Maître d’ouvrage du Centre aquatique international, la métropole du Grand Paris a validé son attribution à Bouygues au cours d’un scrutin quasi sans débat.
A 16 h 39, lors de la première réunion du conseil métropolitain post-déconfinement, Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris (MGP) et maire LR de Rueil-Malmaison a chouiné : « Ce conseil a été organisé pour le centre aquatique olympique et on en est encore loin… » De fait, ce n’est qu’à 18 heures qu’il a enfin été question de la piscine des #JO_2024, après de longs débats sur la pertinence d’une dotation de solidarité qui atterrira dans les caisses de toutes les communes de la métropole même riches (Paris a refusé sa part).
45 secondes chrono
Afin de rattraper le retard, Laurent Rivoire, vice-président de la MGP et maire UDI de Noisy-le-Sec chargé du dossier, a procédé à une présentation accélérée de cet équipement pour lequel « il y avait trois candidats, puis l’un s’est retiré et, finalement, #Bouygues a été retenu avec un projet de 147 millions d’euros ». Et d’enchaîner : « La métropole participera pour un peu moins de 40 millions, le fonctionnement se monte à 2,3 millions annuels, les travaux auront lieu de 2021 à 2023, le centre accueillera les championnats d’Europe de natation en 2026. Enfin, dans le cadre du plan "Savoir nager en Seine-Saint-Denis", la métropole participera au financement de sept piscines. » 45 secondes chrono.
« Nous revenons de très loin, a soupiré d’aise le président Ollier. Personne ne pensait qu’on arriverait à ce résultat : nous y sommes arrivés, par force de volonté. La Solideo a approuvé notre choix hier et je te remercie Laurent, parce que ça n’a pas été facile. » Patrick Ollier se félicite d’avoir fait baisser les prix. « Nous étions très loin de la cible, dit-il. Elle était à 147 millions. Nous sommes à 147 millions. »
Yves Contassot, conseiller de Paris et écologiste, s’apprête à parler quand le président lui coupe la chique : « Il y en a qui vont partir, on n’aura pas le quorum… Tu peux intervenir après le vote, non ? » Contassot : « Non. » Chez les Verts, les Jeux olympiques ne font pas consensus. Sur la piscine, Contassot fait ce constat : « Pour des Jeux qui durent quelques jours, il faut dépenser une fortune alors que la France reste en retard dans l’apprentissage de la natation. C’est le syndrome du TGV. » Trois minutes plus tard, le « vote historique », comme dit Patrick Ollier, était plié.