-raffineries

    Les Échos citent un courrier émanant du SNE à destination du ministère de la Culture et de différentes sociétés d’auteurs. La substance est limpide : touchez pas au grisbi. « Sur le plan économique, un minimum garanti, tout comme un taux minimum de rémunération, remettrait en question l’économie propre à chaque secteur et à chaque ouvrage ainsi que la péréquation dont on sait qu’elle permet la diversité éditoriale et la vitalité des réseaux de distribution », amorce le Syndicat pour justifier de la suite.

    Et quelle suite : au terme des négociations où l’on avait posé sur la table un revenu minimum pour les auteurs, les éditeurs du Bureau ont dit niet. Ainsi, « un minimum garanti non amortissable, non remboursable et d’un taux minimum de rémunération ne peuvent pas faire l’objet de davantage de discussions ». Merci de ne pas insister et d’essuyer vos pieds sur le paillasson avant de sortir.
    Le système vous remercie

    Alors, oui, aussi poliment que diplomatiquement, le directeur général assure que personne ne souhaite toucher au modèle actuel, mais que le dialogue n’est pas rompu sur « les autres points de discussion ». Ainsi le Syndicat ne serait pas hostile à renégocier la catégorie d’hôtels lors des festivals – d’autant plus que ce sont souvent les manifestations qui gèrent cette logistique. Mais stylos et feutres seraient offerts pour les dédicaces.

    Le courrier évoqué par Les Échos est celui que le SNE a adressé à la ministre — et qui comporte de subtiles nuances avec celui que les organisations d’auteurs ont pu recevoir. En clair, il met l’accent sur le risque d’effondrement de l’industrie du livre si la question de la rémunération était révisée.

    Certains, facétieux, voient pourtant dans cette lettre un point positif : celui du visage découvert. « Leur directeur général répond publiquement que le système ne doit pas bouger. Ce même modèle qui a conduit a 20 % de baisse de rémunération ces 20 dernières années », glisse un proche du dossier. En somme, tout va très bien madame la Marquise, pourquoi s’inquiéter de ce que la grange brûle ?

    #Edition #Droits_auteur #Directive_européenne

  • Michel Houellebecq en route vers le Nobel de littérature
    https://www.lefigaro.fr/livres/michel-houellebecq-en-route-vers-le-nobel-de-litterature-20220930

    Les sites de paris britanniques en ligne le croient. Ils placent Michel Houellebecq en pole position.

    Long article citant plein d’autres auteurices possibles avant une conclusion ;

    À quelques jours du verdict, il faut aussi savoir raison garder. Le lauréat de 2021, Abdulrazak Gurnah, ne figurait même pas dans la liste des parieurs. En 2020, la poétesse américaine Louise Glück était mal classée, tout comme Peter Handke en 2019.

    • Annie Ernaux reçoit le Prix Nobel de littérature 2022
      https://actualitte.com/article/108156/international/annie-ernaux-recoit-le-prix-nobel-de-litterature-2022

      Cette année encore, l’attente du Prix Nobel de littérature aura fait les affaires des sites de paris en ligne, qui ont intégré la récompense littéraire aux divers événements sportifs sur lesquels il est possible de miser.

      Les pronostics plaçaient en tête Michel Houellebecq, d’après plusieurs sites de paris en ligne, au coude-à-coude avec Salman Rushdie, remonté dans le classement après la tentative d’assassinat dont il a été victime en août dernier. L’attribution de la récompense à ce dernier semblait toutefois peu probable : l’Académie suédoise se tient souvent à distance de l’actualité.

      Venaient ensuite l’écrivain kényan Ngũgĩ wa Thiong’o, Stephen King et Annie Ernaux, puis Garielle Lutz, Pierre Michon, Anne Carson, Hélène Cixous, Jon Fosse, Margaret Atwood ou encore Haruki Murakami, invariablement cité chaque année.

      Les pronostics sont rarement les bons : l’année de son sacre, Louise Glück apparaissait assez loin dans le classement, et Abdulrazak Gurnah, Prix Nobel 2021, était aux abonnés absents. Depuis le Prix Nobel 2016 remis à Bob Dylan, dont certains ne se sont toujours pas remis, l’Académie suédoise sait surprendre son monde, indéniablement... Cette fois, certains parieurs en auront sans doute pour leur argent, avec la victoire d’Annie Ernaux.

      Reste toutefois l’image publique de l’institution, sévèrement écornée par un scandale impliquant le mari d’une ancienne membre de l’Académie, accusé de viol, mais aussi par une tendance, au XXe siècle, à récompenser essentiellement des hommes, blancs et de préférence occidentaux...

  • États-Unis : sera-t-il possible d’interdire d’interdire les livres ?
    https://actualitte.com/article/107960/international/etats-unis-sera-t-il-possible-d-interdire-d-interdire-les-livres

    BookBanUSA — Une vague de censure de livres traverse les États-Unis depuis plus d’un an, écartant des centaines de titres des bibliothèques publiques ou scolaires. Si certaines tentatives sont contrées, d’autres parviennent à leur fin. Au Sénat et à la Chambre des représentants, deux démocrates souhaitent réaffirmer les principes de liberté d’expression et de liberté d’apprentissage.

    Publié le :

    23/09/2022 à 11:20

    Antoine Oury

    681 tentatives de censure entre janvier et août 2022, selon l’Association des bibliothécaires américains, 1648 titres visés entre juillet 2021 et juin 2022, selon PEN America. Tel est le triste décompte de la censure et des tentatives de retraits de livres aux États-Unis.

    Depuis plusieurs mois, les bibliothèques publiques et scolaires font l’objet d’attaques vis-à-vis de certains livres de leurs collections. Parce qu’ils abordent des thèmes comme les violences sexuelles, l’homophobie, le racisme ou encore les questionnements liés aux genres, ils sont qualifiés d’« obscènes », voire de « pornographiques » et jugés inappropriés par certains usagers, parents d’élèves ou citoyens.

    Ces derniers effectuent des signalements, estimant, malgré les compétences professionnelles des bibliothécaires, qu’ils ne doivent pas être mis à la disposition des usagers des établissements. Les tentatives de censure sont encouragées et parfois soutenues par des groupes de pression et autres associations conservatrices, d’autant plus que les titres visés sont souvent signés par des auteurs afro-américains, latinx, sino-américains et issus de la diversité, ou appartenant à la communauté LGBTQIA+.

    Dans plusieurs États, notamment au Texas, dans l’Idaho, en Caroline du Sud ou en Virginie, gouverneurs et autres responsables politiques ont fait de la censure un programme politique, incitant les partisans à faire pression sur les établissements. L’Association des bibliothécaires américains y voit d’ailleurs la principale différence celle du passé : elle est désormais organisée et massive, et ne porte plus sur un ou deux titres en particulier par an.

