Michel Barrillon, De la nécessité de sortir du faux dilemme primitivisme/progressisme, 2016

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  • Sur la pandémie actuelle, d’après le point de vue d’Ivan Illich
    https://lundi.am/Sur-la-pandemie-actuelle-d-apres-le-point-de-vue-d-Ivan-Illich

    par David Cayley

    J’ai essayé de dégager la question principale que cette pandémie soulève, à mes yeux : l’effort massif et coûteux déployé pour endiguer et limiter les maux causés par le virus est-il le seul choix qui s’offre à nous ? Cet effort est-il une sorte de réponse évidente, inévitable, dictée par la simple prudence, afin de protéger toutes les personnes les plus vulnérables ? Ou bien n’est-il pas une forme désastreuse, qui cherche à contrôler ce qui est clairement hors-contrôle ? Un effort qui doublera les dégâts provoqués par la maladie d’autres problèmes, qui auront une incidence dans un futur plus ou moins éloigné ?

    La convivialité tentait d’identifier ce jeu d’« échelles naturelles » – c’est d’ailleurs la seule tentative générale et programmatique entreprise par Illich pour établir une philosophie des technologies.

    Deux ans plus tard, dans Némésis médicale, Illich a cherché à rendre dans les détails les bienfaits et les méfaits causés par la médecine. Le plus souvent, il était favorable aux grandes innovations en santé publique : celles qui ont rendu accessibles de la bonne nourriture, une eau potable, un air sain, un système d’égout, etc. Plutôt que de laisser la médecine développer des produits de luxe inaccessibles au plus grand nombre, il a loué les efforts menés à l’époque par la Chine ou le Chili pour rendre accessibles et abordables à tout citoyen, une pharmacopée et des outils médicaux de base. Mais la plus grande contribution de son livre consiste en une identification des effets contre-productifs en médecine, effets qui devenaient de plus en plus évidents à mesure que le second virage était pris. Il a appelé ces dysfonctionnements liés à la médecine iatrogénèse et les a rangés en trois catégories : cliniques, sociaux et culturels.

    Un exemple de cette iatrogénèse sociale est attesté par le fait que l’art médical, où le thérapeute est appelé à agir comme guérisseur, comme témoin et conseiller, est progressivement remplacé par une science médicale, où le docteur, en tant que scientifique, doit traiter, par définition, son patient comme sujet d’une expérience et non en tant que cas unique. On trouve, enfin, l’ultime blessure infligée par la médecine : la iatrogénèse culturelle. Elle se produit lorsque des savoirs-faire, élaborés et transmis depuis des générations, sont d’abord supplantés puis progressivement remplacés. Parmi ces savoirs-faire on compte l’apprentissage de la souffrance et le fait d’accepter sa propre réalité, mais aussi le fait d’accueillir sa propre mort. L’art de souffrir était peu à peu évincé par une conception nouvelle : toute souffrance pouvait et devait être immédiatement soulagée – une attitude qui, de fait, ne met pas fin aux souffrances, mais a plutôt tendance à la rendre insignifiante et la transforme en une simple anomalie ou problème technique.

    En creusant un peu l’argumentation illichienne, on y débusquera une attitude chrétienne traditionnelle. Il affirmait que la souffrance et la mort sont inhérents à la condition humaine – ils définissent cette condition même.

    Dans la province d’Ontario, où je vis, la « santé publique » capte 40% du budget gouvernemental, ce qui témoigne assez clairement de l’enjeu politique qu’elle représente. Et ce pouvoir quotidien, aussi conséquent soit-il, peut se voir accentuer qui plus est par ce qu’Illich nomme « la ritualisation de crise », qui confère à la médecine une licence qu’on octroie habituellement aux seuls militaires.

