La crise sanitaire ravive les tensions politiques en Bolivie

/la-crise-sanitaire-ravive-les-tensions-

  • La crise sanitaire ravive les tensions politiques en Bolivie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/01/la-crise-sanitaire-ravive-les-tensions-politiques-en-bolivie_6038388_3210.ht

    Alors que les critiques enflent sur la gestion de l’épidémie par le gouvernement transitoire de Jeanine Añez, celui-ci cherche à étouffer les voix discordantes.

    Un temps éclipsées par l’urgence sanitaire due à la crise du nouveau coronavirus, les tensions politiques n’ont pas tardé à réémerger dans le pays andin entre les partisans de l’ex-président Evo Morales – contraint de quitter le pouvoir le 10 novembre 2019 après des élections contestées – et le gouvernement transitoire de Jeanine Añez.

    La crise sanitaire a tourné au règlement de comptes politique. Les uns reprochant à l’ancienne administration d’avoir laissé un système de santé fragilisé, les autres accusant le pouvoir « de facto » de mal gérer l’épidémie. Depuis son exil argentin, M. Morales critique « l’improvisation » du gouvernement actuel et ses pratiques autoritaires : « La Bolivie est l’unique pays où on combat la pandémie avec des fusils et des tanks de guerre », a-t-il écrit sur son compte Twitter le 26 avril.

    La date des prochaines élections générales, initialement prévues le 3 mai et repoussées à cause de la pandémie à une date indéfinie, cristallise les tensions. Les partisans du Mouvement vers le socialisme (MAS, parti d’Evo Morales), dont l’actuel candidat présidentiel, Luis Arce, est en tête des sondages, font pression pour qu’elles se tiennent le plus tôt possible. Des heurts ont éclaté jeudi soir dans la ville d’El Alto, contiguë à la capitale La Paz et dans d’autres localités du pays. Des partisans du MAS exigeaient la tenue rapide des élections. La loi de report des élections 2020 a finalement été approuvée au cours d’une session d’urgence par l’Assemblée législative – dominée par le MAS – tard dans la nuit du jeudi au vendredi 1er mai. Elle prévoit que le scrutin doit avoir lieu dans un délai maximum de quatre-vingt-dix jours.