• Municipales à Paris : les cadres macronistes tirent un bilan sans concession de leur échec
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/30/municipales-a-paris-les-cadres-macronistes-tirent-un-bilan-sans-concession-d

    Dans un document confidentiel, les responsables du mouvement dans la capitale analysent, sans fard, le fiasco de la campagne de Benjamin Griveaux, puis d’Agnès Buzyn.

    Agnès Buzyn est de nouveau candidate à la Mairie de Paris, et le promet : « Je vais tout faire pour gagner. » Y croit-elle elle-même ? Profitant du confinement, les responsables de La République en marche (LRM) dans les arrondissements de la capitale – les « référents », selon le vocabulaire consacré – ont rédigé une note confidentielle qui détaille toutes les failles de la campagne lancée par Benjamin Griveaux, puis reprise au vol par l’ex-ministre de la santé. Une analyse à froid du fiasco de LRM à Paris, réalisée de l’intérieur par ceux qui ont été en première ligne durant plus d’un an. Elle laisse peu d’espoir de succès au second tour, prévu le 28 juin.

    Dissensions internes, projet peu lisible, stratégie trop éloignée des promesses initiales du macronisme, dérive droitière… Les points faibles relevés dans ces sept pages ont sans doute une portée au-delà de Paris. Les auteurs du texte appellent la direction du parti à corriger le tir au plus vite. Objectif : limiter la casse au second tour, mais surtout assurer l’avenir de LRM dans la capitale, au-delà d’un scrutin jugé perdu d’avance. « Il nous faut nous projeter dans un rôle d’opposition pour renforcer notre ancrage local à Paris, quel que soit le résultat de l’élection », écrivent-ils.

    Le document, qui a commencé à circuler au sein du parti, a été rédigé à un moment où la campagne était à l’arrêt. « On avait besoin de réfléchir ensemble à ce qu’on avait vécu, d’expier, peut-être, pour passer à autre chose », raconte un des auteurs. « On y a mis le plus profond de notre cœur », confie un autre. Etant pour beaucoup d’entre eux cadres dans le privé, ils avaient l’habitude de procéder à des « retours d’expérience » pour tirer les leçons des échecs. Durant deux semaines, le texte a été travaillé collectivement, puis validé par la petite vingtaine de référents parisiens. « Il reflète un point de vue très partagé », assurent plusieurs d’entre eux.

    • Quand ça veut pas ça veut pas…

      Dissensions internes, projet peu lisible, stratégie trop éloignée des promesses initiales du macronisme, dérive droitière…

      Je n’ai pas lu l’article, mais déjà ça ne me semble pas mentionner le point central : le problème des candidats de LaREM, c’est tout de même d’être des candidats de LaREM (ici à Montpellier, le monsieur de LaREM a l’air sympathique, il a reçu une couverture presse pas hostile… et pourtant 7 autre candidats lui sont passé devant au premier tour).

  • Didier Raoult, le pari risqué d’Emmanuel Macron
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/24/didier-raoult-le-pari-risque-d-emmanuel-macron_6040579_823448.html

    Avant sa rencontre avec le « druide », M. Macron a fait mine d’interroger ses proches. Son cabinet se montre sceptique. Les déplacements présidentiels sont restreints, la communauté scientifique ferraille, faut-il vraiment faire l’honneur d’une visite à Didier Raoult, et sur son terrain ? Sa conseillère santé est contre. Emmanuel Macron teste l’idée sur Richard Ferrand. Pas dupe, le président de l’Assemblée nationale lui répond : « T’as décidé d’y aller, pourquoi tu me poses la question ? » De fait, le chef de l’Etat a pris sa décision. Sur les réseaux sociaux, le Marseillais est devenu la coqueluche des « gilets jaunes » et de ceux qui détestent Paris. La droite locale l’encense. Raison de plus pour aller braconner sur ces terres-là.

    • Emmanuel Macron face à la peur des outsiders
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/24/emmanuel-macron-face-a-la-peur-des-outsiders_6040568_823448.html

      L’émergence d’une figure populiste hors des partis traditionnels inquiète l’Elysée, observe dans sa chronique, Solenn de Royer, journaliste au « Monde ».

      Chronique. « Ça fout la trouille. » C’est un puissant conseiller de l’exécutif qui le dit. Au sommet de l’Etat, l’hypothèse de l’émergence d’une figure populiste hors parti, est un véritable objet d’inquiétude, dans la perspective de 2022, alors que la défiance contre le pouvoir s’est encore épaissie pendant la crise sanitaire. « Un Zemmour, un Raoult, un Hanouna, pourquoi pas une Elise Lucet, qui incarnent chacun à leur manière cette rupture entre le peuple et les élites, peuvent faire irruption dans le jeu et tenter de poursuivre la vague de dégagisme de 2017 » , veut ainsi croire un poids lourd du gouvernement.

