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  • Comment expliquer l’explosion des cancers du pancréas ? - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/comment-expliquer-lexplosion-des-cancers-du-pancreas-13-03-2023-D5FQFA2TG

    Le cancer du pancréas connaît une progression galopante. Autrefois relativement rare, il est en passe de devenir la deuxième cause de mortalité par cancer. Il y aurait chaque année en France environ 15 000 nouveaux cas de cancer du pancréas, alors que pour l’année 2010, moins de 10 000 nouveaux cas avaient été identifiés. Cette tendance est observée dans tous les pays industrialisés, en Europe notamment et aux États-Unis. En France, entre 1990 et 2018, le taux d’incidence des cancers du pancréas a augmenté de 2,7 % par an chez les hommes et de 3,8 % chez les femmes.

    La maladie touche essentiellement des personnes de plus de 55 ans, avec un âge moyen au moment du diagnostic de 73 ans pour les femmes et 70 ans pour les hommes. L’Académie de chirurgie a récemment organisé une journée de conférence complète consacrée à ce cancer. Il est désormais urgent de comprendre les causes de cette « épidémie » et de développer de nouvelles pistes de prévention, de dépistage précoce et de traitement.

    Le pancréas est une glande située derrière l’estomac et qui est impliqué à la fois dans le processus de digestion et dans le métabolisme des glucides. Certaines cellules glandulaires du pancréas produisent des enzymes et des sucs digestifs qui participent à la digestion, d’autres sécrètent notamment de l’insuline, l’hormone hypoglycémiante.

    « Le problème, c’est que personne ne connaît avec précision les causes de l’augmentation de ce cancer, nous explique le docteur Antoine Hollebecque, oncologue médical spécialisé en cancers digestifs (Institut Gustave-Roussy, Villejuif). La génétique humaine n’a pas changé et les facteurs génétiques ne peuvent pas être en cause dans cette évolution. En revanche, on sait que le tabagisme est un facteur de risque, le surpoids, l’obésité, la sédentarité également, ainsi que sans doute la consommation excessive d’alcool. »

    Le tabac a été reconnu comme un facteur de risque avéré du cancer du pancréas, par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer). Il serait impliqué dans le développement du cancer du pancréas dans 20 à 30 % des cas. Cependant, la consommation de tabac, même si elle reste élevée, n’a pas augmenté au cours des deux dernières décennies, sauf chez les femmes.

    Le fait d’être en surpoids ou obèse accroît également le risque de développer un cancer du pancréas. Des études récentes ont révélé que l’obésité et le cancer du pancréas sont fortement associés. « Or, la dernière étude nationale sur le poids des Français rendue publique en début d’année a montré que près d’un Français sur deux était en surcharge pondérale et 15 % étaient obèses, précise le docteur Hollebecque. Cette augmentation du poids de la population serait sans doute un des facteurs en cause dans l’augmentation exponentielle de ce cancer. »

    Le rôle de l’alcool controversé

    Le diabète, dont la fréquence augmente, est aussi un facteur de risque, bien que plus faible, de développer cette maladie. Les patients atteints de diabète de type 2 ont un risque 1,8 fois plus élevé d’en souffrir. En réalité, lors du diagnostic de cancer du pancréas, près de la moitié des malades présente un diabète, mais celui-ci serait plutôt la conséquence du cancer que sa cause dans l’immense majorité des cas.

    Le rôle de l’alcool a été longtemps controversé. Des méta-analyses récentes confirment que la consommation excessive d’alcool augmente ce risque. « Il pourrait y avoir un impact de facteurs environnementaux précis, pollution, pesticides, additifs alimentaires… qui joueraient un rôle dans cette explosion des cas, suppose le docteur Hollebecque. Mais rien de clair n’a été identifié. »

    Des facteurs génétiques seraient associés dans le développement du cancer du pancréas, dans près de 5 % des cas. Certains gènes de prédisposition au cancer du sein, en particulier BRCA2, seraient également impliqués dans ce cancer. Par ailleurs, il existe sans doute d’autres gènes en cause et non identifiés pour l’instant. Le risque augmente aussi lorsqu’il existe plusieurs cas dans une même famille. Ainsi, comme l’a expliqué devant l’Académie de chirurgie la professeure Vinciane Rebours (hôpital Beaujon, Paris), une personne qui a plus de trois parents au premier degré ayant eu un cancer du pancréas a un risque accru d’en être atteinte à son tour.

    La connaissance précise des facteurs de risque est une aide importante pour envisager des stratégies de prévention et pour identifier les personnes les plus à risque qui pourraient bénéficier d’un dépistage précoce quand les outils seront disponibles.

  • La #grippe aviaire #H5N1 à l’origine de la prochaine #pandémie ? - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/la-grippe-aviaire-h5n1-a-lorigine-de-la-prochaine-pandemie-10-02-2023-7IM

    L’épidémie est hors de contrôle chez les oiseaux sauvages, décime les élevages et touche depuis peu des mammifères. Les risques sont limités pour l’homme à court terme, mais chercheurs et industriels surveillent les mutations du #virus et préparent des ripostes.

