• Caméras, agents « sentinelles », traçage Wi-Fi… Comment la SNCF contrôle à distance le déconfinement
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/15/cameras-agents-sentinelles-tracage-wi-fi-comment-la-sncf-controle-a-distance

    Le PC voyageurs est la « tour de contrôle » de la complexe mise en place des règles de distanciation physique dans les gares et les trains de la SNCF. 16 h 34, l’heure où les travailleurs commencent à rentrer chez eux. Nous sommes jeudi 14 mai, quatrième jour du déconfinement. Serge Wolf, directeur exploitation et sécurité de la SNCF, bombardé directeur du tout nouveau PC voyageurs, fait le point sur la situation. Ils sont quatre dans la petite salle du bel immeuble qui abrite, près de la gare de (...)

    #SNCF #CCTV #smartphone #WiFi #vidéo-surveillance #COVID-19 #santé #surveillance # (...)

    ##santé ##_ ##CNIL

  • Aérien : en Chine, une restructuration à prévoir sous la houlette de l’Etat
    Le premier test n’est pas concluant. Les vacances du 1er mai, premiers congés depuis que la pandémie de Covid-19 est sous contrôle sur l’essentiel du territoire, n’ont pas été celles de la reprise pour le tourisme et les transports en Chine. Pendant ces cinq jours de vacances, les Chinois ont dépensé 47,6 milliards de yuans (6,2 milliards d’euros), contre 117,7 milliards pour la même période en 2019, soit une chute de 60 %, d’après le ministère de la culture et du tourisme. Ils ont moins voyagé et privilégié les séjours à proximité de leur résidence. Une catastrophe pour le secteur de l’aviation, qui peinera à se relever de la crise due au Covid-19. Des concentrations sont à prévoir, estiment les experts du secteur.

    Au premier trimestre, le secteur aérien a perdu 33,6 milliards de yuans, d’après le régulateur de cette industrie. Fin avril, selon les derniers chiffres disponibles, le trafic aérien était encore inférieur de 33 % en comparaison à l’année dernière, après un plus bas à − 71 % atteint le 24 février. Les vols internationaux sont quasiment suspendus depuis le 28 mars pour limiter le nombre de cas importés de l’étranger. Quant aux vols domestiques, ils peinent à faire le plein. Le 1er mai, à l’aéroport de Hongqiao, le second de Shanghaï, on ne croisait que des moins de 40 ans, sans enfants. Et pour cause, les personnes plus âgées, vulnérables, continuent à éviter de voyager. Les écoles, qui ont rouvert fin avril, avec des conditions très strictes, demandent aux couples avec enfants de rester chez eux pendant les vacances.
    #Covid-19#migrant#migration#Chine#frontière#voyage
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/15/aerien-en-chine-une-restructuration-a-prevoir-sous-la-houlette-de-l-etat_603

  • Altice dit « au revoir » à Libé
    https://www.latribune.fr/technos-medias/medias/altice-dit-au-revoir-a-libe-847819.html


    Patrick Drahi avait acquis Libération en 2014, pour 14 millions d’euros.
    Crédits : Reuters

    Altice France a décidé de se séparer du quotidien de gauche. Dans un mail interne, le groupe de Patrick Drahi annonce que le journal sera transféré dans une structure à but non lucratif censée garantir « l’indépendance » du titre.

    Altice et Libé, c’est fini. Dans un mail interne diffusé par Altice France, ce jeudi, le groupe de Patrick Drahi et maison-mère de l’opérateur SFR, annonce que le quotidien de gauche sera transféré dans un nouveau « Fonds de dotation pour une presse indépendante ». Une filiale de cette structure, baptisée « Presse Indépendante SAS », va acquérir le journal, sa régie et sa société de développement technologique. Patrick Drahi a ainsi décidé de se séparer de ce titre qu’il avait racheté en 2014, avant de le « vendre », deux ans plus tard, à son propre opérateur.