    C’est l’absence de corps, d’incarnation, qui caractérise le mieux les hommes (people) au sein du nouveau « discours d’analyse systémique. » C’est assez paradoxal, évidemment, puisque les hommes en « quête pathologique de santé » selon l’expression illichienne, peuvent être intensément préoccupés, inlassablement, et de façon parfois narcissique, par l’état de leur corps. Pour mieux comprendre cette « désincarnation », du moins comprendre pourquoi Illich l’appelait ainsi, on peut donner l’exemple de la « prévention des risques », qu’il disait être « l’idéologie la plus religieusement célébrée de l’époque. »

    Haraway, qui percevait – à mon avis – quasiment les mêmes choses qu’Illich, établit des conclusions qui sont, point par point, diamétralement opposées aux siennes. En référence à ce qu’elle appelle le « corps postmoderne », elle y dit par exemple que « les êtres humains, de même que n’importe quel élément ou sous-système, doivent être situés au sein d’une architecture systémique dont les modes opératoires de base sont de forme probabiliste et statistique. » « D’un certain point de vue » continue-t-elle, « les organismes ont cessé d’exister en tant qu’objets de la connaissance, ils sont désormais considérés comme des éléments biotiques. » Ce qui débouche sur une situation où « aucun objet, aucun espace, aucun corps n’est plus sacré en soi ; les éléments peuvent être interconnectés entre eux si l’on est en mesure de construire le standard ou le code adéquat, capable de traduire des signaux en un langage commun. » Dans un monde d’interfaces, où les frontières régulent des « taux de flux » plus qu’elles n’établissent des différences réelles, l’« intégrité des objets naturels » n’est plus une question à l’ordre du jour. « L’’intégrité’ ou la ’sincérité’ du Moi occidental » avance-t-elle « font place à des procédures décisionnelles, des systèmes d’expertise et des stratégies d’investissement des ressources. »

    Autrement dit, Haraway, tout comme Illich, comprend que toute personne, en tant qu’être unique, stable et sacré, s’est dissoute en sous-système provisoire et auto-régulé, interagissant constamment avec les systèmes de l’échelon supérieur au sein desquels elle navigue.

    Le point de vue d’Illich est complètement réactionnaire, selon tous les usages habituels de ce terme. Il veut faire retour et renoncer à cet âge des systèmes où l’unité première de la création, la personne humaine, a été perdue. Toute son intuition prend racine dans la révélation, dont il considère que l’humanité s’est détournée. La « vie abondante » promise dans le Nouveau Testament a été corrompue par une hégémonie humaine si totale, si claustrophobe, que rien ne peut l’atteindre, qui provienne d’un quelconque en-dehors.

    Le point au-delà duquel la médecine devenait une force de destruction plutôt qu’une force bienfaitrice, accompagnatrice de l’humanité, a été dépassé.

    Sur le Covid...

    L’idée selon laquelle l’action préventive est cruciale a été acceptée sans broncher, et les gens se sont même empressés de dénoncer les traînards qui ont montré une quelconque résistance à cette idée. Pour agir de la sorte, il faut avoir été habitué à un espace public où la prévention passe avant le soin, et c’est exactement ce qu’Illich décrit lorsqu’il parle du risque comme de « l’idéologie religieuse la plus largement célébrée aujourd’hui. » C’est seulement dans une société habituée à « dompter la croissance », à « garder une longueur d’avance » (stay ahead of the curve) et à penser en termes de populations plutôt qu’en terme de cas réels, qu’une expression comme « aplanir la courbe » peut faire partie du décor et entrer dans les mœurs en moins de vingt-quatre heures.

    Ainsi que je l’ai montré plus haut, nous sommes traités et scannés pour des maladies que nous n’avons pas encore contractées, sur fond de schéma probabiliste (quelle est la probabilité que nous l’attrapions). Des couples qui vont avoir un enfant prennent des décisions sur la base de profils de probabilités. La sécurité est devenue un mantra – être bien c’est être en sécurité – la santé est devenue une divinité.