  • Caf, assurance maladie… les services publics souvent injoignables au téléphone, dénonce « 60 millions de consommateurs »
    https://www.leparisien.fr/societe/caf-assurance-maladie-les-services-publics-souvent-injoignables-au-teleph
    https://www.youtube.com/watch?v=buUqkohMphg

    De longues tonalités… et rien. A l’instar de l’Assurance maladie, les services publics sont souvent aux abonnés absents pour des usagers en quête de renseignements mais maîtrisant mal Internet, selon une enquête du magazine « 60 millions de consommateurs » publiée jeudi.

    « Malheureusement, les gens qui ne sont pas à l’aise avec Internet ont bien des difficultés à accéder ne serait-ce qu’à l’information sur leurs droits », déplore le journaliste Lionel Maugain, coauteur de l’enquête, citant notamment les personnes âgées, précaires ou étrangères.

    Dans le cadre de cette enquête menée avec la Défenseure des droits, 1 532 appels ont été passés, entre le 26 septembre et le 10 novembre 2022, par des appelants représentant trois types d’usagers ayant besoin d’un contact téléphonique pour des demandes de renseignements ou des démarches (une personne sans Internet, une autre ayant Internet mais maîtrisant mal le français, une personne âgée avec Internet), ainsi que par un appelant « lambda » pour vérifier d’éventuelles différences de traitement.
    Bonnet d’âne pour l’Assurance maladie

    Le bonnet d’âne revient à l’Assurance maladie. Sur 302 appels passés pour connaître les formalités en vue d’obtenir ou renouveler une carte vitale, 72 % n’ont pu aboutir - trois tentatives infructueuses avec chacune cinq minutes d’attente.
    À lire aussi
    On a testé France Connect+, le nouveau service d’accès aux services publics (et ça n’a pas bien marché)

    Quand ça décroche, seuls 22 % des appels ont reçu « une réponse acceptable », et moins de 5 % des « réponses précises ». L’Assurance maladie a fait valoir dans le magazine que les appels reçus ont plus que doublé depuis l’automne 2019, à 3,2 millions par mois, et qu’elle peine à recruter des conseillers pour ses plateformes téléphoniques.
    Des usages qui renoncent à leurs droits

    À la Caisse d’allocations familiales (Caf), 54 % des 408 appels n’ont eu personne au bout du fil. Ici aussi, quand quelqu’un répond, les réponses sont insuffisantes ou renvoient… à Internet. Seule une minorité d’agents propose un rendez-vous au guichet ou l’envoi d’un dossier papier à domicile. « Les solutions existent mais elles sont très rarement proposées, ce qui plonge les usagers dans le désarroi et peut aller jusqu’à la renonciation à ses droits », note Lionel Maugain.

    Pôle emploi tire un peu son épingle du jeu avec 84 % des appels ayant abouti, avec toutefois des réponses pas toujours satisfaisantes ou manquant de précision.
    Peu de progrès depuis 2016

    Quant à la Caisse d’assurance retraite, 72 % des coups de fil ont abouti mais encore une fois, les réponses sur l’âge possible de départ en retraite n’étaient pas pertinentes dans la grande majorité des cas.

    Alors que s’accélère la dématérialisation des services publics, « 60 millions de consommateurs » réclame, avec la Défenseure des droits, une loi imposant plusieurs modes d’accès, notamment via l’instauration d’un guichet de proximité rassemblant un représentant de chaque organisme. Les résultats de cette enquête ne marquent guère de progrès par rapport à celle menée en 2016, si ce n’est que les appels ne sont plus surfacturés et qu’il n’y a plus de discrimination notable liée à l’origine des usagers.

    #plateformisation

  • Covid-19 : tout savoir sur l’ouverture de la #vaccination aux moins de 5 ans - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-conditions-avis-des-pediatres-tout-savoir-sur-louverture-de-la-v
    https://www.leparisien.fr/resizer/4y4tI7TATBIctjmaetUo7VBhjuk=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/SUC6JLAPZRAKNLNPIKLHK47J5Q.jpg
    Tout faire pour que ce soit inaccessible.

    Dernière tranche d’âge exclue de la vaccination contre le Covid-19, les très jeunes enfants vont désormais pouvoir être immunisés… sous certaines conditions. Dans un message transmis à tous les professionnels de santé jeudi soir, la Direction générale de santé (DGS) lance le coup d’envoi officiel de cette campagne, un mois après le feu vert délivré par la Haute Autorité de santé (HAS). Le Parisien fait le point.

    • Chez nos amis de la SFP, on est restés au stade « c’est compliqué », avec l’argument vaccino-sceptique le plus claqué du cul :

      S’agissant des enfants vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées, « c’est plus compliqué, car on sait que le vaccin ne protège pas à 100 % contre l’infection, loin de là », indique Christèle Gras Le Guen.

      Alors comme il faut passer par un pédiatre pour faire vacciner tes gamins, hé ben « c’est compliqué ». Et pour une dose de rappel de gamins de 11 ans scolarisés en sixième, c’est carrément mission impossible (essaie de trouver les recommandations officielles, déjà…).