    Dans sa missive, Altice France précise qu’il « dotera substanciellement » ce nouveau fonds pour éponger les dettes du journal, qui avoisineraient les 45 à 50 millions d’euros, « mais aussi [pour] lui donner, progressivement, les moyens nécessaires au financement de son exploitation future, et ainsi garantir son indépendance sur le long terme ». Ainsi, Libération « deviendra la propriété d’une structure non cessible et non capitaliste à but non lucratif ». Altice France précise que « tout mécène pourra abonder le Fonds de dotation à des fins non lucratives ». Patrick Drahi, lit-on, « continuera personnellement d’accompagner... 

    #paywall

    • Le transfert du quotidien « Libération » à une fondation suscite des réserves, Sandrine Cassini
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/15/le-transfert-du-quotidien-liberation-a-une-fondation-suscite-des-reserves_60

      Altice Médias, le groupe du milliardaire Patrick Drahi, a annoncé que le journal, dont il est propriétaire depuis 2014, allait être placé dans un « fonds de dotation pour une presse indépendante ».

      A l’heure où tous les journaux rêvent d’indépendance capitalistique, difficile de critiquer l’annonce faite par Altice Médias. Le groupe du milliardaire Patrick Drahi a annoncé, jeudi 14 mai, que Libération, dont il est propriétaire depuis 2014, allait être placé dans un « fonds de dotation pour une presse indépendante ». Le quotidien, créé par Jean-Paul Sartre et Serge July en 1973, sortira du giron d’Altice. Il ne dépendra plus d’un industriel, ne pourra plus être cédé et appartiendra à une structure à but non lucratif. « Moralement, éthiquement et journalistiquement, c’est un progrès », se félicite Laurent Joffrin, directeur de la publication, qui va rejoindre le conseil d’administration du fonds.

      Altice France, qui possède SFR, BFM-TV et RMC, assure qu’il « dotera substantiellement » la structure, et continuera à éponger les pertes du quotidien « tant que cela sera nécessaire », promet M. Joffrin. En 2018, le journal perdait encore 8,9 millions d’euros. De son côté, M. Drahi « continuera d’accompagner Libération », indique un courriel adressé aux salariés.

      Cette annonce soudaine a créé un sentiment contrasté au sein du journal. « L’équipe de Libération salue le projet, [mais] regrette que cette décision, d’une importance fondamentale dans l’histoire et pour l’avenir de Libération, ait été annoncée de façon inattendue et non concertée », se sont émus les salariés dans un communiqué.
      M. Drahi a-t-il l’indépendance de la presse chevillée au corps, ou sort-il à bon compte d’un quotidien encore fragile, malgré une hausse de ses ventes en 2019 et alors que la crise due au Covid-19 frappe durement la presse ? « S’il avait voulu s’en sortir facilement, il aurait pu tout vendre », rétorque M. Joffrin. « On a eu des propositions d’achat régulières depuis deux ans », assure-t-on au niveau interne.

      Demande de « garanties juridiques, financières et sociales »
      Mais quel prix aurait pu tirer le magnat des télécoms d’un journal fortement endetté ? Sûrement pas grand-chose. En revanche, le montage financier lié à cette fondation pourrait lui permettre de bénéficier d’un avantage fiscal important.
      En effet, Altice Médias ne cède pas pour 1 euro symbolique Libération à la fondation, mais le vend pour un « montant équivalent à la dotation faite au fonds », explique-t-on au sein du titre. Le montant du don atteindra au moins de quoi éponger la dette de Libération, comprise entre 45 millions et 50 millions d’euros, résultat de plusieurs années de déficits cumulés. Or ce don pourra bénéficier d’une réduction d’impôt de 60 %. Altice France pourrait ainsi récupérer une partie des sommes investies.

      Dans l’entourage de la direction, on fait valoir que la sortie de Libération d’Altice est la suite logique des désengagements successifs dans la presse. Le dernier titre cédé était L’Express, repris puis relancé par Alain Weill, par ailleurs PDG d’Altice Europe. L’expérience qu’a connue l’hebdomadaire n’est pas pour rassurer les journalistes. « On suit le même chemin. Il va y avoir une clause de cession pour réduire les coûts et on va déménager. On disparaît complètement des yeux d’Altice, alors qu’on était là et qu’on ne gênait personne », s’inquiète l’un d’eux. Le quotidien, installé dans le 15e arrondissement de Paris, avec SFR, BFM ou RMC, devrait regagner le cœur de la capitale d’ici la fin de 2020. Au sein du quotidien, on justifie ce déménagement en expliquant que Libération supportait des coûts de structure trop élevés par rapport à sa taille.

