Éduquer les jeunes filles aux odeurs… – Mondes Sociaux

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  • Au XIXe siècle, les odeurs corporelles sont fortement liées à la morale et à l’hygiène. Elles jouent un rôle important dans l’éducation des jeunes filles #genre #filles #odeurs #parfum

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    Au XIXème siècle, les odeurs sont entourées de beaucoup de mystères… Invisibles et immatérielles, longtemps comparées à des ondes ou à des molécules, elles restent fortement liées à des considérations morales, et sont souvent associées à la vertu ou au contraire, à la séduction et à la sexualité.

    Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, en particulier sous le Second Empire, la société française réaffirme fortement les valeurs familiales. En conséquence, l’éducation religieuse des jeunes filles connaît un nouvel essor : elle « s’attache moins à instruire qu’à former de bonnes ménagères et de pieuses mères de famille » qui doivent apparaître soignées. S’appuyant sur les nombreux manuels d’éducation qui apparaissent alors, ainsi que sur des textes d’auteur·e·s de l’époque, la chercheuse Érika Wicky montre à quel point la maîtrise des odeurs, incarnée par l’hygiène et la parfumerie, est associée à des enjeux sociaux majeurs.

    L’autrice étudie également la valeur métaphorique associée à l’olfaction. Celle-ci devient le moyen de rendre sensible aux jeunes filles des notions abstraites telles que la vertu, la pudeur ou l’innocence. Le discours médical prenant de plus en plus de place dans la société française de l’époque, cet article montre les contradictions entre les préconisations d’hygiène des médecins et des institutions religieuses. Selon l’autrice, « l’olfaction se trouve ainsi placée non seulement à l’articulation du matériel et du spirituel, du corps et de l’âme, mais aussi au carrefour de conceptions du corps divergentes » (...)