• Les #statistiques du HCR sur les #traversées de la #Méditerranée révèlent un nombre croissant de morts et de tragédies en mer

    Ceci est un résumé des déclarations de Shabia Mantoo, porte-parole du HCR - à qui toute citation peut être attribuée - lors de la conférence de presse du 10 juin 2022 au Palais des Nations à Genève.

    Alors que le nombre de réfugiés et de migrants qui franchissent la Méditerranée pour rejoindre l’Europe est moins élevé qu’en 2015, ces périples sont de plus en plus meurtriers. C’est ce que révèle un nouvel article basé sur la visualisation des données et rendu public ce jour par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

    Depuis le pic de 2015, au cours duquel plus d’un million de réfugiés et de migrants avaient traversé la Méditerranée vers l’Europe, le nombre de personnes qui effectuent ces voyages a connu une évolution à la baisse, et ce avant même la pandémie de Covid-19. En 2021, 123 300 traversées individuelles ont été rapportées, et avant cela 95 800 en 2020, 123 700 en 2019 et 141 500 en 2018.

    Malgré cette baisse du nombre de traversées, le nombre de pertes en vies humaines a fortement augmenté. L’année dernière, quelque 3231 personnes ont été déclarées décédées ou portées disparues en mer en Méditerranée et dans le nord-ouest de l’Atlantique, contre 1881 en 2020, 1510 en 2019 et plus de 2277 en 2018. Un nombre de personnes plus important encore pourrait avoir perdu la vie sur la route à travers le désert du Sahara et dans les zones frontalières éloignées.

    Le HCR n’a cessé de dénoncer l’horreur et les dangers auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants qui ont recours à ces voyages. Beaucoup d’entre eux sont des personnes qui fuient les conflits, la violence et les persécutions. L’article basé sur la visualisation des données se concentre spécifiquement sur la route de l’Est et de la Corne de l’Afrique vers la Méditerranée centrale.

    Outre le nombre croissant de décès en mer, le HCR reste préoccupé par le fait que les décès et les abus sont également très fréquents le long des routes terrestres, le plus souvent dans et à travers les pays d’origine et de transit, notamment l’Érythrée, la Somalie, Djibouti, l’Éthiopie, le Soudan et la Libye - où l’écrasante majorité des menaces et des incidents sont signalés.

    Au cours de leur périple, les réfugiés et les migrants n’ont guère d’autre choix que de s’en remettre à des passeurs pour traverser le désert du Sahara, ce qui les expose à des risques élevés d’abus. Depuis la Libye et la Tunisie, beaucoup tentent de traverser la mer, le plus souvent vers l’Italie ou Malte.

    Dans de nombreux cas, ceux qui survivent à la traversée du Sahara et tentent la traversée maritime sont abandonnés par leurs passeurs, tandis que certains de ceux qui partent de Libye sont interceptés et renvoyés dans le pays, où ils sont ensuite détenus. Chaque année, des milliers de personnes périssent ou disparaissent en mer sans laisser de traces.

    Appelant à une action accrue pour prévenir les décès et protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile qui entreprennent ces périples, le HCR a publié une stratégie de protection et de solutions mise à jour, ainsi qu’un appel de fonds en avril dernier.

    L’appel de fonds préconise une augmentation de l’assistance humanitaire, du soutien et des solutions apportées aux personnes qui ont besoin d’une protection internationale et aux survivants de violations flagrantes des droits humains. Il couvre quelque 25 pays répartis dans trois régions différentes, reliées par les mêmes routes terrestres et maritimes qu’empruntent les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés. Parallèlement, le HCR exhorte les États à garantir des alternatives sûres aux dangereuses traversées et à s’engager à renforcer les interventions humanitaires, de développement et de paix pour faire face aux problèmes en matière de protection et de solutions.

    Le HCR s’est également joint à d’autres organisations des Nations Unies pour exhorter les États à adopter des mesures garantissant que les réfugiés et les migrants recueillis en mer soient débarqués dans des lieux où leur vie et leurs droits fondamentaux sont protégés.

    Le nouvel article du HCR basé sur la visualisation des données et intitulé « Pas de fin en vue » est disponible ici : https://storymaps.arcgis.com/stories/71d23940eade4ce887a44749a8cdaad0

    https://www.unhcr.org/fr-fr/news/briefing/2022/6/62a36b14a/statistiques-hcr-traversees-mediterranee-revelent-nombre-croissant-morts.html
    #décès #morts #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #chiffres

    ping @isskein @karine4

  • Commerce mondial : les nouvelles routes maritimes
    https://storymaps.arcgis.com/stories/7d3a7a1492564cb2aabea79287566745

    Les trois grands blocs, à la fois premiers exportateurs et premiers importateurs mondiaux (Chine, Union européenne, États-Unis), tracent une vaste voie est-ouest, sous-divisée en un chemin transpacifique (Asie-Amérique), un chemin de l’Asie à l’Europe et, dans une moindre mesure, un chemin transatlantique (Europe-Amérique). Ces routes sont particulièrement empruntées par les porte-conteneurs transportant des produits manufacturés. Assez naturellement aussi, les trafics de vracs liquides (notamment les hydrocarbures) tracent une route du Moyen-Orient et de l’Afrique vers l’Amérique, l’Europe et surtout l’Asie orientale. Des routes secondaires relient les continents les plus riches d’une part et l’Afrique occidentale, l’Amérique du Sud et l’océan Indien, mais l’évolution contemporaine du commerce a également conduit à l’institutionnalisation d’une nouvelle route, la sud-sud. Le développement du Brésil et de l’Afrique du Sud, les ressources minières de l’Australie, les ressources agricoles de l’Argentine ont inscrit ces pays dans de nouveaux tracés dont le point d’arrivée est souvent l’Asie.

    Outre l’évolution des flux, des considérations stratégiques poussent à l’émergence de nouvelles routes, qui permettraient de diversifier les possibilités (en contournant des points de passage stratégiques) et répondre au défi de sécurité. Le changement climatique semble aussi rendre de plus en plus réaliste l’option de la route du nord-est : un passage où pourraient se frayer les navires parmi les glaces fondues. Enfin, la Chine, à travers le volet maritime de son projet des nouvelles routes de la soie, pourrait dessiner de nouveaux tracés.