    Parmi les titres touchés, citons Maus, d’Art Spiegelman, Watchmen, d’Alan Moore et Dave Gibbons, Batman : White Knight, de Sean Murphy et Matt Hollingsworth, La Servante écarlate, de Margaret Atwood et Renée Nault (pour l’adaptation en BD), ou encore le Journal d’Anne Frank, adapté également en BD par Ari Folman et David Polonsky. Mais aussi des livres de Rupi Kaur, Toni Morrison, Alison Bechdel ou encore George M. Johnson...
    Deux résolutions symboliques

    Parallèlement à la Banned Book Week, semaine dédiée aux livres visés par la censure, deux responsables démocrates, à la Chambre des représentants et au Sénat, ont introduit des résolutions portant sur cette vague. Jamie Raskin, du côté de la Chambre, et Brian Schatz, au Sénat, s’inquiètent dans deux textes « de la prolifération des cas de censure de livres et des menaces à l’encontre de la liberté d’expression aux États-Unis ».

    Ces résolutions, des textes symboliques, mais qui révèlent les préoccupations du parlement américain s’ils sont adoptés, entendent aussi « affirmer le soutien des États-Unis à la liberté d’expression des auteurs et à la liberté de tous les Américains en matière de lecture, à l’encontre de toute censure étatique ».

    Le texte de Jamie Raskin appelle aussi « les gouvernements locaux et les institutions pédagogiques à protéger le droit à l’apprentissage des étudiants et la liberté des enseignants et bibliothécaires à assurer des enseignements en fournissant aux étudiants des opportunités de lire une large sélection de livres reflétant des points de vue et des perspectives multiples ».
    Interdire la censure ?

    Certains cas ont déjà été contestés avec succès dans certains États. Dans le Missouri, deux élèves avaient attaqué leur administration scolaire après la suppression de 8 titres. Si la justice ne s’est toujours pas prononcée, l’administration avait fait machine arrière, partiellement, en réintégrant L’œil le plus bleu de Toni Morrison. Dans d’autres cas, le Premier amendement, qui protège la liberté d’expression, est régulièrement évoqué, mais les cas de censure passent rarement devant les tribunaux.

    Dans l’État de Virginie, une tentative cherchant à interdire la vente en librairie de deux ouvrages, Gender Queer, de la dessinatrice Maia Kobabe (Genre Queer, traduit en France par Anne-Charlotte Husson) et A Court of Mist and Fury de Sarah J. Maas (Un palais d’épines et de roses, traduit en France par Anne-Judith Descombey), a toutefois été écartée par la justice.

    À Wellington, dans l’État du Colorado, le conseil d’administration d’une bibliothèque publique a récemment voté une résolution prohibant « la censure, la suppression, le retrait, la surveillance ou l’ajout d’une restriction liée à l’âge sur des idées ou information, au sein de la bibliothèque ». Toute la difficulté résidant dans le fait qu’un établissement scolaire ou public peut toujours subir des pressions de l’administration, exercée sur ses financements ou sa réputation...

    #Censure #Bibliothèques #Extrême-droite

  • Le montant réglementé des frais de port des livres fixé à 3 euros
    https://actualitte.com/article/107955/economie/le-montant-reglemente-des-frais-de-port-des-livres-fixe-a-3-euros

    Après la promulgation de la loi du 30 décembre 2021, dite « Loi Darcos » qui instaurait un montant des frais de port minimum pour les envois de livres venait la définition de ce montant. Le ministère de la Culture a accepté la proposition de l’Arcep, chargée de déterminer un tarif : l’expédition d’un livre coûtera donc au minimum 3 € à l’acheteur.

    Publié le :

    22/09/2022 à 18:30

    Antoine Oury

    Le ministère de la Culture a mis fin au suspense concernant le montant minimum des frais de port pour l’expédition des livres : un acheteur paiera ainsi 3 € pour recevoir son livre à domicile ou dans un point de retrait (hors point de vente au détail de livres).

    Ce tarif minimum sera obligatoire pour tous les vendeurs de livres neufs, sans aucune dérogation possible par l’intermédiaire de programmes de fidélité. Par ailleurs, l’achat d’un livre avec d’autres produits, comme une machine à laver, par exemple, nécessitera également le paiement de 3 € pour l’expédition du livre.

    À partir de 35 € d’achat de livres, toutefois, il sera de nouveau possible, pour les vendeurs, de proposer une livraison à 1 centime € minimum, la gratuité étant interdite depuis une loi de 2014. Quel que soit le montant de l’achat, si la livraison s’effectue dans un point de vente au détail de livres — autrement dit, une librairie —, les frais d’expédition pourront être nuls.

    Le tableau de l’Arcep, mis à jour

    L’ensemble de ces règles s’appliquera à la Métropole et à l’Outre-mer, a précisé le ministère de la Culture lors d’un échange avec la presse.
    Restaurer l’équité

    Publiée au Journal officiel le 31 décembre 2021, la loi du 30 décembre de cette même année comportait notamment une nouvelle mesure relative aux frais de port des livres commandés en ligne. Après l’interdiction de la gratuité, il devenait obligatoire de respecter un certain montant minimum, que l’Arcep, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, devait définir.

    Cette même autorité avait proposé un tarif de 3 € en avril dernier, avant d’ouvrir une consultation publique pour recueillir les avis des acteurs du livre et du e-commerce sur ce montant et la législation en général. Au moment de la présentation de ce tarif, le Syndicat de la librairie française (SLF) indiquait qu’il « n’[avait] convaincu personne, sauf Amazon »...

    Malgré les efforts du SLF, la satisfaction d’une très large majorité des autres intéressés aura pesé dans la balance. Selon une source proche du dossier, la corporation poursuivra ses négociations collectives avec La Poste, afin de réduire les frais pour les librairies, faute de mieux.

    Ce tarif minimum concernera en effet tous les acteurs du livre, des librairies indépendantes au géant de la vente en ligne Amazon, ses concurrents, la Fnac ou Cultura, ou encore des plateformes de vente comme leslibraires.fr.

    L’esprit de la loi était de rétablir une plus juste concurrence entre les différents vendeurs de livres : avec l’interdiction de la gratuité des frais d’expédition des ouvrages, Amazon avait instauré un tarif de 0,01 €, bientôt imités par d’autres grands acteurs de la vente en ligne. En instaurant un tarif minimum commun à tous les vendeurs, le législateur espère placer les grands acteurs et les librairies plus modestes sur un terrain plus égalitaire.
    Hausse des prix et tentation de l’occasion

    La volonté du législateur s’est heurtée à plusieurs critiques, de taille. La première d’entre elles concernait le « cadeau » fait à Amazon, en réduisant de fait les dépenses du géant pour assurer les frais de port à 1 centime. « Nous préservons sa rentabilité malgré lui, on ne peut pas le nier », reconnaissait elle-même Roselyne Bachelot-Narquin, alors ministre de la Culture lors des débats à l’Assemblée nationale, présentant ce fait comme un mal nécessaire.

    Martine Berthet, rapporteure pour avis de la Commission des affaires numériques, lors de ces mêmes débats, s’inquiétait pour sa part de « la hausse drastique du prix des livres [...] sans pour autant que les libraires ne gagnent de clients supplémentaires ». Il y a plus d’un an, en juin 2021, lorsqu’elle émit ces réserves, le taux d’inflation était bien moindre qu’aujourd’hui...

