Le gouvernement britannique avait apparement justifié sa décision de #confinement de la population par une #simulation effectuée par des chercheurs en #épidémiologie de l’#Imperial_College de Londres. Comme la grande majorité des articles scientifiques, le code source des programmes ayant produit les résultats publiés n’était pas disponible. Cela a, à juste titre, fait râler, et le code (ou bien une version améliorée, ce n’est pas clair) a été publié :
▻https://github.com/mrc-ide/covid-sim
(peut-être aussi en ▻https://www.imperial.ac.uk/mrc-global-infectious-disease-analysis/covid-19/covid-19-scientific-resources )
Il a fait l’objet de pas mal de critiques, tellement il est mal foutu et bogué. Attention : toutes les critiques ne sont pas justes, car il se mêle à ce débat des considérations politiques, complotistes (il y a un mouvement anti-confinement conspirationniste fort dans les pays anglophones), de la jalousie entre programmeurs (le code écrit par les autres est toujours jugé illisible), des positions idéologiques (l’université, ce sont forcément des amateurs) donc, prudence. L’intérêt que je vois à ce débat, c’est que des tas de gens se rendent soudainement compte que 1) des tas de décisions sont basées (ou en tout cas justifiées) par le résultat d’un programme informatique 2) que la majorité des programmes sont bâclés et ont des bogues.
Un article du #Telegraph : ▻https://www.telegraph.co.uk/technology/2020/05/16/coding-led-lockdown-totally-unreliable-buggy-mess-say-experts (c’est derrière un paywall mais en affichant le source de la page, on voit tout).
Une critique très sévère (et souvent injuste, le type ne semble pas connaitre le monde réel, par exemple quand il exige que tout programme ait une suite de tests de non-régression complète) : ▻https://lockdownsceptics.org/code-review-of-fergusons-model ▻https://lockdownsceptics.org/second-analysis-of-fergusons-model
Une réponse aux critiques : ▻http://blog.khinsen.net/posts/2020/05/18/an-open-letter-to-software-engineers-criticizing-neil-ferguson-s-epide
Opinion personnelle : oui, les chercheurs non-informaticiens (biologistes, physiciens, SHS…) écrivent du mauvais code car ils n’ont pas de formation, s’en foutent, et ça ne compte pas pour leur avancement de toute façon (les "reviewers" ne vérifient jamais le code). En prime, ils n’ont pas d’argent pour payer des programmeurs (cf. le recrutement des « ingénieurs de recherche » au CNRS). Mais ce n’est pas spécifique à cette étude. Si on regardait aussi soigneusement tous les programmes (même écrits dans le privé), on pousserait les mêmes cris d’horreur.