La médaille et les épidémies 2/2

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  • Le Mérite, la Légion d’honneur et une médaille de l’Engagement pour ceux qui auront lutté contre le coronavirus : Lignes de défense
    http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/05/13/le-merite-et-la-legion-d-honneur-pour-ceux-qui-au

    La porte-parole du gouvernement a aussi annoncé qu’une « médaille de l’engagement face aux épidémies » serait « réactivée », afin de « récompenser les personnes qui se sont dévouées pendant la crise du Covid-19 ». Cette proposition avait été portée par un député manchois, Philippe Gosselin (LR), qui avait déposé une proposition de loi en ce sens fin mars.

    Cette médaille avait été créé en mars 1885, à la suite de l’épidémie de choléra de 1884. La médaille d’honneur des épidémies (lire aussi ici) visait à « récompenser ceux qui se sont particulièrement dévoués pendant les périodes de maladie épidémique ». Cette récompense avait disparu au début des années 1960. Elle pourra être décernée à titre individuel ou collectif et fera l’objet prochainement d’un décret qui la réactualisera.

    • et pour une histoire détaillée de la breloque :

      La médaille et les épidémies 2/2 | Au revers de la médaille
      https://medaille.hypotheses.org/714


      Hubert Ponscarme, Médaille d’honneur des épidémies, exemplaire en bronze frappé entre 1885 et 1889 par le ministère du Commerce, 27 mm, Coll. part.

      Au droit, figure une simple tête à gauche de la République Française, à la lourde mâchoire, au cou tubulaire, aux cheveux laissés libres et seulement agrémentés d’ailes. L’iconographie est donc loin d’être en rapport avec la destination de la médaille, comme cela a pu être le cas pour les médailles commémoratives. Le médailleur recourt ici à la symbolique républicaine, c’est-à-dire à l’effigie sereine de Marianne, que vient redoubler la légende « RÉPVBLIQUE FRANÇAISE ». C’est au revers qu’apparaissent des symboles bien plus en phase avec l’imaginaire de la Santé. Les attributs qui s’y déploient sont le serpent emblème de la Médecine, la coupe assimilée au vase contenant le breuvage d’immortalité et la palme à la fois symbole de régénérescence, d’immortalité et de victoire. Les trois éléments sont associés dans une composition harmonieuse. La coupe forme l’axe central derrière laquelle est accostée une palme courbe et autour desquelles s’enroule le serpent en de multiples volutes. Sous ces trois éléments se trouve un cartouche dans lequel est toujours gravé le nom de récipiendaire.


      Alexandre Morlon, Médaille d’honneur des épidémies, exemplaire en bronze frappé à partir de 1931, 27 mm, Coll. part.

      À la suite de la grande épidémie de choléra de l’année 1884, les autorités décident la création d’une décoration civile. Le décret portant institution d’une médaille d’honneur destinée à reconnaître et à récompenser les services rendus pendant les maladies épidémiques est publié au Journal Officiel le 31 mars 1885. Les archives conservent les listes de récipiendaires et une étude approfondie menée par Jules Martin recense pour les trois années qui ont suivi l’entrée en vigueur de la décoration, la distribution de 1161 médailles[2]. Cette étude détaille notamment l’attribution de 662 médailles de bronze, de 643 médailles d’argent, de 27 médailles de vermeil et de 108 médailles d’or, puisque la décoration comporte quatre échelons permettant de valoriser le degré d’investissement dans les actions de désinfection et d’exposition au virus.