    À ce titre, le cabinet de la ministre de la Culture explique que « la différence entre le tarif de 1 centime et celui de 3 € semble suffisamment importante pour avoir un impact, tout en prenant en compte le contexte d’inflation actuel. Il aurait été contre-productif d’aller plus loin, par rapport au pouvoir d’achat des Français. »

    Le tarif de 3 € a obtenu les faveurs de la rue de Valois et du ministère de l’Économie, parce qu’il est « accepté socialement et déjà appliqué par des enseignes pour la vente de produits culturels à distance ».

    D’autres acteurs du livre s’inquiètent d’un report des lecteurs et lectrices vers le marché de l’occasion, pour compenser les nouvelles dépenses liées aux frais de port. Soulignons que, depuis quelques mois, auteurs et éditeurs préparent le terrain pour une possible taxe sur les ventes de livres d’occasion, pour financer la création... Sur ce point, le ministère confirme que le sujet est étudié, en collaboration avec les auteurs et les éditeurs, mais que le sujet reste « plus complexe ».

    Le cabinet reconnait qu’il « peut y avoir un intérêt » pour le consommateur à se tourner vers le livre d’occasion, mais que ce marché reste « réduit aujourd’hui ». Des livres moins chers, et des frais de port qui ne sont pas astreints au tarif minimum de 3 € : le calcul pourrait toutefois être fait rapidement par des lecteurs et lectrices.
    Notifier la Commission européenne

    Autre bémol mis à la législation, et non des moindres, une distorsion de concurrence qu’avait pointée la Commission européenne. En début d’année, elle estimait que « certains des plus petits vendeurs à distance pourraient ne pas être en mesure de concurrencer les vendeurs de détail », avec cette charge obligatoire pour les frais de port.

    « [L]e projet notifié semble porter atteinte à l’objectif de la Loi relative au prix du livre qui a introduit le système de prix fixes, applicable dans les mêmes conditions à tous les vendeurs, quel que soit leur filière de vente », poursuivait la Commission dans un courrier. En imposant une augmentation substantielle au prix final du livre, la législation irait tout bonnement à l’encontre de la loi sur le prix unique...

    Le montant réglementé, avant d’être applicable, devra bien passer sous les yeux de la Commission européenne : le ministère de la Culture la notifiera dans les prochains jours du projet d’arrêté, pour avis. L’institution aura alors 3 mois pour rendre ses observations et éventuelles objections. « Si de nouvelles réserves sont émises, ce sera à nous d’y répondre, avec des arguments très précis », explique le cabinet de la ministre.

    Une fois la publication de l’arrêté au Journal officiel, un délai de 6 mois sera laissé à tous les acteurs pour la mise en conformité. La rue de Valois vise donc l’été 2023 pour l’entrée en vigueur effective des 3 € de frais de port minimum obligatoire pour le livre neuf.

    Dossier : Le prix unique des frais de port du livre, une saga législative

    Photographie : illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0

    #Edition #Frais_postaux

  • États-Unis : menacée, une directrice de bibliothèque démissionne | Hocine Bouhadjera
    https://actualitte.com/article/107473/bibliotheque/etats-unis-menacee-une-directrice-de-bibliotheque-demissionne

    La violence et les intimidations contre les bibliothécaires aux Etats-Unis ont fait une nouvelle victime. Kimber Glidden, directrice de l’établissement du comté de Boundary, dans l’Idaho, a annoncé sa démission suite aux pressions subies par un groupement de parents. La directrice reçoit en effet des menaces plus ou moins directes depuis le début de l’année et a notamment dû faire face à une pétition lancée le mois dernier. Elle dénonce une « atmosphère politique d’extrémisme ». Source : ActuaLitté

  • États-Unis : fermer une bibliothèque plutôt que d’y trouver des livres LGBT
    https://actualitte.com/article/107316/international/etats-unis-fermer-une-bibliotheque-plutot-que-d-y-trouver-des-livres-lgb

    Les formes d’action et les cibles de l’extrême-droite sont un puits sans fond. C’est au Etats-Unis... cela viendra bientôt chez vous. Je prends les paris.
    « La gangrène est partout ».

    La bibliothèque de Patmos, dans le canton de Jamestown, a perdu 84 % de son budget annuel de 245.000 $, après l’échec du renouvellement du millage [part des impôts fonciers consacrée à divers services] lors des élections primaires de ce mardi 2 août. Larry Walton, président du conseil de la bibliothèque, a expliqué que le renouvellement avait échoué, avec 1905 votes contre 1142 votes pour.

    En cause, un petit groupe de résidents conservateurs, les Jamestown Conservatives, qui ont mené campagne contre le renouvellement du budget de l’établissement parce que la bibliothèque a refusé de retirer tous les ouvrages LGBTQ+ des rayonnages, a déclaré Walton à l’Associated Press.

    La controverse s’inscrit dans le contexte d’une vague de censure sans précédent aux États-Unis, qui vise en particulier les titres évoquant l’expérience du racisme, de l’homophobie, ou qui mettent en scène des personnages LGBTQIA+. On pourra notamment citer le titre Genre Queer, une autobiographie non binaire (trad. Anne-Charlotte Husson chez Casterman), un roman graphique de Maia Kobabe sur le passage à l’âge adulte en tant que personne non binaire et asexuelle.

    « Ils protesteront contre tous les livres LGBTQ qui sont sur nos étagères. Ils veulent que l’on interdise ces livres, ce qui est inacceptable. Nous, le conseil, nous ne censurerons pas les livres », a expliqué Walton. Le cas est particulièrement extrême, puisqu’une bibliothèque sera fermée par une partie de la population à cause de quelques livres au sein de ses collections.
    Démission, harcèlement et fermeture

    Au printemps, les réunions de la bibliothèque avaient réuni de nombreux résidents se plaignant de la présence de ces ouvrages et allant jusqu’au harcèlement envers les membres du personnel. Des événements qui avaient poussé Amber McLain, la directrice de l’établissement, à démissionner après avoir été harcelée en ligne et avoir été accusée d’endoctriner les enfants. Elle a été suivie par le directeur par intérim Matthew Lawrence quelques mois plus tard.

    « Ce ne sont que les trucs LGBTQ qui me dérangent, surtout vis-à-vis de mes enfants », a commenté Cody Newhouse, membre des Jamestown Conservatives. « Si vous êtes plus âgé, vous pouvez prendre vos propres décisions, c’est très bien. Mais avec les plus jeunes, je pense simplement que cela devrait rester loin d’eux. »

    Cody Newhouse, qui a bien entendu voté contre le renouvellement du budget, a déclaré à Wood TV que même si les livres sont placés dans la section adulte de la bibliothèque, les enfants peuvent toujours y accéder. Des panneaux ont par ailleurs fleuri dans les jardins et les cours incitant les résidents à voter contre le renouvellement du budget de la bibliothèque, notamment le long de l’artère principale de Jamestown.

    Walton a déclaré que la bibliothèque pourrait fonctionner jusqu’à la fin du premier trimestre 2023 sur le budget actuel, mais qu’une fermeture se profilait ensuite. Il a ajouté que le conseil devait examiner ses revenus et dépenses afin d’envisager les futures possibilités, y compris la recherche d’un nouveau financement lors de la prochaine élection.