    • Ça ne protège pas à 100% c’est une certitude, loin de là je ne sais pas, ça ne garantie pas non plus contre des effets secondaires plus ou moins néfastes.
      Que veux-tu, la confiance n’est pas là ! Et c’est loin d’être la première fois dans ce domaine que des incidents arrivent plus ou moins grave et plus ou moins dillués dans le temps.
      On parle de décès instantanés comme de maladies graves qui dureront des dizaines d’années.

      Peut-être que vouloir protéger les vieux en les vaccinants c’est un peu comme vouloir protéger ses enfants en ne les vaccinant par.

      😉

  • Covid-19 : ce que l’on sait du variant Omicron XBB.1.5, qui progresse très vite aux États-Unis - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-ce-que-lon-sait-du-variant-omicron-xbb15-qui-progresse-tres-vite

    Alors que plusieurs pays prennent des mesures pour s’assurer qu’aucun passager venant de Chine n’est porteur d’un nouveau variant, un sous-lignage au sein de la grande famille Omicron progresse à toute vitesse outre-Atlantique.

    Ils sont débiles ces journalistes... Aux US, le COVID c’est fini. XBB n’existe pas. Et de toute façon, il n’y a rien à craindre de ce qui arrive des US, quel que soit le sujet.

  • Echec d’un essai clinique par voie nasale du #vaccin anti-Covid d’AstraZeneca/Oxford - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/echec-dun-essai-clinique-par-voie-nasale-du-vaccin-anti-covid-dastrazenec

    « Ce spray nasal n’a pas fonctionné aussi bien que nous l’espérions », a commenté Sandy Douglas, professeure associée de l’université ayant participé à l’essai.

    Elle souligne qu’une étude en Chine a obtenu de bons résultats avec un vaporisateur plus complexe qui envoie le vaccin plus profondément dans les poumons, et estime donc qu’il est possible qu’une grande partie du vaccin testé par l’université britannique soit tombée dans les voies digestives avec le spray nasal plus sommaire utilisé.

  • La #Bretagne connaît un taux de #cancer de la #peau trois fois supérieur à la moyenne nationale - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/la-bretagne-connait-un-taux-de-cancer-de-la-peau-trois-fois-superieur-a-l

    Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette singularité de la péninsule armoricaine, avec près d’un millier de #mélanomes diagnostiqués chaque année et, chez la #femme, « une #surmortalité importante de 28 % par rapport à la France métropolitaine », selon l’Assurance maladie. En premier lieu, les habitants ont tendance à ne pas se protéger face à une météo parfois fraîche et nuageuse. « Or, malgré tout ce qu’on dit (sur le climat breton), la Bretagne a quand même une incidence #UV importante », note le dermatologue Luc Sulimovic, président du Syndicat national des dermato-vénéréologues (SNDV).

    « Les coups de soleil peuvent aussi se produire quand la température est plus faible, au niveau de l’intensité à partir du niveau UV 3, il faut se protéger et pas qu’à la plage », renchérit Élodie Poullin.

    Autre explication à cette singularité bretonne : le peuplement. « Parmi la population, on a beaucoup de phototype 1. Quand on a une peau, les yeux, une carnation, une couleur de cheveux claire, on est plus à risque génétiquement de développer un cancer », souligne Élodie Poullin.

    Enfin, dans une région où les côtes se comptent en milliers de kilomètres, les habitants ont tendance à être beaucoup en extérieur, sans compter une importante population d’agriculteurs et de pêcheurs « qui s’exposent continûment » sans avoir toujours le réflexe d’utiliser de la crème solaire, relève Nicole Cochelin, dermatologue à Montfort-sur-Meu, à l’ouest de Rennes.

    #santé

  • Le gouvernement veut s’attaquer aux arrêts de travail délivrés en téléconsultation - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/le-gouvernement-veut-sattaquer-aux-arrets-de-travail-delivres-en-telecons

    Gabriel Attal annonce que « ces arrêts délivrés en visio par un médecin qui n’est pas le médecin traitant ne seront plus remboursés par la Sécurité sociale ».

    De mauvais esprits signalent qu’entre la disparition des médecins traitants, et la surcharge de ceux qu’il reste, il devient difficile d’obtenir des arrêts de travail dans les délais nécessaires...

  • JIM.fr - La maternité des Lilas devra-t-elle fermer ses portes avant la fin de l’année ?
    http://www.jim.fr/e-docs/la_maternite_des_lilas_devra_t_elle_fermer_ses_portes_avant_la_fin_de_lannee__193792/document_actu_pro.phtml

    En outre, comme le révèle un article du Monde, qui s’est procuré un rapport commandé par le comité social et économique de la maternité et les syndicats au cabinet Syndex, les erreurs de gestion se sont multipliées.

    La plus importante semble notamment une négociation malhabile du bail des locaux (vétustes) de l’institution après la vente de ces derniers en octobre 2019 par les héritiers du propriétaire historique.

