Italy Coronavirus : 233,515 Cases and 33,530 Deaths

/italy

  • Face à la seconde vague de Covid-19, le « miracle » italien

    Après avoir été cruellement frappée lors de la première vague de la pandémie, l’Italie semble en avoir tiré certaines leçons qui expliqueraient ses bons scores aujourd’hui. Explications.

    La presse anglo-saxonne ne tarit pas d’éloges à l’égard du « modèle italien », de ce « miracle » face à la résurgence de l’épidémie de coronavirus. Quel est ce miracle ? Deux mille contaminations par jour en Italie, contre 10 000 dans les principaux pays occidentaux. Quelles en sont les causes ? Walter Ricciardi, médecin et professeur universitaire, 61 ans, a été le représentant de son pays à l’OMS. Depuis sa nomination comme conseiller technique en février dernier, il est devenu le mentor de la politique « efficace » du gouvernement. Il répond aux questions de « l’Obs ».

    Quelle est la clé du « miracle » italien ?

    Il n’y a ni « miracle » ni « modèle italien ». Ni « recette ». Soyons sérieux, nous sommes à la veille d’une seconde phase de la pandémie qui n’épargnera aucun pays. Disons plutôt que la conscience de la gravité de la situation a été immédiate de la part de l’exécutif, et surtout de son ministre de la Santé, Roberto Speranza, 41 ans, qui est devenu un spécialiste des états de crise. La Santé, l’économie, le futur du pays sont ses sujets constants de préoccupation. Tous les pays qui ont sous-évalué la gravité du problème en payent aujourd’hui le prix.

    Le détail des mesures prises ?

    L’accent mis sur les tests dès février. Puis le renforcement de la médecine territoriale. L’embauche de 6 600 médecins et de 14 500 infirmiers. Les campagnes pour le port du masque dans les lieux publics, et leur distribution à un tarif plafonné. Puis l’imposition d’une distance physique de près de trois mètres dans les transports publics et sur les trains. Et enfin la fermeture des écoles pendant deux mois. Ayant été frappés les premiers, nous avons fait le confinement le plus long et le plus sévère de tous les pays occidentaux. Et maintenant nous avons lancé une campagne de vaccination anti-grippe avec 70 % de vaccins supplémentaires par rapport à 2019, réservés prioritairement aux structures sanitaires et aux personnes agées. Vingt millions de doses seront bientôt disponibles en pharmacie.

    D’autres pays ont pris des mesures analogues sans arriver au même résultat…
    C’est ici qu’interviennent les vraies raisons de notre « miracle » : l’alignement immédiat et rigoureux, voire disciplinaire, de la très grande majorité des citoyens, qui ont adhéré à la campagne, qu’ils se soient « alignés » comme disent certains, ou qu’ils aient « eu peur » − peur des amendes, essentiellement − comme soutiennent certains autres. Mais je résumerais avec une formule : « l’esprit de sérieux ». Je sais que l’Italie n’a pas une image de pays rigoureux. Mais cette idée reçue sous-estime un élément essentiel : dans les situations d’urgence nos concitoyens ont prouvé qu’ils savaient affronter les problèmes avec fermeté et un certain sens du sacrifice.

    Le président de la République Sergio Mattarella soutenait ces jours-ci que les Italiens aiment la liberté de mouvement, mais sont aussi capables d’un grand « esprit de sérieux »…

    Le président Mattarella incarne parfaitement notre effort actuel. Mais je n’oublie pas pour autant nos carences organisationnelles passées, avec cette malchance qui a fait de nous le premier pays occidental à subir la vague de contamination. Et donc à expérimenter en tâtonnant les premières réponses au Covid. Je n’oublie pas non plus que notre service national de santé est basé sur les régions, et que ces dernières sont très habiles à rendre aléatoire toute mesure décidée par l’exécutif.

    L’Italie est-elle prête pour la « deuxième vague » ?

    Nous y sommes. Elle durera au moins deux ou trois mois. Les gens seront coincés chez eux avec leurs grippes et leurs rhumes de saison, et sans doute avec une contamination plus ou moins bénigne par Covid. Mais nous ferons tout pour éviter le confinement national. Vous savez ce qui nous a le plus surpris dans la première vague ? Le fait que les hôpitaux sont devenus la principale source de contamination. Nous avons été les premiers à en faire l’expérience. Maintenant nous sommes blindés.

    https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200927.OBS33927/face-a-la-seconde-vague-de-covid-19-le-miracle-italien.html

    • @arno : pourrais-tu, si tu as le temps, m’expliquer comment tu établis ces courbes ? A moins que tu l’aies fait dans le premier post où elles sont apparues.

      Et puisque tu fais une comparaison entre la France et l’Italie, je te livre deux graphiques (toujours la même source, Worldometers) qui montrent les graphes de l’évolution des cas toujours actifs dans ces deux pays.
      En France, on constate une circulation encore très forte du virus (même niveau qu’au mois d’avril au plus fort de l’épidémie). Par contre en Italie, on voit que le nombre de cas toujours actifs a fortement diminué.
      Les liens (consulter les données « active cases ») :
      https://www.worldometers.info/coronavirus/country/france
      https://www.worldometers.info/coronavirus/country/italy

    • – C’est une courbe que je produis chaque jour (ou presque) mais en ne conservant que les 21 derniers jours.

      – Source France : Santé Publique France. Pour l’Italie, chaque jour dans un quotidien italien (ça change, c’est le premier qui me tombe sous la main dans Google News.IT).

      – 21 jours parce qu’exactement 3 semaines entières, pour annuler l’effet des week-ends et de leurs rattrapages lundi et mardi.

      – Pour la France, uniquement les décès à l’hôpital, les chiffres en Ehpad n’étant plus fournis quotidiennement.

      – L’équation des deux corrélations linéaires est affichée dans la capture d’écran. Où l’on voit que, pour la France, la pente est désormais de seulement 0,56 décès en moins par jour, et elle est cinq fois plus importante en Italie (2,5), sur la période des trois dernières semaines. Et en France, cette pente est de plus en plus faible.

    • Apparemment, de temps en temps, ils se rendent compte qu’ils ont compté trop de morts. Je ne sais pas bien comment ça se passe, parce que je suppose que les chiffres sont basés sur des déclarations faites par les Ehpad ou les hôpitaux et centralisées via un réseau. Mais bon, une fois en Italie, et plein de fois en France, ils se rendent compte qu’ils ont compté 25, 50 ou 250 morts en trop, et donc un jour ils publient un chiffre corrigé, avec donc moins de décès que la veille.

      Et comme je ne vois pas comment il serait possible que notre génial système administratif françaouis que le monde entier nous envie, qui ne part jamais en week-end pendant une crise sanitaire majeure, se tromperait aussi régulièrement, je ne vois qu’une explication alternative crédible : les vieux des Ehpad ont ressuscité.

  • Les courbes du 2 juin :

    Les deux courbes sans les Ephad (dont on recommence à publier des chiffres, mais en tout cas, ça ne permet plus d’avoir une courbe pour observer une évolution de la tendance).

    En France, sans surprise, après un long week-end, net rattrapage administratif… Avec la tendance estimée sur 3 semaines, la baisse est très fragile (3 décès de moins chaque jour).