    « Je suis optimiste quant au fait que nous puissions surmonter l’obstacle que le groupe de conservateur a placé sur notre chemin », a conclu Walton.

    #Censure #Bibliothèques

  • Bûche glacée, dinde de Noël : à qui appartiennent les recettes de cuisine ?
    https://actualitte.com/article/103623/enquetes/buche-glacee-dinde-de-noel-a-qui-appartiennent-les-recettes-de-cuisine

    À qui appartiennent les recettes de cuisine ? Celles de grand-mère sont rarement reproductibles, avec son habitude de mettre un peu de ça, juste assez de ça et rajouter une pointe de ça pour la couleur. Des proportions difficilement imprimables, reposant sur un empirisme subjuguant. Mais dans les faits, un texte de recettes, d’où vient-il, où va-t-il, et dans quelle étagère-t-il ? Car la question de la propriété intellectuelle lorsqu’il s’agit de ces ficelles de la cuisine n’est pas forcément la plus évidente.

    Elles sont, pour beaucoup, considérées comme appartenant au domaine public – une sorte de bien commun, transmis générationnellement. Faire une purée, on le sait bien, n’a rien de révolutionnaire en soit — sauf lorsque ladite purée se trouve être une création originale d’une personne très inspirée, qui décide de partager sa découverte sur la toile. Et pourtant, même dans ce cas-là, comment s’assurer qu’une telle invention culinaire reste protégée ?
    La tambouille... juridique

    Maître Magaly Lhotel, avocate spécialisée en droit de la propriété intellectuelle donne le ”la“ : « Il n’existe pas de droits de propriété intellectuelle sur les recettes de cuisine. Elles ne sont pas protégeables en tant que tel, notamment par le droit d’auteur. » À ce titre, seule l’expression visuelle — autrement dit, la présentation dans l’assiette — ou bien littéraire — les mots choisis pour la présenter — peuvent être protégés.

    Et encore, souligne l’avocate, « si leur expression est suffisamment originale, c’est-à-dire empreinte de la personnalité de l’auteur ». Le nom de la recette, en revanche, pourra être déposé au titre de marque. De même, il est possible de breveter un procédé de fabrication.

    À ce titre, un petit tour sur le registre de l’INPI, Institut national de la propriété industrielle, nous apprend que Cyril Lignac, adepte du « Gourmand croquant », est un féru de protection de la propriété intellectuelle. Il a déposé la marque en juillet 2015, ainsi qu’une vingtaine d’autres – notamment le Fait maison, qui a donné lieu à la publication de cinq ouvrages parus chez La Martinière. Conclusion : 1,322 million d’exemplaires pour plus de 16,72 millions € de chiffre d’affaires (données : Edistat).

    « En revanche, il n’existe pas de possibilité de protéger une saveur. À défaut, les recettes de cuisine sont protégées par le secret et des accords de confidentialité sont signés », conclut Magaly Lhotel. Peut-être un jour, à l’instar des parfums de Grasse, une inscription au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’Unesco ?
    Aux fourneaux, les blogueuses

    Que disent donc les premières concernées par une possibilité de plagiat ? Les blogueuses (majoritairement) cuisine sont multitude, toutes à la recherche de recettes signatures qui sauront attirer les amateurs de nourriture. Or comment s’assurer que leurs créations ne soient pas tout bonnement recopiées et diffusées, mot pour mot, et sans autorisation ?

    « Je ne protège pas mes recettes et je ne saurais pas comment le faire, si ça prend du temps, via quelle plateforme ou par quel billet le faire… », nous avoue Charlotte Chateau, créatrice de Paris with Charlotte. Et d’ajouter : « Si je trouve quelqu’un qui a repris ma recette, qu’est-ce que je peux faire en soi ? De manière légale, je ne vais pas porter plainte. Je ne sais même pas quelles seraient les règles, si elles existent. C’est très flou, finalement, et j’ai l’impression qu’on n’en parle pas assez… ». Justement !

    Nathalie Pagnoux, qui gère Envie d’Apéro, dit les choses simplement : « Mes recettes ne sont pas protégées. Tout le monde publie des hachis parmentier, c’est du domaine public. Pour moi ça n’aurait pas de sens. » Plutôt de que mixer une soupe à la grimace, Christelle de Il était une fois la pâtisserie, fait contre mauvaise fortune bon coeur et considère le vol de recette devient une forme — maladroite, au mieux — de reconnaissance : « Au contraire, ça me fait plaisir plutôt que de provoquer une quelconque colère », explique-t-elle.

    « La plupart du temps, les gens proposent un lien vers mon blog, pour indiquer d’où provient la recette, c’est bon pour le référencement ! » Or, tout le monde dans l’univers de la cuisine pixélisée n’est pas forcément du même avis : « Certaines de mes amies sont très remontées si elles se font piller leur recettes : au point d’aller jusqu’à porter plainte pour plagiat. »

    Avec un taux de réussite fragile : depuis que le Tribunal de Grande Instance de Paris a statué, en 1974, que les recettes n’entraient pas dans le champ du droit de la propriété littéraire et artistique — à l’instar des idées, elles sont « libres de parcours », la messe est dite. Mieux : en 1997, ce même TGI avait ajoutait qu’elles ne relevaient pas de l’œuvre de l’esprit : elles sont un enchaînement d’instructions et de mesures, en rien un savoir-faire.

    Les grands chefs étoilés, qui se plaignent du « plagiat culinaire » aussi bien que les cuisiniers amateurs, montrent tout à la fois une imperfection en ce sens autant que la nécessité de laisse libre court aux arts gastronomiques. Le législateur français avait pourtant, fin avril 2019, envisagé une proposition de loi pour la protection des recettes et créations culinaires. Mais l’idée d’une Fondation pour la gastronomie française aura fait long feu.

    Pourtant, écrire une recette demande du temps à ces passionnées : créer, tester, mais aussi penser à leur mise en page. Sans oublier préparer un catalogue de clichés, qui viendront guider les internautes, pas à pas, vers la bonne réalisation d’un plat unique. Nathalie Pagnoux nous explique que « pour les photos, tout le monde râle parce qu’elles sont souvent reprises sans autorisation. Et moi-même, je râle en retrouvant mes photos sur Instagram par exemple, en disant que ce serait sympa de citer [le nom de l’auteur] ».

    Le cas du plagiat de photographies est une toute autre histoire, avec des régulations plus claires en termes de propriété intellectuelle. Contrairement à un texte, et en particulier à une recette de cuisine, une image est figée, et ne laisse pas de doute quant à une reprise sans autorisation. Christelle indique être inscrite à un système, nommé PixTrakk, qui permet de notifier en cas de duplicata et ainsi lutter contre le vol d’images sur internet, en plus d’affubler ses clichés d’un tatouage numérique.