    Les loyers ont alors augmenté de 27 %, tandis que « Tout est la charge du locataire : travaux, entretien, réfection… Le bail est si déséquilibré qu’il donne le sentiment qu’il n’y a pas eu de réelle négociation » résume Marion Viel, juriste bénévole pour la Fondation des Femmes, citée par Le Monde.

    En ligne de mire dans cette piètre défense des intérêts de la maternité, le président de l’association Naissance, Louis Fabiano qui reconnaît lui-même ne pas avoir lu les termes du bail. Le même Louis Fabiano voit par ailleurs certaines de ses dépenses et quelques autres de ses actions épinglées.

    #maternité_des_Lilas #IVG #santé #ARS

  • Covid-19 : faut-il alléger, voire mettre fin à l’isolement des cas positifs ? - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-faut-il-alleger-voire-mettre-fin-a-lisolement-des-cas-positifs-1

    Le nombre de personnes testées positives chaque jour repart à la hausse depuis une semaine, et celles-ci doivent toujours s’isoler pendant au moins cinq jours. Avant l’été, le HCSP plaidait pour mettre fin à cette règle en cas d’évolution « favorable » de la situation.

    Tu ne définis jamais « favorable », et tu décides toujours qu’on pourrait alléger. Tu pourrais aussi faire comme si la maladie n’existait pas du tout ? Pourquoi s’isoler ? Pourquoi avoir de la fièvre ? Pourquoi tousser ? Pour faire des PIMS ? Pourquoi aller à l’hôpital ? Pourquoi ?

    C’est assez ahurissant la façon dont ces débats sont posés.

  • Au Chili, la nouvelle Constitution massivement rejetée par référendum
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/05/au-chili-la-nouvelle-constitution-massivement-rejetee-par-referendum-selon-l

    Près de 62 % des Chiliens n’ont pas soutenu, dimanche, le texte qui devait remplacer celui hérité de la dictature de Pinochet. Le président, Gabriel Boric, a aussitôt annoncé sa volonté de relancer « un nouveau processus constitutionnel ».

    • Chili / gauche : faux cancer, et vraie défaite - Par Daniel Schneidermann | Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/chili-gauche-faux-cancer-et-vraie-defaite

      À la désinformation des réseaux sociaux s’est ajoutée l’énergie des grands groupes de presse chiliens, naguère fermes soutiens de la dictature de Pinochet, à exploiter toutes les failles de la Constituante et de ses membres, à commencer par l’affaire Vade. En septembre 2021, un vice-président de l’Assemblée constituante, Rodrigo Rojas Vade, est contraint par une enquête du journal « La Tercera » de reconnaître que la leucémie dont il assurait souffrir, inséparable de sa lutte pour une réforme du système de soins (il apparaissait dans les manifestations de 2019 torse nu, exhibant cathéters et cicatrices), est un mensonge. Il était en fait atteint de syphilis. Il se met en retrait de la constituante, aucun mécanisme de démission n’étant prévu. La presse de droite chilienne (lire notre enquête sur sa mise en cause pour comptes-rendus tronqués du mouvement social de 2019) ne va plus lâcher son os.

      On peut avoir une idée ici de l’ampleur du dossier Rojas dans « La Tercera » (groupe Conesa), et encore ici, le jour du scrutin, une idée de la pression des chaînes chiliennes d’info continue sur le personnage. Ce harcèlement médiatique sur un processus démocratique tâtonnant évoquera sans doute quelques parallèles à nos abonnés vigilants. Le jour même du scrutin chilien, ici même, BFMTV dégainait son pistolet à bouchon contre une réunion publique de Jean-Luc Mélenchon à Lille. Tout parallèle entre les deux situations est absolument autorisé.

    • Est-ce qu’il y a des choses sur un éventuel rôle de l’Église catholique ?

      Parce que j’ai lu quelque part que le refus de l’avortement avait été mis en avant par la droite et les évêques catholiques (avec éventuellement des mensonges sur la réalité du texte proposé) :
      https://www.leparisien.fr/societe/a-rebours-des-etats-unis-le-chili-veut-inscrire-lavortement-inscrit-dans-

      Depuis quelques temps, par ailleurs, il apparaît que l’église chilienne est empêtrée dans ses scandales pédophiles, ce qui me semble aussi un élément qui aurait tendance à radicaliser les catholiques (paranoïa et complotisme).

      Bref je me demande si cet angle du rôle de l’Église a été abordé.

    • Le début du texte de DS évoque rapidement l’IVG.

      Et la nouvelle constitution chilienne fut massivement rejetée par référendum. 62 % de rejets contre 38 % d’approbations, le résultat est sans appel, pour cette constitution de 388 articles, qui proclamait dès ses premières lignes : « Le Chili est un État social et démocratique fondé sur l’État de droit. Il est plurinational, interculturel, régional et écologique […] et sa démocratie est paritaire. » Taillée sur mesure pour favoriser les réformes sociales et écologiques promises par le nouveau président Gabriel Boric, élu après le mouvement social de 2019, elle avait tout pour plaire à la gauche européenne, au point que malgré des sondages unanimes, certains n’envisageaient même pas une défaite (voir ce tweet d’Olivier Faure, ou cet article de « Mediapart », à la veille du scrutin).

