/255909740

  • Le Tombeau d’Alexandre de Chris Marker (2h)
    Chris Marker lit six lettres qu’il aurait pu écrire au cinéaste russe Alexandre Medvekine, mort en 1989 et dont il fut l’ami.
    Alexandre, c’est Alexandre Ivanovitch Medvedkine, le seul cinéaste russe né en 1900 et certainement le meilleur fil conducteur pour explorer la tragédie de notre siècle. Pour définir le mot "tombeau", les dictionnaires disent aussi : "composition poétique, œuvre musicale en l’honneur de quelqu’un ».
    C’est ainsi que Chris Marker a composé son film, d’archives en entretiens, de fiction en documentaire, de la Russie à l’URSS, de l’URSS à aujourd’hui, à la mémoire du dernier des bolchéviques.
    « Son énergie, son courage, ses illusions, ses désillusions, ses compromissions, ses bagarres avec les bureaucrates, ses illuminations prophétiques, ses aveuglements, volontaires ou non, son humour indestructible et la lumière déchirante que l’effondrement de l’URSS jette rétrospectivement sur toute sa vie, ce sont ceux de toute une génération, et c’est le portrait de cette génération que j’entends tracer à travers le portrait d’un ami. » (Chris Marker)
    https://vimeo.com/71347917

    Sous le ciel lumineux de son pays natal de Franssou Prenant (48 min)
    Cela se passe à, dans, sous, à travers les trous de Beyrouth, ses béances flottantes, au long de rigoles issues de tuyaux percés, dans la poussière de ce qu’il en reste, restait, car c’est du passé ce Beyrouth qu’on voit, du passé récent, filmé en 95, avant que le centre ville effondré par la guerre ne soit arasé et reconstruit. Trois filles invisibles comme des esprits, planent sur leur ville dont le ciel lumineux nimbe les souvenirs ; elles rôdent et parlent. Par les histoires que tracent les arroseuses de ruines qui semblent verser des larmes, les machines qui grignotent les décombres des splendeurs en lambeaux, la poussière rétive au balayage, les enfants qui font des bombes dans la mer qui rassure et nettoie, contre ces blocs carcéraux d’un avenir déjà présent et destructif, leur parole monte à l’assaut du temps et de l’histoire.
    « Les rêves réalistes de jeunesse militante, pulvérisés par l’enchaînement de catastrophes mal manigancées, se redessinent, se désirent, autrement et sans édulcoration Ca se passe à Beyrouth mais ça se passerait aussi bien, mal, dans une autre ville, contrée, qui a connu la guerre et ses convalescences pleines de vertiges. » (Franssou Prenant)
    https://vimeo.com/114253849

    Chili, la mémoire obstinée de Patricio Guzmán
    Auteur du légendaire la Bataille du Chili, récit de l’épopée tragique du Gouvernement Populaire de Salvador Allende, Patricio Guzmán, après 25 ans d’exil, retourne dans son pays
    « Je garde en moi des images vieilles et précises du Chili. Je me vois en train de manger des sandwichs de choucroute et avocatdans les rues de Santiago avec ma mère... Je vois le chemin qui conduisait à mon vieux collège à Vina del Mar. Depuis la fenêtre d’une maison de Concepcion, je vois le poète Pablo Neruda qui marche à la tête d’une manifestation quand il était candidat à la présidence de la République. Je me vois parlant avec des mineurs le jour où Allende nationalisa les mines de charbon. Je vois mes amis, mes copines, ce que nous faisions ensemble, et ce sont des images de plaisir. Je vois aussi le stade de Santiago, quand mon équipe de football favorite avait perdu le championnat... et ensuite, le même stade après le putsch, où j’étais prisonnier. Et puis les paysages du Chili qui m’ont marqué pour toujours.
    Je me souviens maintenant de quelqu’un qui a vécu très longtemps loin de son pays, quelqu’un dont les souvenirs se sont embellis avec le temps et l’éloignement. Aujourd’hui, l’heure est venue pour moi d’aller les confronter aux images réelles. » (Patricio Guzmán)
    https://vimeo.com/255909740

    #cinéma #vidéo