Idir 1949 - 2020
Algérie : « Je préfère élever la voix sans hausser le ton », disait Idir
Propos recueillis par Hassina Mechaï
Modifié le 03/05/2020 à 09:06 - Publié le 12/11/2017 à 17:43 | Le Point.fr
Apres l’Europe et la France, ou il avait donne un grand concert au Rex, Idir s’etait produit en Algerie, son pays natal, ou il n’etait pas remonte sur scene depuis 38 ans.
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(...) Le Point Afrique : Trente-huit ans d’absence officielle d’Algérie, pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Idir : J’ai attendu si longtemps car la conjoncture n’était pas favorable. Il y a eu d’abord l’intégrisme en Algérie, le terrorisme dans les années 1990. Puis, il y avait cette tendance à inviter des chanteurs sous l’égide de X ou Y. Je voulais, moi, aller chanter en Algérie devant ceux qui voulaient bien m’écouter, sans être justement sous l’égide de quoi que ce soit. Je m’étais aussi inventé une résistance, un peu à la manière de Don Quichotte, car, comme lui, je ne savais pas que je me battais contre des moulins à vent (sourire). Je m’étais dit, en effet, que si j’étais algérien à part entière, il fallait reconnaître mon identité en même temps que ma qualité d’artiste.
On ne peut donner à quelqu’un un passeport, une citoyenneté et lui dénier le fait qu’il parle une langue qui n’est pas reconnue, qui n’est pas nationale. J’étais alors un homme blessé et j’ai décidé de lier mon retour au fait que mon identité amazighe soit reconnue officiellement. De telle façon que je me sente alors pleinement algérien, donc à même de venir chanter. J’avais l’impression d’être un peu placé, avec ma culture, sur une marche un peu en dessous… Désormais, le tamazight est une langue officielle mais non nationale. (...)
A VAVA INOUVA (idir à la coupole d’Alger 2018)
▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=Z_WEEh3I5OY&feature=emb_logo