      Parmi les causes de cette défaite massive, l’AFP pointe ""une campagne baignée dans un climat de désinformation […] sur les articles en train d’être débattus"" par l’assemblée constituante. L’AFP ne précise pas les contours de cette ""désinformation"", mais on peut les déduire en creux de la lecture de ce « vrai/faux » du site chilien « Pressenza »"", manifestement favorable au projet rejeté. ""La Nouvelle Constitution (NC) élimine-t-elle les Carabiniers du Chili ? Non." « Les parents pourront-ils choisir l’éducation de leurs enfants ? Oui. » "Le droit à la propriété privée demeure-t-il ? Oui, le droit de propriété est maintenu comme un droit fondamental." « Est-ce que je pourrai avoir/garder ma résidence secondaire ? Oui. » Une femme peut-elle avorter jusqu’à 9 mois ? Non." « La justice autochtone s’appliquera-t-elle aux non-autochtones ? Non. » "Etc. etc. « Je vous invite à débattre intensément de la portée du texte, mais pas des mensonges, déformations ou interprétations catastrophistes qui sont déconnectées de la réalité », a exhorté Boric avant le scrutin. En vain.

      Au-delà de la désinformation, les reportages français évoquent la crainte d’une partie des Chiliens, devant la perspective de consentir des droits élargis aux populations autochtones, notamment aux Mapuche, dans le Sud du pays, en raison de conflits autour de terres revendiquées par des groupes radicaux Mapuche (lire cet excellent reportage du « Monde »). La Constituante de 154 membres, paritaire et clairement à gauche, était d’ailleurs présidée par une militante et universitaire issue du peuple mapuche, Elisa Loncon Antileo.

    • Le mot d’une camarade franco-chilienne-mapuche (qui prévoit toujours d’y déménager malgré tout) :
      https://www.facebook.com/konkafel/posts/pfbid02ynMC5ZLM7vw7gKdcMGV4q8JTEf6Ee4nDYuGkjpkWqbE9tfqoHJTd1mEvWiBWZSfal

      Nous avons perdu.
      La tristesse est immense car le gâchis est évident, que de temps, argent et espoirs envolés. Le choc ressentis par les forces progressistes doit être encaissé et analysé.
      Pour ma part j’y vois plusieurs facteurs entremêlés qui peuvent expliquer en partie cette catastrophe.

      1/ Cette campagne électorale a été la plus sale que le Chili n’ai jamais subit, même des élus du congrès aux USA ont écrit aux propriétaires des médias et réseaux sociaux pour alerter sur le taux de fake news qui circulaient.
      Les médias, et les journaux répétant matin midi et soir les « mantras » de l’oligarchie qui les possède tous. Pour preuve, le vote des Chiliens à l’étranger est à plus de 65% à faveur del Apruebo.
      Car oui la programmation mentale est effective, réelle et puissante car implicite.
      Je pratique l’hypnose thérapeutique pour aider mes patient.e.s à changer les habitudes qui les rendent malheureuxes, je connais donc bien les effets des suggestions ciblées, répétées qui finissent par devenir des croyances, qui conditionnent les comportements. Les gens ignorent l’effet que cela a sur eux, car nous préférons penser que nous sommes maîtres de nos pensées et émotions... Mais nous les psys nous savons que ceci n’est qu’une illusion, une illusion de contrôle et de liberté... qui flatte et rassure notre ego.

      2/ Le vote a été rendu obligatoire cette fois, une première au Chili, les gens contraints d’aller se prononcer alors que d’ordinaire ils sont au mieux dans une posture critique, au pire dans une dépolitisation extrême ont manifesté leur rejet des processus électoraux en disant fuck.

      3/ Le racisme intrinsèque de la société chilienne, où la colonialité de l’être y est encore centrale, des générations et des générations ayant grandi avec la haine del indio, c’est à dire d’une partie d’eux même. Ce fut un des principaux enjeux de ce scrutin, la place qui fut faite aux peuples premiers par le processus constituant, fut totalement déformé par les médias et les bots. Le chilien moyen n’aime pas être associé à ses origines, car il faut quand même savoir qu’au Chili il y eu des politiques de blanchiment de la race (sic) menées par l’Etat, avec notamment l’accueil de colons européens a qui étaient données, papiers, terres, bétail, et indios... et ette générosité dura plusieurs siècles, aujourd’hui le 1% plus riche est constitué majoritairement par les descendants des colons.

      4/ La dimension antipatriarcale de la proposition a effrayé, comme le racisme structurel, ces 2 pilliers de la matrice capitaliste sont bien solides, à notre grand désespoir.

      5/ Si le peuple chilien a su se soulever en 2019, la pandémie et toutes ses restrictions ont impacté la dynamique insurrectionnelle, canalisée par le processus constituant qui subit d’emblée le sabotage médiatique. Les gens furent dépossédés de leur puissance d’agir, séparés, contraints de retourner chez eux et d’encaisser, le repli sur soi obligatoire finit par faire taire ce « nous avons mis tant de temps à nous retrouver, ne nous lâchons plus » qui était dit et répété durant el estallido.

