“Dans la vie on ne regrette que ce qu’on n’a pas fait”

/jean-cocteau-dans-la-vie-on-ne-regrette

  • Jean Cocteau : “Dans la vie on ne regrette que ce qu’on n’a pas fait”
    https://www.franceculture.fr/conferences/institut-francais-de-la-mode/jean-cocteau-dans-la-vie-on-ne-regrette-que-ce-quon-na-pas-fait

    Jean Cocteau se définissait comme un « réceptacle » soumis et obéissant aux injonctions de forces supérieures. Il se disait « véhicule » ou « sismographe », comme si l’écriture, pour lui, se faisait en « co-création » avec une inspiration venue d’ailleurs. L’artiste, selon Cocteau, n’était pas un ego créateur surpuissant, mais plutôt « le champ d’expérience d’un écartèlement, tiré par plusieurs chevaux ». Se voyant comme un « champ d’expérience au service d’un ange », le poète accouchait d’une œuvre comme dans les conditions d’"un enfantement monstrueux, qui ne bénéficierait pas de l’instinct maternel et de la confiance qui en résulte" (Le Journal d’un Inconnu, 1953). « Créer, c’est s’enfoncer avec soi-même, vers le diamant, vers le grisou... » (Le Potomak, 1919). Pour Cocteau, l’artiste est un martyr. La poésie se fait dans une « solitude effrayante », comme s’il s’agissait d’un sacrifice (pour lui, on « saigner de l’encre » quand on écrit). La création est une « bataille du clair contre l’obscur ». L’œuvre se construit en fragments disparates, en picorant ça et là des étincelles, puis en passant à autre chose… Cependant la création, pour lui, obéit à des techniques avancées, précises, rigoureuses. Ne célébrant ni les « poètes maudits » ni les techniques d’écriture automatique défendues par les surréalistes, il entendait défendre (à travers Radiguet, notamment), un style « mince, musclé » et presque classique. « L’invisibilité me semble être la condition de l’élégance. L’élégance cesse si on la remarque » (Le Journal d’un Inconnu).

    #littérature #jean_cocteau