      A l’Elysée, la fiction Baron noir, qui met en scène un professeur blogueur, Christophe Mercier, cristallisant soudain la colère des Français, est d’ailleurs dans toutes les têtes. Certains conseillers sont d’autant plus troublés que la série écrite par Eric Benzekri, et tournée au palais, a imaginé une présidente élue sur un axe central (« La France unie ») hors des partis traditionnels, un positionnement proche de celui de Macron. « Le président redoute notamment qu’un François Ruffin, par exemple, fasse la passerelle entre extrême gauche et extrême droite, confie un stratège du chef de l’Etat. Pour lui, c’est un Christophe Mercier potentiel. D’ailleurs, Ruffin fait du Mercier, il se filme dans sa cuisine… »

      D’où l’attention particulière portée à des figures populaires, se posant en défenseur du peuple contre les élites. Il y a quelques jours, M. Macron a appelé Jean-Marie Bigard, par l’intermédiaire de Patrick Sébastien. L’humoriste, soutien des « gilets jaunes », avait critiqué le gouvernement, peu avant le déconfinement. « J’en ai marre de voir des guignols nous diriger » , s’indignait-il sur Instagram, en plaidant pour la réouverture des « bistrots » . L’humoriste a assuré que le chef de l’Etat lui avait donné « raison » , en lui promettant un « échéancier » .

      Forte impopularité

      Le 9 avril, Macron avait également créé la surprise en rendant visite à Didier Raoult, défenseur de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19. L’infectiologue controversé s’en était félicité, louant un « homme intelligent » qui « comprend tout » . M. Macron l’avait qualifié de « grand scientifique » . « En allant le voir, il a délégitimé sa posture », positive un proche du président. Dans un registre différent, le chef de l’Etat a décroché son téléphone le 1er mai pour appeler Eric Zemmour, agressé dans la rue. L’information a fuité dans Valeurs actuelles. « Entre un Bigard, un Zemmour, un Raoult ou un Philippe de Villiers [à qui Macron a promis la réouverture du Puy du Fou, en Vendée], il y a un lien : la France populaire », note un conseiller.

      Lui-même plongé dans une forte impopularité, dont personne ne semble pour le moment profiter dans le champ politique traditionnel, le président de la République fait le choix de « traiter » ces figures plutôt que de les ignorer. Une façon de montrer qu’il considère ce qu’elles représentent. « Il sent la marmite qui bout, tente de reconquérir ces gens-là, même en transgressant » , observe le sondeur Jérôme Fourquet. Même constat du côté du spécialiste de l’opinion Jérôme Sainte-Marie, qui note que le chef de l’Etat s’emploie ainsi à « capter la popularité » de ces « porte-parole de la contestation » .
      S’il prend le risque de leur donner une aura plus grande encore, le chef de l’Etat fait au contraire le pari que cette stratégie contribuera à leur faire perdre une partie de leur pouvoir d’attraction auprès des « antisystèmes ». En 1907, le viticulteur Marcelin Albert, surnommé le « Rédempteur », était devenu le porte-voix des vignerons d’Argeliers, pendant la grande crise viticole du Midi. Jusqu’au jour où Georges Clemenceau l’avait reçu à Paris. Le leader s’était retrouvé soudain conspué par la foule qui l’avait adoré.

  • Elections municipales : organiser la suite en juin ou reporter sine die, le nouveau dilemme de l’exécutif
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/20/municipales-le-nouveau-dilemme-de-l-executif_6040185_823448.html

    L’exécutif a jusqu’au 27 mai pour choisir entre organiser un second tour en juin, ou jouer la prudence et attendre. Selon plusieurs membres de la majorité, le débat est intense.

    Bis repetita. Deux mois après le premier tour des élections municipales, maintenu le 15 mars par un Emmanuel Macron hésitant, l’exécutif se trouve confronté au même dilemme au moment de fixer la date du second tour, initialement prévu le 22 mars mais reporté pour cause de confinement du pays. Doit-il passer outre le risque sanitaire toujours présent et programmer le scrutin à la fin du mois de juin, comme l’y invitent de nombreux élus locaux, notamment dans les grandes villes ? Ou jouer la prudence et renvoyer l’élection à plus tard, au risque d’un casse-tête politique mais aussi juridique, puisqu’il faudrait annuler les résultats du premier tour dans les 4 922 communes qui n’ont pas élu de maire ce jour-là ?