      J’écris car j’essaie de comprendre, et aussi de vous expliquer, vous que j’ai saoulé avec mes espoirs, je n’ai toujours pas réussi à chialer mais ça va pas tarder, car il faut là maintenant que l’on accepte cette défaite pour comprendre, sentipensar lo que pasó, el daño que le sigue haciendo a mi pueblo el empresariado, l’oligarchie chilienne n’allait quand même pas nous laisser gagner comme ça, le pays où 1% détient les 50% des richesses...

      Et je ne change pas mes plans, j’ai encore plus envie d’aller sur place pour travailler auprès des gens pour faire avancer notre vision, comprendre de l’intérieur les enjeux, blocages et freins au changement, le syndrome de Stockholm monumental qui règne.
      Cette proposition était beaucoup trop belle pour le sens commun chilien, imprégné par la culture de l’oligarchie, des entrepreneurs triomphant, de l’individualisme cher au liberalisme...

      Certes cette proposition tombe à l’eau, tristesse absolue, mais le processus constituant continue... Sous quelle forme ? Les jours qui viennent seront déterminants, pour l’instant l’émotion est palpable, puis viendra le deuxième temps de la pensé, plus rationnel et froid...
      Ce scrutin nous a été volé, le rôle des médias corrompus est central, nous en voyons ici en France aussi les effets, si les pouvoirs exécutifs et législatifs ne freinent pas ce monopole de l’influence sociale, nous sommes tous foutus, là bas et ici.

  • Nouveau gouvernement : qui est Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale en rupture avec la ligne de Jean-Michel Blanquer ?
    https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/nouveau-gouvernement-qui-est-pap-ndiaye-le-ministre-de-l-education-nati

    Sa nomination fait réagir la classe politique

    Dès vendredi, l’arrivée à l’Education nationale du frère de la Prix Goncourt 2019, Marie Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, n’a pas manqué de faire réagir la classe politique.

    A l’extrême droite, on fustige cette nomination. C’est le cas notamment du porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, qui dénonce sur Twitter « un militant immigrationniste pour rééduquer nos enfants au ’vivre-ensemble’ avec les migrants et déconstruire l’Histoire de France. Cette nomination dépasse les bornes de la provocation. »

    Du côté de La France insoumise (LFI), on salue cette nomination, même si on y voit une manœuvre politique. « Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n’était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait ’déblanquériser’ l’Education nationale », a réagi, auprès de l’AFP, le député LFI Alexis Corbière. Mais « ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l’Education nationale », estime le parlementaire.

    La « déblanquérisation » n’a pas l’heur de plaire à l’extrême-droite ... Mais bon, ils ne sont pas racistes du tout chez RN/FN.

    • https://twitter.com/JSvrdlin/status/1527730851886338049

      Beaucoup de gens de gauche se font la même réflexion ce soir. Pour y répondre il faudrait distinguer plusieurs choses qui semblent se s’emmêler. Tentons de le faire dans ce fil : 🧶⤵️1/
      M Pap Ndiaye, que j’avoue ne pas connaitre, semble être très apprécié pour ses travaux d’historien dont tout le monde n’arrête pas de souligner l’écart d’avec la pensée de M Blanquer. C’est d’ailleurs le sujet central sur les chaines d’info ce soir. 2/
      Mais de quel désaccord s’agit-il vraiment ? C’est au sujet du prétendu wokisme que les deux hommes semblent avoir un désaccord majeur. En effet, M Ndiaye parait être le portrait-robot du méchant intellectuel wokiste que M Blanquer n’a pas arrêté d’accuser de tous les maux. 3/
      Rappelez vous de la fameuse gangrène dans les universités françaises : 4/
      Frédérique Vidal et « l’islamo-gauchisme » à la fac : 5 minutes pour comprendre un débat explosif
      La ministre en charge de l’Enseignement supérieur a indiqué dimanche sur Cnews sa décision de demander une enquête au CNRS afin de distingue
      https://www.leparisien.fr/societe/frederique-vidal-et-lislamo-gauchisme-a-la-fac-5-minutes-pour-comprendre-
      Or, ce désaccord, je vais oser le qualifier de secondaire dans le cas qui se présente à nous. Je m’explique : 5/
      si M Ndiaye avait été nommé ministre de l’intérieur, à ce moment-là, son positionnement en tant qu’historien engagé sur le front du racisme aurait acquis une signification politique majeure. 6/
      Il aurait alors été en prise directe avec les discriminations raciales et les violences qui y sont attachées de la part des policiers. La violence systémique et le racisme systémique auraient alors été mis en débat et les décisions qu’aurait eu à prendre alors le ministre 7/
      auraient une importance cruciale. Or, M Ndiaye n’est "que" le ministre de l’Education. Et les maux dont souffre l’Education Nationale ne sont pas de même nature que ceux dont souffre la police (même si certains maux sont partagés). 8/
      Le problème principal de l’EN est son démantèlement, la création d’une EN à plusieurs vitesses, l’abandon des visées émancipatrices et l’assignation à résidence sociale des élèves issus des classes les plus pauvres. Je ne vais pas détailler ici la stratégie de choc néolibérale 9/
      mais je vous invite plutôt à lire par exemple ceci : 10/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Macron a explicité le 17 mars dernier comment il compte s’y prendre pour achever tout cela au cours de son 2nd quinquennat : 11/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel. 12/
      D’ailleurs, les premiers mots du nouveau ministre ne laissent aucun doute. Voici ce qu’il dit lors de la passation des pouvoirs au 110 rue de Grenelle :

