• Article offert : Moscovici et Baroin écoutés sur fond d’espionnage économique | Mediapart
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    C’est une guerre. Elle est économique, clandestine et sans règle, et peut fausser tout le jeu de la concurrence internationale. Plusieurs personnalités politiques et hauts fonctionnaires français ont été écoutés ces dernières années par la National Security Agency (#NSA) sur fond d’espionnage économique massif de la France par les Etats-Unis, selon cinq synthèses d’interceptions téléphoniques rendues publiques par WikiLeaks.

    Les deux anciens ministres de l’économie François Baroin et Pierre Moscovici (aujourd’hui commissaire européen), un sous-directeur du Trésor ainsi qu’un diplomate de haut-rang et un parlementaire socialiste ont fait partie entre 2004 et 2012 des cibles américaines, d’après ces documents que publient Mediapart et Libération, en collaboration avec WikiLeaks.

    Un autre document de la NSA de 2002 actualisé en 2012, également obtenu par l’organisation de Julian Assange, montre que tous les moyens des services secrets américains sont mis à contribution pour espionner les négociations de « toute proposition de contrats français » à l’export, que ce soit dans les domaines des télécommunications, de l’électricité, du pétrole, du gaz, du nucléaire, mais aussi des énergies renouvelables, des transports, de la santé ou des biotechnologies. La plupart des grandes entreprises françaises présentes à l’international sont par conséquent les cibles potentielles de la curiosité agressive de Washington, qui met à la disposition des #intérêts_privés américains tout son appareil d’Etat.

    • AFP 18 juin 2015
      L’Union européenne dépense des fortunes pour renvoyer les migrants illégaux

      Les pays de l’Union européenne (UE) ont dépensé 11,3 milliards d’euros depuis 2000 pour renvoyer les migrants illégaux, et 1,6 milliard d’euros, pour assurer la protection des frontières de l’Europe, révèle, jeudi 18 juin, une enquête menée par le collectif The Migrant Files, un consortium de journalistes européens.

      L’enquête est publiée alors que l’Union débat sur un plan d’action pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile. Les Etats membres sont unanimes pour accélérer le renvoi des migrants en situation irrégulière, mais divisés sur l’assistance à apporter à l’Italie et à la Grèce, deux pays dont les systèmes d’accueil sont submergés par les arrivées de migrants.

      Comment organiser le retour des migrants en situation irrégulière ? La question est depuis des années l’écueil des politiques migratoires européennes. « Le taux de retour des migrants en situation irrégulière a été de 33 % en 2014 », a souligné mardi le commissaire chargé des affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos.

      Or les Etats membres dépensent des fortunes pour les retours : 11,3 milliards d’euros depuis 2000, selon l’enquête. L’expulsion d’un migrant coûte en moyenne 4 000 euros, dont la moitié pour les frais de transport.

      Les migrants ont pour leur part dépensé 15,7 milliards d’euros pour payer leur passage et gagner l’Union européenne, précise l’enquête, présentée comme le résultat de six mois de travail de vingt journalistes, statisticiens et développeurs issus de 16 pays européens. Plus de 600 000 migrants ont demandé l’asile dans l’Union européenne en 2014. De janvier à la fin de mai 2015, plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée et 1 865 se sont noyés, selon l’Office international des migrations.

      Surveillance au bénéfice de grands groupes industriels

      Les contribuables européens sont également mis à contribution pour financer la protection des frontières : 1,6 milliard d’euros depuis 2000 dont les principaux bénéficiaires sont les grands groupes industriels spécialisés, comme Airbus, Finmeccanica et Thales, souligne l’enquête.

      Les barrières de grillages édifiées pour défendre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc coûtent 10 millions d’euros par an pour leur entretien, affirme le document. La barrière à la frontière entre la Grèce et la Turquie coûte plus de 7 millions par an aux contribuables grecs.

      La Commission européenne contribue au financement des actions d’accueil des demandeurs d’asile et des mesures pour la protection des frontières. Pour la période 2014-2020, 3,1 milliards sont budgétisés pour le Fonds asile, migration et intégration (FAMI) et 3,8 milliards pour le fonds pour la sécurité (FSI, ou ISF en anglais). La France se voit allouer 1,6 milliard d’euros pour la sécurité par le FSI, et 265 millions par le FAMI, précise la Commission.