    Selon la loi d’urgence sanitaire adoptée le 23 mars, le gouvernement a jusqu’au 27 mai pour fixer la date du scrutin. Une première indication sera donnée samedi 23 mai, à l’occasion de la remise d’un rapport sur le sujet au Parlement. En attendant, c’est le grand flou. La question a occupé, mardi 19 mai, une partie du petit déjeuner de la majorité. Selon plusieurs participants, le débat a été intense entre les tenants d’un scrutin en juin et ceux d’un report à l’automne voire au-delà, en fusionnant les scrutins régionaux, départementaux et municipaux au printemps 2021. « Il y a eu une discussion », euphémise un cadre de La République en marche (LRM).

    Action coordonnée
    Sur France 2, mardi matin, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, s’est en tout cas interrogé tout haut sur l’opportunité de convoquer rapidement les électeurs. « Est-ce qu’il est raisonnable d’envisager fin juin des élections, alors même que les campagnes [électorales] ne peuvent pas se dérouler ?, a-t-il demandé. La démocratie, ce n’est pas que le vote. La démocratie, c’est les campagnes qui permettent des débats, des confrontations, qui permettent d’expliquer ce que l’on veut faire ou ne pas faire dans une commune. » « J’incite à beaucoup de prudence quant à une décision hâtive qui précipiterait le second tour », abondait dans un communiqué publié quelques heures plus tard le président du groupe LRM au Sénat, François Patriat, donnant le sentiment d’une action coordonnée.

    Lors du précédent petit déjeuner de la majorité, il y a plusieurs jours, le premier ministre, Edouard Philippe, avait au contraire trouvé incohérent de ne pas pouvoir voter si le déconfinement devait suivre son cours comme prévu à partir du 2 juin. Une préférence que Matignon refuse de confirmer pour l’heure. « On ne reporte pas une élection de gaieté de cœur mais on ne joue pas avec la santé des Français », lâche simplement un proche de M. Philippe.

    • Second tour des municipales : l’exécutif privilégie l’hypothèse du 28 juin
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/20/second-tour-des-municipales-l-executif-privilegie-l-hypothese-du-28-juin_604

      L’organisation du scrutin serait conditionnée par une clause permettant de stopper le processus électoral en cas de rebond de l’épidémie due au coronavirus.

      Le sujet a représenté le plat principal du dîner des dirigeants de la majorité réunis autour d’Emmanuel Macron à l’Elysée, mardi 19 mai. Selon plusieurs sources concordantes, l’exécutif penche en faveur d’une organisation du second tour des élections municipales le dimanche 28 juin. Une date qui serait assortie d’une « clause de revoyure » permettant d’apprécier, entre le 5 et le 10 juin, la situation sanitaire du pays et de stopper en cas de besoin le processus électoral.

      « C’est l’hypothèse qui tient la corde », rapporte un participant du dîner. Le rapport du gouvernement sur le sujet, qui est attendu au plus tard samedi 23 mai, pourrait être rendu au Parlement dès vendredi.

      Depuis quelques jours, cette question sensible anime la majorité de plus en plus bruyamment. Le souvenir du maintien décrié du premier tour, le 15 mars, malgré l’aggravation de l’épidémie due au coronavirus, est dans toutes les têtes. La situation sur le plan sanitaire, même si elle s’améliore, reste quant à elle difficilement prévisible.

      Si le conseil scientifique, dans un rapport publié mardi, n’a pas mis de feu rouge à l’organisation du scrutin fin juin, il prévient qu’une campagne électorale présente des « risques majeurs » en termes de propagation du virus.

      Commande publique
      Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, s’est donc demandé, mardi matin, sur France 2, si, dans ce contexte, il était bien « raisonnable d’envisager fin juin des élections ». Une prudence partagée par le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, et les présidents des groupes macronistes de l’Assemblée nationale et du Sénat, Gilles Le Gendre et François Patriat. Tous les quatre étaient présents à l’Elysée mardi soir pour faire valoir leur point de vue.

      Edouard Philippe, pour sa part, ne veut pas traîner. Selon un participant du dîner, c’est lui qui a formulé la proposition d’organiser le scrutin le 28 juin. « Si on arrive à ouvrir les cafés et les restaurants à partir du 2 juin, ça serait bizarre de ne pas pouvoir tenir les élections ! », justifie un de ses proches. L’ancien maire du Havre, qui brigue un nouveau mandat dans la cité portuaire, est lui-même en ballottage.

      Sa position a été soutenue par plusieurs convives, dont le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, ou encore Philippe Grangeon, conseiller politique de M. Macron. Le président du MoDem, François Bayrou, son bras droit, Marielle de Sarnez, et le président de leur groupe à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola, ont également plaidé en ce sens.

