• Coronavirus : pourquoi l’Asie de l’Est n’est pas un modèle pour l’Europe - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2020/05/23/coronavirus-asie-est-modele-europe

    En Europe, et en France en particulier, ces méthodes ne sont cependant pas transposables. Pour cause, la relation à l’autorité administrative et l’équilibre entre libertés individuelles et intérêts collectifs y sont différents, même par rapport aux pays asiatiques démocratiques. On pourrait bien sûr faire référence à la culture confucéenne de cette partie de l’Asie. C’est surtout l’expérience des épidémies, plus vivace ici que celle des Européens, le pragmatisme et la réceptivité aux outils numériques des citoyens qui fait la différence. L’objectif d’une contamination 0, qui est déjà pratiquement une réalité au Vietnam ou à Taïwan, risque donc de rester un objectif encore lointain pour la France.

    Après la cause culturelle, la cause structurelle : on n’a pas de capacités de production.

    La Corée du Sud a aussi rapidement mis en place des campagnes massives de test de sa population. Ce qui a été rendu possible grâce à deux innovations. Cinq sociétés de biotechnologie ont mis au point au cours du mois de février des tests de diagnostic rapides permettant d’identifier une contamination en 10 minutes. Le gouvernement a ensuite mis en place des solutions pour réaliser les tests efficacement et rapidement : il était possible de se faire tester à pied avec la mise en place de cabines à pression positive (test en une minute) ou à pression négative (test en 10 minutes), mais aussi en voiture avec des systèmes de drive-test.

    La mise en ligne très rapide d’applications mettant en jeu les données personnelles de ses usagers n’est pas compatible avec les règles européennes de protection de la vie privée. Cela nécessite donc des procédures de consultation indispensables, qu’il s’agisse de débats parlementaires ou de la consultation d’autorités indépendantes comme la CNIL. Là où les applications équivalentes étaient disponibles en Asie dès la fin du mois de février, Stopcovid ne sera donc disponible au plus tôt qu’en juin en France. La population y est par ailleurs moins préparée. L’idée d’une application gouvernementale inondant nos téléphones de messages quotidiens n’a même pas été envisagée.

    Application qui aurait un intérêt limité en l’absence de tests (inutiles selon Macron), d’où un arbitrage entre coût social et bénéfice sanitaire différent, ben ouais.

    Intéressant mais sans rien sur la capacité des États à fournir (et faire produire) du matos, il manque quelque chose à cet article.
    #Covid #coronavirus #Asie

  • Coronavirus en Asie : comment gérer la deuxième vague ? - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2020/05/16/coronavirus-asie-comment-gerer-deuxieme-vague

    Les pays d’Asie du Nord-Est et du Sud-Est avaient, eux, maîtrisé ou contenu l’épidémie ? Ils ont connu deux types de résurgences : la vague des « cas importés » vers le milieu du mois de mars et plus récemment, l’apparition de nouveaux clusters dont le plus important concerne Singapour. Ces deuxièmes vagues ont imposé de très strictes mesures de contrôle aux frontières, et une grande réactivité pour contenir et résorber les nouveaux foyers épidémiques. Les résultats obtenus sont convaincants et l’Asie du Nord-Est parvient à maintenir le contrôle du Covid-19.

  • #Coronavirus à #Taïwan : l’acte 2 de la « dé-sino-mondialisation » - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2020/05/06/taiwan-coronavirus-acte-2-de-sino-mondialisation

    Deux pays ont su tirer profit de la guerre commerciale sino-américaine : Taïwan et le Vietnam. Or, ce sont les deux mêmes qui ont su le mieux gérer la crise du coronavirus en Asie. Malgré des régimes politiques complètement différents, ils ont en commun une suspicion très forte envers la Chine populaire, de plus en plus perçue comme une menace à la souveraineté nationale. Ce sont les deux pays d’Asie de l’Est les plus à la pointe d’une « dé-sino-mondialisation », souligne le chercheur Jean-Yves Heurtebise dans cette tribune. Soit un « découplage » avec la Chine qui semble aussi impossible à mettre à œuvre au niveau industriel que nécessaire au niveau politique : l’inféodation au Made in China industriel étant devenu le cheval de Troie d’un ordre « sino-mondial » illibéral.