    Le grain de sel des éditeurs

    Les recettes, donc, appartiennent à une domaine juridiquement complexe. Didier Ferat, pour les Editions Solar, est catégorique : une recette ne peut pas être protégée juridiquement : « À partir du moment où elle est dans le livre, elle appartient à l’auteur et à l’éditeur », nous indique-t-il. « Mais les gens peuvent toujours piller de manière éhontée. »

    D’après lui, il est très simple pour quiconque de piocher une recette, la recopier, pour ensuite la modifier à sa guise, en ajoutant, remplaçant, ou supprimant un ingrédient par-ci, par-là. « Un recours n’est possible que si le plagiat en question est fait de manière vraiment visible. »

    Interrogé sur la possibilité d’un recopiage explicite d’une recette de cuisine publiée par les éditions Solar, Didier Ferat a affirmé n’avoir jamais eu de telle expérience, même avec un rythme de publication de 60 livres pas an. « Pourtant, nous publions les livres de Laurent Mariotte, qui est numéro 1 en cuisine depuis septembre ! »

    Mieux manger sans se ruiner, ouvrage sorti le 7 octobre, culmine en effet à 42.369 exemplaires, mais l’animateur radio est un habitué des joli succès : Mieux manger toute l’année, une sorte d’almanach de recettes, démarré en 2017, cumule plus de 379.700 exemplaires — 7,4 millions € (données : Edistat). Et pour 2022, l’animateur prépare également deux autres parutions, aux sujets évocateurs : Grand apéro : petits plats en équilibre ainsi que Grandes tablées : petits plats en équilibre, toujours avec cette perspective de recettes gourmandes, simples et accessibles.

    Les éditions Hachette Cuisine, ainsi que les éditions de L’Epure ont été contactées, mais n’ont pas pu répondre, prises de court par les préparatifs des fêtes de fin d’année.

    #propriété_intellectuelle #cuisine #recettes

  • Aux États-Unis, la censure vise un livre sur... Michelle Obama
    https://actualitte.com/article/107127/international/aux-etats-unis-la-censure-vise-un-livre-sur-michelle-obama

    Intéressant cette conception de faire des listes et lancer des crétins dans une course judiciaire à la censure des livres en bibliothèques. Il est clair que l’extrême-droite US a engagé une guerre de guerilla, et que la situation va devenir de plus en plus difficile, car les libéraux ont plutôt tendance à les prendre pour des imbéciles... mais ils finissent par gagner car les autres se désintéressent de la politique. Une stratégie de l’extrême-droite et une vision anti-stratégique des libéraux que l’on retrouve partout, malheureusement.

    Depuis près d’un an, des citoyens, législateurs et autres représentants politiques américains démontrent une ingéniosité inédite pour contester la présence de certains livres dans les collections des bibliothèques, publiques comme scolaires. Cette vague de censure, qui parvient parfois à ses fins, est inédite, et inquiète considérablement les professionnels des bibliothèques et de l’édition.

    Du point de vue des ouvrages visés, une majorité écrasante est constituée par des livres évoquant le racisme, l’homophobie, les violences sexuelles, le ressenti de personnes afro-américaines, latinos ou membres de la communauté LGBTQIA+... Les ouvrages sont souvent pointés pour un caractère « obscène », « insultant », voire « pornographique ».

    En Floride, la procédure judiciaire ouverte par un citoyen « libre et imposable », comme il se décrit lui-même, s’inscrit dans cette lignée ouverte en 2021. L’homme a porté plainte contre le conseil scolaire des établissements du comté de Sarasota, les accusant d’avoir mis à disposition « des documents sexuellement explicites » et « des documents sur le viol d’enfants » au sein des bibliothèques scolaires.

    Parmi les 50 ouvrages dont le retrait est demandé auprès de la justice, des titres régulièrement attaqués, comme L’Œil le plus bleu, de Toni Morrison, Fun Home, d’Alison Bechdel, Gender Queer, de Maia Kobabe ou encore Stamped : Racism, Antiracism, and You, d’Ibram X. Kendi et Jason Reynolds. Mais aussi, plus curieusement, un livre consacré à Michelle Obama, par Heather E. Schwartz, ou encore Milk and Honey, le recueil de poésies de Rupi Kaur...

    Interrogé, Robert Craft a reconnu qu’il n’était pas très familier des livres qu’il incrimine. Quant à la liste, il l’a trouvée sur internet : « Je ne me rappelle plus très bien où. »

    #Censure #Bibliothèques

  • Coursiers de libraires parisiens, maillon méconnu de la chaine du livre
    https://actualitte.com/article/107089/librairie/coursiers-de-libraires-parisiens-maillon-meconnu-de-la-chaine-du-livre

    La « chaîne du livre », c’est aussi de la logistique.

    L’Île-de-France, région française la mieux dotée en librairies, abrite quelques spécificités. Ainsi, l’acheminement des livres, des éditeurs aux libraires, ne s’effectue pas seulement par l’intermédiaire des distributeurs et transporteurs : une part non négligeable des volumes véhiculés dans la capitale est prise en charge par des coursiers.

    Jacques Steyer est l’un d’entre eux, membre des effectifs de la société spécialisée Oméga Course depuis la création de cette dernière, il y a douze ans. Véritable légende du milieu, après 35 ans de carrière en tant que coursier de librairies, il coupe le contact la semaine prochaine, quelque peu fatigué de la « circulation parisienne ».

    Il garde néanmoins un souvenir ému de ses débuts dans le métier, lorsque, venu de Touraine, il entre dans le monde de la librairie parisienne grâce à un ami, lui-même coursier. « À l’époque, il s’agissait d’un milieu très fermé, où l’on entrait par piston uniquement. Le métier était très intéressant au niveau des rémunérations pour quelqu’un qui n’avait pas de diplôme », nous explique-t-il.

    Le paiement s’effectuait alors au bon de commande, fourni par la librairie, qui payait le coursier... à la course, justement. Indépendant à ses débuts, Jacques Steyer a ensuite connu le salariat... dans un format multiemployeur : « J’étais à temps partiel chez des dizaines d’employeurs, ce qui permettait de réunir les commandes par course. Chez un éditeur, je pouvais ainsi ramasser 5 commandes, pour 5 sociétés différentes, en une seule course. »

    Il y a douze ans, il rejoint Omega Courses, société spécialisée fondée après le rachat de Netculture, qui compte aujourd’hui un effectif de 8 personnes, dont un gérant et un cogérant.
    La route et les livres

    Pierre Chanon, à la tête d’Omega Courses, nous résume assez directement la journée type d’un coursier : « Le métier de coursier est de ramasser chez les éditeurs le matin, de 5h à 10h, pour ensuite redispatcher les livres au local sur les différentes tournées (5 au total, plus une, dite navette) », indique-t-il par email. Cette « navette » est une tournée spécifique pour les librairies du groupement Librest, soit une douzaine de librairies du Grand Paris.

    Les livraisons des ouvrages chez les libraires peuvent s’étendre jusque 15 à 17 heures, avec ce que cela suppose de difficultés en matière de circulation dans la capitale. Jacques Steyer, lui, se charge de la récupération des ouvrages chez les éditeurs : il commence le ramassage très tôt, vers 6h, évitant donc les pics de trafic. Habitués, les éditeurs laissent parfois les ouvrages dans leur boite à lettres, pour faciliter les récupérations.