  • Onfray déjeune avec le diable (avec une très petite cuillère ;) – Journal d’un #antifa (parmi d’autres)
    https://gauchedecombat.net/2020/05/17/onfray-dejeune-avec-le-diable-avec-une-tres-petite-cuillere

    Onfray déjeune avec le diable (avec une très petite cuillère ;)
    Ce texte de Michel Onfray est en train de tourner sur les réseaux sociaux. Comme vous le constaterez par vous même, il choisit d’attaquer Marx dans sa judéité, et défend un Proudhon qui, bien qu’antisémite comme c’est de notoriété publique, posséderait les vertus, selon Onfray, d’un être de nature, celles d’un travailleur terrien, réputé plus noble aux yeux du philosophe, puisqu’ attaché quant à lui à de vraies bonnes valeurs, et qui plus est « né catholique »…Quand cela est écrit en opposition à ce bourgeois cosmopolite de Marx, friqué comme le sont tous les juifs, ce cliché éternel, voilà qui est troublant, mais pas vraiment très étonnant quand on connait comme moi la biographie de ce philosophe identitaire rabougri là, et le rapport qu’il entretenait avec son père…

    Il se trouve qu’il choisit de publier ce texte pas vraiment n’importe où, ni pour n’importe qui…

    Thibaut Isabel, qui se présente lui aussi comme philosophe, défenseur du paganisme, est un « collaborateur » de la revue d’extrême-droite qu’est « Éléments », organe historique du GRECE, tous deux bien connus ici, et rédacteur en chef de « Krisis », une revue identitaire tendance « nouvelle droite », euphémisme pudibond d’intellectuels grands bourgeois qui se verraient probablement fort indignés d’être qualifiés d’extrêmes en regard de la vulgarité Lepéniste. Y est omniprésent également Alain de Benoist, qui n’est pas n’importe qui dans le monde des idées… (puantes). Quelqu’un qui a pris la défense de l’Algérie française et de l’OAS ainsi que du régime d’apartheid en Afrique du Sud ne peut pas être foncièrement bon, si vous voyez ce que je veux écrire et qu’il faille vous faire un dessin…

    #Michel_Onfray #antisémitisme #GRECE

  • Les municipales n’auraient pas contribué statistiquement à la propagation du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/15/les-municipales-n-auraient-pas-contribue-statistiquement-a-la-propagation-du

    Une étude menée par des épidémiologistes et statisticiens conclut que la tenue du premier tour, le 15 mars, n’a pas accéléré statistiquement la circulation du virus, sans nier toutefois que des contaminations aient pu avoir eu lieu dans des bureaux de vote.

    Le maintien du premier tour des élections municipales, le 15 mars, en pleine épidémie est, depuis deux mois, au centre d’une vive controverse. A l’effet indéniablement massif de la crise sanitaire sur la participation s’ajoute la suspicion que le scrutin ait pu jouer le rôle d’amplificateur de la diffusion du Covid-19 sur les territoires.

    De fait, chaque bureau de vote pourrait avoir fonctionné comme une plaque tournante, contaminant les membres du bureau et redistribuant localement le coronavirus aux votants. Si elle n’est pas fantaisiste, cette hypothèse n’est toutefois pas confirmée par une étude mise en ligne, vendredi 15 mai, sur la base de prépublication MedRxiv et conduite par des épidémiologistes et statisticiens français. Des résultats qui pourraient prendre une importance considérable dans le débat public, alors que l’exécutif s’interroge sur les modalités du second tour de scrutin et qu’un avis du conseil scientifique sur ce sujet est attendu en début de semaine prochaine.

    Les auteurs de cette analyse ont travaillé sur les données de participation au premier tour à l’échelle du département, colligées et consolidées par l’institut IFOP. Ils les ont mises en regard des informations d’implantation et de progression au niveau local du nouveau coronavirus.

    Les chercheurs ont d’abord décrit l’enracinement du SARS-CoV-2 dans les territoires en fonction du taux d’admission à l’hôpital et du nombre de cas confirmés de Covid-19. Ils ont ensuite évalué la progression de la maladie dans chaque département en fonction de trois paramètres : la vitesse à laquelle de nouvelles hospitalisations surviennent, le nombre maximal d’hospitalisations totales, et le temps écoulé avant que la hausse des hospitalisations ne cesse – c’est-à-dire le point d’inflexion de la progression de l’épidémie.