    Idolâtrie de la vie et aversion de la mort sont des aspects notables de l’atmosphère générale du moment. Qu’il faille à tout prix « sauver des vies », n’est même pas mis en question. Il est aisé de céder à la panique. Faire en sorte que tout un pays « rentre à la maison et reste à la maison », comme l’a dit le premier ministre, a un coût incalculable. Personne ne peut dire combien de boîtes mettront la clé sous la porte, combien de personnes vont perdre leur boulot, combien devenir fous de solitude, combien retomber accroc, combien se foutre sur la gueule du fait de leur isolement. Dès qu’on brandit le spectre des vies perdues, ces coûts semblent supportables. Je le redis, nous avons appris à faire des comptes depuis bien longtemps. L’obsession actuelle au sujet du taux de mortalité n’est que l’envers du décor. La vie devient une abstraction – un chiffre sans histoire.

    Ce qui semble clair ici au Canada, c’est qu’à l’exception de quelques endroits où il y a une vraie urgence, l’omniprésence de la panique et le sentiment de crise sont le fruit des mesures prises en réponse à la pandémie et non de la pandémie elle-même. Le mot de pandémie lui-même a d’ailleurs joué un rôle non négligeable – la décision de l’OMS de considérer la progression de la maladie comme une pandémie n’a pas changé l’état de santé des gens mais a changé, de façon dramatique, l’atmosphère générale. Le signal était donné aux media, un signal qu’ils attendaient tous : on passait en régime guerrier ; rien ne devait être discuté excepté le virus.

    Justin Trudeau, le premier ministre canadien, a fait remarquer le 25 mars que nous faisions face à « la plus grave crise d’aide sanitaire de notre histoire. » S’il parle de crise sanitaire, ça me semble être une exagération grotesque. Pensons aux effets désastreux de la varicelle sur les communautés indigènes, ou aux effets catastrophiques d’autres épidémies telles que le choléra, la fièvre jaune, la diphtérie et la polio.

    Et bien, je pense qu’il y a plein d’autres personnes âgées qui se joindront à moi pour dire qu’ils ne veulent pas particulièrement voir des jeunes vies être ruinées pour qu’on prolonge leur vie d’un an ou deux. Mais, au-delà de ça, « laisser tout le monde mourir », quelle drôle de formule. Elle suggère que le pouvoir de vie ou de mort se trouve entre les mains de ceux ou celles à qui on adresse la question. Ceux à qui on suppose ce droit de vie ou de mort, ne peuvent exister que dans un monde d’information et de maîtrise technique parfaite. Dans un tel monde rien n’advient qui n’ait pas été préalablement choisi. Si quelqu’un meurt, c’est qu’on l’aura « laissé... mourir. » L’État doit, coûte que coûte, promouvoir, réguler et protéger la vie – c’est l’essence de ce que Michel Foucault appelait la #bio-politique, le régime qui aujourd’hui nous domine sans conteste.

    Il est devenu compliqué de parler de la mort autrement que comme d’une chose due à la négligence des uns ou des autres, à la limite une chose qui arrive après qu’on ait tout essayé. Accepter la mort c’est accepter la défaite.

    Les événements récents révèlent le degré de notre dépendance aux systèmes. Ils montrent que nous ne sommes pas des citoyens associés et à quel point nous sommes devenus des populations. A quel point nous sommes gouvernés par le besoin constant de contrecarrer le futur que nous avons nous-mêmes préparé.

    Les épidémiologistes ont beau dire franchement, en ce moment même, comme ils sont nombreux à l’avoir fait, qu’on a très peu de matériau solide sur quoi se fier, ça n’a pas empêché les politiciens de claironner et de prendre des décisions en tant que bras exécutif de la Science. A mon avis, l’adoption d’une politique de quasi-quarantaine pour les personnes non malades – une politique aux conséquences possiblement désastreuses : chômage de masse, faillites en série, hommes et femmes à bout, gouvernements endettés – est une décision politique, qui mérite donc d’être discutée politiquement. Malheureusement, pour le moment, le voile confortable de la Science aveugle l’ensemble des politiciens.