    À bord de son véhicule utilitaire, Steyer sillonne les rues, « du 1er au 20e, en particulier rive droite », pour un total d’une centaine de kilomètres quotidiens dans Paris intra-muros : de retour au siège d’Omega Courses, il y dépose sa cargaison, pour que ses collègues prennent ensuite le relais.

    De tournée en tournée, des visages se retiennent et des liens se forment, reconnait Jacques Steyer, citant notamment le siège parisien du Centre national de prévention et de protection (CNPP), qui édite plusieurs ouvrages sur le sujet, et les pauses café en compagnie de Christine, sur place, boulevard des Batignolles. « Ce qui est intéressant dans ce métier, c’est que l’on découvre sans cesse plein de nouveaux éditeurs, en particulier des éditeurs indépendants », regrette-t-il déjà.

    « Avec la multitude de maisons dans Paris et la région parisienne, ces coursiers nous sont très précieux », témoigne Benoît Anfray, directeur et cofondateur de la librairie L’Appel du Livre, essentiellement tournée vers les clients professionnels. « Ils connaissent bien les adresses, les contacts ou les habitudes chez tel ou tel éditeurs, quand la personne des factures travaille, par exemple... »

    Déménagements, arrêts maladie, petits imprévus et autres dates de congés sont colportés par les coursiers, en même temps que les livres, et permettent aux uns et aux autres de se tenir au courant. Ils ajoutent aussi des qualités humaines au transport, permettant par exemple d’échanger rapidement un ouvrage pour un autre. « J’ai connu Jacques quand il roulait en mobylette pour effectuer ses courses », se souvient Benoît Anfray, « et son expérience a été particulièrement appréciée ».
    Petites courses et gros volumes

    En 30 années d’expérience, Jacques Steyer a évidemment vu le paysage de l’édition et du transport de livres évoluer, avec, en premier lieu, le développement de l’activité de transport au sein des groupes d’édition, d’Interforum (Editis) à la Sodis (Madrigall-Gallimard) en passant par MDS (Media-Participations) et Hachette. « Aujourd’hui, les éditeurs se réunissent aussi en comptoir, ce qui facilite le ramassage, mais peut aussi dissimuler d’autres petits éditeurs », estime-t-il.

    Pierre Chanon, de son côté, a vu « les “petites courses” divisées par 5 ou 6 depuis 30 ans », même si elles perdurent. « La concurrence est moins importante qu’avant », ajoute-t-il, « car, par le passé, le coursier était salarié : maintenant, les libraires sont passés en prestation, et il n’existe aujourd’hui que quatre ou cinq sociétés de courses ». Citons, entre autres, Coursier 47 ou les messageries Le Dissez, ces dernières étant spécialisées dans les services de presse.

    D’autres services se développent peu à peu au sein des sociétés de portage, notamment la mise à disposition aux clients, qu’Omega Courses réalise pour Dod & Cie, Pollen, Champion, Assimil, AVM Diffusion et plusieurs petits éditeurs.

    (illustration, Vladimir Zlokazov, CC BY-NC-ND 2.0)

    Sans surprise, la surproduction s’observe aussi dans cette partie très spécifique de la distribution : « Les volumes de livraison sont plus importants qu’avant », remarque Jacques Steyer. « D’un côté, les libraires ont un choix plus important, ce qui reste une bonne nouvelle, mais, de l’autre, cette production incessante provoque beaucoup de retours. On livre 50 exemplaires pour une petite librairie alors que 5 suffirait. »

    Sur le départ pour un retour en Touraine, Jacques Steyer ne regrettera pas vraiment la circulation parisienne, devenue très compliquée, à ses yeux, depuis la fermeture des berges de seine. Décrit comme le « pater familias » des coursiers parisiens par un éditeur, il a formé plusieurs générations d’entre eux, ainsi que son propre remplaçant. « Je lui ai appris, j’espère, à savoir bien organiser son travail pour gagner du temps », indique-t-il. Il compte lui-même le prendre un peu plus, à deux ans de sa retraite.

    Photographie : le boulevard Voltaire, à Paris (illustration, Björn Seibert, CC BY-NC-ND 2.0)

    #Edition #Librairie #Coursiers

  • Ennui, infox et encyclopédie : un auteur chinois révèle la supercherie
    https://actualitte.com/article/106979/insolite/ennui-infox-et-encyclopedie-un-auteur-chinois-revele-la-supercherie

    « C’est l’Ennui ! - l’oeil chargé d’un pleur involontaire, Il rêve d’échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat. » Zhemao, femme au foyer chinoise, ne peut qu’abonder dans le sens de l’auteur des Petits poèmes en prose. Baudelaire conseillait d’être toujours ivre, afin de survivre à ce fardeau : de travail, de vin ou peu importe. La méthode de Zhemao, son nom d’utilisatrice, fut de produire sur l’encyclopédie Wikipédia des infox historiques...

    Publié le : 18/07/2022 à 16:15
    Hocine Bouhadjera

    Sa spécialité : falsifier l’histoire de la Grande Russie. Afin de franchir le contrôle des contenus publiés sur la version chinoise de la plateforme, la dame se faisait passer pour une universitaire, fille d’un diplomate chinois en poste en Russie, mariée à un Russe. Elle se targuait notamment de détenir un doctorat en Histoire mondiale de l’Université d’État de Moscou : prestige et légitimité.

    Récemment, elle avait partagé une pétition que son mari aurait signée pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie... En outre, elle utilisait quatre comptes alternatifs, afin de soutenir son escroquerie. En réalité, Zhemao ne parle ni anglais ni russe, et est une femme au foyer avec seulement un diplôme d’études secondaires.

    Une mine (d’informations) pas comme les autres

    En juin de cette année, le romancier chinois Yifan, tombe, dans ses recherches pour nourrir un futur texte, sur un article dédié à la mine d’argent de Kashin. Cette mine, découverte par des paysans russes en 1344 selon l’entrée, aurait été exploitée grâce au soutien de plus de 40.000 esclaves et affranchis. Outre cette dimension informative, le papier s’appliquait à décrire la composition géologique du sol, la structure de la mine et même le processus de raffinage...

    En réalité, tout n’était que le fruit de l’imagination de cette utilisatrice connue sous le nom de Zhemao. Les livres cités n’existaient tout simplement pas, quand les références en langue russe utilisées n’évoquaient pas ce que la Chinoise leur faisait dire. En tout, Yifan découvre 206 articles publiés à partir de 2019, certains sur des conflits entre anciens États slaves fantaisistes, souvent caractérisés par la richesse des détails exposés. 300 entrées auxquelles Zhemao avait apporté sa touche ont ensuite été étudiées par un groupe de wikipédiens et de bénévoles.

    « Le contenu qu’elle a écrit est de haute qualité et les entrées étaient interconnectées, créant un système qui se tenait en lui-même », explique John Yip, grand contributeur de Wikipédia, à VICE World News. Et d’ajouter : « Ses papiers semblaient complets, avec des citations appropriées, mais certaines étaient inventées, tandis que d’autres avaient des numéros de pages qui ne correspondaient pas ».

    Ce dernier conclut : « Zhemao a inventé une nouvelle façon de saper Wikipédia. » En effet, mêlant les faits à la fiction, la Chinoise a remis en cause les capacités de la plateforme participative à vérifier les informations et à repousser les acteurs malveillants du site.