    Possibles facteurs de confusion
    « Nous n’avons pas trouvé d’effet statistique du niveau de participation dans chaque département sur les hospitalisations ultérieures pour Covid-19, mesurées localement, dit Jean-David Zeitoun (Centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu, à Paris), coordinateur de l’étude. Dit autrement, ce n’est pas parce que les gens sont plus allés voter dans un département donné que la maladie s’y est propagée plus rapidement en matière d’hospitalisations. »

    Une telle analyse ne réfute pas la possibilité que des individus aient pu être contaminés pendant le vote, rappelle toutefois M. Zeitoun. « De nombreuses informations rapportées par la presse ont fait état d’assesseurs contaminés voire, malheureusement, décédés, et nos résultats ne contredisent pas ces cas individuels, précise-t-il. Le résultat auquel nous parvenons dit seulement que ces situations n’ont pas conduit à une accélération statistiquement mesurable de la diffusion de la maladie.

    #paywall

    • Simplicissimus, besoin de tes lumières, là.

      Est-ce qu’on pouvait réellement s’attendre à établir un lien entre « taux de participation » et hospitalisations ultérieures, dans une période où le virus n’était pas présent de manière uniforme sur le territoire, et dont on pense largement qu’il se répandait en clusters, c’est-à-dire à partir d’un nombre très limité de contaminations initiales.

      Le cas emblématique étant la Corée, par exemple :
      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/13/en-coree-du-sud-l-epidemie-met-une-secte-opaque-dans-la-lumiere_6032948_3210

      En effet, 63 % des 7 500 cas dénombrés au mardi 10 mars concernaient des membres de ce mouvement

      De manière caricaturale, si on essaie d’établir alors un lien statistique entre « taux de participation à un culte religieux » et « contaminations initiales », on aurait un résultat inexploitable, avec quasiment aucune contamination dans « 100% moins une » églises recensées, et 4700 contaminations dans une seule église. C’est à dire : pas de lien statistique, mais un très évident lien de causalité.

      D’où, d’ailleurs dans cette phase de l’épidémie, l’importance des tests systématiques pour identifier les contacts à partir d’une seule personne positive. Ce qui n’a notoirement pas été fait (car apparemment pas possible) en France. Or il me semble que c’est justement cette méthode qui aurait permis de répondre à la conclusion citée :

      Une telle analyse ne réfute pas la possibilité que des individus aient pu être contaminés pendant le vote, rappelle toutefois M. Zeitoun. « De nombreuses informations rapportées par la presse ont fait état d’assesseurs contaminés voire, malheureusement, décédés, et nos résultats ne contredisent pas ces cas individuels, précise-t-il.

      Sans tests systématiques à l’époque permettant une enquête sur la chaîne de contamination (ce qui, à l’inverse, a été largement documenté en Corée), on ne peut donc que prétendre qu’on ne trouve pas de lien « statistique », tout en reconnaissant que la seule méthode valable pour établir un lien de cause à effet, ça aurait été l’autre (celle qu’on n’a pas faite).

    • Ouh la ! Je dois dire que je ne comprends pas grand chose aux explications fournies dans l’article… En particulier sur les 3 paramètres mentionnés (une vitesse (?), un maximum et un délai, rien de facile à intégrer conceptuellement dans une relation). D’où mon souhait de mettre la main sur la publication (toujours sans succès…)

      Par ailleurs, l’idée d’une corrélation spatiale me paraît vouée d’avance à l’échec, alors qu’on a une épidémie qui a fonctionné en taches. Ou alors, il aurait fallu que ces taches coïncident avec des poussées de participation ce qui me semble guère avéré.

      Enfin, de mon expérience personnelle, puisque ma commune était cluster dès le 5 mars, la chaîne de contamination est passée avant le premier tour et, à partir de l’épisode zéro pour le département, assez vite identifié comme étant un tournoi de bridge ayant eu lieu à la fois à Auray et à Crac’h, la propagation, ici, a eu lieu lors de réunions électorales (un peu) et en interne dans les familles (beaucoup, les cas graves étant des conjoints de membre de la liste municipale touchée). On remarquera que sur la bonne dizaine de personnes touchées, seules deux, les cas graves, ont été testées, ce qui n’a pas empêché l’établissement de la chaîne de contaminations (vers l’amont, l’aval s’étant assez vite tari).

  • Je découvre l’élément de langage du jour : on va entrer dans « la deuxième phase de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 ».
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/07/le-couple-macron-philippe-a-l-epreuve-de-la-crise-due-au-coronavirus_6038916

    Après des divergences de vue, fin 2018, sur la réponse à apporter aux « gilets jaunes », puis sur la réforme des retraites, fin 2019, l’épisode opposant aujourd’hui Emmanuel Macron et Edouard Philippe témoigne d’une différence d’approche quant à la deuxième phase de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

    Alors il y a deux mois, on a bouffé pendant des semaines des considérations quotidiennes sur la phase 3 qui allait succéder à la phase 2 qui suivait la phase 1. La phase 3 qui, je te le rappelle, étaient annoncée comme « moins de confinement puisque le virus circule sur tout le territoire », moins d’une semaine avant qu’on passe en confinement total.

