La suite est plus sombre. Debord se rend compte, assez vite, que ce qu’il a propulsé risque, par extension, de sombrer dans le lieu commun, c’est-à-dire d’être dilué dans une « contestation » banalisée, conformiste. D’où la dissolution de son « Internationale » (qui n’a jamais, au mieux, compté qu’une quinzaine de membres), le repli, les exils volontaires (notamment en Italie, occasion de démontrer la vraie nature du « compromis historique » sollicité par les communistes, et d’indiquer, avec une imparable lucidité, la manipulation et l’infiltration des Brigades rouges par le pouvoir d’Etat).
Cette affirmation hostile aux BR qui n’est pas sans rappeler les méthodes staliniennes (on a pas ici des « hitléro-trotskistes » mais des « gauchos de l’état profond », comme c’est intéressant) est ici reprise alors que l’on sait qu’elle est factuellement fausse. Guy Scarpetta dont je ne sais trie à part que c’est un « auteur Gallimard » écrit plus tard « Il est permis, certes, de ne pas adhérer aveuglément à tout ce qu’a écrit ou soutenu Debord. » Force est de constater que c’est raté. L’IS ne pouvait rien comprendre à cette autre avant-garde, initialement ancrée dans les luttes ouvrières en usine.
Plutôt que de recopier une assertion que l’on peut qualifier rétrospectivement de complotiste (omnipotence de la police qui est « partout »), mieux vaut, pour ce qui est de l’Italie, porter attention à une tout autre falsification en provenance de feu l’IS qui ai eu là-bas une portée et dont les suites sont moins rances, la publication et diffusion ciblée de Véridique rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie.
Aux origins de l’usage subversif du canular en Italie, Andrea Natella
▻https://www.cairn.info/revue-multitudes-2006-2-page-169.htm
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