  • #Chine-#États-Unis : affrontement pour un leadership mondial - Asialyst

    https://asialyst.com/fr/2020/05/08/chine-etats-unis-affrontement-leadership

    La crise du coronavirus redonne une actualité supplémentaire à l’affrontement sino-américain. Enjeu principal de cette décennie, la rivalité entre les deux superpuissances est le sujet du nouveau livre de Pierre-Antoine Donnet, journaliste à l’AFP, auteur d’une quinzaine d’ouvrages consacrés à la Chine, au Japon, au Tibet, à l’Inde et aux grands défis asiatiques. Dans Le leadership mondial en question, L’affrontement entre la Chine et les États-Unis (Éditions de l’Aube, 2020), cet ancien correspondant à Pékin dresse un portrait précis des deux géants mondiaux et de tout ce qui les sépare. Jeu des alliances, commerce, hautes technologies, rapport de force militaire et spatial ou encore expansionnisme chinois des « Nouvelles Routes de la Soie », l’ouvrage examine toutes les dimensions de la rivalité entre Pékin et Washington. Rivalité qui aujourd’hui devient aussi une formidable bataille d’image, dont aucun des deux protagonistes ne sort grandi.

  • En Corée du Sud, le coronavirus stoppé grâce au traçage numérique - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2020/05/05/coronavirus-coree-du-sud-covid-19-stoppe-tests-tracage

    La Corée du Sud rapporte 252 décès liés au coronavirus. L’expérience du SRAS et du MERS a beaucoup joué. Mais aussi et surtout, une politique de dépistage permettant d’isoler et de prendre en charge le plus rapidement les porteurs du virus à couronne. Avec une population de 52 millions d’habitants, le pays a testé près de 635 000 de personnes depuis début janvier. Le traçage permettant également de retrouver les personnes éventuellement contaminées.

    Un traçage qui, contrairement à certains pays en Europe, fait peu débat en Corée, soulignait récemment Frédéric Ojardias dans La Croix. Et pour cause : il est strictement encadré par la loi, explique François Amblard dans cet entretien réalisé juste après la publication d’un premier rapport sur la lutte contre le coronavirus en Corée du Sud.

    La loi précise que cette base de donnée est temporaire et sera en principe détruite à la fin des opérations. Elle est surtout hébergée en dehors du gouvernement. Les données sont à disposition de la KCDC qui est sous la tutelle du ministère de la Santé, mais elle est gérée par un hébergeur autre. En France, on pourrait par exemple faire que des institutions qui ont une certaine indépendance comme l’Institut National de Recherches en Informatique et en Automatique (INRIA) ou le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) puissent servir d’hébergeur. Si le ministère de l’Intérieur veut interroger la base de données, il doit se déclarer à la porte d’entrée. Toute requête, toute information qui sort de la base est elle aussi tracée. Ce qui rend très difficile toute autre exploitation que ce pourquoi la base a été établie, à savoir tracer le virus. Cette base de données existe également en version anonymisée ouverte. L’information de la population est donc permise à des acteurs privés mais sur la base de données anonymisées. Des étudiants de mon université ont mis au point par exemple une application spécifique à notre ville à partir de ces données anonymes.

    Parmi les recettes, une forte indépendance de cette administration, alors que chez nous le conseil scientifique a simplement pour tâche d’informer le général Macaron qui dispose sur la foi de ses 8 millions d’électeurs en mai 2017.
    #test #traçage
    Ça me semble déjà assez intrusif, comme dispositif, alors l’idée qu’on puisse faire pire en France est assez flippante. En tout cas, comparé à la France où la lutte contre le coronavirus, c’est des flics qui sortent donner des amendes pour des achats de serviettes hygiéniques et tuer des jeunes mecs racisés, la Corée ressemble moins à un pays du Tiers Monde...