Limites de la bienveillance - Mon blog sur l’écologie politique

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  • Against Empathy by Paul Bloom ; The Empathy Instinct by Peter Bazalgette – review | Books | The Guardian
    https://www.theguardian.com/books/2017/feb/06/against-empathy-paul-bloom-the-empathy-instinct-peter-bazalgette-review

    The basis of Bloom’s argument is that fine feelings, like fine words, butter no parsnips. Feeling your pain is all well and good but not necessarily the best trigger of an effective moral response. Indeed, he argues that an ability to intuit another’s feelings might well be an aid to some dubious moral behaviour. A low score on the empathy index is commonly believed to be a feature of psychopathy, but many psychopaths are supremely able to feel as others feel, which is why they make good torturers.

    Bloom cites the character of O’Brien in Orwell’s 1984, whose capacity to discern his victim’s responses is exquisitely refined: “‘You are afraid,’ said O’Brien, watching his face, ‘that in another moment something is going to break. Your especial fear is that it will be your backbone. You have a vivid mental picture of the vertebrae snapping apart and the spinal fluid dripping out of them. That is what you are thinking, is it not, Winston?’” It is through this facility that O’Brien can divine Winston Smith’s greatest dread (a fear he himself has never articulated), rats, and deploy it to destroy him.
    Psychology professor Paul Bloom.
    Psychology professor Paul Bloom. Photograph: Sarah Lee/The Guardian

    Bloom, it should be said, is not in favour of an indifferent heartlessness. Indeed, his trenchant stand against empathy is an attempt to encourage us to think more accurately and more effectively about our relationship to our moral terms. He pins his colours to the mast of rational compassion rather than empathy, and it is a central tenet of the book’s argument – I think a correct one – that there exists a confusion in people’s minds about the meaning of the two terms.

    Surestimons-nous les vertus de l’empathie ?
    https://theconversation.com/surestimons-nous-les-vertus-de-lempathie-130721

    Cette synchronisation expressive des émotions répond-elle à la compréhension des émotions de la personne souffrante ? Favorise-t-elle l’altruisme ? Permet-elle de lui apporter un soutien ? Pas forcément… Car si l’empathie est censée permettre à l’être humain de se décentrer de soi pour accueillir autrui, de nombreux travaux montrent que ce partage émotionnel empathique n’est pas nécessairement tourné vers l’autre.

    En effet, selon Decety), plusieurs paramètres sont à prendre en compte, notamment la contagion émotionnelle et la prise de perspective. La contagion émotionnelle est une réponse adaptative permettant à l’être humain de partager la souffrance de l’autre, mais celle-ci peut rester superficielle et égocentrée. En effet, un individu peut éprouver le même état affectif qu’un autre, tout en conservant une certaine distance entre lui et autrui. C’est ce que nous observons très tôt chez l’enfant ; où les pleurs d’un nourrisson vont très vite induire chez les autres nourrissons, témoins de la scène, un déclenchement de pleurs.

    NATION ? – Contre la bienveillance, d’Yves Michaud - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    https://www.nonfiction.fr/article-8378-nation-contre-la-bienveillance-dyves-michaud.htm

    Yves Michaud débusque dans cette injonction à la bienveillance un moralisme qui n’a rien à voir avec la loi républicaine. En cela son propos n’est pas sans rappeler les « expressions dévastatrices » de Hegel à propos de la morale
    , dont il démasquait la bonne conscience égoïste et passive. Mais en plus de faire sombrer les citoyens dans le moralisme, la théorie du Care menace le contrat hérité des Lumières, qui énonçait les règles strictes de l’appartenance à la communauté politique. Yves Michaud promeut donc un retour à Rousseau et à tous ses prédécesseurs qui ont défendu la République contractuelle. Il en appelle également à la Constitution française rédigée en 1793, sans la réduire à la Terreur. Car il ne s’agit pas de s’en tenir à la simple Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Pour l’auteur, ce qui est en danger c’est d’abord le pouvoir souverain du peuple. Ainsi, la théorie du Care, et tous ces efforts pour une bonne conscience doivent être interprétés comme les symptômes de cette mise à mal de la souveraineté politique du peuple, qui ne font que prospérer sur son impuissance.

    Petit fil du groupe JPVernant sur le #care #bienveillance #empathie #travailleuses.
    https://twitter.com/Gjpvernant/status/1260868277275971585

    J’ajoute

    Limites de la bienveillance - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Bienveillance-2

    De bienveillance en attention aux ressentis, le résultat, c’est que le confort des un-es finit peut-être par compter plus que toutes les valeurs que nous défendons. Quitte à broyer les plus fragiles, les différent·es ou celles et ceux qui sont tout simplement minoritaires dans le groupe, alors que l’intention de départ était plutôt de les protéger… Il est peut-être temps de se munir d’outils plus fiables que l’attention aux ressentis pour nous éviter de mal identifier les violences et la domination : non, la violence n’est pas ce qui fait mal (3) mais une relation à l’autre bien spécifique. L’objectif de bienveillance peut inviter plutôt à l’adoption de procédures formelles pour désactiver l’agressivité susceptible de surgir dans le groupe ou bien à une culture de non-violence basée sur l’observation rigoureuse des dynamiques qui le traversent et qu’on peut nommer « rapports de pouvoir ».