    Mouais, en France c’est moins le conseil scientifique que le Medef qui a l’oreille du gouvernement... Mais c’est la même logique de gestion des populations.

    Dans ce « désert sémantique emplis d’échos confus », nous avons besoin d’un « quelconque fétiche prestigieux » qui puisse servir de « doudou ». Dans le texte en question, il donne la « Vie » comme exemple principal d’un tel fétiche. La « sentimentalité épistémique » s’attache toute seule à la Vie, et la Vie devient cette bannière, qui réunit l’ensemble des projets de contrôle social et de progrès technologique, et s’acquiert sympathie et lustre. Illich parle de sentimentalité épistémique parce qu’elle implique des objets de connaissance construits qui sont naturalisés sous l’égide généreuse du « fétiche prestigieux. » En ce moment nous sommes en train de préserver notre système de santé et de sauver des vies de façon frénétique. Ces objets, des objets nobles, induisent un déversement de sentiments auquel il est difficile de résister. Tout se trouve condensé, à mon avis, dans le ton insupportablement doucereux avec lequel notre Premier ministre s’adresse à nous maintenant presque tous les jours.

    Ce qu’Illich cherche à montrer dans La Convivialité c’est que les politiques publiques doivent toujours trouver un point d’équilibre entre des domaines, des rationalités, des valeurs qui s’opposent. Cet ouvrage essaie de montrer comment et à quel moment des outils vertueux et utiles – des outils pour la convivialité – deviennent des outils qui ont leur fin en eux-mêmes et dictent leurs paradigmes aux usagers. Il essaie également d’établir une distinction entre un jugement politique pratique et une opinion experte, entre des discours fait-maison et le matraquage des mass-media, entre des pratiques vernaculaires et des normes institutionnelles. La plupart de ces distinctions ont déjà fondu en un « système » monochrome, mais je crois qu’il est bon de garder cette idée à l’esprit. Ça nous pousse à poser la question ainsi : quand en avons-nous assez ? Où se trouve le point d’équilibre ?

    Je pense qu’il sera très difficile de sortir de ce tunnel dans lequel nous sommes entrés – distanciation physique, aplanissement de la courbe, etc. Deux possibilités s’offrent à nous, ou bien nous en sortons assez vite et admettons que tout ça a été fait en vain, ou bien nous creusons ce tunnel plus profondément encore et provoquons des dégâts qui risquent d’être plus graves que les problèmes que nous avons essayé d’éviter. Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a rien à faire. C’est une pandémie. Mais je crois qu’il eut été préférable d’utiliser un processus de quarantaine ciblée pour les personnes clairement identifiées comme malades et leurs proches. Fermer les stades de base-ball et de hockey, dans tous les cas, mais garder les petits commerces ouverts et essayer de recevoir les gens comme cela a été fait dans les grandes surfaces qui sont restées ouvertes.

    #santé_publique #Ivan_Illich #santé #politique

    • Un copain me dit que la sphère radicale fourmille désormais de ce genre d’analyses un peu libertariennes, très opposées à la notion de santé publique, parfois pour de bonnes raisons (comme Illich qui n’a jamais fait soigner son cancer et acceptait la douleur - ce qui est quand même très radical et je pense très rare), parfois parce que juste fait chier. Pour l’instant, dans mon entourage anarchiste, j’observe un grand civisme qui me laisse imaginer le meilleur d’une société anarchiste : on est à fond contre la délégation de notre puissance à un État (malveillant par nature) mais on prend soin les un·es des autres, y compris par des gestes qui n’ont pas de sens immédiat.