    Donc là, je sais pas, on repasse à la phase 2. Ou bien c’est pas la même phase 2 que la « deuxième phase » ?

  • Paris : masques et bergamasques...

    L’attaché de presse d’Hidalgo au sein du « quotidien de référence », qui passe sa vie à lui cirer les pompes a encore frappé.

    Essayez donc un peu de vous connecter à Paris.fr pour obtenir un bon de réservation pour aller retirer UN masque gratuit en pharmacie à partir du 11, comme nous y invite Denis Cosnard dans son article... Le lien n’existe pas...

    Où l’on vérifie à nouveau, qu’il s’agisse du Monde comme de Mediapart, qu’il est interdit de critiquer Saine Anne...

    Aucun lien bien sur avec le coût dérisoire de la mise à disposition par la Ville du foncier sur lequel a été édifié le nouveau siège du Monde, et pas davantage de l’espoir toujours vivace d’Edwy d"obtenir de la même un bâtiment pour accueillir les « medias libres »...

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/05/a-paris-les-masques-gratuits-promis-par-anne-hidalgo-vont-finir-par-arriver_

  • L’Institut Montaigne souhaite une augmentation du temps de travail pour « rebondir face au Covid-19 »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/06/l-institut-montaigne-souhaite-une-augmentation-du-temps-de-travail-pour-rebo

    Des journées de travail plus longues, un jour férié en moins, une semaine de vacances scolaires qui saute, un recours accru au forfait jour dans la fonction publique… dans une note publiée mercredi 6 mai, l’Institut Montaigne, un think tank libéral, plaide pour une augmentation du temps de travail après le confinement.

    « Les périodes de confinement strict ou assoupli, et la nécessité de travailler en coexistant durablement avec un virus en circulation vont bouleverser durablement nos organisations productives », peut-on lire dans cette note.

    Pour « rebondir face au Covid-19 », l’Institut Montaigne propose d’« assouplir quelques verrous juridiques persistants » en permettant aux entreprises de « déroger au temps de repos minimum [sic] quotidien de 11 heures minimum par jour ». Autre mesure suggérée : autoriser l’employeur « à titre temporaire (par exemple jusqu’en 2022) à imposer le rachat de jours de RTT pour les salariés au forfait sans majorations ».

    Travailler plus ? Une question de « patriotisme économique », assure l’Institut Montaigne
    https://www.liberation.fr/france/2020/05/06/travailler-plus-une-question-de-patriotisme-economique-assure-l-institut-

    Traditionnellement proche du patronat, l’Institut Montaigne qui fut fondé par l’ancien PDG et fondateur de l’assureur AXA Claude Bébéar, propose un « accroissement du temps de travail sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement par les entreprises ». Le versement différé des heures supplémentaires pourrait être intégré « dans la formule de calcul de la réserve minimale de participation versée l’année suivante », voire ultérieurement, avec éventuellement des contreparties comme la baisse de la rémunération des dirigeants.

    Autres mesures défendues, la suppression de jours fériés comme le jeudi de l’Ascension en maintenant les écoles ouvertes et la suppression à l’automne 2020 de la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint. De quoi récupérer environ 0,5 point de PIB, soit « de l’ordre de 12 milliards d’euros de richesse supplémentaire par an ». Dans cette logique d’économies tous azimuts, la note suggère qu’une part plus importante des formations pourrait être réalisée en dehors du temps de travail, sans contreparties pour le salarié, qui resterait en droit de refuser cet aménagement.

    Le rapport en question :
    https://www.institutmontaigne.org/publications/rebondir-face-au-covid-19-lenjeu-du-temps-de-travail

    #covid19 #néo_libéralisme #Institut_Montaigne #déconfinement #travail_déconfiné #mange_ton_rapport

  • Vendredi 24 avril l’Insee a publié sa mise à jour hebdomadaire du nombre de décès quotidiens par département :
    https://www.insee.fr/fr/information/4470857
    Et les surmortalités provoquées par Covid-19 commencent à sérieusement se voir, puisqu’on a enfin des chiffres portant sur la pire période de mortalité (première moitié d’avril).

    Dans les tableaux de l’Insee, pour chaque département, il y a un graphique comparant les décès quotidiens cumulés des années 2020, 2019 et 2018 pour chaque département.