    #Wikipédia #Enclosure #Communs

  • États-Unis : multiplication des violences contre les bibliothécaires
    https://actualitte.com/article/106663/bibliotheque/etats-unis-multiplication-des-violences-contre-les-bibliothecaires

    En réponse à l’augmentation de ces mises en danger et du harcèlement de certains employés, le conseil d’administration de l’American Library Association, dans un communiqué publié le 24 juin, a « condamné, dans les termes les plus forts possible, la violence, les menaces de violence et les autres actes d’intimidation qui se produisent de plus en plus dans les bibliothèques américaines. En particulier les actes qui visent à effacer les histoires et les identités des homosexuels, des transgenres, des Noirs, des autochtones, des personnes de couleur, des handicapées et des minorités religieuses ».

    Les personnes LGBTQIA+, étant les premières ciblées par cette vague de censure et de menaces institutionnelles, voire physiques, l’ALA rappelle qu’elle se tient à leur côté. L’association salue également « tous les employés des bibliothèques et ceux qui les dirigent ». Ces derniers font « courageusement face aux menaces personnelles et professionnelles » alors qu’il n’agissent que « célébrer la diversité et favoriser l’inclusion dans leurs communautés. »

    Selon l’organisation, ces comportements affaiblissent l’état de droit dans le pays où les armes à feu sont reines. En face, « les bibliothèques s’engagent à maintenir et à défendre les valeurs fondamentales d’inclusion et d’accès libre et égal aux idées et à l’information, élément fondamental d’une société démocratique éclairée ». C’est pourquoi l’American Library Association en appelle aux citoyens comme aux élus pour soutenir ces structures dans leur combat contre la censure et pour l’échange libre d’idées et d’opinions, face à ceux qui souhaitent faire basculer les États-Unis dans un nouveau paradigme réactionnaire.

    #Bibliothèques #Censure

  • “Il est possible de proposer de nouvelles expériences littéraires”
    https://actualitte.com/article/105959/humeurs/il-est-possible-de-proposer-de-nouvelles-experiences-litteraires

    Allier la musique, l’image et le texte — voilà comment laisser le travail d’écriture au centre. Voilà comment nous avons voulu prouver qu’il était possible pour la littérature numérique de ne pas se cantonner à l’ebook, ce fameux « livre homothétique » dont le succès dans nos contrées reste hypothétique. Pangar est donc plus qu’un livre ; il intègre un Visual Novel, format qui a déjà creusé sa niche à l’étranger. Depuis des années, cet héritier direct des Livres Dont Vous Êtes Le Héros permet de raconter des histoires, enrichies par des choix multiples.

    Nous avons tout écrit, tout développé, de A à Z. Nous avons fait le pari de toucher la France avec un récit français parce qu’il ne suffit pas de poser le constat que les Anglo-saxons sont rois. Parce que nous pensons que défendre la SFF, ce n’est pas rééditer Lovecraft pour la cinquantième fois.

    #Lecture #Numérique #Science-fiction #France #Livre #Image #Littérature

  • DÉFENDRE NOS SPECIFICITÉS
    DANS LE FUTUR SYSTÈME DE RETRAITE

    #rions_un_peu

    reperes227mars2019.pdf
    https://ligue.auteurs.pro/wp-content/uploads/2019/03/reperes227mars2019.pdf

    Caisse nationale de retraite complémentaire des artistes-auteurs
    Défendre nos spécificités professionnelles dans le futur système de retraite8 |#2
    REPÈRES# est une publication gérée par le bureau des publications
    et de la communication de l’IRCEC. Ce numéro a été finalisé le 27 mars 2019.
    Reproduction autorisée sous réserve de la mention des sources.

    Les augmentations de charges sociales pesant sur les artistes- auteurs ne se répercuteront pas de la même manière dans le secteur culturel que dans d’autres marchés concurrentiels, par exemple ceux qui dépendent des professions indépendantes. Le risque, en appliquant le même taux de cotisation sur leurs revenus que sur ceux des salariés ou des indépendants, est d’entraîner la paupérisation d’une grande partie des artistes-auteurs qui ne pourront pas répercuter cette augmentation sur les « clients finaux » ou les sociétés de production, diffuseur ou éditeurs. Cette situation irait à l’encontre de l’objectif de la loi du 31 décembre 1975 qui rattachait les artistes-auteurs au régime général pour leur retraite de base, pour leur assurer un niveau de couverture sociale convenable. L’exonération pour leur retraite de base, de l’équivalent d’une part patronale sans diminution des droits à la retraite devait permettre, « dans le cadre d’une juste répartition des charges, d’assurer à un groupe peu nombreux mais essentiel au rayonnement de notre pays, une protection sociale élargie et unifiée, et d’éviter que des règles administratives conçues pour d’autres professions n’aboutissent à entraver ou à écraser l’action de la création (Loi n° 75-1348) ». L’adoption d’un régime universel aveugle aux spécificités professionnelles de ce secteur d’activité risque de remettre en cause l’équilibre auquel était parvenu la loi de 1975. Ce système n’avait pourtant plus jamais été discuté. Les accords de l’Organisation mondiale du commerce eux-mêmes reconnaissent à la culture une place spécifique dans l’économie. La culture n’étant pas une « marchandise comme les autres », elle se trouve exclue des accords commerciaux internationaux, au titre de « l’exception culturelle ». Si, à l’échelle mondiale, chaque pays reste libre d’appliquer des règles autonomes pour gérer ce secteur économique particulier, constitutif de sa propre identité, sans avoir à se plier aux accords internationaux régulant tous les autres types d’échanges, il semble possible de mettre en place un système de retraite adapté aux artistes-auteurs en France, se distinguant pour certains aspects du système applicable à l’ensemble des salariés. Nous attendons une décision politique forte, visant à maintenir la création et la diversité culturelle dans notre pays.

    #auteurs #IRCEC #retraite #ubérisation #paupérisation #macron #arnaque

  • Covidé, woke, NFT : les nouveaux mots du Petit Robert 2023
    https://actualitte.com/article/105966/edition/covide-woke-nft-les-nouveaux-mots-du-petit-robert-2023

    Avec les définition des nouveaux mots.
    C’est l’esprit de l’époque qui passe dans le vocabulaire.

    Les mots écoanxiété, glottophobie, NFT, tiers-lieu et woke font leur entrée dans l’édition 2023 du Petit Robert de la langue française, en librairie à compter de ce 12 mai. Riche de plus de 100.000 mots et expressions finement décrits sous un angle avant tout linguistique (étymologie, prononciation, registres de langue, analogies, citations littéraires...), il se veut un outil précieux pour comprendre le monde, mais aussi pour le dire ou l’écrire avec précision.

    #Dictionnaire #Nouveaux_mots #Le_Robert

  • Métier : styliste de livres pour célébrités et autres influenceurs
    https://actualitte.com/article/105856/insolite/metier-styliste-de-livres-pour-celebrites-et-autres-influenceurs

    Quand les grands couturiers ne les placent pas au centre de leurs défilés, les figures d’Instagram ou de TikTok en font des accessoires de choix : il s’agit bien sûr des livres. Mais pas n’importe lesquels. Le New York Times fait état de l’existence d’un mystérieux — ou d’une mystérieuse — styliste de livres, chargé de sélectionner les ouvrages avec lesquels il sera bon de s’exhiber...