      #anarchisme

    • il y a quand même la majorité des actes concrets qui sont demandés actuellement, qui sont parfaitement conviviaux, maitrisables, compréhensibles, à toute échelle. L’hygiène de base a sauvé bien plus de vie que de nombreux médicaments, et certains médicaments simples (et fabriquables sans moyens trop énormes) ont de même sauvé bien plus de vies que des médicaments compliqués et rares, et ça Illich le rappelle dans La convivialité, donc c’est bien que la prévision est importante aussi pour lui (l’hygiène sert bien à prévenir, pas à guérir).

      Là on doit faire attention à l’hygiène des mains, mettre un masque, ne pas avoir trop de monde dans un lieu fermé… Tout ça doit être fait à grande échelle, mais chacun de ces gestes restent assez simples et assimilables sans industrie médicale que je sache… Reste qu’il faut bien comprendre au bout d’un moment ce qu’est cette maladie, comment fonctionne ce virus etc, pour savoir quoi faire sur le long terme.

    • Oui, le propos d’Illich c’est que des règles d’hygiène minimales ont été beaucoup plus efficaces en termes de santé que des découvertes high tech (médicaments, imagerie, etc.) qui sont elles contre-productives. Donc #prévention, oui, mais pour l’informer, comme tu dis, il faut aussi des savoirs savants...

      Je commence à remarquer que des copines à moi n’ont pas envie de se déconfiner et je me dis qu’un peu de savoirs savants sur le virus les aiderait à faire baisser leur angoisse : savoir qu’est-ce qui est porte d’entrée (pas les mains), qu’une petite charge virale ne devrait pas les rendre malades (donc réduire, filtrer mais pas tendre à la perfection aux dépens de la vie sociale et de la santé mentale), combien de temps le virus tient sur quelles surfaces, etc. (Et les élus pourraient aussi bien le savoir, histoire de ne pas faire de conneries.)

      Ceci dit, Xavier Noulhianne raconte souvent que dans Le Mesnage des champs, un livre de 1600, les règles de la pasteurisation du lait étaient énoncées sans que l’auteur sache pourquoi c’était efficace, seulement que c’était efficace.

      #savoirs

    • Oui il y a plein de savoirs qui ont été connu par des peuples premiers ou même chez nos paysans en occident mais qui ont été découvert par l’expérience uniquement au fil de siècles, que ce soit en agronomie, en plante médicinale, etc (c’est flagrant pour les plantes qui soignent et comment, cette plante là doit être ingérée, cette autre frottée sur la peau, etc). Et souvent ils lient ça à des mythes totalement irrationnels pour nous. Mais pourtant ça marche et pendant des siècles de manière durable (comme la gestion de la forêt en Amérique du Sud). Dans leur cosmogonie, ils savaient pourquoi ça marchait hein : leurs mythes l’expliquaient parfaitement.

      C’est un des thèmes de cet article très intéressant :
      https://seenthis.net/messages/853564, par exemple dans le chapitre « L’écologie des primitifs ».

      Nous on veut savoir ce qui fonctionne ET comprendre réellement pourquoi, la vraie raison objective. Je sais bien par l’Histoire et l’anthropologie que ce type de rapport au monde a détruit bien plus de choses (physiquement et socialement) que chez ces peuples, mais pourtant je demeure un indécrottable rationaliste… Les appels à Dieu et à ce que seraient les humains par rapport à leur création, comme le rappelle cet article pour la pensée d’Illich, j’y suis évidemment totalement imperméable, ça n’a aucun sens pour moi. Et je pense qu’on doit pouvoir avoir une société où on utilise de la médecine basée sur les faits, tout en cherchant à être durables, à ne pas nuire à ce qui nous entoure, environnement et gens. Et je trouve même que c’est le plus haut degré du rationalisme, puisque ceux qui sont dans le scientisme, ont justement un mauvais rationalisme, une nouvelle religion irrationnelle : ils pensent que la science et le progrès peuvent tout résoudre, et que l’on peut tout créer, tout gérer, etc. Ce que je ne pense pas.