    Pour un département faiblement touché par Covid-19, par exemple la Gironde, on obtient ceci : la courbe bleue (2020) est quasiment identique aux années précédentes (en fait, inférieure à l’année 2018…) :

    Pour des départements lourdement touchés par l’épidémies c’est une autre histoire, la différence devient spectaculaire :

    Pour la Seine-Saint-Denis, l’Insee indique 2342 décès entre le 1er mars et le 17 avril 2020. Alors que, sur la même période, il y a eu 1008 décès en 2019 et 1125 en 2018. On a donc plus du double de décès sur cette période.

    Attention, si on restreint à la période du pic (espérons…) de l’épidémie,
    disons du 1er au 17 avril, on obtient 1118 morts en 2020, contre 315 en 2019 et 359 en 2018. C’est-à-dire plus du triple.

    Enfin, le tableau qui rapporte le nombre de décès à la population de plus de 75 ans dans chaque département :

    Rappel : ce tableau est né pour répondre à l’affirmation selon laquelle il n’y avait pas réellement de surmortalité en Seine-Saint-Denis, et qu’il s’agit d’un montage pour stigmatiser ces habitants, puisque si on rapporte le nombre de nombre de morts au nombre d’habitants, on aurait tendance à moins y mourir que dans le 92, le 94 et le 75. Ce que la mise à jour du tableau confirme. Mais…

    – Le 93 est un département particulièrement plus jeune que ses voisins, la proportion de plus de 75 ans y est de 5%, contre 7 à 9% ailleurs. Donc ce tableau rapporte le nombre de décès à la population âgée de plus de 75 ans pour chaque département (attention : ce n’est pas la proportion de décès dans cette classe d’âge : c’est juste une façon de minorer l’effet déformant de la relativement jeunesse de la population du 93).

    Et avec les derniers chiffres, la différence de mortalité devient de plus en plus marquée : 35% plus importants dans le 93 que sur Paris.

    – L’autre biais de cette affirmation consiste à comparer le 93 uniquement à des départements eux-mêmes très marqués par la surmortalité de Covid-19. Si on compare à un département faiblement marqué (Gironde), on voit que les chiffres sont spectaculairement supérieures dans les 4 départements de la région parisienne.

    Sinon, un aspect intéressant du premier tableau, c’et qu’on a tout de même une surmortalité très impressionnante dans les Hauts-de-Seine, qui est le deuxième département le plus riche de France, alors que la Seine-Saint-Denis est le deuxième département le plus pauvre de la métropole. Même s’il y a une différence, on reste dans des proportions tout de même très proches.

    • Les Hauts-de-Seine, département « le plus riche de France » comptent aussi un certain nombre de communes pauvres, historiquement PC, dont la situation peut être comparée à leurs homologues du 93 : Nanterre, Genevilliiers, La Garenne, etc.

    • @antonin1 Ça peut se discuter sur les départements faiblement touchés tels que la Gironde, mais certainement pas pour la région parisienne, où l’on meurt 3 fois plus vite pendant le pic de l’épidémie qu’en temps normal.

      Et il faut donc utiliser la comparaison : en Gironde, faiblement impacté par Covid-19 mais subissant aussi le confinement, le nombre de morts est exactement le même que les années précédentes. La seule variable qui fait qu’on meurt trois fois plus en Seine-Saint-Denis par rapport à la Gironde, ce n’est pas le confinement et ses impacts possibles sur les accidents, la pollution, la maladresse des gens avec un couteau de cuisine… mais bien la présence de Covid-19.

    • @marclaime Oui, c’est bien ce que je me suis dit aussi. Mais on est tout de même en train de calculer des moyennes départementales, et la différence de revenu moyen entre 92 et 93 est très impressionnant (de mémoire, du simple au double).

      L’explication la plus plausible (et je vais dans ton sens), c’est que puisqu’on reste encore sur des nombres relativement faibles de décès ramenés à la population totale, alors ce n’est pas tant la moyenne qui compte que la concentration de la maladie dans certaines catégories de la population. Auquel cas les inégalités du bas jouent plus que la valeur moyenne elle-même.

    • En Ile-de-France, la mortalité a quasiment doublé
      avec l’épidémie
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/04/en-ile-de-france-la-mortalite-a-quasiment-double-avec-l-epidemie_6038623_823

      Sept semaines après le début du confinement, « tous les indicateurs témoignent d’une diminution des recours aux soins pour Covid-19 en ville comme à l’hôpital », indique l’Agence régionale de santé dans son dernier point hebdomadaire. Le coronavirus représente désor- mais moins de 10 % de l’activité de SOS Médecins dans la région parisienne, contre plus de 30 % fin mars. Le nombre de victimes de l’épidémie en réanimation dans la région a reflué de 42 % par rapport au pic observé début avril. On compte cependant encore 1 550 patients en réanimation, soit nettement plus que les 1 200 lits disponibles dans les hôpitaux d’Ile-de-France avant le début de la crise. A elle seule, la région concentre 41 % des malades du Covid-19 en réanimation à l’échelle nationale.

