• Dérogation au secret médical : quelle médecine voulons-nous ?
    https://www.liberation.fr/debats/2020/05/22/derogation-au-secret-medical-quelle-medecine-voulons-nous_1788929?xtor&#x

    Avec l’obligation de déclarer les cas positifs à la CPAM, la crise du Covid-19 abîme la relation de confiance entre médecin et patient. Il y a …

    • Je trouve l’ensemble terriblement mauvais. En gros : de la #moraline dans l’autre sens.

      A ce titre, en termes d’incidence létale, l’épidémie de sida des années 80-90 ne souffre aucune comparaison possible avec l’épidémie de Covid-19. Le mal était nettement plus dangereux, en l’absence de trithérapie, et il a fallu longtemps pour lutter contre les préjugés qui touchaient les victimes de cette maladie, à savoir des attaques en règles contre leurs mœurs et pratiques sexuelles.

      Je suis heureux qu’on ait déjà découvert un traitement contre Covid 19… Covid vient de tuer 30 000 personnes en quelques semaines en France, et on n’a que des estimations de ce que cela aurait donné sans mesures strictes pour limiter sa propagation (estimations généralement catastrophiques).

      Alors toute l’argumentation : « regardez, SIDA était bien pire mais on n’a pas rendu sa déclaration obligatoire par les médecins », déjà ça me semble foireux.

      Sans non plus parler des modes de transmission excessivement différents (on n’attrape pas le SIDA parce qu’on a passé quelques heures assis l’un à côté de l’autre dans un bureau). Je sais bien que ça a pu délirer dans les années 80 (notamment paranoïa homophone), mais quelqu’un de séropositif peut circuler dans la cité, aller au cinéma, prendre les transports en commun, etc. sans jamais contaminer personne. Ce qui n’est pas du tout le cas d’un porteur du coronavirus. C’est tout de même cet aspect qui rend totalement différente la réaction collective aux cas identifiés.

      Ce qui d’ailleurs permet de faire passer une telle énormité :

      Par conséquent, il n’était peut-être pas du ressort de la médecine de ville de participer à la qualification des états de certains, vis-à-vis du Covid-19 – ce n’est pas un dépistage de maladie au sens strict car être porteur de Covid-19 ne veut pas dire être malade.

      Autre difficulté : le SIDA est une maladie chronique quand on survit. Pas Covid. Au bout de quelques semaines, si tu n’es pas dans la petite minorité qui en est décédée, avoir eu Covid n’a aucun impact sur ta vie sociale, professionnelle, amoureuse… (au contraire : tu es peut-être même immunisée). Faire savoir, par le « piratage » ou je ne sais quelle méthode tarabiscotée, que quelqu’un a eu Covid, n’est pas stigmatisant.

      Sinon, parler d’« enquête de mœurs » alors qu’on vient de faire le parallèle avec le SIDA est dangereusement exagéré.

      Autre gros souci : tout le principe de l’article, dès le titre, consiste en la dénonciation d’un changement de paradigme dans la relation patient-médecin. Or les maladies à déclaration obligatoires, ça existe déjà. Je veux bien qu’on pose la question concernant Covid-19, pourquoi les autorités le font sans l’expliciter, qu’est-ce qui serait différent ici, mais pas prétendre qu’on serait en train de changer de modèle de société à cause de ce point précis.

    • Oui les maladies (infectieuses) à déclaration obligatoire existent et aucun médecin n’a remis en cause le principe, je crois que c’est plutôt les nouveautés sur lesquelles cet article n’insiste peut-être pas assez... Je ne les connais pas bien mais il y a entre autres la rémunération à la pièce des médecins pour ces #données_personnelles, l’appli #StopCovid. On va aller creuser très loin sur des personnes ciblées parce qu’on n’a pas les moyens de faire des tests massifs ?

    • aucun médecin n’a remis en cause le principe

      Mais c’est très exactement le fondement de ce billet (par un médecin psychiatre) : exiger des médecins de communiquer les résultats des tests positifs est ici clairement présenté comme un changement de paradigme intolérable (trahison de la relation patient-médecin).

      Sur la rémunération à la pièce, certes. Mais considérer tout de même que si tu imposes un boulot à quelqu’un sans le payer, ça va aussi faire un scandale.

      Et encore une fois : ces considérations partent du principe que le traçage des contacts, dans la cas d’une maladie qui n’est ni sexuelle, ni chronique, serait par principe d’un coût exorbitant pour les individus (comme la séropositivité), et cela sans même considérer le rapport à une nombre de morts énorme, ou au choix d’euthanasier les vieux.

    • J’ai lu des médecins qui rappellent qu’on n’a pas besoin d’inventer de nouveaux process parce qu’ils ont déjà l’obligation de déclarer les maladies infectieuses et que ça ne leur pose pas de problème. Ce qui leur pose problème, c’est la nouveauté du dispositif.