      Comment s’assurer que M. Drahi, tenu aujourd’hui de payer les factures du journal, restera bien au chevet de Libération ? « Il m’a toujours dit qu’il avait un faible pour Libération, et qu’il avait promis de l’aider, affirme M. Joffrin. Depuis, il a tenu parole. Et le laisser tomber ne serait pas bon pour son image. »
      Les salariés, eux, demandent « des garanties juridiques, financières et sociales, notamment en matière de dotation et d’effectifs », et souhaitent être associés à la gouvernance. « Des discussions vont s’ouvrir », promet-on à la direction. Seule certitude, Patrick Drahi vient d’amorcer un plan de réorganisation chez Altice Médias (BFM-TV, RMC…), faisant craindre de nouvelles coupes dans les effectifs.

      #fondation #fiscalité #presse #Libération #Patrick_Drahi

  • « Le directeur général de l’OMC estime ne plus être l’homme de la situation. Mais qui le serait ? »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/15/le-directeur-general-de-l-omc-estime-ne-plus-etre-l-homme-de-la-situation-ma


    Roberto Azevêdo, à Genève, en avril 2018.
    FABRICE COFFRINI / AFP

    Roberto Azevêdo a annoncé son départ anticipé de l’Organisation mondiale du commerce, aveu d’un échec qui signe le retour aux relations bilatérales sous la pression, notamment, des Etats-Unis, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

    Pertes et profits. En pleine tempête, le capitaine a donc décidé de sauter du navire. Roberto Azevêdo, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC, a annoncé ce jeudi 14 mai son départ, un an avant le terme officiel de son mandat. Il estime ne plus être l’homme de la situation. Mais qui le serait ? Après vingt-cinq ans d’une existence tumultueuse, l’organisation qu’il dirige n’est plus qu’un bateau ivre livré aux vents contraires du rejet de la mondialisation qui balaye le monde en ce moment.

    L’OMC a été créé en 1995 pour accompagner la vague de libéralisation des échanges dans le monde, dans le sillage de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, le GATT, qui, depuis 1947, œuvre à réduire les barrières douanières aux échanges de biens et services dans le monde. Elle a trois fonctions : aider à la négociation d’accords commerciaux entre pays, arbitrer les litiges et donner un cadre aux politiques commerciales de ses membres. Avec une particularité unique : un Etat, une voix. Les Etats-Unis pèsent comme le Niger. Cela multiplie les psychodrames, mais lui assure une légitimité démocratique exceptionnelle.

    De ces trois piliers, les deux premiers ont été détruits, notamment par l’effort constant du président américain, Donald Trump, et de son équipe. Estimant que l’entrée de la Chine dans l’OMC, en 2001, lui permettant d’exporter bien plus largement aux Etats-Unis avait été une erreur historique, Washington n’a eu de cesse de saper les fondations de l’Organisation. Depuis décembre 2019, son puissant organe de règlement des différends, sorte de cour suprême arbitrant les conflits, comme celui entre Boeing et Airbus, ne peut plus fonctionner car les Etats-Unis bloquent la nomination de nouveaux juges.

    La loi du plus fort
    Cible à la fois des mouvements alternatifs, qui lui reprochent de promouvoir le libéralisme et d’affamer les pays pauvres, et des souverainistes, partisans des relocalisations, de l’autarcie et des relations bilatérales, de pays à pays, l’OMC n’est plus de son temps. Elle a piloté la plus grande période d’ouverture économique de l’histoire, sous la férule américaine. Mais l’Amérique n’en veut plus, préférant le retour à des relations plus musclées, conformes à la philosophie rustique de Donald Trump et de ses électeurs du Midwest américain.

    Cet assassinat en règle est une mauvaise nouvelle. Le retour aux relations bilatérales est aussi celui de la loi du plus fort, où la voix du Niger n’existe plus et où la Chine, l’Europe et l’Amérique ne disposent plus d’instance crédible pour arbitrer leurs conflits commerciaux. Bien sûr, le libre-échange, s’il est source de baisse des prix et de gain de pouvoir d’achat, est au […]

    #paywall