      Surtout, le nombre de morts reste élevé, même si les décès hospitaliers rapportés en sept jours ont diminué pour la première fois en Ile-de-France durant la dernière semaine d’avril. Les statistiques de la mortalité globale donnent une idée de la catastrophe. Entre le 1er mars et le 20 avril, 10 200 décès supplémentaires ont été recensés en Ile-de-France par rapport à la même période de 2019, soit un bond de 95 %, selon les chiffres diffusés lundi 4 mai par l’Insee. Un quasi-doublement qui tient avant tout à l’épidémie de coronavirus.

      [...] Le nombre de décès s’est ainsi accru de 74 % dans la capitale. Mais les trois départements limitrophes ont encore plus souffert, avec des hausses de 104 % dans le Val-de-Marne, 122 % dans les Hauts-de-Seine et même 130 % en Seine-Saint-Denis.

      Les habitants de Seine-Saint-Denis auraient pu espérer un bilan bien moins sombre. C’est le département le plus jeune de France. Seuls 15 % des hommes y ont plus de 60 ans, contre 37 % dans la Creuse ou le Lot, par exemple. Cet atout face à une maladie qui tue surtout les plus âgés n’a cependant pas suffi, loin de là. Car le « 93 » est aussi le département le plus pauvre de la métropole.

      #mortalité #Seine-Saint-Denis #pauvreté #pénurie

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    Les Brigades de Solidarité sont un réseau de groupes d’aide mutuelle auto-organisés agissant pour une auto-défense pour le peuple par le peuple. Nous opérons partout dans le monde. Les Brigades se sont formées lors de la pandémie COVID-19 qui nous a tou.te.s frappé.e.s.
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    Nous savons qu’il nous faudra compter sur nos propres forces. Notre auto-organisation doit générer des solidarités concrètes, sur une base territoriale afin de venir en aide aux plus précaires : travailleur.euse.s, migrant.e.s, personnes sans domicile fixe, personnes âgées, isolées…

    Mais ce réseau de solidarité doit aussi s’attacher à une mise en accusation des politiques néo-libérales, dont la situation actuelle, partout dans le monde, démontre une fois de plus la nature criminelle et à l’élaboration de nouvelles formes d’organisation collective.

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    #Brigades_de_Solidarité_Populaire

    • Distribution de masques et de nourriture, aide aux devoirs : qui sont les brigades de solidarité populaire ?
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/03/distribution-de-masques-et-de-nourriture-aide-aux-devoirs-qui-sont-les-briga

      S’inspirant de l’exemple milanais, militants d’extrême gauche et sans-papiers veulent créer en France « une solidarité immédiate et concrète » .

      Certains de leurs militants ont été verbalisés le 1er mai, pour non-respect des règles de confinement, alors qu’ils distribuaient de la nourriture à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Réunissant des personnes engagées issues de l’antifascisme, de l’autonomie mais aussi les sans-papiers du collectif des « gilets noirs » , les brigades de solidarité populaire se définissent comme « un réseau de groupes d’aide mutuelle auto-organisés agissant pour une autodéfense pour le peuple par le peuple, formé lors de la pandémie » due au coronavirus. Sur le site Acta (proche de l’Action antifasciste Paris-banlieue), on peut ainsi lire : « Ce dont l’Etat est capable, c’est tout au plus de gérer le désastre. Il nous faut apprendre à compter sur nos propres forces. »

      [...] Les brigades se rendent également dans les foyers de travailleurs immigrés. « On travaille avec quarante-trois foyers, explique Bakary, membre de ce collectif [Gilets Noirs] rendu célèbre par son occupation du Panthéon, en juillet 2019. On distribue nourriture et médicaments. En ce moment, on réfléchit à la manière d’organiser l’iftar [rupture du jeûne lors du ramadan] dans les foyers. » Une gageure en temps de distanciation sociale.

      [...] Si les militants italiens se sont rapprochés d’une grosse ONG en lien avec la mairie de Milan, les Franciliens préfèrent l’auto-organisation. Ils revendiquent d’avoir créé un « comité sanitaire » avec des professionnels de santé [un des résultats des luttes de soignants, ndc] pour former aux gestes barrières, à la bonne utilisation des masques pour éviter d’être vecteurs de propagation du virus lors des distributions ou lors des maraudes. [...]