      "Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est le pilier." 13/
      Donc, M Ndiaye peut tout à fait être progressiste dans sa discipline et être apprécié pour cela et être en phase avec la politique néolibérale la plus dure et mystificatrice. Se poser soi-même en tant qu’exemple de la méritocratie n’augure rien de bon. 14/
      Mener des travaux exemplaires en histoire, faire preuve d’une conscience de race et n’avoir aucune conscience de classe est une chose tout à fait possible. Suffit-il donc d’être progressiste dans un domaine précis pour être qualifié de penseur de gauche ? 15/
      Est-il possible même d’être considéré comme étant de gauche sans jamais s’inscrire dans la lutte des classes ?
      16/
      Une chose est sûre : les médias en font une caution de gauche, un anti-Blanquer, et essaient de façon tout à fait artificielle de faire monter la tension en cette période électorale. Ce fil tente donc de démontrer la vacuité de tout cela. 17/
      Selon moi, M Ndiaye est donc juste une preuve de plus que pour M Macron et le capitalisme en général le racisme et l’antiracisme sont juste des jouets, des instruments de diversion, des paravents qui cachent le lutte des classes qui est en train de déliter toute notre société 18/
      notamment au sein de l’Education Nationale. Je ne dis pas du tout que ce ne sont pas des sujets essentiels. Entendons-nous bien : je dis que le capital les considère et en use comme de vulgaires variables d’ajustement de l’opinion publique. 19/
      Ce que nous, gens véritablement de gauche, pouvons faire de mieux : c’est marcher sur nos deux pieds, bien en équilibre à l’intersection de toutes les luttes, qu’elles soient de classe, de race, de genre, écologiques ou pédagogiques ! 20/
      La classe dominante ne cesse et ne cessera de tenter de dénouer les liens entre toutes ces luttes en faignant accorder de temps à autre de l’aumône à l’une ou l’autre. Comme aujourd’hui, ce ne seront que des leurres. A nous d’être vigilants, lucides et déterminés à les combattre !

    • M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel.

      un coloré cultivé pour ce ministère clé c’est aussi un coup de mousse (qui fera pschit ?)pour amadouer la population des quartiers qui lorsqu’elle ne s’abstient pas - ce que le récent pourcentage des voix exprimées en faveur d’Union populaire a aidé à oublier et silencer - serait foutue de voter nouveau PS.

      #masque_noir #Pap_Ndiaye #dualité #macronisme #éducation

    • On pouvait se demander si, en échange de la vente de son nom et de son image, Pap Ndiaye avait au moins négocié quelques éléments :
      – nommer lui même son dircab
      – des moyens
      – une ou deux mesures progressistes

      La réponse est déjà là : non.

      Un ministre qui ne choisit pas son dircab est sous contrôle direct de l’Elysée. Non seulement il n’a aucun contrôle de son emploi du temps et est trainé de buffet en visite Potemkine, mais il est isolé du monde extérieur.

      Et là… un blanquérien.
      Jean-Marc Huart, un ex-"Dgesco" au coeur de l’affaire Avenir lycéen
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/avenir-lyceen-jean-marc-huart-un-dgesco-dans-l-ombre-de-jean-michel-blanque

      Jean-Marc Huart a été le premier Degesco de Blanquer et a été mouillé dans le détournement d’argent public au profit d’une association lycéenne fictive : Avenir Lycéen.
      Avenir lycéen : Jean-Marc Huart, le recteur de l’Académie Nancy-Metz dans la tourmente
      https://www.francebleu.fr/infos/education/avenir-lyceen-jean-marc-huart-le-recteur-de-l-academie-nancy-metz-dans-la

      @Pr_Logos

      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1528644089922691073

    • dans quelle mesure Pap Ndiaye, travaux d’historien mis à part, n’est-il pas fondamentalement un macroniste pur jus question management. L’ethos autoritaire de petits chefs ne supportant pas la démocratie interne se retrouve souvent là où on ne l’attend pas.

      @babou_lou
      https://twitter.com/babou_lou/status/1528655161467494401

      Musée de l’immigration : habillage décolonial et répression antisyndicale
      https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Musee-de-l-immigration-habillage-decolonial-et-repressio

    • « Le chantier de l’égalité réelle doit être la grande mission de Pap Ndiaye »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/23/le-chantier-de-l-egalite-reelle-doit-etre-la-grande-mission-de-pap-ndiaye_61

      A l’école, tout le monde est attaché à l’égalité, mais personne n’y travaille vraiment, constate Louis-Georges Tin, ancien président du Conseil représentatif des associations noires, dans une tribune au « Monde », qui appelle à ce que le souci de l’inclusion soit désormais pris en considération à tous les niveaux.