    Publié le :

    03/05/2022 à 15:35

    Antoine Oury

    Devant les objectifs des paparazzis ou celui, plus maitrisé, de son propre smartphone, les célébrités et autres influenceurs des réseaux sociaux ont fait du livre un accessoire furieusement tendance. Régulièrement, un titre mis en avant par untel ou unetelle gagne en quelques jours des millions de lecteurs, comme lorsque Kendall Jenner, en 2019, s’était affichée avec Tonight I’m Someone Else, un recueil d’essais signé Chelsea Hodson. Ce titre plutôt confidentiel avait vu ses ventes grimper en flèche.

    Les recommandations de diverses célébrités ne datent pas d’hier : quand Marylin Monroe s’était fait photographier en pleine lecture d’Ulysse de James Joyce, le classique réputé difficile de l’écrivain irlandais avait connu un sérieux regain d’intérêt. Et nul besoin d’axer sa communication spécifiquement sur la lecture, comme Emma Watson ou Reese Witherspoon.

    La nature ayant horreur du vide, un métier s’est toutefois créé pour conseiller au mieux les vedettes d’aujourd’hui sur leurs lectures. Pas un libraire ni un bibliothécaire, non : un styliste de livres. Nick Haramis, qui signe un article dans le New York Times sur ce mystérieux rôle, soupçonne fortement Karah Preiss, productrice et consultante, cofondatrice du réseau social de lecteurs Belletrist avec l’actrice Emma Roberts.

    « Je veux faire pour les livres ce que Kylie Jenner a fait pour les rouges à lèvres [l’influence a popularisé leur usage et créé sa propre marque, NdR] », aurait assuré Emma Roberts lors d’une conversation avec l’autrice Ariel Levy. Autrement dit, faire en sorte qu’il soit « indispensable d’en avoir un ».

    Un ou plusieurs, certes, mais les bons : Preiss, en travaillant ce segment, aurait acquis une certaine expertise pour conseiller les stars — pour peu que la styliste de livres soit bien elle. En tout cas, elle défend cette publicité : « Si vous posez la question à un auteur, je pense qu’il serait très content que Kendall ou Gigi Hadid [une mannequin, NdR] lise son livre », affirme Preiss. « Ceux qui assurent que l’image d’une influenceuse avec un livre est mauvaise pour la lecture sont stupides. Un livre ne perd pas soudainement de sa valeur parce que quelqu’un le lit. »

    Dans ce petit monde assez bourgeois et fortuné, où tout s’achète ou presque, les bibliothèques se font aussi sur mesure : Jenna Hipp et Josh Spencer se sont spécialisés dans le design de collections. Leurs clients envoient une photo d’une étagère vide dans un salon, et le couple se charge de la remplir, en respectant une certaine harmonie des formes et des couleurs. Le tout pour 500 à 200.000 $.

    À l’origine spécialisée dans la manucure, Jenna Hipp apportait sur les plateaux de shooting un petit cadeau à ses clientes réputées : de l’huile essentielle et un livre qu’elle pensait correspondre à leurs goûts. Petit à petit, elle est devenue l’influenceuse littéraire de ces influenceuses...

    #Edition #Médias_sociaux #Publicité

  • #Jeliscommejeveux débarque sur les réseaux sociaux
    https://actualitte.com/article/105695/politique-publique/jeliscommejeveux-debarque-sur-les-reseaux-sociaux

    À travers des souvenirs d’enfance ou des lectures marquantes, dans des lieux évocateurs ou tout simplement
    des endroits du quotidien, en piochant dans une bibliothèque, en écoutant un livre audio ou en téléchargeant
    les ouvrages sur tablettes, téléphones mobiles... Ces 18 figures incontournables de la télévision, du sport, de
    la cuisine ou de la scène racontent leur histoire avec la lecture, dévoilent leurs coups de cœur et partagent
    leurs émotions.

    À travers cette campagne, le CNL souhaite propose une représentation de la lecture renouvelée : libre,
    immersive, plurielle, décomplexée, intergénérationnelle et ouverte à l’autre.

    #Lecture #Livre

    • Nous ne sommes rien soyons tout !
      jamais pris le temps de lire son livre que j’ai toujours.
      https://www.payot-rivages.fr/rivages/search/content/Valerio%20Evangelisti

      Valerio Evangelisti
      Serge Quadruppani (Traducteur)

      Dans l’Amérique troublée des années vingt s’est développé un puissant mouvement syndical. Eddie Lombardo, jeune Italo-américain d’abord tenté par le proxénétisme, entame une carrière de mouchard au service du patronat. Violent, totalement dépourvu de morale, Eddie gravit rapidement les échelons de l’International Longshoremen’s Association, organisation du port de New York bien connue pour ménager les intérêts des armateurs plutôt que ceux des dockers. Maître ès chantage et extorsion, aussi doué pour déclencher une grève que pour y mettre fin, il n’hésite jamais à rendre « service »…
      Livre ambitieux sur l’ascension et la chute d’un odieux second couteau de la mafia, Nous ne sommes rien, soyons tout ! renoue avec l’essence même du noir : l’Amérique de la Dépression, du syndicalisme gangrené, des politiciens véreux et des immigrés qui feront le lit du gangstérisme.

  • Festival littéraire ou cluster : “La pandémie n’est pas terminée”
    https://actualitte.com/article/105586/tribunes/festival-litteraire-ou-cluster-la-pandemie-n-est-pas-terminee

    Les manifestations littéraires reprennent, et les risques de contamination Covid avec elles. Un collectif d’une centaine d’auteurs signe une tribune pour rappeler les impératifs sanitaires et s’engage à ne plus participer aux événements qui ne mettraient pas œuvre des mesures simples.. Du bon sens et ce, pour la protection du plus grand nombre. Leur texte est ici publié dans son intégralité.

    [...]

    En conséquence, et pour toute la durée de circulation significative du virus, nous nous engageons à ne plus participer aux manifestations qui ne mettraient pas en place des mesures sanitaires raisonnées, à savoir, a minima :

    Port du masque obligatoire OU incitation claire à en porter en amont de l’événement et pendant toute sa durée. Dans ce second cas, mise à disposition de masques (idéalement FFP2) pour les personnes présentes ;

    Encouragement des invités à effectuer des tests antigéniques ou salivaires avant de se rendre sur place ;

    Renouvellement de l’air : installation de purificateurs ou, à défaut, ouverture régulière des fenêtres selon les mesures indiquées par des détecteurs de CO2 ;

    Possibilité pour l’ensemble des participants le souhaitant de se restaurer hors des lieux partagés (sandwiches, repas à emporter…)

    La santé de tous est une mission collective. Il est temps de nous comporter en adultes. « Vivre avec le virus » ne signifie pas ignorer son existence mais instaurer des pratiques peu contraignantes afin de retrouver des moments de convivialité et de partage dans le respect de chacun.

    #covid-19 #RDR