      A peine nommé, Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’éducation, devra traiter un dossier prioritaire, sans doute le plus difficile : celui de l’égalité réelle. Depuis les travaux de Pierre Bourdieu, au moins, on sait à quel point l’école républicaine, au lieu d’assurer l’égalité, renforce les inégalités.
      Toutes les études de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le confirment : le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires en Europe. Le problème ne se trouve pas dans les principes, qui sont justes, mais dans leur application, qui est manifestement biaisée. Le sujet est d’autant plus difficile à régler que le pays vit dans le déni. La mythologie de l’école de la République empêche de voir ses failles de plus en plus béantes.

      Or ces inégalités croissantes ne sont pas seulement un problème de justice sociale ; elles nuisent aussi à la performance économique de la nation. Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays. Il faudrait d’ailleurs que les économistes chiffrent le coût financier de cette perte sèche, car il est absolument énorme.

      Confiance et respect

      Le problème, c’est que la lutte pour l’égalité est généralement un impensé. A l’école, tout le monde y est attaché, mais personne n’y travaille vraiment. Pour les professeurs, la priorité, c’est le programme de mathématiques, de français, d’histoire ou d’anglais, qu’on n’a jamais le temps d’achever à la fin de l’année. Or, comme le disait Léon Gambetta (1838-1882), « le but sacré de la République n’est pas de décréter des égaux, c’est d’en faire ».

      Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays
      Dans une classe de collège ou de lycée, si les petites filles sont harcelées par des garçons qui s’amusent à jouer les caïds, si les caïds de la classe sont victimes de l’exclusion sociale et raciale au quotidien, s’il y a un jeune homosexuel qui, vivant dans la peur panique d’être découvert, est maintenant en décrochage scolaire, si la jeune fille au fond de la salle n’ose pas dire qu’elle n’entend pas bien, car elle a peur des moqueries concernant son handicap, si formidable que soit le cours, il ne pourra pas être reçu.

      Par conséquent, l’enseignant, homme ou femme, doit d’abord avoir le souci de l’égalité et de l’inclusion, il doit créer activement les conditions de la confiance et du respect, qu’on ne peut pas considérer comme acquis au premier jour de la rentrée. Il faut d’abord travailler sur ces notions, et ensuite, le contenu pédagogique pourra être partagé – il n’en passera évidemment que mieux. Ce n’est pas du temps perdu, c’est au contraire un investissement très productif et très rentable pour le reste de l’année.

      En ce sens, le souci d’inclusion de la diversité ne saurait être un supplément d’âme, quelque chose qu’on évoquera peut-être en fin d’année, s’il reste un peu de temps. Au contraire, ce doit être un préalable à toute communication pédagogique. Et il doit être pris en considération à tous les niveaux : au niveau des enseignants, des parents, des instituts de formation, des inspecteurs, du rectorat, et bien sûr du ministère.

      Dénoncé par les racistes de service

      C’est dans cet état d’esprit général qu’il faut aborder la lutte pour l’égalité réelle, qui est aussi la lutte pour l’efficacité réelle. A partir de là, des mesures concrètes pourront être mises en œuvre, que ce soit sur la formation initiale et continue des enseignants, la réforme des programmes, la lutte contre les orientations scolaires discriminantes, la lutte contre l’apartheid scolaire, le mentorat généralisé dans les quartiers populaires et dans le monde rural, la mise en place d’une agence nationale pour les stages, etc.

      Tous ces sujets, Pap Ndiaye, le nouveau ministre, les connaît parfaitement bien. Il y a travaillé à l’époque où il était vice-président du conseil scientifique du Conseil représentatif des associations noires. Son expérience universitaire l’a préparé à la fonction qu’il occupe aujourd’hui.

      Issu du monde académique qu’il connaît parfaitement, intellectuel brillant et nuancé, il devra mettre en œuvre les convictions qu’il porte depuis longtemps. Principale surprise du nouveau gouvernement, il a été salué par le monde académique, dénoncé par les racistes de service, évidemment, mais il a fait naître un espoir dans tout le pays. Maintenant, c’est à lui de donner à la jeunesse française les moyens de la réussite, pour tous et pour toutes.

      Louis-Georges Tin(Ancien président du Conseil représentatif des associations noires/CRAN)

      Promouvoir une infime fraction par l’école (#égalité_des_chances), créer une bourgeoisie noire. (ceci n’est pas du macKinsey)

  • Covid : le nombre de tests au plus bas depuis décembre 2020 malgré une circulation du virus élevée - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-le-nombre-de-tests-au-plus-bas-depuis-decembre-2020-malgre-une-circ

    Et ceux qui viennent se faire tester en pharmacie ne sont même pas malades

    Devant la pharmacie Bir-Hakeim, dans le XVe arrondissement de Paris, près de la tour Eiffel, les files d’attente pour le dépistage du Covid-19 ont disparu. « Actuellement, les gens qui viennent se faire tester sont en majorité ceux qui veulent partir à l’étranger », avance Pascal Legrand-Durand, pharmacien.